![]()  | 
  
![]()  | 
    ![]()  | 
    ![]()  | 
    ![]()  | 
    ![]()  | 
    ![]()  | 
    ![]()  | 
    
|  
       La 
        sagesse du Père Brown : en douze affaires les méthodes insolites 
        d'un prêtre enquêteur Texte des nouvelles en 
        anglais : ICI 
          Traduction de 1936 : La biographie sortie 
        en 2015 : François Rivière est romancier et journaliste littéraire. Un goût certain pour la littérature anglo-saxonne l'a conduit à publier des biographies d'Agatha Christie, J.M. Barrie et Patricia Highsmith. Scénariste de bandes dessinées, on lui doit notamment la série "Albany" avec Floc'h. Le Paradoxe ambulant : 
        59 essais de Chesterton choisis par Alberto 
        Manguel (dont nous avions adoré L'Histoire 
        de la lecture) La quatrième de couverture : Quand 
        on lit Chesterton, on se sent submergé par une extraordinaire impression 
        de bonheur. Sa prose est le contraire d'académique : elle est joyeuse. 
        Ses mots rebondissent dans un jaillissement d'étincelles, tel un 
        jouet mécanique soudain venu à la vie, cliquetant et tourbillonnant 
        de bon sens, cette merveille étonnante entre toutes. Le langage 
        était pour Chesterton un jeu de construction avec lequel fabriquer 
        des théâtres de marionnettes et des armes pour rire et, ainsi 
        que l'a observé Christopher Morley, "de ses jeux de mots 
        naissait souvent un jeu de réflexion véritable". 
        Son écriture a quelque chose de riche et de précis, de coloré 
        et de bruyant. La prétendue sobriété anglaise ne 
        lui convenait guère, ni dans le vêtement (son vaste manteau 
        flottant, son vieux chapeau mou et son pince-nez de gnome lui donnaient 
        l'air d'un personnage de pantomime), ni dans les mots (il ne cessait de 
        tourner et retourner une phrase que lorsqu'elle se déployait comme 
        une liane en fleur, lançant des rameaux dans de multiples directions 
        avec une fougue tropicale et s'épanouissant en plusieurs idées 
        à la fois). Il écrivait et lisait avec la passion d'un glouton 
        pour le manger et le boire, quoique sans doute avec plus de plaisir, et 
        les souffrances du scribouillard penché sur la page blanche de 
        Mallarmé semblent n'avoir jamais été les siennes, 
        pas plus que les angoisses de l'érudit entouré de volumes 
        anciens. La lecture d'un livre était pour lui une activité 
        plus physique qu'intellectuelle. Le père John O'Connor, modèle 
        du père Brown, disait que lorsque Chesterton lisait un livre, "il 
        le retournait, en cornait des pages, griffonnait dedans, s'asseyait dessus, 
        l'emmenait au lit et roulait sur lui, et puis se relevait et l'inondait 
        de thé - s'il éprouvait un intérêt suffisant". 
        Et il écrivait avec le même brio, en débordant de 
        son siège devant une table tachée de bière dans quelque 
        café enfumé de Fleet Street. Là, un des serveurs 
        italiens le décrivit ainsi : "C'est un homme très 
        intelligent. Il est assis et il rit. Et puis il écrit. Et puis 
        il rit de ce qu'il a écrit." Polémiste plein d'humour, rompu à l'art du paradoxe, Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) qui signa d'innombrables articles dans les journaux de Londres fut surtout un écrivain incomparable dont le talent s'exerça dans tous les domaines (poésie, théâtre, roman, critique littéraire, sociologie, économie, histoire, philosophie et religion), jusqu'au roman policier qu'il renouvela à travers une série de livres dont le héros est un prêtre détective. 
 
  | 
     
      Gilbert-Keith Chesterton
       | 
  
|  
             Un peu de documentation  | 
        
En guise d'entrée en matière, un 
        peu de documentation sur Chesterton, regorgeant d'admiration : 
        va-t-elle tenir la route avec nous ?... 
        
        - La préface de Borges à 
        un recueil de 5 contes qu'il a réunis : 2 p. 
        
        - La postface d'Alberto 
        Manguel à 59 essais paradoxaux qu'il a choisis : 4 p.
        - Des articles : du Monde 
        (avec un entretien à l'occasion de la parution de la biographie 
        de François Rivière en 2015 : 3 p., 
        À NE PAS RATER si l'on ne lit qu'un 
        de ces textes), du 
        Magazine littéraire (2 p.), 
        de  Libération (qui n'est pas en reste, avec les nombreux 
        articles de Mathieu Lindon, très fana du Père Brown : là, 
        là, 
        là 
        et encore 
        là).
        - Un dossier fouillé et critique (remarquable) des "Polarophiles 
        tranquilles" (!) sur le Père Brown et l'art du récit 
        policier : 60 p.
|  
             Les 16 AVIS des deux groupes bretons  | 
        
"VOIX AU CHAPITRE 
        Pontivy" réuni le 9 décembre 2015 et 
        "VOIX AU CHAPITRE 
        Morbihan" réuni le 11 décembre 
        (Aram, Chantal, Claire, Édith, Jean-Luc, Lil, Lona, Marithé, 
        Marie-Odile, Mon, Nancy, Nicole, Odile, Solène, Stéphanie, 
        Yolaine) 
Livre ouvert ½ : 4 
        - Livre ouvert ¼ : 9 - Livre fermé 
        : 3
        ![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
![]()
Avis général, suivi de 5 avis personnels 
        développés :
         Impression globalement négative pour l'ensemble des participants, 
        qui se sont pour la plupart copieusement ennuyés. Certains n'aiment 
        pas les nouvelles, d'autres les apprécient mais n'ont pas réussi 
        à trouver un intérêt à celles-ci. Une question 
        récurrente : est-ce bien un livre pour le groupe, pourquoi 
        diable perdons-nous du temps à lire cette niaiserie quand il y 
        a tant d'autres ouvrages passionnants à côté desquels 
        nous allons passer sans nous arrêter ?
        Les histoires ont paru confuses, mal construites, avec de nombreuses invraisemblances. 
        Les intrigues policières ont remporté la palme de la nullité. 
        La comparaison avec les uvres d'Edgar Poe n'a fait qu'enfoncer le 
        clou et augmenter la frustration devant ces enquêtes inexistantes 
        au suspense un peu raté. Les sujets ont paru répétitifs, 
        les personnages stéréotypés, les observations et 
        analyses naïves et bourrées de clichés.
        Le style quelconque et daté n'a pas non plus emporté l'adhésion. 
        Enfin plus grave, les observations sur les "races" en ont agacé 
        plus d'une (avec une sensibilité particulière pour la défense 
        des Celtes).
        Irritation, déception et manque de plaisir ont donc été 
        les sentiments dominants exprimés lors de cette soirée.
        Quelques points positifs tout de même : certains ont été 
        sensibles à l'humour de certains passages. Les jeux de masques, 
        perruques, reflets dans les miroirs masquant les véritables identités, 
        la magie, le mystère, la description des paysages et l'ambiance 
        britannique a plu à certains, mais une seule lectrice (Yolaine) 
        a fini, au fil des pages, par trouver un certain charme au caractère 
        désuet de ce décor et au personnage pas si conventionnel 
        que ça de ce cher Father Brown, qui s'évertue à faire 
        descendre de leur piédestal les aristocrates coincés pas 
        complètement sortis du XIXème siècle.
        Le groupe "Voix au chapitre Morbihan", pas assez enthousiaste, 
        a expédié Chesterton en deux temps trois mouvements, avec 
        des douceurs anglaises pour rester dans le thème imposé 
        par cette rencontre...
        Lona![]()
        Un brin dhumour de temps en temps, une critique de la société 
        anglaise, un style et une écriture qui datent, des situations sans 
        intérêt, sans véritable enquête, sans suspense : 
        tout cela ne fait pas le poids = livre fermé ! Non, le Père 
        Brown ne mérite pas le déplacement !
        Mais, javoue : je suis venue pour les amis de Voix au chapitre-BZH 
        = cest toujours un plaisir de se retrouver, autour dun bon 
        ou dun moins bon livre !
        Chantal![]()
        Pas ouvert du tout : c'est la première fois ! J'ai fait 
        un effort terrible, je m'y suis reprise à 4 fois, 2 fois je me 
        suis endormie sur le livre (somnifère garanti !). J'ai lu 
        4 "histoires"... sans aucun plaisir, ce qui pour moi n'est pas 
        lire.
        Construction du livre barbante, toujours sur le même modèle : 
        scène campée dans la brume (qui veut être mystérieuse) 
        anglaise, personnages qui gesticulent là-dedans sans qu'on y croie ; 
        et Zorro-Père Brown arrive "avec sa cape et son grand chapeau", 
        plutôt son parapluie et son chapeau !
        Le style n'est pas désuet, ce qui peut être charmant, il 
        est vieillot, fouillis parfois (pourtant traduction nouvelle !).
        Et le personnage du Father Brown ! Faussement humble : je suis 
        si peu de choses mais en une seconde je devine tout, au-delà des 
        apparences, sûrement l'intuition qui vient d'en haut !! Et 
        discrètement je me moque - ô gentiment - du criminologue 
        "officiel".
        Et le summum : les portraits méprisants des Noirs, des pauvres, 
        des Celtes !!! Et les bons aristos, avec des défauts bien 
        sur, mais tellement plus évolués...
        Je me suis dit : pourquoi perdre mon temps avec "ça" ? 
        Et j'ai plongé avec délice dans Confiteor 
        que je n'avais pas lu (ayant lu pour le groupe Les voix du Pamano).
        Voilà !!!
        Lil
 
        
        Grosse déception à la lecture de ce livre dont je m'attendais 
        qu'il fût "délicieux", comme promis par certains 
        critiques. Mais de délices, point ! 
        De l'ennui, beaucoup et très rapidement. Deux ou trois historiettes 
        (n° 3 et 4 par exemple) sont parvenues à susciter un semblant 
        d'intérêt...
        Des mauvaises surprises : époque oblige, on y parle sans cesse 
        de "races", idées toutes faites, généralités 
        et jugements à l'emporte-pièce sont sans cesse exprimés : 
        "ce nègre est un homme des plus dangereux parce qu'il a 
        le cerveau d'un Européen avec les instincts du cannibale", 
        "vous savez comment sont ces races méridionales", 
        "il s'est montré silencieux et digne comme le sont 
        les pauvres de cette espèce", etc. Les exemples fleurissent 
        tout au long du livre et c'est très irritant.
        Des procédés et protagonistes récurrents : il 
        y est beaucoup question de travestissement et de double identité, 
        d'aristocrates anglais, d'héritage, d'argent, de voleurs, d'Européens 
        et d'Américains, de métisses et de Noirs
        Quant à l'écriture, souvent très moyenne, elle n'a 
        sans doute pas été servie par la traduction (un exemple p. 102 : 
        "j'étais aussi froid qu'un concombre", expression 
        inconnue en français, traduction mot à mot de l'expression 
        anglaise "as cool as a cucumber" qui signifie très 
        calme, en pleine maîtrise et possession de soi, avec un sang-froid 
        imperturbable). Cependant, j'ai été sensible à quelques 
        portraits et descriptions de lieux.
        J'ai apprécié la culture de l'auteur et les nombreuses références 
        en tous domaines, particulièrement en littérature, d'où 
        la cote d'¼.
        Les quelques épisodes de la série anglaise Father 
        Brown 
        que j'ai eu l'occasion de regarder, tout en étant très 
        "légères" (pas de quoi devenir accro !), 
        avaient cependant ce caractère "délicieusement désuet".
        Marie-Odile![]()
        Je n'apprécie pas particulièrement les nouvelles (policières 
        ou autres) : à peine a-t-on le temps d'y entrer, de se familiariser 
        avec un univers et des personnages qu'on arrive au dénouement. 
        Leur succession m'incite forcément à la comparaison et ce 
        sont les points communs de ces différents récits qui ont 
        retenu mon attention.
        Très souvent il est question d'un individu qui en cache un autre. 
        On ne sait jamais qui est en face de soi. On croit avoir affaire à 
        une personne alors que c'est d'une autre qu'il s'agit, La magie, le reflet 
        dans un miroir, le déguisement, la perruque facilitent la méprise, 
        masquent la véritable identité. Ainsi Hirsh et Dubosc ne 
        font qu'un seul et même personnage comme Dr Jekyll et Mr Hyde. "Là 
        où l'un paraît, l'autre se cache comme une figure et un masque".
        Seul le père Brown va au-delà des apparences pour découvrir 
        la véritable identité d'un personnage. Il manie le paradoxe : 
        "Vous le connaissez mais vous ne le connaissez pas". 
        Ce que je remarque chez ce père Brown, parfois absent au début 
        du récit, c'est sa discrétion, son humilité (chrétienne ?), 
        son intuition, son bon sens, son refus de l'évidence, ses capacités 
        d'observation et d'anticipation qui le mènent parfois à 
        innocenter celui dont on fait trop vite le coupable... Ses répliques 
        sont parfois savoureuses : "L'ennui lorsqu'on se fie au bâton 
        indiquant une direction, c'est que l'autre bout du bâton indique 
        toujours la direction opposée. La grande question est de savoir 
        si on tient le bâton par le bon bout".
        Bien sûr, c'est un personnage sympathique, efficace, mais les mystères 
        qu'il éclaircit ne nécessitent pas vraiment d'enquête. 
        Si j'ai pensé parfois à Edgar Poe, à Stevenson, en 
        lisant ces nouvelles, je n'ai jamais ressenti de frisson face à 
        l'horreur, ni d'admiration face aux prouesses du détective.
        Le style m'a semblé un peu pesant, la traduction maladroite, les 
        descriptions un peu ennuyeuses, et ma lecture a parfois été 
        laborieuse. Arrivée à la fin d'une nouvelle, souvent je 
        me suis dit que quelque détail m'avait échappé dans 
        les pages précédentes que cependant je n'ai jamais eu l'envie 
        de relire...
        Marie-Thé![]()
        J'ai trouvé ce livre ennuyeux : j'ai lu 5 nouvelles, mais je n'arrivais 
        pas à accrocher, ça ne décolle pas, c'est plat, etc. 
        J'espérais quelque chose de plus magique, de plus "british" 
        aussi. Et ce Père Brown qui grâce à son intuition 
        arrive à tout résoudre, c'est répétitif et 
        invraisemblable (mais cela ne me dérange pas, on est dans un livre, 
        pas dans la réalité). A noter quelques passages : "Cest 
        la Race qui détermine la religion, la Race qui détermine 
        conflits éthiques et légaux. Nous en avons un cas frappant 
        en lespèce de ces individus sauvages, primitifs et en voie 
        dextinction que nous appelons généralement les Celtes". 
        Ou encore cette opposition entre les méridionaux et les autres : 
        "A un certain niveau de désespoir humain, quand les pauvres 
        du Nord s'adonnent à la boisson, les nôtres tirent leur dague." 
        Les nouvelles que j'ai lues, je les ai choisies en fonction de leur titre ! 
        Avant de lire "La perdition des Pendragon", je pensais à 
        Uther 
        Pendragon... Enfin, pour moi, livre décevant, daté ; 
        je pense qu'en l'étudiant on pourrait découvrir beaucoup, 
        mais il faudrait en avoir envie. Après l'écriture de Jean 
        Genet le mois dernier, je suis tombée de haut avec Chesterton. 
        Qui a choisi ce livre qui se prête peu à l'échange ?
|  
             Les 13 AVIS du groupe parisien  | 
        
 Échanges par mél sur Chesterton 
        avant notre rencontre
        
        Claire
        Nous avons connu récemment une exceptionnelle unanimité 
        sur Gracq, enthousiaste. 
        Allons-nous connaître une nouvelle unanimité, sur Chesterton, 
        anéantissante... ? Les deux groupes bretons Voix au chapitre ont 
        lu Chesterton avant nous : il sagit dhistoires policières 
        et les avis sont, comme jamais, assassins (voir ci-dessus). 
        Il est à craindre quaprès lassassinat breton, 
        des funérailles parisiennes sensuivent... Comment sexpliquer 
        que Chesterton ait trouvé grâce auprès de Borges, 
        Manguel, Claudel, Kafka... ?
        
Brigitte
        Je constate que le père Brown risque une forte unanimité 
        de rejet. J'aimerais qu'on se pose la question que tu évoques : 
        pourquoi Manguel et Borges ont-ils choisi d'écrire sur ses écrits ? 
        Y a-t-il une valeur littéraire qui nous échappe ? S'agit-il 
        d'une évolution des mentalités ? Ou bien sont-ils tombés 
        dans le travers du phénomène de mode ?
        
Denis
        C'est vrai que le Père Brown, c'est très décevant. 
        J'ai essayé de le voir sous l'angle dispositif formel ou logique, 
        un peu à la façon de Raymond Roussel, mais il y manque le 
        génie ou le grain de folie... Pour alimenter la soirée, 
        est-ce qu'on ne pourrait pas rajouter quelques nouvelles courtes, vite 
        lues, par exemple d'Agatha Christie (Miss 
        Marple ou autres) ? J'en connais de Saki, 
        très bien, très british. Il y a aussi des nouvelles courtes 
        de S. Maugham (Mr 
        Ashenden agent secret). En réunissant nos idées, 
        on arriverait peut-être à plus de substance ? 
Annick
        C'est une première de décider par internet avant de nous 
        réunir que le livre va être descendu avant même que 
        tout le monde l'ait lu. Je ne sais pas qui l'a présenté 
        mais c'est un peu dur non ? Et un peu démobilisateur...
        
Jacqueline
        Je vois beaucoup de réactions au mail de Claire, Denis... Merci 
        à Claire pour les avis des Bretons (je ne pense pas que cela contrevienne 
        à la tradition qui veut que nous réservions notre avis jusqu'au 
        soir de notre présence dans le groupe). Merci à Denis pour 
        ses suggestions... Mais il me semble qu'il est un peu tard pour rajouter 
        des lectures parallèles d'autant que j'ai toujours pensé 
        que parler du livre n'empêche en rien de le comparer à d'autres 
        ou de le situer parmi d'autres ou dans son contexte... Au fait, quel rapport 
        Chesterton a-t-il eu avec le fameux groupe de Bloomsbury... ou réciproquement 
        ? Merci aussi à Claire pour la question ouverte sur l'unanimité 
        qui relance un suspens qui nous est bien nécessaire ! Je ne 
        suis pas très bien placée pour évoquer la tradition 
        catholique de Noël, mais il me semble qu'une unanimité "fermé" 
        sur le livre de Chesterton contreviendrait à l'esprit de paix de 
        Noël... Quant à la tradition du groupe, elle est plutôt 
        festive à cette dernière réunion avant Noël 
        ! Il me semble qu'elle voulait que l'on choisisse un livre de conte ou 
        un livre qui a marqué ou évoque notre enfance, ce qui évidemment 
        ne peut déclencher l'unanimité : si j'avais eu l'enfance 
        de Borges ou de Kafka ! Souhaitable ? Est-ce que ça va m'empêcher 
        de partager leurs avis (qu'on peut d'ailleurs relativiser) ?... En 
        tout cas si j'en crois les textes reçus on est bien dans l'esprit 
        d'enfance...
        
Geneviève
        Bravo Jacqueline ! Si joliment et si finement dit... J'ai acheté 
        le livre, je ne l'ai pas commencé, mais j'ai l'intention de m'y 
        mettre, envers et contre tout!
Claire
        Même si Chesterton est en butte à de féroces détracteurs..., 
        ceux-ci, comme la suggéré Brigitte, chercheront peut-être 
        à comprendre pourquoi les nouvelles du Père 
        Brown eurent du succès en Angleterre et auprès de Borges. 
        En deux petites pages, ICI, 
        jai rassemblé des éléments littéraires 
        qui permettent, au moins, de comprendre son originalité et les 
        aspects innovants de ses nouvelles  comprendre et aimer 
        ne faisant pas nécessairement bon ménage... 
        
Brigitte
        Merci pour le document, c'est très intéressant.
Denis
        Les notes envoyées par Claire relancent l'intérêt 
        pour Chesterton ! Le site de l'ACS (American Chesterton Society) 
        publie quelques textes de Chesterton sur "l'histoire de détective". 
        J'ai trouvé celui-ci assez simple et en tout cas réjouissant 
        : "The 
        ideal detective story". Les autres ont l'air pas mal non plus. 
      
Les avis du groupe parisien sur La sagesse du Père Brown
 Nathalie (avis transmis)
        Je suis bien désolée de ne pas passer cette dernière 
        soirée de l'année avec vous car je pense qu'il y aura de 
        très bonnes choses à se mettre sous la dent ! 
        Je n'ai rien lu... ni les documents ni les comptes rendus des uns et des 
        autres. Pour moi, lire Chesterton, c'est se projeter dans un monde de 
        lecteurs qui nous est complètement étranger. Un monde sans 
        télévision, sans possibilité de voyager très 
        loin, un monde où la lecture est un des principaux moyens d'évasion 
        dans un quotidien plutôt morne. Un monde où l'imaginaire 
        est relié directement à ce que l'on a entendu raconter ou 
        à ce que l'on a lu dans les journaux. Il m'a donc été 
        très facile de concevoir le plaisir que pouvait avoir le lecteur 
        de l'époque, à l'image peut-être des lecteurs de Prosper 
        Mérimée qui en tant qu'inspecteur général 
        des monuments historiques les emmenait dans ses pérégrinations 
        par le biais de ses nouvelles. Nous voyageons donc dans des pays ou des 
        espaces pittoresques pour l'époque et nous nous amusons avec lui 
        à sonder l'espace et les curs. Bref, si ça peut ne 
        plus correspondre à ce dont on a besoin maintenant, personnellement 
        cela ne me dérange pas. Il y a aussi de l'humour. La vision qu'il 
        donne des Français par exemple dans la troisième nouvelle 
        m'a fait rire. On peut penser aussi qu'il est un digne précurseur 
        des séries actuelles qui développent le thème de 
        la déduction à partir d'indices invisibles comme dans la 
        série 
        Sherlock ! Je n'ai pas eu le temps de terminer le livre mais 
        je le ferai de toute façon tranquillement. Je laisse livre entrouvert 
        sans aucun problème...
Annick A (avis transmis)
        C'est avec regret que je ne pourrai être avec vous ce soir. Je ne 
        sais si Chesterton remportera l'unanimité négative mais 
        mon avis va dans ce sens. J'ai lu trois nouvelles avant de recevoir le 
        mèl de Claire. Je n'ai trouvé aucun intérêt 
        littéraire ni aucun plaisir à la lecture des intrigues soi-disant 
        policières, mal fichues, bêtasses et je me suis donc arrêtée 
        là. La proposition d'un tel livre m'a laissée assez perplexe. 
        Est-ce le bon accueil par de grands noms littéraires qui ont présidé 
        à ce choix ?...
Fanny
        Je suis moins dure que vous tous. Même si ce n'est pas hyper enthousiasmant, 
        il y a de bonnes choses, quelques passages avec un humour à froid, 
        par exemple sur le Père Brown : "comme sa vie quotidienne 
        était très simple, il avait un goût particulier pour 
        des orgies soudaines et solitaires ; c'était un sobre épicurien".
        
        Henri
        C'est une tautologie.
        
        Plusieurs
        Ben non, un oxymore.
        
        Richard
        Il fait ça tellement souvent ! C'est une tactique.
Henri
        C'est une tautologie car
        (Henri n'arrive pas à caser son explication 
        concernant le fait qu'être épicurien, c'est être sobre)
        
        Fanny
        Oui, c'est une tactique...
        
        Rozenn
        ... en tout cas, ça ne fait pas le bonheur....
        
        Fanny
        ... ou encore au sujet d'un juge, "un de ces juges réputés 
        pleins d'humour, mais qui, généralement, sont plus sérieux 
        que les juges sérieux, parce que leur légèreté 
        est due à leur répugnance pour la solennité professionnelle 
        ; tandis qu'un juge sérieux est plein de frivolité parce 
        qu'il est pourri d'orgueil." Mais tu as raison, c'est une tactique. 
        Allez, encore un : "Nous allions ensemble pêcher la 
        crevette et nous pensions et disions nous aimer, en fait lui le disait 
        et moi je le pensais".
Claire
        Wouah !
        Fanny![]()
        Donc, il y a cet humour à froid, de petits moments qui provoquent 
        le sourire, où je prends plaisir, avec ce Père Brown, original 
        flegmatique. Mais les intrigues m'ont ennuyée. Dans les premières 
        pages, c'est bien visuel, mais quand on rentre dans l'intrigue, je décroche. 
        Et le format des nouvelles est trop court. Je me suis dit je vais en lire 
        un plus long Le 
        Nommé Jeudi par exemple, mais il semble qu'il soit meilleur 
        dans ses nouvelles, alors bon
        Denis![]()
        J'ai abordé le Père Brown avec sympathie, comme Sherlock 
        Holmes (j'ai tout lu) et son positivisme, ou Arsène Lupin, 
        astucieux, maître de la manipulation ; il y a au moins 200 noms 
        d'auteurs de detective 
        stories. Les deux premières nouvelles en anglais, c'est très 
        agréable, mais les histoires sont lassantes. Elles me font penser 
        à l'expérience de Perec, Tentative 
        d'épuisement d'un lieu, avec une arborescence des possibilités, 
        une théorie des graphes, le tout avec une exploration par le biais 
        du verbe, c'est très mécanique, comme des exercices de logique : 
        les histoires sont anti-psychologiques, les personnages des sortes de 
        caricatures. Cela provoque une révélation, mais ce n'est 
        pas agréable à lire. Donc intéressant, mais finalement 
        pas agréable.
        Monique
 
        
        Je n'ai pas grand-chose à dire : j'ai emprunté le livre 
        à la bibliothèque et n'ai lu qu'une nouvelle. N'est-ce pas 
        un problème d'époque ? Le Père Brown arrive avant 
        le cinéma et il y a du Chaplin, du Buster Keaton, avec une description 
        assez réussie et drôle. Quand on n'a pas l'explication à 
        une situation, tout semble étranger, on fait des projections, l'imagination 
        s'emballe, ça c'est intéressant. Il prend le temps pour 
        démontrer. C'est comme un rubik's 
        cube, il y a un amusement au démontage de choses très 
        simples : les gens, ça devait les amuser car ils n'avaient pas 
        toutes nos images. Je me serais ennuyée peut-être et ce n'est 
        pas une lecture que je choisirais
Jacqueline
        J'ai lu quatre nouvelles.
Henri
        Seulement ?! C'est historique !
Jacqueline
        Je me suis demandé pourquoi je n'y arrivais pas. Parce que c'est 
        des nouvelles policières ? D'ordinaire, il y a le suspense, 
        avec un détective qui vous rend intelligent. Là, j'avais 
        l'impression d'être une lectrice victime d'une attrape, manipulée. 
        Car il n'y a pas d'intrigue vraiment. Dans la quatrième nouvelle, 
        je ne me suis demandé s'il n'y avait pas un mort, dans l'histoire 
        de l'actrice, j'ai cru comprendre
Manon
        C'est son mari qui l'a tuée, c'est idiot.
Jacqueline
        Pour moi, il est mort d'une crise cardiaque.
Henri
        Jacqueline avait une mauvaise traduction
        Jacqueline![]()
        Je crois que je n'ai pas compris alors. J'ouvre un quart car cela m'a 
        fait réfléchir à ce que j'aime dans le roman policier. 
        Quelque chose de l'ordre de l'humour m'a échappé, et aussi 
        quelque chose de hors convention. Mais je ne peux pas dire que j'ai aimé. 
        Cela m'a fait penser à 
        Exbrayat...
Geneviève
        ... ah oui, j'aimais bien...
Jacqueline
        ... paradoxal...
Françoise
        ... au premier degré...
Denis
        ... il y avait les des fantaisies policières, avec les 
        Maîtres du mystère à la radio... c'était 
        un style...
Geneviève
        ... le soir...
Henri
        Je comptais sur Jacqueline pour monopoliser la parole, mais non. Je l'ai 
        lu pour ma part dans la jolie collection Penguin orange pour progresser 
        en anglais... A la librairie, on est allé me chercher le livre 
        dans la réserve.
Claire
        C'était mauvais signe...
Henri
        C'était bien ces petites nouvelles pour mon anglais ; j'en 
        ai lu trois, j'ai noté beaucoup de vocabulaire... Je n'ai pas cependant 
        les compétences pour apprécier le style. C'est comme des 
        rébus.
Monique
        C'est vrai.
        Henri![]()
        Mais c'est pas Edgar Poe. Il faut être bon public, avec cet humour 
        bonhomme. Comme le livre a répondu à ma volonté de 
        progresser en anglais, j'ouvre à moitié...
        Rozenn![]()
        J'en ai lu 64%. Le problème avec Kindle, c'est qu'on transporte 
        une bibliothèque... qui concurrence : et j'en suis à 
        20% de D'après 
        une histoire vraie de Delphine de Vigan. Il ne m'en reste rien, 
        des nouvelles. L'actrice, oui, ça ne rime à rien. Il faut 
        soit te sentir intelligente, soit cruche. L'humour je n'ai pas vu. Par 
        contre avec Delphine de Vigan, je m'amuse. Je veux avoir du plaisir, du 
        plaisir de lire la suite. Avec Chesterton, pas de bonheur : cet homme 
        est décevant. 
Françoise (montrant The Innocence of Father Brown)
        En anglais, apparemment je n'ai pas lu le même que vous...
Plusieurs
        The Innocence of Father Brown, c'est pas The wisdom of Father 
        Brown...
Françoise
        Pour ce qui est de l'écriture, le vocabulaire m'a amené 
        à aller souvent sur le dictionnaire de ma tablette, c'est assez 
        sophistiqué le vocabulaire...
Rozenn
        ... vieillot...
Françoise
        ... oui, daté. Je me suis très ennuyée. En plus je 
        lisais du Pierre Bayard, y a pas photo ! Je vais choquer, mais autant 
        lire Agatha Christie qui rend intelligent, c'est autre chose que Chesterton. 
        Il y a de l'humour, faut reconnaître. Je ne comprends pas l'engouement 
        pour Chesterton et le mépris pour A. Christie.
Monique
        Du mépris ?!
Françoise
        Je suis allée voir si Chesterton avait inspiré Agatha Christie, 
        mais je n'ai pas trouvé.
Manon
        Ils étaient dans le même club 
        d'auteurs de romans policiers.
        Françoise![]()
        Je ne l'ouvre pas. On sait maintenant qui est Chesterton : c'est 
        fait.
Claire
        FAIT !
Françoise
        Mais assez perdu de temps. Il y a un peu d'humour d'accord, mais c'est 
        très mince.
Richard
        J'avais l'espoir de contrer tous les avis.
Claire
        Oui, en tant que britannique...
Richard
        Malheureusement...
Claire
        Mais tu vas nous aider à comprendre le succès en Angleterre...
Richard 
        Pour ce qui est du contexte, les contes paraissaient comme pour Dickens 
        chaque semaine. Dickens, ça reste de petits chefs d'uvre, 
        et pas Chesterton. Le problème, c'est que les personnages sont 
        en carton, ils remplissent un rôle pour faire avancer l'histoire ; 
        je n'ai pas lu assez pour dire si le caractère du Père Brown 
        était développé, car je n'en pouvais plus
 Chesterton 
        est un homme très cultivé ; il y avait beaucoup de 
        mots que je ne connaissais pas. J'étais déçu du choix. 
        Dans "L'absence 
        de Mr Glass", on parle dès les premiers mots de Scarborough : 
        c'est là que tous les travailleurs des filatures allaient...
Henri
        ... il n'y a pas une chanson 
        de Simon et Garfunkel ?
Richard 
        Oui, "Scarborough 
        Fair", mais l'ambiance s'arrête là. Dans "Le 
        paradis des voleurs", on parle du nez aquilin d'un personnage 
        pour lui faire tourner la tête ("Muscari turned his aquiline 
        nose on him").
Claire
        Tu veux dire que c'est gratuit ?
Richard
        En fait Chesterton est "too clever". Il est très cultivé 
        et s'en sert dans sa plume, mais cela ne correspond pas à l'absorption 
        possible par le lecteur... il évoque une barbe à la Velasquez, 
        la tête comme dans le conte 
        du meunier de Chancer...
Monique
        ... tu trouves ça plaqué ?
        Richard![]()
        Non, c'est naturel chez lui, mais ça crée des obstacles 
        à l'avancement de l'histoire et c'est fatigant. J'ai lu dans l'édition 
        de la série de la BBC (édition BBC Books) : visiblement, 
        ça perd dans la traduction. À propos, j'ai eu du mal à 
        trouver Testament à l'anglaise de Coe en anglais : 
        le titre en anglais What a Carve Up! n'a vraiment rien à 
        voir... Bref, je l'ouvre ¼ mais j'ai lu 1/16...
Manon
        Je vais me faire lapider... je ne lis jamais ce qu'envoie Claire et comme 
        elle nous avait donné des articles 
        imprimés, je les ai lus quand je n'avais rien à lire 
        dans les transports... Il a présidé, quand il a été 
        créé, le club 
        des auteurs de romans policiers et on le présente vraiment 
        comme génial. Or... AU SECOURS ! Quand je l'ai acheté, on 
        m'a demandé si c'était pour mon enfant au collège... 
        Agatha Christie, Hercule Poirot, c'est très bien ficelé, 
        ça rend intelligent. En plus, dans ce livre il y a rien sur l'Angleterre ; 
        si, un faux SDF, lord anglais. Pas d'intrigue, des personnages pas intéressants. 
        J'ai lu 100 pages, mais je me suis forcée. L'auteur est un personnage 
        intéressant, mais la narration est chiante, on s'ennuie. Je me 
        rappelle la nouvelle la plus nulle, "L'homme dans le passage", 
        encore plus invraisemblable que les autres.
Rozenn
        T'as compris le miroir ?
Manon
        J'ai compris qu'il y avait une blague. Qui c'est son mari ? Aucun indice. 
        C'est débile ! Au secours ! Ah ah... attention j'écris une 
        blague. Mais arrête ! Mais stop ! Avec Pierre Jourde, je l'enterre, 
        je déterre Première pierre de Pierre 
        Jourde et je les enterre tous les deux.
Geneviève
        J'ai commencé hier, motivée par le mél 
        de Claire... 
        La traduction est vraiment mauvaise. Cool dans "cool as a 
        cucumber" c'est pas froid : il y a des erreurs manifestes 
        de rédaction en français qui dessert le livre.
(Et Geneviève est une spécialiste.)
Claire (distribuant à propos un exemple édifiant 
        de comparaison 
        de phrases de Chesterton traduites)
        Mais ceux qui ont lu en anglais comme toi, Françoise, Henri, Richard, 
        n'ont pas plus aimé.
Geneviève
        Je trouve qu'il y a une mise en place, au début un charme désuet, 
        quelque chose d'agréable à lire, un témoignage sur 
        une manière de voir les choses qui est rigolo. La vision des races, 
        c'est une époque, et ce qu'on pouvait dire alors on ne peut plus 
        le dire. Il y a toute sortes de policiers, le noir, les detective stories, 
        les whodunits comme Agatha Christie.
Claire
        Les who quoi ?
Geneviève
        Whodunit = Who has done it? Vous vous rappelez de ce conte brésilien 
        qu'on avait lu...
Manon
        L'Aliéniste, 
        fffttt...
Geneviève
        Les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent et le regard va s'inverser. 
        Dans Chesterton, c'est un peu faiblard : tout ça pour ça, 
        et sans suspense.
Richard
        Conan 
        Doyle fait ça bien mieux.
Geneviève
        Bien sûr. 
Denis
        Les écrits policiers ne sont pas bons, mais les contes fantastiques 
        font faire le tour du monde. Il y a une poésie, un enthousiasme 
        pour la nature et c'est agréable à lire.
        Geneviève![]()
        Oui, je trouve que c'est joliment écrit. Mais ça ne tient 
        pas vraiment. Il n'y a pas de peinture d'une société. Il 
        esquisse une trame, la démonte. L'arrivée du Père 
        Brown est jolie. Je vais en lire quelques autres, mais j'ouvre au ¼.
        Claire![]()
        Quand la biographie de Chesterton par Rivière est sortie l'année 
        dernière, je vous ai lu un court extrait du Monde, évoquant 
        "Une vision ludique et savante du monde et de lécriture 
        qui lui attirera ladmiration tant de Claudel que de Borges, qui 
        voyait en lui un maître en intrigues", et ces mots d'Alberto 
        Manguel "Quand on lit Chesterton, on se sent submergé par 
        une extraordinaire impression de bonheur". Borges dit aussi "La 
        littérature est une des formes du bonheur ; et aucun écrivain, 
        peut-être, ne m'a procuré autant d'heures heureuses que Chesterton." 
        Nous avons eu nous aussi envie de bonheur et Noël était l'occasion 
        encore plus de nager dans le bonheur... : donc la décision 
        de le programmer est partie de là, avec des parrains littéraires 
        qui donnaient confiance (fin de l'enquête sur la lourde responsabilité 
        de la désolante déception). Mais quel livre de Chesterton 
        choisir ? J'ai lu la biographie, passionnante. J'ai commencé à 
        lire La 
        Sphère et la croix, un des romans les plus connus : j'ai 
        trouvé cela si délirant, ces deux personnages, l'un catholique, 
        l'autre athée, en navire volant au-dessus de Londres, que l'invraisemblance 
        me l'a fait rapidement abandonner. J'ai essayé Le 
        poète et les fous, une série de nouvelles avec les 
        mêmes deux personnages, l'un poète un peu dingo, l'autre 
        cartésien, avec des formules ici ou là comme Fanny l'a bien 
        montré, mais le livre m'est tombé des mains. J'ai essayé 
        alors un roman, dans la collection L'Imaginaire Gallimard (une collection 
        qui vous plairait...), Le 
        Nommé Jeudi : un chef d'uvre, ai-je entendu 
        son biographe dire à France 
        culture, avec une préface de Pierre Klossowski excusez du peu 
        : j'ai commencé à lire ce roman, lu par Kafka ça 
        encourage (qui dit de Chesterton qu'"il est tellement 
        joyeux qu'on pourrait presque croire qu'il a trouvé Dieu") : 
        je ne comprenais rien, je l'ai lâché rapidement. J'ai alors 
        fait l'acquisition du 
        Club des métiers bizarres...
Monique
        ... on va se cotiser pour toi...
Claire
        ... aussi dans la prestigieuse collection L'Imaginaire Gallimard, qui 
        commence avec un clin d'il propre à nous amadouer : "Rabelais, 
        ou son illustrateur fantastique Gustave Doré, doivent avoir eu 
        leur part dans l'invention de ce qu'on appelle en Angleterre". 
        Il s'agira bien de métiers bizarres, mais même chute du livre 
        qui me tombe des mains sans attendre. Je regarde alors le livre postfacé 
        par Manguel avec des paradoxes, mais qui n'existe pas en poche, de courts 
        essais donc, et ce qui me frappe, tout comme dans les autres livres, c'est 
        un aspect PUÉRIL. J'opte alors pour ce recueil avec le célèbre 
        Père Brown, La sagesse du Père Brown, dont un des 
        5 contes choisi par Borges dans sa publication L'il 
        d'Apollon (introuvable) "Le Duel du professeur Hirsh" 
        qui est dans notre livre : je partage hélas tous les avis négatifs. 
        Pour essayer de comprendre Borges, j'ai lu avec attention le conte qu'il 
        préfère parmi les 5 contes qu'il a sélectionnés, 
        "Les trois cavaliers de l'Apocalypse", que je trouve particulièrement 
        mortel de chez mortel : c'est en fait une pure abstraction, mais Fictions 
        ou Le 
        livre de sable de Borges qu'on avait lus ne m'avaient pas plus 
        enthousiasmée... Sa première fiction publiée en France, 
        c'est son roman Le Nommé Jeudi en 1911 par Gallimard. La 
        Sagesse du Père Brown est publié en recueil à 
        Londres en 1914. J'ai repéré un livre d'André Maurois 
        de 1935 au beau titre Magiciens 
        et logiciens, consacré aussi bien à Mansfield ou 
        Conrad qu'à Chesterton...
Denis
        ...j'ai eu ce livre...
Claire
        ...ça alors ! Mais aujourd'hui ? L'année de la sortie de 
        la biographie 
        (2015), Rivages a sorti 4 titres de Chesterton en poche. Gallimard a 35 
        titres de Chesterton à son catalogue. Mais qui le lit ?!?! 
        Il a certes une niche catholique...
Monique
        Ah bon ?
Claire
        Oui, il avait la foi et y consacre des livres. Mais une niche réduite 
        quand même... D'ailleurs l'association des Amis de Chesterton qui 
        a un site 
        a pour président Philippe 
        Maxence, qui est rédacteur en chef d'un journal catholique 
        L'Homme nouveau.
        En fait, c'est la vie de l'auteur qui est la plus intéressante 
        ; pas très sexy, d'ailleurs il ne devient pubère qu'à 
        18 ans... Il parlait à tort et à travers, une sorte de Michel 
        Onfray quoi ! Grand orateur, célèbre aux États-Unis 
        aussi, avec des tournées de conférences. Le fait qu'il soit 
        très célèbre provoquait peut-être un intérêt 
        pour ses écrits : qu'est-ce qu'il va nous sortir ? 
(On finit par se lamenter sur les dérives de Michel Onfray...)
      
         
      
 
 
    Nous écrire
    Accueil | Membres 
    | Calendrier | Nos 
    avis | Rencontres | Sorties 
    | Liens