Catilina DE ERAUSO, La Nonne-soldat, trad. de l'espagnol José-Maria de Heredia, préface de Sophie Rabau, préface de José-Maria de Heredia, éd. Anarchis, Griffe poche, 128 p.

Quatrième de couverture : Née en 1592 dans une famille noble de Biscaye, Catalina de Erauso fut placée toute petite dans un couvent. À l’âge de quinze ans elle s’enfuit et, adoptant des vêtements d’homme qu’elle porta toute sa vie, devint soldat de fortune dans l’empire espagnol.
Elle raconte dans cette autobiographie romanesque ses aventures de fier-à-bras, qui rebondissent du Pays basque à la Castille, de la Castille au Mexique, du Mexique au Pérou, du Pérou au Chili, d’un duel l’autre, d’une insulte à une balafre, d’une algarade à une fuite éperdue dans les pampas argentines.
Ce récit rédigé d’une plume de hussarde possède une telle charge transgressive, introduit un tel trouble dans le genre, qu’il fascine tous les publics depuis trois siècles.


La Nonne Soldat
, avant-propos Elisabeth Burgos, éd. La Différence, coll. "Les Voies du Sud", 1991

Quatrième de couverture : Bien qu'elle ait toute l'allure aventureuse et picaresque d'un roman de cap et d'épée, l'histoire de la Nonne Soldat est une histoire vraie. Catalina de Erauso a vécu, d'une vie exaspérée, comme disent les Espagnols. Le récit qu'elle en écrivit, de sa main plus dextre à manier l'épée que la plume, étonna ses contemporains. C'est une confession hardie, peut-être sincère, qu'elle commença d'écrire ou de dicter le 18 septembre de l'an 1624, alors qu'elle rentrait en Espagne sur le galion le Saint-Joseph. Dans l'inaction forcée, elle se plut à revivre par la pensée les aventures d'autrefois, les courses à cheval à travers les Andes, en quête d'El Dorado, les querelles, les combats, les fuites, la fortune hasardeuse, la vie errante et libre. Elle I'a fait dans une langue nette, concise et mâle. Elle ne parle d'elle au féminin que très rarement, dans les cas désespérés, aux minutes de suprême détresse, alors qu'elle sent la Mort et qu'elle a peur de l'Enfer.
J.M.H.

Catilina DE ERAUSO (1592-1650)
La Nonne-soldat (1829, traduction 1894)

Nous avons lu ce livre le 29 juin 2025 lors de notre septième semaine lecture. Un peu de doc en bas de page.
Les avis ci-dessous sont en cours de correction par leurs auteurs.

Nos 20 cotes d'amour
Édith
entre et Rozenn
AnnieAnnick ACatherine
Claire Françoise
Katell
Renée

et Jacqueline
ChantalManuel
Annick L Fanfan FannyMonique L Suzanne
entreet Jérémy
DanièleMarie-Thé

Surprise ! Les réactions au livre ont inclus deux convictions contraires :
- c'est une fiction
- c'est une véritable autobiographie.
Voir dans la doc ce qu'il en est pour de bon...

Monique L(avis transmis)
Ce récit du genre picaresque m'a fait me poser pas mal de questions : où Catalina a-t-elle pu acquérir une telle dextérité dans le maniement des armes ? Comment expliquer que dans la promiscuité dans laquelle elle a vécu avec des groupes d'hommes personne ne se soit rendu compte de son sexe ?
Est-ce que les nonnes étaient instruites en langues étrangères et en écriture à cette époque ?
Sinon la lecture n'a pas été désagréable. Il y a eu des moments plaisants comme l'épisode du cheval borgne. Ce qui m'a surprise c'est la facilité avec laquelle, elle change de souteneur.
J'attendais plus de réflexions sur le travestissement. L'émotion des personnes qui en ont eu connaissance est surprenante.
Pour moi, c'est une curiosité, une découverte étrange.
Je l'ai lu en ligne.
J'ouvre à ¼.
Fanny(avis transmis)
J'ai trouvé un grand intérêt à découvrir le parcours incroyable de cette personne. Son jeune âge tout d'abord, au moment où elle s'enfuit du couvent : comment une enfant a-t-elle pu survivre dans ces conditions ?
Son identité de genre, à une époque où cela n'était probablement même pas pensé, il y a l'angle du regard extérieur bien sûr, mais également de manière sous-jacente la manière dont il/elle vit son rapport à l'identité et à ses désirs et attirances qu'il/elle nomme d'ailleurs à plusieurs reprises.
Enfin, j'ai également été saisie par la violence permanente de son récit, des morts à coup d'épée parfois plusieurs fois par pages, au point que cela pourrait presque en devenir banal. Incroyable qu'il/elle ait survécu à tous ces affrontements, sans parler des épisodes où il/elle se trouve condamné à mort jusqu'à monter sur la potence.
Seulement, malgré ce réel intérêt je n'ai pas du tout aimé le style ; la lecture, quoique brève, a été pour moi un vrai pensum.
Tout est toujours linéaire, la succession des faits est toujours écrite sur le même style, tout est désespérément plat et sans relief. Cela ne retire bien sûr rien à la portée du témoignage historique de ce récit et au respect profond pour cette personne. Mais sous un angle littéraire, personnellement je me suis ennuyée au point que je n'ai pas palpité comme j'aurais aimé le faire.
Finalement c'est la préface que j'ai trouvé le plus intéressant. J'ouvre ¼.
Marie-Thé
Je n'ai pas aimé du tout. Et cette préface qui me tutoie !
Le genre de livre m'énerve.
Pourtant José-Maria de Heredia dans sa préface marque un point.
Elle parle au masculin.
Il suffit de lire les départs des chapitres.
Dans ce livre, ça bouge, contrairement au livre d'hier de
Sándor Márai.
Le clergé est très présent en Amérique du Sud.
Le livre m'a fait penser à L'ancêtre de Saer que nous avions lu et la cruauté des Indiens qui dépeçaient ceux qu'ils allaient manger. J'ai pensé aussi à l'Inquisition et la controverse de Valladolid.
Le récit se fait à la pointe de l'épée, on passe au mariage, la femme se querelle. Il y a beaucoup d'injustices.
Jacquelineet(avis transm
is)
Quelle aventure ! Un spadassin voyageur du 17e siècle qui est une femme ! Pas facile d'être libre pour un
e Espagnole du 17e siècle ! Le livre est court et ça tombe bien parce que cela deviendrait vite répétitif : il/elle crève la misère puis trouve à servir un protecteur ou une protectrice, en tout cas un employeur, parfois il s'agit d'un parent (mais c'est toujours sans être reconnu(e) !) Il/elle joue aux cartes avec des comparses, est pris dans une rixe ou bien, plus ou moins commandité(e), exécute un adversaire, se retrouve en prison, risque la peine de mort, mais s'en sort, reprend la route et recommence une cinquantaine de lieues plus loin… Il /elle monte un tout petit peu en grade dans l'armée, se bat contre les Indiens puis, de nouveau sous une menace de mort, n'a d'autre issue que de demander le jugement des matrones pour révéler son sexe ! Elle devient une célébrité et peut s'habiller en homme…
Je suis restée un peu sur ma faim. J'aurai voulu en savoir plus mais c'est peut-être l'effet voulu par l'auteur.
J'ai à peu près suivi ce voyage extraordinaire du Pays basque espagnol jusqu'à travers les colonies espagnoles d'Amérique du Sud (en passant par la Nouvelle Calédonie ? Seul endroit où existerait un Paita alors que Sana qui en est éloignée de soixante lieues, est à trente lieues de Trujillo dans l'actuel Pérou). Parfois, plusieurs villes d'Amérique du Sud portent le même nom hispanique avec une légère variation de transcription.

(Un peu plus tard)
Merci, je viens de recevoir la préface de votre édition ; dans mon édition, outre la présentation de J.M. de Heredia il y a une préface d'Elisabeth Burgos que j'ai sautée. Par contre, j'ai adoré la démonstration de Sophie Rabau. Et, en plus, elle est accompagnée de la carte du périple que j'essayais de suivre. Cette carte confirme que Paita est au Pérou (port du nord dans la province de Piura) et que Sana est l'actuelle Zana (avec des tildes). Tant pis pour la nouvelle Calédonie ! Mais quelle importance ?
J'ouvre à moitié mon édition où je m'en serais tenue à une lecture et aux
¾ celle avec la préface de Sophie Rabau…
Renée (avis transmis)
Formidable personnage qui écrit comme elle vit : elle fonce, elle avance. Nous avons un genre de squelette de livre : elle cite les faits, sans s'appesantir sur les détails ni sur les sentiments. Elle ferroie avec l'aisance d'un homme sans s'étonner de cette facilité. C'est une héroïne moderne. Je n'ai pas pu terminer le livre, mais je pense que je l'ouvrirai aux ¾ : trop heureuse de connaître ce phénomène, mais bien entendu peu de qualités purement littéraires pour l'ouvrir en grand.
Chantal
Catalina est une vraie Catalina. Il y a un ton. Je me suis dit, enfermée entre 5 et 15 ans, elle a envie de vivre.
José-Maria de Heredia a dû bien se marrer.
J'étais contente de retrouver ce vocabulaire et de la fiction pure.
J'ouvre à moitié car j'ai eu un certain plaisir. Je ne regrette pas.
Annick A
Je me suis beaucoup ennuyée.
C'est vrai que c'est intéressant pour ce qui est du vocabulaire.
C'est également intéressant cette femme qui se dit homme ; elle est extraordinaire. C'est très visuel.
J'ouvre ¾ en maugréant.

(En entendant ¾, gros points d'exclamation sur les visages de qui a entendu se plaindre à haute voix Annick tout au long de sa lecture...)
Édith
J'ouvre en grand ce tourbillon de la vie.
Et qui croire ? Ce que j'ai préféré, ce sont les préfaces. J'ai eu plaisir à être étourdie par la première préface.
J'ai beaucoup aimé la syntaxe du traducteur, auteur de "Comme un vol de gerfauts"...
Catalina plaît aux femmes. Et l'on peut voir qu'o peut faire l'amour sans pénétration... On ne naît pas femme... on se déguise.
Et son frère qu'elle tue... Ce qui rend invraisemblable m'a ravie. Et j'ai trouvé bien des aspects actuels.
Question : y a-t-il de la souffrance pour la nonne ?

Manuel

Des passages m'ont fait rire, d'autres m'ont ennuyé ; je ne retenais rien. Don Quichotte, qu'on a lu, c'est pareil, ça m'ennuie.
J'ai aimé la quadruple préface, quelles surprises...
J'ai appris des choses sur la colonisation, les esclaves, les Indiens.
Bidonné ou pas, j'ouvre à moitié, car je n'ai pas eu de plaisir à lire.
Rozenn entre
et
Entre les réserves et les râleries entenudes, j'ai aimé : en dépit de tout ce dénigrement, j'hésite entre ¾ et ouvert en grand.
Catherine
C'est un livre inattendu, notamment de la part de José-Maria de Heredia, aux poèmes compassés.
C'est une curiosité, qu'on ne peut prendre au sérieux : c'est génial car d'une vraisemblance nulle. Elle n'est jamais tuée. Les en-têtes de chapitre sont drôles, le vocabulaire savoureux.
Je suis un peu déçue pour ce qui est du côté croustillant.
Très savoureux aussi, l'évêque qui découvre qu'elle est vierge et l'embrasse, et le fait qu'elle rencontre le pape.
J'ai aimé la fin ouverte.
Je ne regrette pas de l'avoir lu et l'ouvre - allez ! - aux ¾ car je me suis bien marrée.
Annie
Je rejoins Catherine.
Plus je lisais, plus ça me plaisait. Je me suis amusée. La pauvre est balafrée de partout et elle s'en sort tout le temps. J'ai beaucoup aimé le ruisseau de sang..., quelle violence, c'est jubilatoire dans le récit. Et le subjonctif est piquant.
Quand on reprend la préface, c'est drôle et donné à réfléchir.
Danièle
J'ai trouvé le livre monotone, avec toujours le même schéma : elle/il tue quelqu'un, on l'emprisonne, quelqu'un de haut placé vient la sauver. Elle s'enfuit dans une autre ville.
C'est ennuyeux. On dirait un roman de cape et d'épée, sans qu'on s'intéresse aux personnages. Pas vraiment d'action, mais un résumé d'actions.
Une seule anecdote amusante : l'histoire du cheval soi-disant borgne p. 88 ; p. 92 enfin elle se confesse et avoue son sexe
Peu de changements de comportement !
Une autre anecdote amusante p. 118 : le pape Urbain VIII lui recommande de continuer à vivre honnêtement et de se garder d'enfreindre, sous peine de la vengeance de Dieu, car son commandement dit : Non occides, tu ne tueras point !!!!
Un comble !
Tout le long de cette lecture, je boudais sans pouvoir y trouver de l'intérêt. Je ferme.
Annick L

Je rejoins Danièle, j'ai trouvé ce livre très ennuyeux.
Est-ce une création ou pas ?
Au final, il y a quelque chose de mécanique.
Que fait-elle de sa liberté ? Elle passe son temps à tuer, à jouer.
J'ai pensé au film Django
La fin m'a amusée.
J'ai pris ce livre pour une curiosité, au sens "cabinet de curiosités". J'ouvre donc ¼ pour la curiosité, le bonbon. Je reste intéressée par le fait que ce soit vrai ou pas.
Jérémy entre et
Je ne l'ai pas fini. Il se passe vaguement quelque chose à la fin. J'ai préféré la préface : j'ai bien aimé, ça m'a rappelé la cagne, c'est oiseux ; c'est pas ce que je recherche en lisant, mais j'ai bien aimé les références. Pour Ali baba, je ne savis pas ("il n’existe nul récit arabe contant l’histoire d’Ali Baba et les quarante voleurs avant qu’Antoine Galland n’en produise la 'traduction' au XVIIIe siècle, provoquant soudainement la naissance de versions arabes 'originales', en fait des traductions du français prétendument traduit de l’arabe").
Le livre lui-même n'a eu pour moi aucun intérêt.
J'ai vu beaucoup de mots inconnus ("cornard", "orion").
Je laisse entrouvert entre fermé et ¼ en raison du trouble dans le genre du livre.
Fanfan

Je suis dans la même veine.
Et dès l'intro concernant un manuel d'autodéfense lesbien...
C'est Guignol.
Ce qui m'a plu, c'est qu'elle n'ait pas froid aux yeux, c'en est drôle tant c'est exagéré.
Elle se venge de ses années de couvent jusqu'à 15 ans.
Le style est raide, picaresque. La fin m'a plu.
Je n'ai pas eu de plaisir, j'ai été énervée.
J'ouvre
¼ pour la préface, son originalité.

Françoise

J'ai beaucoup aimé la prface éclairante.
C'est acquis que c'est José-Maria de Heredia qui l'a écrit. Je ne garde pas de mauvais souvenirs de sa poésie.
J'ai apprécié les débuts de chapitre. J'ai lu avec agacement et un peu d'ennui, mais sans déplaisir.
C'est un objet rare. J'ouvre à moitié pour la rareté et la préface : un livre c'est fait de tout ça, préface comprise.

(Annick L proteste avec virulence.)
Suzanne
Les lieux, les cartes, n'ont pas donné d'intérêt.
Ce qui m'a plu, c'est que la vie d'un homme n'apporte pas de bénéfice, n'est pas si passionnante.
Je me suis souvenue avec bien plus d'intérêt des aventures de Fanny par Erica Jong, prostituée, pirate, on rigole dans une vie d'aventures...
Ici, c'est banal ce qu'elle vit, c'est répétitif, qu'elle aille se rhabiller !
Je retiens une phrase : on ne naît pas femme, on se déguise.
Katell

J'ai beaucoup aimé : c'est un vrai témoignage et je ne crois pas qu'il soit inventé.
La vie de cette transgenre est tellement animée ! Elle est à la fois homme et femme, avec une pulsion de morts et combats.
En fait, elle ne parle pas de son voyage lui-même.
La préface n'est pas très intéressante.
C'est un objet historique et je suis contente de le connaître.
Claire
J'ai trouvé la préface virevoltante d'érudition et d'humour, et de jeu avec le lecteur. Une préface, en général, loue le livre ; ici on est prévenu, c'est monotone, extrêmement répétitif ! J'étais prévenue, donc ça change la lecture que j'aurais eue si je ne l'avais pas lue. Et je suis d'accord avec Françoise et non Annick : le livre que je lis est un tout, avec son paratexte, et non un texte "pur" hors toute édition.
Je me suis demandé qui était Sophie Rabau (QUI EST SOPHIE RABAU ?) : un sacré mélange d'humour et de science, bien rare chez les universitaires ("Ancienne interne des bibliothèques de Paris. Professeure agrégée de médecine littéraire ancienne et moderne. Cheffe de clinique résistante à la Sorbonne Nouvelle").
Nous avons plusieurs textes à lire : les deux préfaces, les intertitres, l'épilogue et le texte de Catalina à la première personne. Le style orné du traducteur José-Marie de Heredia est un filtre bien sûr de la langue originale et est succulent par divers aspects. J'ai aimé : "Il se mit à pleuvoir des moines", "Nous les ouîmes siffler", "il me secouait le pélisson", "il accourut toute à la chaude".

Ce qui me frappe, c'est que les vies ne comptent absolument pas. Comment survit-elle ? Il faut bien entendu gober le tout et se farcir les innombrables épisodes répétitifs qui ont énervé et ennuyé plus d'un.e. Me frappe aussi, outre sa puissance physique, son autorité : elle commande une compagnie.
Il y a des scènes grandguignolesques ; celle de l'hostie vaut son pesant de cacahuètes : "le corrégidor me condamna à mort. J'en appelai, mais, ce nonobstant, il fut ordonné de passer outre à l’exécution. Je
mis deux jours à me confesser. Le suivant, la messe fut dite dans la prison et le saint prêtre, ayant consommé, se retourna, me donna la communion et revint à l’autel. Tout aussitôt, je crachai l’hostie que j'avais dans la bouche et la reçus dans la paume de la main droite en criant : 'J’en appelle à l’Église ! J'en appelle à l’Église !' Le tumulte fut extrême."
La fin est too much, avec la pension du roi et l'entrevue avec le pape...
C'est vraiment une double curiosité que ce livre et que cette femme. On a parlé de cabinet de curiosités, je pense au Facteur Cheval, à un monument de ce type. J'ouvre aux ¾, très contente d'avoir découvert ce livre, son héroïne et la préfacière.

Fanny (après avoir lu la préface de Sophie Rabau)
La préface que j'ai lue est beaucoup plus classique.
Celle-ci me montre que j'ai uniquement lu "les mémoires véridiques d'une drôle de nonne". Cela donnerait presque envie d'écrire 4 avis.
Pour ma part, s'il s'agit du "roman de la nonne", je ferme car j'ai l'impression d'avoir été dupée et je ne trouve plus d'excuses à la platitude du style.
En revanche s'il s'agit de "l'histoire du soldat nonne", je vais saluer la portée militante et l'audace du récit (on va dire que j'ouvre à moitié car mon ennui à la lecture reste le même).
Enfin s'il s'agit des "souvenirs authentiques d'un étrange soldat", je n'avais absolument pas imaginé cette possibilité. Mais mon avis reste le même que pour "les mémoires véridiques d'une drôle de nonne".
En tous les cas, vous avez réussi l'exploit de lire 4 livres en une journée...


QUELQUES INFOS AUTOUR DU LIVRE


DES ÉDITIONS DE L'AUTOBIOGRAPHIE rédigée par Catalina de Erauso

- La Nonne Alferez, ill. Daniel Vierge, Alphonse Lemerre éditeur, 1894, en ligne sur gutenberg

- La Nonne Alferez, 20 gravures hors texte coloriées au pochoir et de nombreuses vignettes en noir dans le texte de J. C. Bourcier, éd. France-Editions, 1944.

- La Nonne Alferez Catalina de Erauso (1592-1650), ill. Daniel Vierge, éd. d'Aujourd'hui, 1977.

- La Nonne Soldat, avec un avant-propos d'Elisabeth Burgos, éd. La Différence, coll. Les Voies du Sud, 1991.

- La Nonne Alferez, trad. de José Maria de Heredia, suivi de Une histoire sans fin par Florence Delay, Farrago / Léo Scheer, coll. La bibliothèque retrouvée, 2001.

- Histoire de la nonne porte-enseigne Catalina de Erauso : écrite par elle-même, traduction, commentaires et édition Francis Desvois, 2020.

- La Nonne-soldat, avec une préface de Sophie Rabau, éd. Anarchis, coll. Griffe poche, 2021.

LES DÉBUTS DE CHAPITRE
Par exemple :

"Chapitre VI
Arrivée à la Conceptión du Chili, elle y trouve son frère, passe à Paicabi, prend part à la bataille de Valdivia, gagne une enseigne, se retire à Nacimiento, va au Val de Purén, revient à la Conceptión et y tue deux hommes et son propre frère.
"

Au XVIIIe et XIXe siècles, de nombreux romans utilisaient ce procédé pour donner au lecteur un avant-goût du contenu du chapitre à venir, avec parfois avec une touche d'ironie ou d'humour. Ces débuts de chapitre qui résument ou annoncent le contenu du chapitre sont appelés intertitres ou parfois arguments de chapitre.

À PROPOS DE Catalina de Erauso
Ceux qui doutent de la véracité du récit sont obligés de s'incliner devant les travaux des historiens...

• Des livres

- Un chapitre dans Elles ont conquis le monde : les Grandes Aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, Arthaud, 2007.

- Un chapitre dans Insoumises et conquérantes : travesties pour changer le cours de l'Histoire, Hélène Soumet, Dunod, coll. Ekho, 2021.

- La nonne militaire d'Espagne, Thomas de Quincey, préface de Kenneth White, trad. Pierre Schneider, postface de l'auteur, trad. Nicole Tisserand, Mercure de France, 1980 ; rééd. La nonne militaire d'Espagne, Imaginaire Gallimard, 2001.

- Catalina la terrible : la vie extraordinaire de la nonne conquistador, Pierre Gaspard-Huit, (principalement réalisateur et scénariste), Presses de la Cité, 1985, en ligne sur Gallica.

- Catalina : enquête, Florence Delay (de l'Académie française...), Seuil, 1994 ; rééd. Catalina : enquête, Points 2004 : "Catalina de Erauso a vécu une vie d'homme au début du XVIIe siècle et depuis des années elle m'intrigue. J'ai d'abord cru que Thomas De Quincey l'avait inventée jusqu'au jour où son autobiographie m'est tombée sous les yeux. L'auteur anglais de La Nonne militaire d'Espagne n'avait d'ailleurs point lu Catalina par elle-même, il la connaissait de seconde main. Quelle main ? Et comment ? En courant après cette fille j'ai croisé pas mal d'hommes mais elle ne s'est jamais laissé prendre. J'ai tenté une biographie - elle l'avait déjà rédigée - une fiction - De Quincey l'avait définitivement écrite -, une pièce de théâtre - quelqu'un m'avait précédée. Toujours elle m'échappait. Dès lors, pour l'attraper, ne restait plus qu'à raconter mon histoire avec elle, les faits la concernant tels qu'ils se sont découverts dans ma vie. M'ayant réduite à cela, je veux croire qu'elle est satisfaite."

Des articles universitaires

- "Nomadisme(s) et stratégie émancipatrice ou La historia de la Monja Alférez, doña Catalina de Erauso, escrita por ella misma" Delphine Sangu, HispanismeS, n° 12, 2018 : Le nomadisme occupe une place centrale et l’autobiographie fait état de déplacements constants tout au long de son existence, d’abord en Espagne puis sur le continent américain. L’errance spatiale de Catalina de Erauso est assimilable à une pratique transgressive à laquelle s’ajoute le transvestisme qu’elle met en place dès l’âge de 15 ans. En d’autres termes, l’existence de Catalina de Erauso semble régie par un double nomadisme, spatial et identitaire, sur lequel repose sa stratégie émancipatrice. Cette étude porte sur le transvestisme de Catalina de Erauso ainsi que sur son activation des réseaux de solidarité basque sur le continent américain, ces deux éléments contribuant à expliquer la pérennité de son double nomadisme.

On peut voir de cette chercheuse, Delphine Sangu (Université de Nantes), une conférence en vidéo : "Catalina de Erauso : une vie d'exil(s)", 12 octobre 2015, 32 min

- "La fuite en avant de Catalina de Erauso, la nonne militaire", Benito Pelegrín, Cahiers d’études romanes, n° 22, 2010.

à la radio

- "L'autobiographie de Catalina de Erauso", La gourmandise d'Eva Bester, France Inter, 10 décembre 2013, 4 min
- "Catalina de Erauso, la nonne soldat", par Stéphanie Duncan, Autant en emporte l'histoire, France Inter, avec Hélène Soumet, professeur de philosophie, auteur du livre Insoumises et conquérantes : travesties pour changer le cours de l'Histoire, 28 février 2021, 58 min.
- "Catalina de Erauso", Le récit de Stéphane Bern, Europe 1, 1er septembre 2021, 8 min.

UN PORTRAIT

Portrait attribué à Juan van der Hamen, vers 1626

DES CARTES

Carte extraite du livre :

Le périple de Catalina sur wikipedia espagnole :

Dans le livre de Pierre Gaspard-Huit, sur Gallica :

Des noms anciens
précisés dans son livre par Pierre Gaspard-Huit :
- Nombre de Dios = Panama
- Ciudad de Los Reyes = Lima
- Nouvelle Castille = Nord du Pérou
- Terre Ferme = Région du Golfe de Darien (Venezuela)
- El Dorado = les Guyanes
- Nouvelle Andalousie = La Côte colombienne (du Golfe de Darien au Cap de la Vela)
- Nouvelle Estradmadure = Chili
- Nouvelle Grenade = Colombie
- Nouvelle Tolède = Sud du Pérou

DES FILMS
- 1944 : La Monja Alférez fut tourné par le Mexicain Emilio Gómez avec María Felix dans le rôle de Katalina dans une version "féminisée".
- 1986 : La Monja Alférez, plus réaliste, fut tourné par Javier Aguirre, en Espagne.
- 1987 : une version nord-américaine dirigée par Sheila McLaughlin, She Must Be Seeing Things, raconte l’histoire d’un couple de lesbiennes inspirées par Katalina dans le New-York contemporain.

DES HOMMAGES
À Orizaba, un monument rend hommage à la Monja Peregrina el Alferez ("De retour en Espagne, je m'embarquai à nouveau pour les Indes, m'installant en Nouvelle-Espagne en 1630, dans la ville d'Orizaba, où j'établis une entreprise de muletiers entre les villes de Mexico et de Veracruz") :

Dans le parc du Palais Royal de Miramar à San Sebastián, la ville où elle est née :


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !


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