Claire KEEGAN, Ce genre de petites choses, trad. de l'anglais (Irlande) Jacqueline Odin, Le Livre de poche, 2022, 128 p.

Quatrième de couverture : En cette fin de 1985, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Parmi ses commandes, une livraison pour le couvent voisin. Le bruit court que les sœurs y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu’elles gagnent de l’argent en plaçant à l’étranger leurs enfants illégitimes. L’épouse de Bill, Eileen, est d’avis que de telles choses ne les concernent pas.
Un avis qu’il a bien du mal à suivre par ce froid matin de décembre, lorsqu’il reconnaît, dans la forme recroquevillée et grelottante au fond de la réserve à charbon, une très jeune femme qui y a probablement passé la nuit. Tandis que, dans son foyer et partout en ville, on s’active autour de la crèche et de la chorale, cet homme tranquille et généreux n’écoute que son cœur.

Claire Keegan, avec une intensité et une finesse qui donnent tout son prix à la limpide beauté de ce récit, dessine le portrait d’un héros ordinaire, un de ces êtres par nature conduits à prodiguer les bienfaits qu’ils ont reçus.

Un récit splendide, cristallin. Le Monde des livres.

Ce genre de petites choses, Sabine Wespieser éditeur, 2020, 120 p.

Claire KEEGAN (née en 1968)
Ce genre de petites choses (2021, traduction 2020 avant la première publication en vo)

Nous avons lu ce livre pour le 3 juillet 2025 lors de notre septième semaine lecture. Un peu de doc en bas de page.
Les avis ci-dessous sont en cours de correction par leurs auteurs.

Nos 22 cotes d'amour
ÉdithJacqueline Lahcen RenéeRozenn
Annick A •Brigitte T Chantal Claire 
Danièle •Fanfan
Fanny Monique LSuzanne
entreet
Catherine
Françoise Katell Manuel Marie-Thé
entre etAnnick L
Annie
Jérémy

Monique L(avis transmis de Dordogne)
Je trouve que ce serait une bonne lecture pour Noël. C'est bien écrit et le récit est bien mené. Je l'ouvre aux
¾.
Jacqueline
(avis transmis de Paris)
Au début, la rivière aussi sombre que de la bière brune ! L'image est-elle moins triviale que l'eau de l'étang noir comme le goudron dans Les yeux du Rigel ?
En tout cas, après l'empire austro-hongrois déclinant et la Corée déchirée, je suis contente d'être revenue dans une atmosphère plus proche et très sensible, alors qu'il est aussi question de dénoncer des faits de société. J'ai aimé le ton très simple, de ce récit et sa pudeur…
J'ouvre grand cette belle histoire de Noël que j'avais lue avant le livre plus singulier de Allison.
Brigitte T(avis transmis de Bretagne)
Dès les premières pages de ce portrait, Furlong, Irlandais du sud des années 80, élevé avec les valeurs du catholicisme, me plaît. Sincère, il souhaite "garder une attitude discrète et l'estime des gens, subvenir aux besoins de ses cinq filles, les voir poursuivre et achever leurs études"... Bon père de famille intelligent et intègre, il me touche à la fois par sa sensibilité et par la souffrance qui l'habite de ne pas avoir su qui est son père… Pas de rancœur, mais de l'empathie.
La veille de Noël - fête familiale, religieuse ; terme qui signifie en latin : jour de naissance - il sauve une jeune fille-mère des mains des religieuses du couvent qui, à la porte du village, mobilisent à l'égard de ces dernières peu de valeurs chrétiennes, mais de la violence morale et physique. Sa foi est ébranlée.
Je pense que "ces petites choses" (le titre) sont d'une part ces jeunes filles-mères déshumanisées et traitées comme des objets et, d'autre part, leurs nourrissons eux aussi objets - nourrissons qui leur sont enlevés.
La femme de Furlong et des voisins se rendent complices des religieuses par leur silence, bien que fervents catholiques. Le poids du mensonge et du silence est pour moi au centre de ce court roman.
J'ouvre aux ¾ car j'ai aimé l'engagement de Furlong, personnage de fiction qui, au-delà des notions de bien et de mal que le catholicisme lui a enseignées, décide d'agir selon sa propre conscience.
L'auteure choisit d'aller à l'essentiel et arrive en quelques phrases à me plonger dans un scandale tant religieux/catholique que politique au XXe siècle en Irlande. Scandale que je découvre et qui m'interroge… moi, qui suis née et ai grandi en Bretagne, région restée jusqu'à une trentaine d'années un fort bastion du catholicisme. Un scandale qui fait écho (hélas) avec l'actualité depuis plusieurs mois.
Fanny(avis transmis de Paris)

J'ai trouvé que cette nouvelle plonge d'emblée dans l'ambiance de cette petite ville. Le personnage de Furlong est très touchant, sa femme semble plus ancrée dans une forme de réalisme, ce qui en fait un peu le pendant de Furlong. Aucun manichéisme je trouve, dans les portraits des personnages et dans les descriptions.
A mes yeux, "ce genre de petites choses" ce sont toutes ces petites attentions du quotidien, qui passent parfois inaperçues, mais qui peuvent venir ensoleiller une journée.
C'est également tout ce qui n'est pas dit explicitement dans la nouvelle : les filles mères cachées chez les sœurs, la manière dont les amitiés se tissent parfois en deçà des mots (notamment avec Ned) et tout ce que Furlong ne dit pas mais que sa femme perçoit malgré tout.
Et bien sûr, c'est la tolérance et l'affection que Furlong et sa mère ont reçues et que Furlong donne à son tour.
J'ai aimé la fin qui ouvre sur des possibles. Ce sont de beaux messages d'humanité.
J'ouvre aux ¾.
Lahcen (avis transmis de Paris)
J'ai relu Claire Keegan ce week-end : C
e genre de petites choses est un roman court, mais profondément marquant. J'ai été touché par le personnage de Bill Furlong, un homme simple confronté à un choix moral dans une société rigide. À travers son regard, on découvre l'envers glaçant d'un couvent où sont enfermées de jeunes filles, souvent victimes d'abus et réduites au silence.
Ce qui m'a frappé, c'est que jamais le récit ne tombe dans le pathos : l'émotion est là, mais toujours contenue. L'écriture de Keegan est d'une douceur poignante, presque silencieuse, ce qui rend la violence de ce qui est tu encore plus forte.
Ce roman m'a immédiatement rappelé le film The Magdalene Sisters et ces filles qu'on cache après un viol, enceintes et sans droit à l'avortement. On sent une colère sourde sous chaque ligne, mais aussi beaucoup d'humanité. Un livre bouleversant, pudique et profondément nécessaire.
Renée(avis transmis de Narbonne)
Qui a dit qu'on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments ? Ce petit conte de Noël nous prouve le contraire. J'ai été charmée par la lecture de ce récit.
Bill Furlong est un homme simple, heureux de sa vie, conscient qu'il a eu de la chance. L'autrice ne raconte pas ce qui se passe dans sa tête, elle décrit les faits : il pose des questions sur son père ; il pose des questions aux religieuses ; il aide la jeune fille séparée de son bébé... notre imagination doit combler les vides, trouver les réponses aux "pourquoi". J'ai aimé cette façon simple de nous faire participer à l'histoire de ces vies. Mon côté fleur bleue me fait regretter que Furlong n'ait pas, en plus, sauvé le bébé. Oui, je sais, les prosaïques rétorqueront que ce serait "trop ! Vraiment trop !" Laissez-moi rêver...
J'ouvre en grand.
Jérémy

C'est pour moi du Katherine Pancol.

(Brouhaha)
Titre cucul la praline, couverture de piètre qualité :
citations repoussoirs : "splendide", "d'une beauté absolue"...
Les premières lignes pires que Les yeux du Rigel mentionné par Jacqueline. Un roman charentaise.
Il y aurait un roman intéressant qui commencerait à la fin. L'auteure s'arrête là où ça devait commencer.
Beaucoup de frustration donc. C'est niais. Un manuel de savoir-vivre pour honnêtes gens, avec des petites filles proprettes.
Aucun intérêt. Nul et non avenu. JE FERME !
Rozenn

Derrière tout ce que tu dis, derrière la surface, il y a autre chose.
Le type ne sait pas qui est sa mère. La commerçante le prévient de la menace. Il y a une pesanteur sur la ville. C'est un livre à double fond. Terrible, horrible. Oui c'est lisse. Si j'y repense, il y a de la profondeur.
J'ai lu
Les Trois Lumières, magnifique, sauf que je n'ai pas compris la fin.
Tout le livre est fait de secrets. Il y a plusieurs niveaux de lecture, avec une ambigüité dans ce qui est écrit. J'ouvre en grand.
Il y a une continuité entre les deux livres : Deux ou trois choses dont je suis sûre hier et Ce genre de petites choses aujourd'hui : comment vivre dans une cohérence de ce qu'on est : on le paye.
Annick A

J'ai aimé le décalage entre les deux parties.
Danièle

Pour moi cette nouvelle est un conte, un conte de Noël, mais à la manière d'Andersen, c'est-à-dire avec sa part de tragique.
On part de la description d'une famille sans histoires, qui respecte tous les préceptes de la religion, qui élève ses enfants dans la foi, la tolérance et le sens du travail.
Furlong, le père, est né de père inconnu mais a été élevé par Mme Wilson, qui a gardé à son service la mère tombée enceinte à 16 ans. Il garde les traces de son enfance, au cours de laquelle, de ce fait, il fut harcelé et raillé. Grâce à Mme Wilson il a pu acquérir un métier, marchand de charbon, qu'il exécute avec intégrité et générosité.
J'ai aimé le style lisse dans lequel l'auteur décrit sa vie de famille heureuse et unie. Son entourage ne comprend pas vraiment pourquoi il se renferme peu à peu et semble soucieux. Il semble se poser des questions sur sa vie. Ce n'est pas fade. J'ai senti tout le temps ce suspense. On sent qu'il va y avoir une rupture avec cette vie lisse.
Puis il rencontre une fille à la dérive et à la recherche du bébé que les nonnes du couvent lui ont pris. Cela lui rappelle la situation qu'il a vécue étant petit, et il refuse de participer à la lâcheté des gens du village qui acceptent cette situation.
Alors une joie le remplit, la joie d'avoir agi selon sa conscience, malgré la crainte des représailles qui n'allaient pas manquer de toucher sa famille, et d'avoir en quelque sorte rendu à la fille et à la société le service dont lui-même avait bénéficié.
L'ouverture de la fin n'en est pas vraiment une. On est sûr du résultat, certainement tragique concrètement pour lui et sa famille. Mais heureuse en considération de la fidélité envers lui-même et de ses convictions. J'ouvre aux ¾.
Édith
J'ai beaucoup aimé. La progression du récit est facile à lire. Il est troublé par une femme qui allaite son bébé. Il y a une double bascule, avec la menace exprimée dans la boutique.
C'est un homme en recherche.
C'est subtil la façon dont c'est mené.
J'ai beaucoup aimé la scène des religieuses, les vêtements, le repas. Plein de choses du corps.
L'écriture est simple.
Le nom de famille a son importance, il porte le nom de sa mère.
Peut-être suis-je midinette, j'ouvre en grand.
Fanfan
C'est un conte de Noël, je l'aurais imaginé en film.
L'écriture est simple mais très raffinée. C'est poétique, profond.
Les Trois Lumières
restent un souvenir extraordinaire ; là, je suis un peu déçue
Je ne suis pas allée chez les religieuses car l'hypocrisie me débectait, me rappelant mon enfance. Sa femme fait partie des bonnes sœurs.
Le livre est un hommage à ces filles. J'ouvre ¾ car c'est un beau livre.

Chantal
Pour moi, ce n'est pas un conte de Noël. J'ai aimé les descriptions du village.
J'ai vu cet homme. Elle, est dans ses casseroles. Il a des envies d'ailleurs. Est-ce que ça vient de son père ? Il y a son propre reflet qu'il voit à plusieurs reprises. Peu à peu, on voit qu'ils n'ont plus rien à voir.
Au début j'ai trouvé ça fadasse, mais peu à peu je me suis prise et j'ai été frustrée par la fin. J'ouvre aux ¾.
Annie
Je m'attendais à Philomena, pas tout à fait comme Jérémy, mais pas loin.
La première partie du livre ne m'a pas intéressée, genre La petite maison dans la prairie… C'est plein de bonnes intentions. Le cœur est extrêmement vite traité, voire balayé
L'écriture est fadasse. J'aurais aimé l'aimer, je suis déçue. J'ouvre ¼.

Annick L entre et
J'attendais une histoire d'enfants, le couple je m'en fiche.
Le sujet n'est pas tant le récit que la dénonciation du silence. La commerçante m'a marquée.
Furlong est attachant, mais je suis terriblement déçue, je m'attendais à mieux sur un beau sujet, contente de lire ce parti-pris pas convenu. Même la fin, je la vois comme Jérémy. J'ouvre en ¼ et ½.
Catherine entreet
Je suis un peu entre tout le monde : mitigée.
Vous attendez autre chose que ce qu'elle a écrit. Ce n'est pas un reportage ou un documentaire.
Le personnage principal est un peu trop bon. Mais il y a une finesse, une subtilité. Ce n'est pas un conte de Noël. Il y a une fêlure chez cet homme. Et la famille est trop parfaite.
La chape de plomb est bien rendue. La scène du thé au couvent est magistrale. Il y a ce premier moment où il recule. Et la deuxième fois, il ne peut pas. Il y a beaucoup de subtilité et mine de rien, c'est d'une subtilité marquante.
La fin n'est pas si mal. Bof bof, j'ouvre aux 2/3.
Manuel
Pourquoi les choses ("Ce genre de petites choses") ?
Je te rejoins Jérémy, c'est plouf plouf.
Une histoire de mec blessé qui ne sait pas qui est son père. Il quitte la maison sur la prairie…, il fuit. Il se sent mieux en plein air. Sa femme est odieuse. Ils sont tous de mèche. Le pire était à venir.
Hier c'était l'engagement, le parcours d'une nana. Je n'ai pas aimé l'écriture d'hier, mais la progression.
Je n'ai pas besoin de savoir plus que dans
Philomena : les bonnes sœurs, l'Eglise couvre, l'Etat aussi, la communauté entière, c'est très fort.
Ce n'est pas un grand livre, mais il est honorable, donc comme hier j'ouvre
½.
Françoise
Ce livre est clivant. Annie évoque le cœur mal traité. C'est quoi le cœur ?
Ce n'est pas son projet du tout dont vous parlez.
Claire Keegan s'est échappée à 17 ans cde cette atmosphère. Elle n'a pas l'intention de tout raconter. Ce qui m'a intéressée, c'est le parcours de cet homme. Il a essayé de se racheter d'une faute qu'il n'a pas commises. Ses efforts n'ont servi à rien, c'est le point de rupture. La montée est subtile.
Aparté : tous les bouquins qu'on lit ont un fond de vérité historique…
Ce n'est pas la même voix qu'hier mais c'est aussi très percutant que Dorothy Allison est j'ai bien aimé les deux styles. J'ouvre une bonne moitié.
Marie-Thé
J'avais des a priori : je m'ennuie dans ses livres, c'est banal, ses histoires n'avancent pas. Le livre m'a rappelé l'aspect documentaire du film les Magdalene Sisters.
Les Trois Lumières
m'ont ennuyée.
J'aime l'Irlande, les paysages qu'elle décrit.
Furlong le personnage fait la même chose que Mme Wilson qui l'avait recueilli enfant. La fin est ouverte.
C'est un peu moralisateur. J'ouvre aux
¾.
Claire
Dommage que la dédicace en dise beaucoup en évoquant femmes et enfants "qui ont subi la claustration dans les blanchisseries" en Irlande et bien peu avec "Mary McCay, dont les enseignements ont eu une importance inestimable pour des quantités de gens" : j'ai cherché qui était cette célébrité, on voit sur le site de Claire Keegan des cours d'écriture et un hommage à l'enseignement de Mary McCay qui l'ont amenée à écrire et elle lui attribue le mérite d'avoir fait d'elle l'écrivaine et la lectrice qu'elle est aujourd'hui. Elle l'a connue à l'Université Loyola de La Nouvelle-Orléans. Bon !
Je suis d'accord avec les critiques de la couverture du livre en poche, ça craint.
Je ne l'ai même pas regardée quand j'ai lu la première fois très vite quand le film est sorti il y a un mois : Tu ne mentiras point de Tim Mielants. Je me suis dit il sera impossible au cinéma de rendre le non-dit qui est pour moi le fondement du livre : eh bien si ! Le film le rend ! J'ai aimé le livre que j'ai relu ce jour, j'ai aimé le film.
Tout à fait d'accord avec Françoise sur l'arrière-plan historique des livres qu'on lit, qui leur donne une gravité.
Je conviens du fait que la conduite morale stricte du personnage, les valeurs qui imprègnent la famille, prêtent le flanc à la cucuterie, mais je ne l'ai pas ressenti comme ça. Au contraire, j'ai trouvé que ça charpente les comportements, leur donne même une noblesse morale. J'ai trouvé fort et subtil le rapport lentement conflictuel qui sourd dans le couple.
J'aime bien le titre, "Ce genre de petites choses", et j'ai trouvé trois occurrences pleines de force là aussi, à propos de ses filles, de sa femme, de sa mère :

Parfois Furlong, en voyant les filles accomplir les petites choses requises – faire une génuflexion dans la chapelle ou remercier un commerçant pour la monnaie –, éprouvait une joie profonde, secrète, à l’idée que ces filles étaient les siennes.

(avec sa femme) – "Le pauvre homme, dit Furlong, quel que soit son mal.
– Son mal, c’est l’alcool. S’il avait le moindre égard pour ses enfants, il ne se comporterait pas comme ça. Il se sortirait de cette situation.
– Peut-être qu’il n’en est pas capable.
– Sans doute." Elle tendit le bras et éteignit la lampe. "Il faut toujours qu’il y en ait un pour tirer le mauvais numéro."
Certains soirs, Furlong restait là avec Eileen, à discuter ce genre de petites choses.

(avec sa mère) Elle avait coutume de l’enlacer d’un bras robuste, plein de taches de rousseur, tandis qu’elle battait la crème de l’autre, coutume d’appuyer la tête contre le flanc de la vache et de chanter une ou deux chansons pendant qu’elle trayait avec Ned le soir, pour faciliter la venue du lait. Et elle l’avait giflé aussi quelquefois, parce qu’il avait été insolent ou avait parlé quand ce n’était pas son tour ou n’avait pas remis le couvercle sur le beurrier, mais ce n’étaient là que de petites choses.

Ce qui m'a frappée, c'est la distance à laquelle l'écriture place le lecteur : proche du personnage qu'on suit pas à pas, mais au passé, alors que le récit pourrait se dérouler au présent.
La fin est poignante et je trouve extraordinaire la mention du bonheur, alors qu'en ramenant cette fille à la maison, il s'autodétruit :

Comme il se sentait presque grand et léger à marcher avec cette fille près de lui et une joie fraîche, nouvelle, inouïe dans le cœur ! Était-ce possible que le meilleur aspect de lui-même soit en train de resplendir, et d’émerger ? Une part de lui-même, quel que soit le nom que l’on puisse lui donner – un nom existait-il, d’ailleurs ? –, s’emballait, il le savait. Il était indéniable qu’il le paierait, mais jamais dans toute son humble vie il n’avait connu un bonheur semblable à celui-ci, pas même lorsqu’il avait reçu dans ses bras ses filles nouvelles-nées et avait entendu leurs pleurs.
J'
ouvre aux ¾ ce livre et suis contente d'avoir découvert cette auteure.
Katell

J'aime les gros livres. J'en ai marre de ces petites livres.
Le titre m'a fait le même effet qu'à Jérémy et j'ai réagi comme Annie sur les filles.
Mais ça se lit sans déplaisir, c'est eu peu cucul.
La scène avec la religieuse est cliché.
J'ai aimé qu'elle soit dans la tête de son héros. On vit avec, c'est la plus grosse qualité du livre.
Mais je sature avec ce qui est juste effleuré.
Mais c'est pas mauvais, j'ouvre ½.
Suzanne
Les
Magdalene Sisters ont fait écran.
Je l'ai abordé différemment. La première page crée une atmosphère, j'avais froid. L'auteure a une faculté de peindre. Ce n'est pas gnangnan.
Ce personnage de Furlong est intéressant. Oui la femme nous énerve. Lui a eu une vie chez Mme Wilson.
Il y a beaucoup plus de matière qu'il n'y avait au départ. J'ouvre aux ¾.


QUELQUES INFOS AUTOUR DU LIVRE


PRÉSENTATION DE L'AUTEUR sur ›wikipédia

LIVRES TRADUITS
Ils sont tous traduits par
Jacqueline Odin et publié par Sabine Wespieser :
-
L’Antarctique (Antarctica), nouvelles, trad. 2010, 251 p.
- Les Trois Lumières (Foster), 2011, 100 p. Adapté au cinéma par Colm Bairéad (The Quiet Girl) en 2022.
- À travers les champs bleus (Walk the Blue Fields), nouvelles, 2012, 272 p. Claire Keegan présente son livre, Librairie Mollat, vidéo 2 min 47
- Ce genre de petites choses (Small Things like These), 2020, 120 p. Adapté au cinéma par Tim Mielants (Tu ne mentiras point) en 2024.
- Misogynie (So Late in the Day), nouvelle, 2022, 64 p.

ENTRETIENS
- Entretien avec Claire Keegan sur le roman Ce genre de petites choses, propos recueillis par Nassuf Djailani, traduits par Jacqueline Odin, la traductrice du roman, revue Projectiles, 3 décembre 2020.
- "Claire Keegan : petites choses, grand livre", France Culture, Par les temps qui courent, par Marie Richeux, 7 décembre 2020, 40 min.
- Entretien d'un autre style, plus général, plus ancien, et fort spontané, pour le blog de Miss Bouquinaix, 20 octobre 2012.
- An interview with Claire Keegan, entretien approfondi par Eleanor Wachtel, revue Brick, hiver 2025.

LA TRADUCTRICE
- Ce que dit la traductrice de sa façon de traduire Claire Keegan, Revue Bon à tirer, 1er juillet 2013.
- La liste des livres traduits, sur le site de l'ATLF (Association des traducteurs littéraires de France).

PRESSE
Revue de presse sur le livre ›ici


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
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