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 Quatrième de couverture : 
        Née en 1592 dans une famille noble de Biscaye, Catalina de Erauso 
        fut placée toute petite dans un couvent. À lâge 
        de quinze ans elle senfuit et, adoptant des vêtements dhomme 
        quelle porta toute sa vie, devint soldat de fortune dans lempire 
        espagnol. 
 Quatrième de couverture : 
        Bien qu'elle ait toute l'allure aventureuse et 
        picaresque d'un roman de cap et d'épée, l'histoire de la 
        Nonne Soldat est une histoire vraie. Catalina de Erauso a vécu, 
        d'une vie exaspérée, comme disent les Espagnols. Le récit 
        qu'elle en écrivit, de sa main plus dextre à manier l'épée 
        que la plume, étonna ses contemporains. C'est une confession hardie, 
        peut-être sincère, qu'elle commença d'écrire 
        ou de dicter le 18 septembre de l'an 1624, alors qu'elle rentrait en Espagne 
        sur le galion le Saint-Joseph. Dans l'inaction forcée, elle se 
        plut à revivre par la pensée les aventures d'autrefois, 
        les courses à cheval à travers les Andes, en quête 
        d'El Dorado, les querelles, les combats, les fuites, la fortune hasardeuse, 
        la vie errante et libre. Elle I'a fait dans une langue nette, concise 
        et mâle. Elle ne parle d'elle au féminin que très 
        rarement, dans les cas désespérés, aux minutes de 
        suprême détresse, alors qu'elle sent la Mort et qu'elle a 
        peur de l'Enfer.  
 | Catilina DE ERAUSO (1592-1650) | |||||||||||||||||||
| Nous avons lu 
              ce livre pendant notre septième SEMAINE 
              LECTURE du 28 juin au 5 juillet 2025 en Bretagne (présentation 
              ICI). 
                Les 
              livres lus pendant la semaine  - Samedi 
              :  Sándor MÁRAI, 
               Les 
              étrangers (Hongrie) Et le palmarès ici | 
| Surprise 
            ! Les réactions au livre ont inclus deux convictions contraires 
            : - c'est une fiction - c'est une véritable autobiographie. Voir dans la doc ce qu'il en est pour de bon... | 
Monique 
        L (avis 
        transmis)
(avis 
        transmis)
        Ce récit du genre picaresque m'a fait me poser pas mal de questions 
        : où Catalina a-t-elle pu acquérir une telle dextérité 
        dans le maniement des armes ? Comment expliquer que dans la promiscuité 
        dans laquelle elle a vécu avec des groupes d'hommes personne ne 
        se soit rendu compte de son sexe ?
        Est-ce que les nonnes étaient instruites en langues étrangères 
        et en écriture à cette époque ?
        Sinon la lecture n'a pas été désagréable. 
        Il y a eu des moments plaisants comme l'épisode du cheval borgne. 
        Ce qui m'a surprise c'est la facilité avec laquelle, elle change 
        de souteneur. 
        J'attendais plus de réflexions sur le travestissement. L'émotion 
        des personnes qui en ont eu connaissance est surprenante.
        Pour moi, c'est une curiosité, une découverte étrange. 
        
        Je l'ai lu en 
        ligne.
        J'ouvre à ¼.
        Fanny (avis 
        transmis)
(avis 
        transmis) 
        
        J'ai 
        trouvé un grand intérêt à découvrir 
        le parcours incroyable de cette personne. Son jeune âge tout d'abord, 
        au moment où elle s'enfuit du couvent : comment une enfant a-t-elle 
        pu survivre dans ces conditions ?
        Son identité de genre, à une époque où cela 
        n'était probablement même pas pensé, il y a l'angle 
        du regard extérieur bien sûr, mais également de manière 
        sous-jacente la manière dont il/elle vit son rapport à l'identité 
        et à ses désirs et attirances qu'il/elle nomme d'ailleurs 
        à plusieurs reprises. 
        Enfin, j'ai également été saisie par la violence 
        permanente de son récit, des morts à coup d'épée 
        parfois plusieurs fois par pages, au point que cela pourrait presque en 
        devenir banal. Incroyable qu'il/elle ait survécu à tous 
        ces affrontements, sans parler des épisodes où il/elle se 
        trouve condamné à mort jusqu'à monter sur la potence.
        Seulement, malgré ce réel intérêt je n'ai pas 
        du tout aimé le style ; la lecture, quoique brève, a été 
        pour moi un vrai pensum.
        Tout est toujours linéaire, la succession des faits est toujours 
        écrite sur le même style, tout est désespérément 
        plat et sans relief. Cela ne retire bien sûr rien à la portée 
        du témoignage historique de ce récit et au respect profond 
        pour cette personne. Mais sous un angle littéraire, personnellement 
        je me suis ennuyée au point que je n'ai pas palpité comme 
        j'aurais aimé le faire.
        Finalement c'est la préface que j'ai trouvé le plus intéressant. 
        J'ouvre ¼.
        Marie-Thé 
 
        
        Je ferme ce livre. Je n'ai pas aimé 
        du tout.
        À commencer par cette préface 
        de S. Rabau, répétitive 
        et lassante, qui nous tutoie, pourquoi ? Sa préface, comme le livre, 
        ne tiennent pas la route... 
        Encore un livre sur le genre, cela aussi m'a 
        un peu agacée. 
        Côté préfaces, celle de José-Maria de Heredia, 
        plus courte, allant à l'essentiel, me suffit. Le parcours de cet 
        auteur dont je connais par cur "Les 
        conquérants", m'interpelle. Et si j'ai fini par voter 
        pour La Nonne-soldat, c'est justement parce que J. M. de Heredia 
        en est le traducteur... 
        Ce livre m'étourdit, me perd, m'agace, entre armée et religion. 
        Personnage principal : homme ou femme ? Femme sans doute, et 
        pour moi peu importe. 
        Toute une trajectoire dans ces pages, mais à la différence 
        de S. Márai, 
        ici ça bouge. 
        Je retiendrai sans doute que dans ce texte nous est rappelé qu'églises, 
        cathédrales, membres du clergé, étaient très 
        présents dans "l'opulent royaume du Pérou". Leur 
        viatique dans la cordillère des Andes : chevaux, armes et Providence. 
        Avec l'allusion au tribunal d'inquisition, j'ai pensé à 
        "la 
        controverse de Valladolid". Un peu plus loin, au film Mission. 
        Enfin, cruauté, carnages, fleuves de sang, m'ont rappelé 
        Saer, même si pour L'ancêtre, 
        tout est différent finalement... 
        Condamnations à mort, sacrilège (l'hostie recrachée), 
        hérésie, rites, confession à sa "Très 
        Illustre Seigneurie", rédemption, le tout sur fond de massacres. 
        Je répète que c'est lassant, répétitif, violent, 
        que c'est toujours la même chose, et qu'il suffirait souvent de 
        lire juste les titres des chapitres. 
        Je ferme et j'oublie La Nonne-soldat.
        Jacqueline et
et (avis 
        transmis)
(avis 
        transmis)
        Quelle aventure ! Un spadassin voyageur du 17e siècle qui est une 
        femme ! Pas facile d'être libre pour une 
        Espagnole du 17e siècle ! Le livre est court et ça tombe 
        bien parce que cela deviendrait vite répétitif : il/elle 
        crève la misère puis trouve à servir un protecteur 
        ou une protectrice, en tout cas un employeur, parfois il s'agit d'un parent 
        (mais c'est toujours sans être reconnu(e) !) Il/elle joue aux cartes 
        avec des comparses, est pris dans une rixe ou bien, plus ou moins commandité(e), 
        exécute un adversaire, se retrouve en prison, risque la peine de 
        mort, mais s'en sort, reprend la route et recommence une cinquantaine 
        de lieues plus loin
 Il /elle monte un tout petit peu en grade dans 
        l'armée, se bat contre les Indiens puis, de nouveau sous une menace 
        de mort, n'a d'autre issue que de demander le jugement des matrones pour 
        révéler son sexe ! Elle devient une célébrité 
        et peut s'habiller en homme
 
        Je suis restée un peu sur ma faim. J'aurai voulu en savoir plus 
        mais c'est peut-être l'effet voulu par l'auteur. 
        J'ai à peu près suivi ce voyage extraordinaire du Pays basque 
        espagnol jusqu'à travers les colonies espagnoles d'Amérique 
        du Sud (en passant par la Nouvelle Calédonie ? Seul endroit où 
        existerait un Paita alors que Sana qui en est éloignée de 
        soixante lieues, est à trente lieues de Trujillo dans l'actuel 
        Pérou). Parfois, plusieurs villes d'Amérique du Sud portent 
        le même nom hispanique avec une légère variation de 
        transcription. 
        
        (Un peu plus tard) Merci, je viens de recevoir la 
        préface de votre édition ; dans mon 
        édition, outre la présentation de J.M. de Heredia il 
        y a une préface d'Elisabeth 
        Burgos que j'ai sautée. Par contre, j'ai adoré la démonstration 
        de Sophie Rabau. Et, en plus, elle est accompagnée de la carte 
        du périple que j'essayais de suivre. Cette carte confirme que Paita 
        est au Pérou (port du nord dans la province de Piura) et que Sana 
        est l'actuelle Zana (avec des tildes). Tant pis pour la nouvelle Calédonie 
        ! Mais quelle importance ? 
        J'ouvre à moitié mon édition où je m'en serais 
        tenue à une lecture et aux ¾ 
        celle avec la préface de Sophie Rabau
 
        
        Renée (avis 
        transmis)
 
        (avis 
        transmis)
        Formidable personnage qui écrit comme elle vit : elle fonce, elle 
        avance. Nous avons un genre de squelette de livre : elle cite les faits, 
        sans s'appesantir sur les détails ni sur les sentiments. Elle ferroie 
        avec l'aisance d'un homme sans s'étonner de cette facilité. 
        C'est une héroïne moderne. Je n'ai pas pu terminer le livre, 
        mais je pense que je l'ouvrirai aux ¾ : trop heureuse de connaître 
        ce phénomène, mais bien entendu peu de qualités purement 
        littéraires pour l'ouvrir en grand.
        
        J'ai écrit cet avis avant d'avoir lu la 
        préface que Claire a envoyée et avant de terminer la 
        lecture. Donc, à la fin, je suis épatée par le "piège 
        " que nous a tendu Heredia. J'ai plongé dedans avec plaisir.
        Oui il a fait semblant de ne pas finir tout à fait... Heredia. 
        Il a réussi à me faire croire que c'était vrai. Et 
        dans ma tête Heredia est un poète. Ce livre n'a RIEN de poétique.
        Chantal
        Catalina est une vraie Catalina. Il y a un ton. Je me suis dit, enfermée 
        entre 5 et 15 ans, elle a envie de vivre.
        José-Maria de Heredia a dû bien 
        se marrer.
        J'étais contente de retrouver ce vocabulaire et de la fiction pure. 
        
        J'ouvre à moitié car j'ai eu un certain plaisir. Je ne regrette 
        pas. 
        Annick 
        A
        Je me suis beaucoup ennuyée.
        C'est vrai que c'est intéressant pour ce qui est du vocabulaire.
        C'est également intéressant cette femme qui se dit homme 
        ; elle est extraordinaire. C'est très visuel.
        J'ouvre ¾ en maugréant.
(En entendant ¾, gros points d'exclamation 
        sur les visages de qui a entendu se plaindre à haute voix Annick 
        tout au long de sa lecture...)
        Édith 
 
        
        J'ouvre en grand pour 
        ce tourbillon de la vie d'une vie (réelle ?), celle de la 
        nonne et de ses exploits, nonne échappée d'un couvent et 
        déguisée en homme pour vivre enfin !
        J'ai eu grand plaisir à lire les "exubérances" 
        des situations, parfois drôles, invraisemblables le plus souvent.
        Comme le signale  
        la préface, 
        est-ce une traduction d'un texte original effectué par Heredia 
        ou un texte original "à la manière de
" écrit 
        par J.M de Heredia ? Je ne tranche pas : j'attendais l'échange.
        On ne naît pas femme, on se déguise
 : réflexion 
        à prendre à quel niveau ?
        La nonne tue son frère ! Et bien d'autres cadavres expédiés 
        dans ce récit. Aucune morale.
        Démesure que j'ai aimée.
        Manuel
        Des passages m'ont fait rire, d'autres m'ont ennuyé ; je ne retenais 
        rien. Don Quichotte, qu'on a lu, c'est pareil, ça m'ennuie.
        J'ai aimé la quadruple préface, quelles surprises...
        J'ai appris des choses sur la colonisation, les esclaves, les Indiens. 
        
        Bidonné ou pas, j'ouvre à moitié, car je n'ai pas 
        eu de plaisir à lire.
        Rozenn entre  et
et
        Entre les réserves et les râleries entenudes, j'ai aimé 
        : en dépit de tout ce dénigrement, j'hésite entre 
        ¾ et ouvert en grand.
        Catherine
        C'est un livre inattendu, notamment de la part de José-Maria de 
        Heredia, aux poèmes compassés. 
        C'est une curiosité, qu'on ne peut prendre au sérieux : 
        c'est génial car d'une vraisemblance nulle. Elle n'est jamais tuée. 
        Les en-têtes de chapitre sont drôles, le vocabulaire savoureux.
        Je suis un peu déçue pour ce qui est du côté 
        croustillant.
        Très savoureux aussi, l'évêque qui découvre 
        qu'elle est vierge et l'embrasse, et le fait qu'elle rencontre le pape.
        J'ai aimé la fin ouverte.
        Je ne regrette pas de l'avoir lu et l'ouvre - allez ! - aux ¾ car 
        je me suis bien marrée.
        Annie
        Je rejoins Catherine ; plus je lisais, plus ce livre me plaisait.
        Je me suis bien amusée car tout est trop ! Je l'ai pris au second 
        degré, un peu comme un Tarantino ("la rivière de sang"
) 
        La pauvre est balafrée partout et s'en sort toujours. C'est une 
        violence jubilatoire et l'emploi du subjonctif redonne du piquant au texte. 
        
        Texte original. J'ouvre 
        aux ¾.
        Danièle 
 
        
        J'ai trouvé le livre monotone, avec toujours le même schéma : 
        elle/il tue quelqu'un, on l'emprisonne, quelqu'un de haut placé 
        vient la sauver. Elle s'enfuit dans une autre ville. 
        C'est ennuyeux. On dirait un roman de cape et d'épée, sans 
        qu'on s'intéresse aux personnages. Pas vraiment d'action, mais 
        un résumé d'actions. 
        Une seule anecdote amusante : l'histoire du cheval soi-disant borgne p. 
        88 ; p. 92 enfin elle se confesse et avoue son sexe 
        Peu de changements de comportement !
        Une autre anecdote amusante p. 118 : le pape Urbain VIII lui recommande 
        de continuer à vivre honnêtement et de se garder d'enfreindre, 
        sous peine de la vengeance de Dieu, car son commandement dit : Non 
        occides, tu ne tueras point !!!!
        Un comble !
        Tout le long de cette lecture, je boudais sans pouvoir y trouver de l'intérêt. 
        Je ferme.
        Annick L
        Je rejoins Danièle, j'ai trouvé ce récit inintéressant.
        Le personnage, qu'il soit fictif ou inspiré d'une histoire vraie, 
        est fascinant. Il pourrait entrer dans un cabinet de curiosités ! 
        Il y a une sorte d'enjeu : qu'est-ce que cette femme "transgenre" 
        - avant que ce terme soit inventé - va faire de sa liberté ? 
        Mais le récit qui suit est d'une platitude totale : elle devient 
        une machine de guerre
 
        Je ferme.
        Jérémy 
        entre  et
et
        Je ne l'ai pas fini. Il se passe vaguement quelque chose à la fin. 
        J'ai préféré la préface : j'ai bien aimé, 
        ça m'a rappelé la cagne, c'est oiseux ; c'est pas ce que 
        je recherche en lisant, mais j'ai bien aimé les références. 
        Pour Ali baba, je ne savis pas ("il nexiste nul récit 
        arabe contant lhistoire dAli Baba et les quarante voleurs 
        avant quAntoine Galland nen produise la 'traduction' au XVIIIe 
        siècle, provoquant soudainement la naissance de versions arabes 
        'originales', en fait des traductions du français prétendument 
        traduit de larabe").
        Le livre lui-même n'a eu pour moi aucun intérêt. 
        J'ai vu beaucoup de mots inconnus ("cornard", "orion").
         
        Je laisse entrouvert entre fermé et ¼  
        en raison du trouble dans le genre du livre.
        Fanfan
        Je suis dans la même veine. 
        Et dès l'intro concernant un manuel d'autodéfense lesbien... 
        
        C'est Guignol.
        Ce qui m'a plu, c'est qu'elle n'ait pas froid aux yeux, c'en est drôle 
        tant c'est exagéré.
        Elle se venge de ses années de couvent jusqu'à 15 ans.
        Le style est raide, picaresque. La fin m'a plu.
        Je n'ai pas eu de plaisir, j'ai été énervée.
        J'ouvre ¼ 
         
        pour 
        la préface, son originalité.
        Françoise
        J'ai beaucoup aimé la préface éclairante. 
        C'est acquis que c'est José-Maria de Heredia qui l'a écrit. 
        Je ne garde pas de mauvais souvenirs de sa poésie.
        J'ai apprécié les débuts de chapitre. J'ai lu avec 
        agacement et un peu d'ennui, mais sans déplaisir.
        C'est un objet rare. J'ouvre à moitié pour la rareté 
        et la préface : un livre c'est fait de tout ça, préface 
        comprise.
 (Annick L proteste avec 
        virulence.)
        Suzanne 
        Les lieux, les cartes, n'ont pas donné d'intérêt.
        Ce qui m'a plu, c'est que la vie d'un homme n'apporte pas de bénéfice, 
        n'est pas si passionnante.
        Je me suis souvenue avec bien plus d'intérêt des aventures 
        de Fanny par Erica Jong, prostituée, pirate, on rigole dans une 
        vie d'aventures...
         Ici, c'est banal ce qu'elle vit, c'est répétitif, qu'elle 
        aille se rhabiller !
 
        Ici, c'est banal ce qu'elle vit, c'est répétitif, qu'elle 
        aille se rhabiller !
        Je retiens une phrase : on ne naît pas femme, on se déguise.
        Katell
        J'ai beaucoup aimé : c'est un vrai témoignage et je ne crois 
        pas qu'il soit inventé.
        La vie de cette transgenre est tellement animée ! Elle est à 
        la fois homme et femme, avec une pulsion de morts et combats. 
        En fait, elle ne parle pas de son voyage lui-même.
        La préface n'est pas très intéressante.
        C'est un objet historique et je suis contente de le connaître.
        Claire
        J'ai trouvé la préface virevoltante d'érudition et 
        d'humour, et de jeu avec le lecteur. Une préface, en général, 
        loue le livre ; ici on est prévenu, c'est monotone, extrêmement 
        répétitif ! J'étais prévenue, donc ça 
        change la lecture que j'aurais eue si je ne l'avais pas lue. Et je suis 
        d'accord avec Françoise et non Annick : le livre que je lis est 
        un tout, avec son paratexte, 
        et non un texte "pur" hors toute édition.
        Je me suis demandé qui était Sophie Rabau (QUI 
        EST SOPHIE RABAU ?) : un sacré mélange d'humour 
        et de science, bien rare chez les universitaires ("Ancienne 
        interne des bibliothèques de Paris. Professeure agrégée 
        de médecine littéraire ancienne et moderne. Cheffe de clinique 
        résistante à la Sorbonne Nouvelle").
        Nous avons plusieurs textes à lire : les deux préfaces, 
        les intertitres, l'épilogue et le texte 
        de Catalina à la première personne. Le style orné 
        du traducteur José-Marie de Heredia est un filtre bien sûr 
        de la langue originale et est succulent par divers aspects. J'ai aimé 
        : "Il se mit à 
        pleuvoir des moines", "Nous les ouîmes siffler", 
        "il me secouait le pélisson", "il accourut toute 
        à la chaude". 
        Ce 
        qui me frappe, c'est que les vies ne comptent absolument pas. Comment 
        survit-elle ? Il faut bien entendu gober le tout et se farcir les innombrables 
        épisodes répétitifs qui ont énervé 
        et ennuyé plus d'un.e. Me frappe aussi, outre sa puissance physique, 
        son autorité : elle commande une compagnie.
        Il y a des scènes grandguignolesques ; celle de l'hostie vaut son 
        pesant de cacahuètes : "le 
        corrégidor me condamna à mort. J'en appelai, mais, ce nonobstant, 
        il fut ordonné de passer outre à lexécution. 
        Je 
        mis deux jours à me confesser. Le suivant, la messe fut dite dans 
        la prison et le saint prêtre, ayant consommé, se retourna, 
        me donna la communion et revint à lautel. Tout aussitôt, 
        je crachai lhostie que j'avais dans la bouche et la reçus 
        dans la paume de la main droite en criant : 'Jen appelle à 
        lÉglise ! J'en appelle à lÉglise !' Le 
        tumulte fut extrême."
        La fin est too much, avec la pension du roi et l'entrevue avec le pape...
        C'est vraiment une double curiosité que ce livre et que cette femme. 
        On a parlé de cabinet de curiosités, je pense au Facteur 
        Cheval, à un monument de ce type. J'ouvre aux ¾, très 
        contente d'avoir découvert ce livre, son héroïne et 
        la préfacière.
Fanny (après avoir lu la 
        préface 
        de Sophie Rabau)
        La préface que j'ai lue est beaucoup plus classique. 
        Celle-ci me montre que j'ai uniquement lu "les mémoires véridiques 
        d'une drôle de nonne". Cela donnerait presque envie d'écrire 
        4 avis.
        Pour ma part, s'il s'agit du "roman de la nonne", je ferme car 
        j'ai l'impression d'avoir été dupée et je ne trouve 
        plus d'excuses à la platitude du style.
        En revanche s'il s'agit de "l'histoire du soldat nonne", je 
        vais saluer la portée militante et l'audace du récit (on 
        va dire que j'ouvre à moitié car mon ennui à la lecture 
        reste le même).
        Enfin s'il s'agit des "souvenirs authentiques d'un étrange 
        soldat", je n'avais absolument pas imaginé cette possibilité. 
        Mais mon avis reste le même que pour "les mémoires véridiques 
        d'une drôle de nonne".
        En 
        tous les cas, vous avez réussi l'exploit de lire 4 livres en une 
        journée...
QUELQUES INFOS AUTOUR DU LIVRE
DES ÉDITIONS DE L'AUTOBIOGRAPHIE rédigée par Catalina de Erauso
- La 
        Nonne Alferez, ill. Daniel Vierge, Alphonse Lemerre éditeur, 
        1894, en ligne sur gutenberg
        
        - La Nonne Alferez, 
        20 gravures hors texte coloriées au pochoir et de nombreuses vignettes 
        en noir dans le texte de J. C. Bourcier, éd. France-Editions, 1944.
- La Nonne Alferez Catalina de Erauso (1592-1650), ill. Daniel Vierge, éd. d'Aujourd'hui, 1977.
- La Nonne Soldat, avec un avant-propos d'Elisabeth Burgos, éd. La Différence, coll. Les Voies du Sud, 1991.
- La Nonne Alferez, trad. de José Maria de Heredia, suivi de Une histoire sans fin par Florence Delay, Farrago / Léo Scheer, coll. La bibliothèque retrouvée, 2001.
- Histoire 
        de la nonne porte-enseigne Catalina de Erauso : écrite par 
        elle-même, traduction, commentaires et édition Francis 
        Desvois, 2020.
        
        - La 
        Nonne-soldat, avec une préface 
        de Sophie Rabau, éd. Anarchis, coll. Griffe poche, 2021.
LES DÉBUTS 
        DE CHAPITRE
        Par exemple :
"Chapitre VI
        Arrivée à la Conceptión du Chili, elle y trouve son 
        frère, passe à Paicabi, prend part à la bataille 
        de Valdivia, gagne une enseigne, se retire à Nacimiento, va au 
        Val de Purén, revient à la Conceptión et y tue deux 
        hommes et son propre frère."
Au XVIIIe et XIXe siècles, de nombreux romans utilisaient ce procédé pour donner au lecteur un avant-goût du contenu du chapitre à venir, avec parfois avec une touche d'ironie ou d'humour. Ces débuts de chapitre qui résument ou annoncent le contenu du chapitre sont appelés intertitres ou parfois arguments de chapitre.
À PROPOS DE 
        Catalina de Erauso
        Ceux qui doutent de la véracité du récit sont obligés 
        de s'incliner devant les travaux des historiens...
 Des livres
- Un chapitre dans Elles 
        ont conquis le monde : les Grandes Aventurières, 1850-1950, 
        Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, Arthaud, 2007.
        
        - Un chapitre dans Insoumises 
        et conquérantes : travesties pour changer le cours de l'Histoire, 
        Hélène Soumet, Dunod, coll. Ekho, 2021.
- La nonne militaire d'Espagne, Thomas de Quincey, préface de Kenneth White, trad. Pierre Schneider, postface de l'auteur, trad. Nicole Tisserand, Mercure de France, 1980 ; rééd. La nonne militaire d'Espagne, Imaginaire Gallimard, 2001.
- Catalina la terrible : la vie extraordinaire de la nonne conquistador, Pierre Gaspard-Huit, (principalement réalisateur et scénariste), Presses de la Cité, 1985, en ligne sur Gallica.
- Catalina : enquête, Florence Delay (de l'Académie française...), Seuil, 1994 ; rééd. Catalina : enquête, Points 2004 : "Catalina de Erauso a vécu une vie d'homme au début du XVIIe siècle et depuis des années elle m'intrigue. J'ai d'abord cru que Thomas De Quincey l'avait inventée jusqu'au jour où son autobiographie m'est tombée sous les yeux. L'auteur anglais de La Nonne militaire d'Espagne n'avait d'ailleurs point lu Catalina par elle-même, il la connaissait de seconde main. Quelle main ? Et comment ? En courant après cette fille j'ai croisé pas mal d'hommes mais elle ne s'est jamais laissé prendre. J'ai tenté une biographie - elle l'avait déjà rédigée - une fiction - De Quincey l'avait définitivement écrite -, une pièce de théâtre - quelqu'un m'avait précédée. Toujours elle m'échappait. Dès lors, pour l'attraper, ne restait plus qu'à raconter mon histoire avec elle, les faits la concernant tels qu'ils se sont découverts dans ma vie. M'ayant réduite à cela, je veux croire qu'elle est satisfaite."
- Les 
        Griffes de la forêt, Gabriela Cabezón Cámara, 
        trad. de l'espagnol (Argentine) Guillaume Contré, Grasset, 2025 
        : encore une écrivaine qui tire un roman de cette histoire !
        
         Des 
        articles universitaires
        
        - "Nomadisme(s) 
        et stratégie émancipatrice ou La historia de la Monja 
        Alférez, doña Catalina de Erauso, escrita por ella misma" 
        Delphine Sangu, HispanismeS, n° 12, 2018 : Le nomadisme occupe 
        une place centrale et lautobiographie fait état de déplacements 
        constants tout au long de son existence, dabord en Espagne puis 
        sur le continent américain. Lerrance spatiale de Catalina 
        de Erauso est assimilable à une pratique transgressive à 
        laquelle sajoute le transvestisme quelle met en place dès 
        lâge de 15 ans. En dautres termes, lexistence 
        de Catalina de Erauso semble régie par un double nomadisme, spatial 
        et identitaire, sur lequel repose sa stratégie émancipatrice. 
        Cette étude porte sur le transvestisme de Catalina de Erauso ainsi 
        que sur son activation des réseaux de solidarité basque 
        sur le continent américain, ces deux éléments contribuant 
        à expliquer la pérennité de son double nomadisme.
On peut voir de cette chercheuse, Delphine Sangu (Université de Nantes), une conférence en vidéo : "Catalina de Erauso : une vie d'exil(s)", 12 octobre 2015, 32 min
- "La fuite en avant de Catalina de Erauso, la nonne militaire", Benito Pelegrín, Cahiers détudes romanes, n° 22, 2010.
 à 
        la radio 
        
        - "L'autobiographie 
        de Catalina de Erauso", La gourmandise d'Eva Bester, France 
        Inter, 10 décembre 2013, 4 min
        - "Catalina de Erauso, la nonne soldat", par Stéphanie 
        Duncan, Autant en emporte l'histoire, France Inter, avec Hélène 
        Soumet, professeur de philosophie, auteur du livre Insoumises 
        et conquérantes : travesties pour changer le cours de l'Histoire, 
        28 février 2021, 58 min. 
        - "Catalina 
        de Erauso", Le récit de Stéphane Bern, Europe 
        1, 1er septembre 2021, 8 min.
UN PORTRAIT
        
        Portrait attribué à Juan 
        van der Hamen, vers 1626 
DES CARTES
        
Carte extraite du livre :
        
        Le périple de Catalina sur wikipedia espagnole : 
        
        Dans le livre de Pierre Gaspard-Huit, sur Gallica 
        : 
        
        Des noms anciens  précisés dans son 
        livre par Pierre Gaspard-Huit :
        - Nombre de Dios = Panama
        - Ciudad de Los Reyes = Lima
        - Nouvelle Castille = Nord du Pérou
        - Terre Ferme = Région du Golfe de Darien (Venezuela)
        - El Dorado = les Guyanes
        - Nouvelle Andalousie = La Côte colombienne (du Golfe de Darien 
        au Cap de la Vela)
        - Nouvelle Estradmadure = Chili
        - Nouvelle Grenade = Colombie
        - Nouvelle Tolède = Sud du Pérou
DES FILMS
        - 1944 : La Monja Alférez fut tourné par le Mexicain 
        Emilio Gómez avec María Felix dans le rôle de Katalina 
        dans une version "féminisée".
        - 1986 : La Monja Alférez, plus réaliste, fut tourné 
        par Javier Aguirre, en Espagne.
        - 1987 : une version nord-américaine dirigée par Sheila 
        McLaughlin, She Must Be Seeing Things, raconte lhistoire 
        dun couple de lesbiennes inspirées par Katalina dans le New-York 
        contemporain.
DES HOMMAGES
        À Orizaba, un monument rend hommage à la Monja Peregrina 
        el Alferez ("De retour en Espagne, je m'embarquai à nouveau 
        pour les Indes, m'installant en Nouvelle-Espagne en 1630, dans la ville 
        d'Orizaba, où j'établis une 
        entreprise de muletiers entre les villes de Mexico et de Veracruz") 
        :
        
Dans le parc du Palais Royal de Miramar 
          à San Sebastián, la ville où elle est née 
          :
| Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme 
                au rejet : | ||||
|          | ||||
| à 
                la folie grand ouvert | beaucoup ¾ ouvert | moyennement 
                 à moitié | un 
                peu ouvert ¼ | pas 
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