La Sentence

trad. Sarah Gurcel
, Albin Michel, 2023, 448 p.

Quatrième de couverture : « Quand j’étais en prison, j’ai reçu un dictionnaire. Accompagné d’un petit mot : Voici le livre que j’emporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure m’en ferait parvenir d’autres, mais elle savait que celui-là s’avérerait d’un recours inépuisable. C’est le terme "sentence" que j’y ai cherché en premier. J’avais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans d’emprisonnement, de la bouche d’un juge qui croyait en l’au-delà. »

Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d’origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s’épanouit dans ce travail. Jusqu’à ce que l’esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu’une pandémie a mis le monde à l’arrêt...

On retrouve l’immense talent de conteuse d’une des plus grandes romancières américaines, prix Pulitzer 2021, dans ce roman qui se confronte aux fantômes de l’Amérique: le racisme et l’intolérance.

Louise Erdrich (née en 1954)
La Sentence (2021, traduit en 2023)

Nous avons lu ce livre pour le 24 novembre 2023.

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L'éditeur - Les traductrices
Une table des matières
La fameuse librairie


Nos 13 cotes d'amour
JacquelineRozenn Richard
Annick A Etienne Monique L

entre et CatherineMaëva
Annick L
Claire Françoise
Fanny Odile

Notons que la moitié des lecteurs n'avait pas terminé le livre, ce qui incite à surveiller le nombre de pages d'un livre à lire en deux semaines seulement : plus de 400 pages, certes écrites "gros". La lecture incomplète n'est d'ailleurs pas liée à une déception de lecture.
A l'opposé de cette incomplétude, un cas : la lecture du livre en 24h...

Fanny(avis transmis)
J'en suis au tiers et je patine et m'ennuie. Je suis déjà lasse de cette histoire de fantôme qui me paraît tourner en rond.
L'arrivée de Hetta a redonné un peu d'entrain à ma lecture, mais c'est vite retombé avec l'impression d'un récit sans surprise : tiens, elle a un enfant et s'adoucit, mais l'accalmie n'est que de courte durée et (re)tiens et si finalement le père parfait la laissait tomber ? Pour moi à ce stade c'est du vu et revu.
Je pense que je perds beaucoup à le lire en français, le double sens du terme sentence en anglais n'a pas du tout la même portée, même en étant explicité au début du roman. Et j'ai parfois l'impression de passer à côté d'autres subtilités liées à la traduction.
A ce stade je ferme, mais je vais tout de même persévérer un peu dans ma lecture.
Bonne soirée, hâte de vous lire.
Maëva entre et(avis transmis)

Au début de la lecture, j'étais vraiment dubitative. Il faut dire que le titre m'avait menée sur une "fausse" piste. Au moment où Tookie parle de son incarcération, j'ai été frustrée devant la rapidité de ce passage. On ne ressent rien de ces sept années de vie qui passent à la vitesse d'un paragraphe. J'ai trouvé ça expéditif et ça m'a laissée sur ma faim. Mais c'était encore le début du livre, alors il fallait bien continuer pour voir ce qu'il y avait en réserve.
Et là, j'ai été partagée. D'un côté, le style léger, un peu badin, me questionnait, me laissant parfois à distance. Des passages au rythme bancal m'ont fait me demander où j'allais. De l'autre, je m'attachais progressivement aux personnages. Doucement, sans prévenir, le charme a opéré. L'univers de la librairie est agréable, le groupe dans lequel gravite Tookie aussi.
Quand j'ai compris qu'on allait parler de la covid, j'ai à peine retenu un soupir d'exaspération. Oh non, la plaie... Je n'avais pas envie de me replonger dans le sujet. Mais finalement l'autrice manœuvre bien son affaire, la pandémie se tisse en toile de fond, sans que le côté anxiogène vienne nous donner des sueurs froides. Des sueurs froides, c'est plutôt la main spectrale qui les donne…
J'ai d'abord été mitigée face à l'apparition du fantôme/esprit de Flora. Néanmoins, cette wannabe, en plus d'ouvrir les portes de l'autre monde, donne l'occasion de plonger dans l'histoire amérindienne. Les réflexions sur l'appropriation culturelle qui en découlent, le racisme, l'héritage, l'identité m'ont plu. Il y a un côté addictif dans ce récit très actuel, même si la narration semble parfois un peu décousue, un peu "fourre-tout". N'est-ce pas finalement ce qui en fait le charme ?
Même si La Sentence n'a pas été un coup de cœur, le livre reste un beau moment de lecture. J'ouvre entre moitié et 3/4.

Catherine entre et
J'ai beaucoup aimé le début, avec l'histoire rocambolesque du cadavre avec de la drogue sous les aisselles, le personnage de Tookie, fantasque, un peu perchée, imprévisible, hantée par son passé ; tout ce qui est raconté sur la culture amérindienne, les rapports avec les morts, la culpabilité de certains Blancs, leurs questions stupides, les ossements volés, la place du surnaturel. J'ai bien aimé le fantôme de Flora, au début c'est drôle et on comprend la symbolique, mais au bout d'un moment j'en avais assez de Flora, qui en plus devenait méchante. Finalement, il y a un rebondissement à la fin, on comprend mieux pourquoi elle s'accroche.
J'ai surtout aimé la librairie, le décor, les deux piles de livres à côté du lit (la "paresseuse" et la "laborieuse"), les listes de livres (par exemple de courts romans), les avis aux clients (le client mécontent qui a tout lu), le quotidien des libraires.
J'ai aimé l'écriture, l'humour ; les autres personnages, Pollux, Hetta, sont attachants.
Mais il y a des longueurs, 100 pages en trop au moins. Les parties sur le covid, George Floyd, m'ont paru un peu plaquées, même si celle sur George Floyd est intéressante ; il y a évidemment un parallèle entre ce qui se passe avec les Noirs et les Indiens.
Globalement, j'ai trouvé ce livre marquant, original ; bien écrit. Il aurait mérité d'être raccourci et resserré.
J'ouvre aux 2/3.
Jacqueline
Le sens du titre se dévoile au fur et à mesure de la lecture créant des surprises.
Il y a dès le début un côté polysémique : la sentence résultat du jugement, mais aussi le mot anglais sentence qui, je l'apprends, signifie phrase ; moi qui ne connais pas l'anglais, cela me renvoie à quelque chose de rituel, parole sentencieuse ou maxime… Et puis, en poursuivant ma lecture, cela devient aussi le titre effectif d'un livre ensorcelé du passé…
Il me reste à découvrir la fin… Très occupée, j'ai commencé ma lecture tard et n'en suis qu'à un peu plus d'un tiers.
C'est un livre qui parle d'identité comme Il n'y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur dans lequel j'étais moins facilement entrée : ce n'était pas un roman ! C'était une réflexion qui m'avait moins touchée que Vivre avec nos morts. Il me semble d'ailleurs, que pour l'instant, ce titre pourrait aussi être celui de La sentence

Claire
Très juste !

Jacqueline
En fait, Louise Erdrich réussit à me faire sentir Indienne à Minneapolis aujourd'hui, comme je me suis sentie un instituteur noir en lisant Gaines, une Afro-Américaine en lisant Toni Morrison, un enfant soldat avec Kourouma, de cultures différentes fondatrices de l'Argentine avec Sauer, ou Antillaise avec Lyonel Trouillot ou Chamoiseau, une exilée en lisant La où vont nos pères...
Je pourrais poursuivre, mais ce n'est pas parce que l'héroïne tient une librairie et aime les livres que je vais citer tous les miens ! Cette présence des livres m'a enchantée… J'ai adoré certains passages et leur humour : les échanges avec les gentilles dames bien pensantes, toutes les relations profondément humaines entre les différents personnages, la venue du bébé… Je me réjouis à la pensée qu'il m'en reste encore un peu plus de la moitié à découvrir… J'ouvre en grand.
Françoise D

J'en suis à la moitié. Je l'ai lu en anglais. J'aime beaucoup, en dépit des longueurs.
Il y a plein de mystère, du folklore - elle n'aimerait pas que j'utilise ce terme. J'ai adoré tout le début avec l'enlèvement d'un mort et la drogue cachée sous ses aisselles, ça pourrait être le début d'un film des frères Coen... Il y a beaucoup d'humour.
J'en avais lu deux autres, Shadow Tag (Le Jeu des ombres ) sur le délitement d'un couple et The round house (Dans le silence du vent) avec un viol dans une réserve Obijwe
, qui m'avaient tous deux intéressée : j'aime bien son écriture et on retrouve ce même contexte indien. Mais j'ai trouvé dans celui-ci davantage de légèreté, de l'humour, de la distance : cela correspond peut-être à une maturité... Si on m'avait dit que c'était une histoire de fantôme, j'aurais sans doute reculé, mais finalement j'ai marché, même si on a envie de dire (comme plusieurs ici) : "Flora, lâche-la !!!"
Dans une émission de France Culture, à propos du film de Scorcese sur les Indiens justement, je lui ai trouvée un côté woke
...

Annick L
Ah ça je ne supporte plus !

Claire
J'ai trouvé ça assez léger par rapport à d'autres (dans l'émission dont parle Françoise, on peut cliquer pour écouter ce qu'elle dit à ce sujet à partir de 36 min 50).

Françoise
Bon, j'ouvre à moitié en raison des longueurs. Mais j'aime bien sa voix particulière, indienne, et son écriture.

Monique L
C'est un récit envoûtant peuplé de livres et de fantômes.
Le ton est léger parfois narquois et l'ambiance est d'une chaleur humaine qui charme : c'est magique, léger et profond à la fois. C'est plein de fantaisie et d'humour tout en finesse.
C'est un hymne à la gloire des livres, à la lecture et aux librairies indépendantes. C'est une dénonciation du racisme et un appel à la tolérance et au respect des différences.
L'auteure mêle habilement l'histoire de Tookie, les secrets de Flora et la réalité troublée de Minneapolis. Elle a incontestablement un talent de conteuse. Il y a plein de rebondissements et beaucoup de délicatesse dans des détails. Entre autres l'auteur nous montre comment de petits gestes (des cookies tout juste sortis du four, un livre donné à la bonne personne au bon moment, le partage d'une histoire) peuvent recréer des ponts entre les gens.
Les personnages sont vivants, chaleureux, pleins d'humanité.
Tookie est attachante avec ses errances et ses questionnements personnels ou politiques. Elle est fragile, impulsive, fantasque, drôle, bourrue. Elle a un caractère entier et avance vaillamment dans la vie malgré ses incertitudes. Elle affronte ses fantômes : celui qui hante sa librairie comme ceux qui sont tapis dans son passé. Le fantôme dans la librairie, bien que devenant de plus en plus agressif, m'a paru familier.
Je ne connaissais pas du tout Louise Erdrich avant de lire ce livre, et j'ai été séduite par son écriture.
J'ai surtout aimé la première partie. Dès qu'il a été question du covid et de George Floyd, j'ai nettement moins apprécié car je n'ai plus ressenti le charme du début. Cette deuxième partie est néanmoins intéressante. Les descriptions de Minneapolis, après les émeutes liées à la mort de George Floyd, sont assez poignantes. J'y ai découvert le passé douloureux du peuple autochtone amérindien et de sa lutte pour sa survie culturelle.
Ce qui me restera de cette lecture c'est l'ambiance de la librairie où les livres apparaissent comme des entités vivantes, les rapports de Tookie avec les clients de la librairie et principalement avec le client mécontent, la belle relation amoureuse entre Tookie et Pollux.
J'ai survolé les listes de lectures de la fin du livre. Il y en a beaucoup trop que je ne connais pas. La liste des auteurs à découvrir n'a pas de fin, ce que je savais, mais là cela en a rajouté beaucoup d'un coup.
J'ouvre aux ¾.
Annick A
C'est un livre qui porte sur l'amour des livres et des lecteurs, et sur les Amérindiens. L'histoire se passe dans la librairie de Louise Erdrich hantée par le fantôme de Flora et relate les relations qui se tissent entre les lecteurs. Le livre est traversé par la question de la mort. Qu'est-ce que la mort ? Quand on est mort est-on réellement mort ? (L'épisode du rougarou est étonnant.) Quelle relation avons-nous avec nos morts ? Question merveilleusement bien abordée par Delphine Horvilleur dans Vivre avec nos morts.
La dimension de la culpabilité chrétienne apparaît à travers Flora, qui n'accepte de partir que lorsqu'on lui pardonne et qu'on la remercie pour ce qu'on lui doit.
Ce livre va dans tous les sens ; il n'est pas construit et c'est le personnage de Tookie, attachant, qui tient lieu de fil directeur. Ses débuts rocambolesques avant son emprisonnement sont jouissifs et les derniers mots du livre (
"La porte est ouverte. Fonce.") laissent entrevoir son parcours. Le thème des fantômes est particulièrement intéressant : les fantômes de l'Amérique, avec son massacre des Indiens et l'esclavage, et ceux que l'on porte chacun en soi.
De très beaux passages sur l'amour maternel et Hetta qui s'adoucit quand elle devient mère, sur le bébé Jarvis ("
Bientôt il ferait ses premiers pas - la marche est un exploit de chute maîtrisée, comme la vie, je suppose") et sur la très belle relation de Tookie et Pollux. Mais aussi certains passages très violents entre Tookie et sa mère. De beaux moments poétiques sur la nature. Une belle écriture, légère.
L'histoire amérindienne m'a bien intéressée, mais je regrette quelques longueurs. J'ouvre aux ¾.
Richard
(à l'écran)
J'ai lu les ¾ et ai survolé le ¼ restant.
Je l'ai lu en anglais, qui est ma langue, mais il y a tellement de mots américains que j'aurais besoin d'un dictionnaire ! Et c'est un pavé, qui mériterait d'avoir l'été pour le lire.
Mais il m'a beaucoup plu et je suis un peu frustré de ne l'avoir pas vraiment terminé.
Pour ce qui est du style, j'aime bien l'utilisation des phrases courtes par Tookie. J'aime également être transporté dans un tout autre monde, à savoir celui des Indiens ; je découvre la guerre des Dakotas : j'y ai par conséquent trouvé un aspect informatif.
C'est un livre à la louange des livres. Je préfère à la liste de la fin qu'ils soient évoqués au fur et à mesure. On y parle de lecteur omnivore, ce qu'on retrouve dans notre groupe…
J'ai éprouvé une très grande sympathie vis-à-vis de Tookie et quant à ses relations avec les clients, avec les libraires, avec le fantôme. Pollux est un personnage d'abord en retrait, mais à la fin on comprend mieux son importance.
Quant au fantôme, je pose la question : est-ce un fantôme ou simplement un personnage expression d'une Tookie bipolaire ?

[Murmure d'hypothèse collective]

On pourrait ainsi interpréter autrement l'essai de Flora de pénétrer dans le corps de Tookie.
J'ai encore à approfondir, mais j'ouvre en grand.

[Surprise car depuis que Richard participe à Voix au chapitre - plus de 8 ans -, on compte sur les doigts d'une main cette cote d'amour radicale...]
Rozenn
Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit et j'ouvre en grand. Je l'ai lu en 24h.

[Bouches en O de lecteurs du Livre Guinness des records]

Oui, une fois que je l'ai commencé, je n'ai pas pu le lâcher. Le début est fantastique. Puis il y a un creux. Il y a plusieurs petits creux. Mais ça marchait. Et ça m'agaçait que ça marche. Dans un passage, elle critique les ruses d'auteur, or c'est aussi ce qu'elle fait, mais pas complètement.
Le fantôme m'a moyennement intéressée ; Tookie s'accommode bien du fantôme, elle accepte plein de trucs ; elle vit dans un monde de superstitions, mais trop c'est trop.
Je ne savais pas que l'auteure était indienne, je pensais qu'elle inventait ce monde ; j'ai eu une forme de déception en l'apprenant.
Je me suis projetée, non pas dans l'Indienne, mais dans la grand-mère : les passages sur le bébé sont magnifiques. Il y a d'ailleurs des tas de choses magnifiques. Ce qui concerne le client surnommé "Le Mécontentement", c'est fabuleux. Il y a aussi la musique, qui fait danser les fantômes.
Mais il y a quelque chose dans les liaisons qui ne colle pas, de petits décrochements d'un épisode à l'autre : si j'avais été son éditeur, j'aurais revu ça !
Par exemple, George Floyd, c'est plaqué. Pourtant, pour dire que l'Amérique ne se relève pas de son passé, elle le montre d'une façon extraordinaire. Et ce n'est pas lourd, elle fait sentir les choses, grâce à la façon dont elle parle.
Et l'humour, j'ai adoré. Tookie, j'adore ce personnage ; elle dépense de l'énergie à nier.
Bref, il y a plein de choses que j'ai aimées. J'ai alors lu deux nouvelles : de beaux objets, sans exagération de ce folklore, avec la même dénonciation politique, sans exubération, lisses, trop lisses. Alors que dans La Sentence, il aurait fallu lisser...
Mais c'est un grand moment de lecture. Un vrai moment de littérature qui fait du bien. Dirais-je une petite fenêtre thérapeutique ?...
Claire
Un roman, c'est une narration, des personnages, une écriture, une voix : eh bien justement, j'ai trouvé que la narratrice a vraiment une voix, une voix qui me parle, qui crée de la sympathie, de la proximité. Et l'humour que plusieurs ont soulignés y est pour quelque chose (Pen "a un faible pour le genre christique aux yeux de biche").
Au début, oui on a de l'action... policière (même si dans l'histoire du crack sous les aisselles, je n'ai pas trop compris la motivation compliquée des auteures), il y a le fil de la morte fantômatique et la rencontre d'une succession de personnages qui font événement dans le récit. Ce qui est autour de Black lives matter, la pandémie et la relation avec Hetta "la fille" relancent le récit. Mais j'ai trouvé qu'il patinait et aurait gagné à être resserré. De nombreux détails notamment sur la bouffe m'ont semblé ralentir et être inutiles, du coup mon attention se mettait à flotter comme si ce que je lisais n'était pas important - ce qui fait que ce qui est certainement important, sujet de fond, m'a échappé.
Je n'ai pas apprécié les changements de narrateur, quand tout à coup on passe à la troisième personne : j'ai trouvé ça artificiel et sans aucune efficacité, comme une maladresse. Par contre j'ai apprécié les passages d'une époque à l'autre quand on repart dans le passé, qui donnaient une profondeur au récit.
Ce qui a trait à un élément essentiel, les autochtones, j'ai trouvé ça plutôt rigolo, folklo et je n'ai pas réussi à prendre ce thème au sérieux, ce qui est gênant.
Mais pour ce qui est du fantôme, je l'ai gobé sans problème. Comme mon attention se relâchait du fait des baisses de tension du récit, j'ai presque pris ça pour un jeu et je pense avoir complètement loupé les explications psy sur les liens avec ce fantôme.
J'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait aux livres et à la librairie, et aux relations entre les personnes autour du livre, c'est ce qui m'a le plus plu, avec une belle (trop) belle, définition de la librairie "Plus qu'un simple endroit, c'était un noyau, une mission, une œuvre d'art, une vocation, une folie sacrée, une dose d'excentricité, un groupe en perpétuelles évolution et reconfiguration mais dont les membres, tous des gens bien, avaient profondément à cœur la même chose : les livres".
J'ai aimé découvrir le mot cliffhanger, que tous les consommateurs de séries connaissent et donc pas moi.

Annick L
Très utilisé aussi dans le domaine de la littérature jeunesse.

Claire
J'ai aimé les surnoms des clients lecteurs, comme "Le Mécontentement". J'ai aimé les néologismes, bravo la traductrice : intellotochtone, quelconquissime, déKindlement, indigelitistes ; "Pourquoi épouser un cérémoniant si je ne peux pas compter sur lui pour chasserémonier mes ennuis ?".
Mais c'est l'art de narrer que je mets en cause ; le récit aurait gagné pour moi à être resserré. Que fait l'éditeur ?! J'ai été gênée par l'absence agaçante de table des matières). Que fait l'éditeur ?! J'ai reconstitué ›ici la table des matières et on voit bien qu'elle ne structure rien, oui, elle est inutile...
Quant à l'auteure elle-même, son parcours et sa personne, ils sont attachants. J'ai aimé découvrir le rôle de Francis Geffard, créateur de la collection "Terres d'Amérique" : j'ai été frappée par l'extrait du catalogue qui figure à la fin du livre avec des dizaines de livres et d'auteurs dont je ne connais pas un seul...
Annick L
Au début, j'ai été fascinée par cet univers culturel autour de l'indianité, très dépaysant, avec ses traditions spécifiques. Le personnage de Tookie est attachant. Sa voix puissante, de plus en plus familière, m'a vraiment portée, voire supportée, jusqu'au bout ! J'ai également plongé avec bonheur dans la vie quotidienne de cette librairie, avec ses professionnelles passionnées, ses clients si différents, et le soin apporté à les satisfaire : un bel hommage à ce métier !
Et puis il y a eu la pandémie, la mort de George Floyd et les émeutes, sur un versant beaucoup plus politique.
Je me suis lassée. Il y avait des trous entre ces épisodes. Car c'est bien d'épisodes dont il s'agit, on pourrait imaginer une série : "Tookie et Pollux", "Tookie et le fantôme"...
Le tout bien trop long à mon goût. Si j'avais été son éditrice, j'aurais proposé à l'auteure des coupes franches et le roman y aurait gagné.
Donc, je ne suis pas emballée par la composition d'ensemble, qui procède par entassement, mais j'ai été intéressée par les sujets abordés.
J'ouvre à moitié.

[Claire lit ensuite l'échange avec la traductrice.]
Odile de Dijon (avis transmis après la séance)
J'ai lu cinq-six livres de Louise Erdrich (Love Medecine, LaRose, La malédiction des colombes, Celui qui veille, Le jeu des ombres, La décapotable rouge) et j'ai toujours apprécié sa vision du monde et sa manière de raconter les histoires.
Sauf cette fois.
Au début, j'ai pris pour une farce l'histoire du début - le transport de cadavre - qui m'a amusée, sans que je prenne cela pour le fond de l'histoire. Et puis je n'ai pas compris pourquoi il fallait ce personnage pour parler de la librairie de Louise Erdrich qui apparaît de temps en temps en tant que "Louise". Et puis j'ai eu l'impression qu'une amie (un peu casse-pieds) me racontait ses journées pas très passionnantes. Et le bouquet a été l'utilisation de l'actualité, bien sûr terrible, mais qui n'apportait rien, pas un regard nouveau.
Un grand regret.
Je ferme complètement.
J'ajoute que j'aurais aimé qu'elle nous parle de SES souvenirs dans SA librairie sans passer par cet artifice...
Etienne(avis transmis après la séance)
Une très belle découverte que l'univers de Louise Erdrich dont je ne connaissais rien ; cela faisait longtemps ça n'avait pas été le cas au sein du groupe lecture.
Je commencerai par le petit reproche que je ferai au roman : j'ai eu un peu de mal à cerner Tookie. Paradoxalement les personnages secondaires sont si forts et bien décrits (Pollux, Flora, Penstemon) que celui de la narratrice m'a paru un peu fade, comme si tout le monde prenait le dessus sur elle, qu'elle ne savait pas vraiment qui elle était. C'est possiblement voulu peut-être. À y regarder de plus près, on pourrait y voir une allégorie de la culture actuelle amérindienne.
Ce qui m'a plu fut surtout le grand brassage de nombreux thèmes : la colonisation, le racisme, la drogue, le couple, la maternité, le pouvoir des livres, les fantômes, l'épidémie.
Erdrich met les pieds dans le plat et arrive à tisser une trame très cohérente qui ne donne pas du tout l'impression d'un patchwork, c'est assez fort. Et surtout, en grande scénariste américaine, elle nous tient en haleine ! Tout y est écrit avec une sorte de bienveillance va infuser dans chaque ligne. Bienveillance qui ne craint pas d'affronter la dure réalité à laquelle ils font face, mais qui se nichera dans un sourire entre deux personnages, dans un geste rituel ou dans l'évocation d'un livre (je crois que le groupe a trouvé un gisement de recommandations littéraires).
Enfin, pour faire un peu "cliché", ce livre m'a énormément intéressé à la culture amérindienne et à sa tragédie et bien que petit je ne me sois jamais identifié aux Indiens en jouant, je pense qu'il sera une porte d'entrée vers d'autres lectures (quel dommage qu'Everything You Know about Indians Is Wrong de Paul Chaat Smith ne soit pas traduit).
Ouvert aux ¾.


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REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Louise Erdrich (prononcez Erdrik ou Eurdrig) est née en 1954 à Little Falls dans le Minnesota. Son père est d'origine allemande, sa mère est une Ojibwa. Ses parents travaillaient au Bureau des affaires indiennes.

"Ma mère, Rita Gourneau Erdrich, a fabriqué ces mocassins pour moi, quand j'avais quatre ou cinq ans. Je les ai portés pour danser dans mon premier pow-wow. Merci M'man." (sur facebook)

"Ma langue tribale est l’ojibwemowin (...) ma propre tribu, la Turtle Mountain Band of Chippewa"

Les Ojibwe (mot qui signifierait "le peuple des mocassins plissés"), également connus sous le nom de Chippewa, étaient principalement des chasseurs et des pêcheurs. Ils ont été obligés de devenir agriculteurs.

L'arrière-grand père de Louise Erdrich, qu'elle a connu, chassait le bison. Son grand-père maternel, Patrick Gourneau, a été président tribal de Turtle Mountain pendant de nombreuses années.

Le drapeau de Turtle Mountain

On peut lire ici des détails en anglais sur l'histoire, parfois tragique, de cette tribu, dont Louise Erdrich dit : "On est souvent passés près de tout perdre. Pourtant, malgré les privations et les pires exactions, notre peuple était farouchement déterminé à survivre et à empêcher notre identité de tomber dans l’oubli. Mon grand-père, Patrick Gourneau, avait reçu une piètre éducation dans son pensionnat indien, mais il s’est débrouillé pour sauver notre peuple de l’extinction au milieu des années 1950. Ça me donne de l’espoir."

Louise est l'aînée de sept enfants, dont deux autres sont également écrivaines : Lise Erdrich et Heid E. Erdrich. Elle a toujours aimé raconter et écrire des histoires ; son père lui donnait une pièce de 5 cents pour chaque histoire.

En 1979, elle obtient son master en arts en écriture à l'Université Johns Hopkins. Elle aura suivi les cours de Michael Dorris, anthropologue, écrivain, puis directeur du nouveau programme d'études amérindiennes. Elle l'épouse en 1981. Ils écrivent ensemble sous le pseudonyme de Milou North.

Ils ont trois enfants que Dorris avait adoptés comme parent célibataire et ont ensemble trois filles.
Un des enfants adoptés meurt dans un accident de voiture, l'autre est accusé d'avoir essayé d'extorquer 15 000$ à ses parents en 1994, emprisonné ensuite pour tentative de meurtre contre sa petite amie. Louise et Michael se séparent en 1995. En 1996, une enquête pour abus sexuel sur leurs enfants est ouverte mettant en cause Michael Dorris. Il se suicide en 1997.
À 47 ans, en 2001, Louise Erdrich a donné naissance à une autre fille dont le père est un Amérindien
qu'elle n'a pas souhaité
identifier publiquement. Mais elle évoque sa fille et son père dans un livre non fictionnel de 2003, Books and Islands in Ojibwe Country, un récit de voyage au "pays ojibwé" ; marié, de 18 ans son aîné, Tobasonakwut pratique la danse du soleil et est membre d'un degré élevé de la Midewiwin, la Société de médecine des Ojibwés : c'est un ancien très respecté qui joue pour elle le rôle d'un mentor. Il est décédé en 2012.

LIVRES TRADUITS EN FRANÇAIS

Nombreux sont les livres de Louise Erdrich traduits en français. Cependant sa poésie et ses essais ne sont pas traduits.
Les livres traduits sont listés ci-dessous dans l'ordre de leur publication aux USA. Les sept premiers sont publiés chez Robert Laffont, puis tous les autres chez Albin Michel. Les deux premiers sont retraduits et publiés sous un nouveau titre, les traductions ayant été tronquées : bizarre...

• Romans
- 1984 Love Medecine (National Book Critics Circle Award, prix le Prix des éditeurs et des critiques littéraires américains) : L'Amour sorcier, trad. tronquée Isabelle et Mimi Perrin, Robert Laffont, 1986 ; rééd. Points, 1992 ; Love Medecine, trad. intégrale Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2008 ; rééd. Le Livre de poche, 2011
- 1986 The Beet Queen : La Branche cassée, trad. tronquée Marianne Véron, Robert Laffont, 1988 ; Le Pique-nique des orphelins, trad. intégrale Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2016 ; rééd. Le Livre de Poche, 2018
- 1988 Tracks : La Forêt suspendue, trad. Mimi Perrin, Robert Laffont, 1990
- 1988 The Crown of Columbus, écrit en collaboration avec son mari Michael Dorris : La Couronne perdue, trad. Dora Pastré, Robert Laffont, 1990
- 1994 The Bingo Palace : Bingo Palace, trad. Marianne Véron, Robert Laffont, 1996 ; rééd. Pavillons poche, 2022
- 1997 The Antelope Wife : L'Épouse antilope, trad. Isabelle Reinharez, Robert Laffont, 2002
- 2001 The Last Report on the Miracles at Little No Horse : Dernier Rapport sur les miracles à Little No Horse, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2003 ; rééd. Le Livre de poche, 2009
- 2003 The Master Butcher's Singing Club : La Chorale des maîtres bouchers, Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2005 ; rééd. Le Livre de poche, 2007
- 2005 The Painted Drum : Ce qui a dévoré nos cœurs, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2007 ; rééd. Le Livre de poche, 2010
- 2008 The Plague of Doves : La Malédiction des colombes, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2010 ; rééd. Le Livre de poche, 2012
- 2010 Shadow Tag : Le Jeu des ombres, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2012 ; rééd. Le Livre de poche, 2014
- 2012 The Round House (National Book Award) : Dans le silence du vent, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2013 ; rééd. Le Livre de poche, 2015
- 2016 LaRose (obtient à nouveau le National Book Critics Circle Award) : LaRose, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2018 ; rééd. Le Livre de Poche, 2019
- 2017 Future Home of the Living God : L'Enfant de la prochaine aurore, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2021 ; rééd. Le Livre de Poche, 2022
- 2020 The Night Watchman (Prix Pulitzer) : Celui qui veille, trad. Sarah Gurcel Vermande, Albin Michel, 2022 ; rééd. Le Livre de poche, 2023
- 2021 The Sentence : La Sentence, trad. Sarah Gurcel Vermande, Albin Michel, 2023.

Recueils de nouvelles
2009 The Red Convertible: Selected and New Stories, trad. Isabelle Reinharez, en deux volumes :
- La Décapotable rouge, Albin Michel, 2012 ; rééd. Le Livre de poche, 2014
- Femme nue jouant Chopin, trad. Isabelle Reinharez, Albin Michel, 2014 ; rééd. Le Livre de poche, 2017.

Jeunesse
- 1999 The Birchbark House : Omakayas, trad. Frédérique Pressman, L'École des loisirs, 2002
- 2005 The Game of Silence : Le Jeu du silence, trad. Frédérique Pressman, L'École des loisirs, 2008.

PRESSE

• Articles sur La Sentence
Les articles sont fort nombreux. Voici une sélection parmi ceux qui font autre chose que relater le contenu...
- “La Sentence, de Louise Erdrich, un envoûtant conte peuplé de fantômes et de livres", Marine Landrot, Télérama, 6 septembre 2023
- "Louise Erdrich, une voix qui compte", Hubert Artus, Le Parisien, 9 septembre 2023
- "Louise Erdrich, à l’écoute de l’invisible", Florence Noiville, Le Monde, 10 septembre 2023
- "Le livre des fantômes de Louise Erdrich", Philippe Chevilley, Les Echos, 20 septembre 2023
- "Louise Erdrich, au carrefour de l’invisible", Marie Chaudey, La Vie, 5 octobre 2023, p. 66 à 69
- "La Sentence de Louise Erdrich : une librairie contre les préjugés", Pierre Maury, Le Soir, Bruxelles, 12 octobre 2023
- "Louise Erdrich : une Indienne dans sa ville", L'univers d'un écrivain, Laëtitia Favro, Lire magazine, octobre 2023, p. 36 à 38
- "La Sentence de Louise Erdrich, Amérique fantôme", Frédérique Roussel, Libération, 4 novembre 2023
- "Le prix Femina étranger décerné à Louise Erdrich pour La Sentence", un roman qui s'attaque aux fantômes de l'Amérique et chante le pouvoir merveilleux des livres, Laurence Houot, France Info Rédaction Culture, 6 novembre 2023.

• Radio
- "Louise Erdrich est l’invitée des Matins du samedi", par Quentin Lafay, France Culture, 11 novembre 2023, 40 min.
- "Débat critique : La Sentence de Louise Erdrich" avec Elise Lépine et Romain de Becdelièvre, Les Midis de Culture, par Géraldine Mosna-Savoye, France Culture, 20 novembre 2023, 15 min.

• Vidéos
- Dans La Grande Librairie, Louise Erdrich évoque un éco-système autour du livre, 8 novembre 2023, 6 min 11.
- L'éditeur Albin Michel présente le livre et son auteure aux libraires avec le directeur de collection “Terres d’Amérique” Francis Geffard et un intéressant reportage américain de PBS NewsHour sur Louise Erdrich, 12 min 56.

• Un essai  
Certes, ce n'est plus la rubrique "Presse". Mais ce livre est isolé :
Louise Erdrich : métissage et écriture, histoires d'Amérique a déjà une dizaine d'années et n'est pas en tête de gondole, dommage (Publications de l'Université de Saint-Étienne, coll. "Les Scripturales", 2014, voir la table des matières).
L'auteure, Elisabeth Bouzonviller, professeure des universités en littérature nord-américaine contemporaine, a écrit divers articles sur Louise Erdrich, dont voici quelques titres : "Plumes et pinceaux, la représentation autochtone dans Shadow Tag de Louise Erdrich", "Perles et points ou du métissage artisanal au métissage littéraire dans quelques romans de Louise Erdrich", "Comédies canines et autres facéties animalières dans l'œuvre de Louise Erdrich".
Dès 2008, elle était auteure d'un petitchapitre consacrée à Louise Erdrich dans un Guide de la littérature américaine des origines à nos jours, Ellipses, 2008, p. 407-410.

L'ÉDITEUR - LES TRADUCTRICES

• L'éditeur Francis Geffard
La collection “Terres d’Amérique” a été créée et est dirigée par Francis Geffard chez Albin Michel. Qui est donc Francis Geffard ?

À l’âge de vingt ans, en 1980, il abandonne ses études de droit pour ouvrir une librairie à Vincennes, ville où il a grandi, la célèbre Librairie Millepages.

En 2002, Francis Geffard créé avec Philip de la Croix (directeur de la chaîne de musique classique et jazz Mezzo) le festival America. Cet événement a lieu tous les deux ans à Vincennes et réunit des personnalités américaines dans le domaine de la littérature, mais aussi du cinéma, de la musique, de la danse et de la photographie. L’ambition symbolique de cet événement est de "jeter un pont entre deux rives de l’Atlantique, entre deux continents qui ont déjà tant partagé et qui ont encore à apprendre l’un de l’autre".

Ayant acquis une excellente connaissance de la production littéraire américaine grâce à ses nombreux voyages aux Etats-Unis, Francis Geffard rejoint les éditions Albin Michel et y met en place successivement trois collections :
- la première, "Terres indienne", créée en 1992, permet à ce passionné de littérature amérindienne de présenter en France l’histoire des Indiens d’Amérique
- avec "Terres d’Amérique", en 1996, il s’attache à mettre de jeunes auteurs américains sur le devant de la scène, certains comme Louise Erdrich devenant célèbres ; voir l'intéressante interview de Francis Geffard pour les 20 ans de la collection (5 min 15), qui publie à cette occasion 20+1 short stories
- la dernière collection "Latitudes" propose des ouvrages journalistiques sur l’exploration de régions lointaines de tous les continents.

• Les traductrices

› La traductrice de La Sentence
Sarah Gurcel est aussi comédienne.
Elle traduit du théâtre, essentiellement britannique (sous son nom de scène, Sarah Vermande), de la non-fiction et surtout des romans nord-américains.
Pour la collection "Terres d’Amérique", elle a traduit, outre un autre livre de Louise Erdrich (Celui qui veille), Philipp Meyer (Le fils), Claire Vaye-Watkins (Les sables de l’Amargosa), Sana Krasikov (Les patriotes), Michael Christie (Lorsque le dernier arbre).
Voir son blog : https://www.sarahvermande.com/
Son parcours et ses traductions : ›ici.

› Les autres traductrices
Suprise ! La première traductrice de Louise Erdrich est la pianiste et chanteuse de jazz Mimi Perrin qui, après une carrière musicale (ah les Double Six !), est devenue traductrice : elle traduit le premier livre de Salman Rushdie, Grimus, en 1975, La Couleur pourpre d'Alice Walker en 1984 sous le titre de Cher bon Dieu, des autobiographies (Dizzy Gillespie, Nina Simone), est à partir de 1989 la traductrice attitrée de John le Carré en compagnie de sa fille, Isabelle Perrin, maître de conférences à la Sorbonne. Dora Pastré traduit un livre, Marianne Véron deux romans. Les deux titres pour la jeunesse sont traduits par Frédérique Pressmann qui est traductrice, mais principalement réalisatrice.
Et Isabelle Reinharez entre en scène, traductrice depuis 1981 (246 entrées sur le site de la BNF) ayant même dirigé 10 ans la collection de littérature anglaise et américaine d'Actes Sud (son portrait en vidéo ici, Centre du livre et de la lecture Poitou Charentes/Les Yeux d’IZO, 15 min, 2009). Sur une vingtaine d'années, elle a traduit 13 romans de Louise Erdrich :
- L'Épouse antilope (2002)
- Dernier Rapport sur les miracles à Little No Horse (2003)
- La Chorale des maîtres bouchers (2004)
- Ce qui a dévoré nos cœurs (2006)
- Love Medecine (2008)
- La Malédiction des colombes (2010)
- Le Jeu des ombres (2012)
- La Décapotable rouge (2012)
- Dans le silence du vent (2013)
- Femme nue jouant Chopin (2014)

- Le Pique-nique des orphelins (2016)
- LaRose (2018)
- L'Enfant de la prochaine aurore (2021).

On peut s'étonner - et regretter - que la traductrice historique de cette auteure ne soit pas celle du livre que nous lisons… Pourquoi ? Pourquoi !
Il suffit de lui poser la question... et de lire ›ici la réponse qu'elle nous a adressée.

TABLE DES MATIÈRES

Ni la version imprimée originale The Sentence en anglais, ni la version française La Sentence n'a de table des matières. Voici les chapitres :

- Dedans dehors
- L'histoire d'une femme
- Neige noire
- Feu de solstice
- Bonne année
- Tendre sasquatch
- Laisse-moi entrer
- Viens me chercher
- L'année où on brûle les fantômes
- Minnesota goddamn
- Pop-corn et incendies
- Les cercles
- Principe de précaution
- Rougarou
- La chance et l'amour
- La phrase la plus belle
- Les morts et les saints

Et cliquez pour avoir la vision de la table des matières complète avec tous les sous-chapitres.

LA FAMEUSE LIBRAIRIE

Birchbark Books, la librairie de Louise Erdrich :


La patronne devant la librairie :


La patronne dans la librairie :


Le confessionnal :


Un canot au plafond :


C'est du boulot :

Dans La Sentence, sont évoqués de nombreux livres et auteurs.
Certains, d'auteurs amérindiens, nous étaient inconnus. Mais quantité d'autres nous ont rappelé des souvenirs partagés..
Pour voir la cinquantaine de livres des auteurs cités dans La Sentence, lus dans le groupe
, cliquez ›ici.


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !

 

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