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 Quatrième de couverture : Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l'histoire, il commencerait par vous parler d'une panne de chauffe-eau. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait Olga, une très jolie Russe rencontrée lors d'une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin - "la carte est plus intéressante que le territoire". C'était avant que le succès mondial n'arrive avec la série des "métiers", portraits de personnalités de tous milieux, dont l'écrivain Michel Houellebecq. Il dirait aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle. L'art, l'argent, l'amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne. 
 Quatrième 
        de couverture :  Présentation, notes, dossier 
        par Agathe 
        Novak-Lechevalier | Michel Houellebecq  | ||||||||||||||||||
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| Glen Baxter, Galerie 
                Gounod | |
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              Sur La carte et le territoire : quelques entretiens - Sur La carte et le territoire : quelques articles - Et plus largement : sur l'uvre de Michel Houellebecq | 
|  Christian 
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                Henri 
                Katell Marie-Thé 
                Nathalie B  Ana-Cristina 
                Anne-Marie 
                Claire 
                Cindy 
                David 
                François 
                Françoise D 
                Françoise H 
                Léonard 
                Monique M 
                Séverine | |
Richard
        Jécris cet avis bien des semaines après la réunion 
        du groupe à laquelle je nai pu assister  et avant 
        de lire les avis sur le site. Cela ma donné plus de temps 
        à lire le livre  et à y réfléchir 
        à tête reposée. Avec cet intervalle de temps, mon 
        avis a quelque peu changé. Au début, jai apprécié 
        ses descriptifs originaux ("trois 
        femmes octogénaires semblaient se recueillir sur leur salade de 
        fruits", p. 23) ainsi que 
        sa connaissance détaillée dans divers domaines (exemple : 
        ses appareils photo). Cela me semblait admirable, mais assez vite lassant, 
        surtout quand on réalise quil peut sagir dune 
        connaissance résultant dune recherche documentaire, et qui 
        est montrée pour impressionner le lecteur. Par ailleurs, il y a 
        trop de "name dropping", par exemple des références 
        à un auteur non pas par son nom mais par le titre dune de 
        ses uvres (surtout quand il sagit de Houellebecq lui-même : 
        "lauteur des Particules élémentaires"). 
        A noter aussi les erreurs dans sa documentation : la boutique à 
        Pigalle sappelle Rebecca Rils et non Rebecca Ribs (je le sais, cétait 
        un de mes clients
)
        A la longue, les jugements négatifs de Houellebecq sur la société 
        et les individus (en ce qui concerne Picasso, il est carrément 
        iconoclaste p. 172) et lutilisation ditaliques (dont 
        je nai pas compris la signification) sont ennuyeux et enlèvent 
        le plaisir de lecture, surtout quand lhistoire se traîne à 
        partir de la première moitié du livre. (Javais eu 
        le même sentiment en lisant Soumission).
        Enfin ce livre est plutôt un essai sociologique quun roman. 
        Je ne louvre quà moitié.
        Catherine (avis transmis)
 
        (avis transmis)
        Brièvement... Avec celui-ci, jai lu quatre livres de Houellebecq 
        (Les 
        particules élémentaires, Plateforme, 
         
        Soumission). Jai toujours trouvé insupportable 
        et le personnage et le battage médiatique autour, mais au moins 
        il ne laisse pas indifférent. On retrouve dans La 
        carte et le territoire beaucoup des thèmes des autres livres, 
        mais il est nettement moins provocateur que les autres (moins de sexe, 
        moins misogyne...), doù Le Goncourt sans doute. 
        Jai accroché à lhistoire ; jai été 
        intéressée par le thème de lart et jai 
        assez aimé lautoportrait quil fait de lui-même 
        en se mettant en scène dans son propre livre ; on le retrouve 
        aussi sans doute à travers le personnage de Jed. Il y a des moments 
        assez drôles ; lassassinat, assez artistique dailleurs, 
        est inattendu.
        Jai au total un avis plutôt positif. Il a quand même 
        un vrai talent d'écrivain. Jouvre à moitié. 
        Bonne soirée que jimagine animée...
Nathalie (avis transmis)
        Je ne suis pas une lectrice de Houellebecq. Je n'ai lu que Les particules 
        élémentaires à sa sortie en 1998. C'est donc 
        avec enthousiasme et crainte que je suis entrée en littératie 
        houellebecquienne.
        Mais alors que je prenais le récit pour ce qu'il était  un 
        récit plaisant et plutôt romanesque , j'ai eu 
        le malheur de commencer à lire les notes de bas de page (éd. 
        GF), ce qui a eu deux conséquences fâcheuses : la 
        première étant de ralentir lourdement la fluidité 
        de ma lecture, la deuxième d'avoir eu l'impression d'être 
        une imbécile.
        Imbécile, oui... parce que les notes de Novak-Lechevalier insupportables, 
        exaspérantes et pénibles m'ont fait comprendre que je ne 
        pouvais pas comprendre le livre par moi-même et qu'elle se sentait 
        obligée de tout m'expliquer. La conclusion étant que ce 
        livre n'était pas pour moi parce que je n'étais pas assez 
        intelligente pour le comprendre ou en comprendre la teneur. Ha ! 
        Le piège ! J'ai pourtant la fréquentation des notes 
        de bas de page depuis longtemps... Le problème est selon moi que 
        les notes de bas de page de ce livre sont la plupart du temps inutiles 
        et s'ingèrent scandaleusement à la fois dans l'écriture 
        de l'auteur, mais aussi dans la lecture du lecteur. C'est un peu comme 
        quand au cinéma, tu as quelqu'un qui ne cesse de vouloir t'expliquer 
        ce qui se passe à l'écran et pourquoi ça se passe 
        comme ça à ce moment-là, voire qui t'annonce la suite 
        du film. Je vous entends déjà me dire que je n'avais qu'à 
        ne pas les lire...
Tout le monde 
        Ouiiiiiiiii !...
        Nathalie 
 
        
        Facile à dire, pas facile à faire. C'est un peu comme les 
        cartels dans une expo, tu as peur de passer à côté 
        de quelque chose d'important ! (voir 
        mes exemples)
        J'ai beaucoup aimé ce livre dans un premier temps. J'en ai aimé 
        les personnages. J'ai adoré me représenter les univers (chez 
        lui, chez le père, les tableaux). J'ai adoré avoir le vertige 
        quand le personnage de Houellebecq intervient. J'étais complètement 
        absorbée par le tour de force qu'il a réussi à faire. 
        J'ai aimé lire sur l'art et  comme je n'ai lu aucune 
        critique , je me permets de dire que ce livre est pour moi 
        une sorte de manifeste à la fois sur l'art et sa valeur, mais sur 
        l'art de l'écriture également.
        Je n'ai pas terminé le livre, il me reste environ un peu moins 
        d'un quart. Je l'ouvre aux ¾.
        Je suppose que vous verrez des choses que je n'ai pas vues...
Plusieurs, du genre houellebequien
        Évidemment !
Nathalie
        Mais ce qui est certain, c'est que je n'achèterai plus jamais une 
        uvre de cet auteur dans une édition 
        commentée.
        Katell
        Je l'ai lu il y a très longtemps. J'ai lu tous les Houellebecq, 
        mais je les oublie tous. J'adore les lire, c'est plaisant. Il est un examinateur 
        affûté de notre société occidentale, il met 
        le doigt sur des aspects essentiels. Après la lecture, je ne me 
        souviens plus où il a mis le doigt... J'ai fini Sérotonine 
        récemment, et j'ai déjà oublié. Houellebecq 
        est sympa à lire, avec son côté misogyne rigolo et 
        son côté mâle blanc impuissant. J'ouvre trois quarts. 
        Il écrit correctement, mais je ne vais pas me taper le cul par 
        terre non plus. C'est de la littérature champagne*, 
        c'est-à-dire ça se lit bien et après ça s'oublie.
*Henri propose 
        d'estampiller cette expression "littérature champagne".
        Annick A 
 
        
        Je l'ai eu il y a 15 jours, mais j'ai tout oublié. Y compris en 
        le reprenant. C'est une uvre facile, mais il n'a pas grand-chose 
        à dire. J'ai aimé ce qui touche à l'art. J'ai trouvé 
        agréable le côté people. Sur la dimension dépressive 
         la présentation qu'il se donne , Houellebecq 
        ne m'intéresse pas beaucoup. Même chose pour Soumission : 
        ce qu'il dit ne m'intéresse pas. Il y a beaucoup de passage Wikipédia, 
        probablement copié, comme l'indiquent les remerciements. Il met 
        en scène des gens profondément déprimés qui 
        n'ont pas de désir. Je me suis demandé ce qui attire Jed 
        par rapport à Houellebecq : c'est 
        peut-être qu'il a trouvé plus déprimé que lui. 
        J'ouvre un cur. Je ne me suis pas ennuyée, mais ça 
        ne m'intéresse pas. Je me demande pourquoi il a eu le Goncourt. 
        
        Henri 
 
        
        Je l'ai acheté deux euros en brocante, et sans les notes en bas 
        de page. J'ai résisté à lire Houellebecq car je pensais 
        que son influence serait contre-productive car j'ai des points communs 
        avec lui. J'ai aimé  La 
        Possibilité d'une île qu'un 
        ami m'a obligé à lire. D'accord, j'ai trouvé que 
        ça tacle bien, j'y ai vu un plagiat des critiques d'art, une approche 
        de la France franchouillarde. J'ai aimé la manière dont 
        il se met en scène, cela me le rend sympathique ; il a de 
        la compassion pour lui-même. Il décrit bien les flics, mais 
        il a dû aller chercher un autre polar. Il y a deux projets différents. 
        J'ai aimé son approche de la société de consommation. 
        Je n'ai pas aimé le côté Wikipédia et la facilité 
        à s'appuyer sur ses connaissances des personnages publics, car 
        cela lui donne une longueur d'avance sur le lecteur. Les passages sur 
        la stérilité sont surjoués. Il y a une sorte de pot-pourri. 
        Je comprends que l'on oublie rapidement. J'ouvre trois quarts pour le 
        plaisir de lecture.
        Manuel
        Je vais être bref car je suis venu vous écouter. Javais 
        déjà lu Plateforme 
        et 
        Les 
        particules élémentaires. 
        Je fais le même constat que pour ses précédents opus. 
        Je trouve quil ny a aucun style, cest en effet "facile" 
        à lire. Les personnages sont des caricatures : Olga, lattachée 
        de presse, Jed. Tout est énorme, je ny ai pas cru. 
        Je ne crois pas du tout à son projet balzacien. 
        
        Jai lu grâce à Etienne lédition Garnier 
        Flammarion. Même si la préface dévoile une bonne partie 
        du livre, je l'ai trouvée intéressante et érudite... 
        bien plus que le livre. Jai adoré les notes en bas de page. 
        Même plus besoin de lire ses autres livres !
        Je me pose la question si ce nest pas une fumisterie... un peu comme 
        Jeff Koon. 
        Je ne peux donner plus mon avis car je nai 
        pas fini de lire le livre. 
        Monique L 
 
        
        Ce roman se lit aisément. L'écriture est fluide, agréable 
        ce qui en rend la lecture extrêmement confortable. Le style m'a 
        plu : dépouillé, apathique voire dépressif avec 
        une pincée d'humour mais rarement agressif.
        Un bémol : j'ai parfois été agacée par 
        des définitions genre Wikipédia et des listes d'éléments 
        techniques qui coupent le récit ainsi que par des détails 
        de la vie quotidienne - qu'il s'agisse des menus de restaurant, des marques 
        de gadgets électroniques
 
        Beaucoup de thèmes abordés (trop ?) : vieillesse, 
        maladie, déclin des hommes, de la France, et de l'Occident en général, 
        argent, impostures artistiques et médiatiques, de l'art et de l'artiste 
        et de ce que celui-ci nous apporte de sa vision du monde, de la société, 
        des autres, la relation qui existe entre la réalité et la 
        fiction, entre l'objet et sa représentation, entre l'être 
        et la pensée. 
        Le territoire est le monde réel (imparfait et voué à 
        la mort), la carte la représentation qu'on s'en fait (idéale 
        et intemporelle), et Jed affiche en lettres capitales que "LA CARTE 
        EST PLUS INTÉRESSANTE QUE LE TERRITOIRE". C'est l'histoire 
        d'un homme qui prend la vie comme elle vient. Rien ne semble atteindre 
        Jed Martin, ni l'argent, ni les paillettes, ni la gloire. Il est indifférent 
        au monde qui l'entoure. Il passe Noël avec son père mais ils 
        n'ont rien à se dire. Sur le plan professionnel, il rencontre le 
        succès sans effort et sans vraiment le mériter. Sa relation 
        détachée avec Olga en dit long sur son égoïsme. 
        C'est une solitude d'abord subie, puis choisie comme havre de paix. 
        Le roman est axé sur le monde de l'art contemporain, de l'argent 
        et des médias avec de truculents passages sur des personnalités 
        contemporaines et de nombreux noms de marques. Sa satire est vive et piquante. 
        C'est une critique acerbe et pessimiste de notre société, 
        promise à la déliquescence.
        J'ai apprécié la mise en scène de Houellebecq par 
        lui-même. Le comique prime sur la mégalomanie et il se décrit 
        comme un écrivain asocial, dépressif, alcoolique, assidu 
        des bordels thaïlandais et accro à la charcuterie. C'est pathétique, 
        mais conforme à l'image qu'il veut donner de lui : suffisamment 
        antipathique pour qu'on le laisse tranquille. Il excelle à déliter 
        ce que le monde des médias à créer autour de sa personne. 
        L'auteur s'amuse avec son image, qu'il nous renvoie sous formes multiples : 
        le personnage Michel Houellebecq écrivain, c'est lui mais également 
        Jed Martin, artiste peintre et photographe, et Jean-Pierre Jasselin, le 
        commissaire qui mène l'enquête dans la troisième partie, 
        ainsi que le chien dépressif comme par hasard prénommé 
        Michel. 
        L'humour n'empêche pas une réflexion lucide et visionnaire 
        sur notre époque, et sur l'importance de l'image qui masque la 
        véritable personnalité : celle de Beigbeder, de Pernaud 
        ou encore Lepers et bien entendu la sienne.
        L'irruption imprévue d'un crime avec enquête policière 
        dans le dernier chapitre, avant l'épilogue, donne un coup de fouet 
        ultime, un second souffle, au rythme du roman. La fin et la fusion dans 
        la nature m'a un peu soûlée. Trop long pour moi.
        Au final, cela se laisse lire, mais je ne suis pas sûre d'en retenir 
        quelque chose sauf une ambiance. J'ouvre à moitié.
        Etienne, entre  et
 
        et 
        Je l'ai lu il y a deux ans (pour ce jour, j'ai lu en parallèle 
        Les 
        particules élémentaires). 
        Je suis très partagé. Cette lecture est très addictive, 
        en lien avec l'architecture du roman très maîtrisée. 
        Les chapitres sont ciselés. Cela tranche avec l'image de Houellebecq 
        lors de ses interviews. De manière plus ambiguë, la lecture 
        a un côté voyeuriste, un peu comme de la télé-réalité. 
        Il y a une virtuosité des idées dont rend compte l'introduction 
        de l'édition 
        GF, qui montre tout ce que l'on suppose qu'il 
        a voulu dire ; la préface est pour moi indispensable, elle 
        m'a permis de rehausser mon appréciation ; mais je pourrais 
        lui reprocher de ne pas se mettre à notre niveau. Ce n'est pas 
        une lecture plaisir. Les personnages sont détestables. L'humour 
        tend vers le cynisme. Dans Les particules, il y a de la poésie, 
        qui manque dans La carte. J'ouvre entre moitié et trois 
        quarts.
        Rozenn
        Je déteste. C'est complaisant et pas plaisant, faiseur, prétentieux. 
        C'est du remplissage. J'avais apprécié Extension 
        du domaine de la lutte. Soumission, 
        c'était intéressant, mais ça faisait flop. Les passages 
        sur l'art m'ont ennuyée et je n'ai pas aimé son humour. 
        Les notes de bas de page m'ont fait du bien. J'ai aimé le film 
        où il se fait enlever, ça fait du bien tellement il est 
        chiant. C'est du Céline : le procédé et les 
        personnages sont détestables. Il y aurait peut-être eu quelque 
        chose à tirer des relations avec son père. Pourquoi cette 
        rallonge policière ? Je lis Le 
        maître et Marguerite, je vais presque aimer. 
        Je ferme et je jette.
        Claire 
 
         
        Il y a 20 ans quand nous avions lu dans le groupe Les 
        particules, j'étais la seule à avoir 
        aimé. Pour l'instant je ressens la même chose (je parle d'aimer, 
        ah que je souffre
). J'avais lu La 
        Carte et le Territoire à sa sortie et avais beaucoup aimé 
        (ayant oublié moi aussi, mais comme tout ce que je lis). J'ai lu 
        Sérotonine 
        qui m'a beaucoup plu, puis j'ai relu La Carte, mais dans l'édition 
        annotée. Je trouve le livre remarquable, et j'en apprécie 
        l'ambition. Je me souvenais qu'il traitait de l'art (et à ce moment-là, 
        tout comme lorsque nous avions lu Autoportrait 
         de Jean-Philippe Toussaint, qui a pour personnage de roman Jeff 
        Koons, je n'avais pas vu l'exposition 
        Jeff Koons super énervante que j'ai vue par la suite...), mais 
        j'y ai trouvé bien davantage.
        J'aime le jeu, les jeux : avec la langue, avec la fiction, notamment avec 
        son personnage qui est lui-même, avec Wikipedia même. Je rejoins 
        Etienne sur l'architecture du livre, avec les glissements temporels par 
        exemple. J'aime le ton, la distance, la dérision mêlée 
        au plus grand sérieux. Il y a une tension narrative tout le temps, 
        il raconte des histoires. Et il embrasse plein de thèmes (dont 
        l'art). C'est presque tout le temps profond, il donne à réfléchir. 
        Et c'est ludique aussi. C'est jubilatoire à beaucoup de points 
        de vue. Je suis enthousiaste.
        Je le rapprocherai d'Annie Ernaux.
Etienne
        Tout à fait d'accord.
Claire
        J'ai deux petites réserves : quand il donne la parole longuement 
        à un autre personnage, la voix n'est pas suffisamment personnelle ; 
        j'aime bien les temps documentaires, mais j'ai ressenti une petite lassitude 
        quand on suit Jed au centre commercial en attente de son vol... Mais je 
        pardonne... 
        Pour ce qui est de l'édition d'Agathe Novak-Lechevalier, qui est 
        devenue LA spécialiste, les notes oscillent entre deux défauts : 
        simpliste et pédant ; mais entre les deux, on a de quoi apprécier.
Etienne
        Tu les as toutes lues ?
Claire
        Oui. Et j'aime bien quand elle renvoie aux autres livres. Quant à 
        l'introduction, ça ne va pas du tout de la placer avant, ce n'est 
        pas une préface, c'est une étude et elle dévoile 
        tout, je l'ai heureusement lue après. Elle parle peu de l'écriture, 
        mais surtout du contenu, et encore moins de l'effet sur le lecteur, dommage. 
        
        Christelle 
 
        
        Je me retrouve dans tout ce qui a été dit par ceux qui ont 
        apprécié et par ceux qui au contraire ont peu aimé, 
        car je suis vraiment partagée. Sur la construction, je trouve que 
        c'est un tour de force. Il y a des choses profondes sur la vie artistique, 
        l'inspiration, l'évolution de l'uvre de Jed. Que Houellebecq 
        réussisse à ce qu'on puisse "voir" les tableaux 
        et autres uvres de Jed, les apprécier, m'a impressionnée. 
        Je me suis plutôt ennuyée à la fin. Est-ce parfois 
        un produit marketing car il introduit des notions et des personnages people ? 
        Il y a beaucoup d'humour et même de la dérision, notamment 
        quand l'auteur parle de son propre personnage lors d'une visite de Jed 
        en Irlande. J'ai eu parfois l'impression que son humour se retourne contre 
        le lecteur : après la scène de crime, on attend une 
        explication, l'enquête... et non, on a alors une description sur 
        plusieurs pages des problèmes de fertilité du commissaire 
        et surtout ceux de son bichon... 
        J'ai même oublié quel autre livre j'ai déjà 
        lu, il y a bien longtemps. C'est peut-être lié au nombre 
        de thèmes abordés. 
        De nombreux personnages sont dans une grande pauvreté affective. 
        J'espère que ce n'est pas le reflet de la société 
        actuelle. J'ouvre aux trois quarts. 
        Denis
        Dans l'ensemble, j'ai 
        été déçu par ce livre que j'ai trouvé 
        plutôt anodin. Rien qui me donne à penser. Je l'ai lu sans 
        déplaisir, mais ne suis allé au bout que par curiosité, 
        pour voir comment cela se termine  et pour tenir mes engagements 
        intérieurs vis-à-vis du groupe. J'admets que l'assassinat 
        de Houellebecq, avec sa mise en scène, est inattendu. Mais elle 
        me paraît totalement parachutée, sans lien avec l'histoire 
        principale. Par ailleurs, cette mise en scène de sa propre mort, 
        dans des conditions horribles, cela m'a d'abord paru original, "un 
        bon truc narratif", mais c'est quand même horrible, et morbide, 
        ou totalement narcissique. 
        J'ai trouvé le style assez plat, dans l'ensemble, mais assez agréable. 
        Il y a de l'humour, de la satire  mais aussi des lon-gueurs 
        (j'ai sauté des pages sans que cela perturbe trop ma lecture...). 
        Et alors, recopier Wikipedia ! Sommes-nous censés lire tout 
        cela ? 
        Les considérations sociologiques m'ont rappelé les Mythologies 
        de Barthes. Je me trompe peut-être car je n'ai pas ressorti le bouquin, 
        mais j'en ai un souvenir ébloui à côté duquel 
        Houellebecq me paraît bien pâle. 
        Le profil du personnage principal, l'artiste, me paraît irréaliste. 
        Tout lui réussit, comme c'est facile ! Un surhomme ! 
        Certes, il se donne du mal, mais comment se fait-il que la sauce prenne 
        aussi bien, que le succès lui vienne sans qu'il y soit pour grand 
        chose ? Qu'a-t-il de si séduisant, que la plus belle femme 
        de Paris, ou presque, soit amoureuse de lui ? Et 
        des opérations marketing bien montées ? L'excellente 
        attachée de presse ? 
        C'est peut-être là que je pourrais faire une autre lecture 
        du livre, non comme un roman, mais comme une étude de cas à 
        la Bourdieu, en voyant le héros comme un archétype révélateur 
        des mécanismes sociaux du marché de l'art. J'avoue que j'ai 
        été très intéressé par les arguments 
        de Claire en ce sens. 
        J'ouvre au quart, pour compenser la mode hallucinante des uvres 
        de cet auteur. Mais j'en lirai peut-être d'autres du même... 
        Que de contradictions ! 
        Danièle 
 
        
         Vous parlez d'enquête, d'art, 
        ça ne me dit rien du tout. Je ne me suis pas aperçue tout 
        de suite en vous écoutant que je m'étais trompée 
        de livre, parce que Houellebecq, c'est un univers. La carte et le territoire, 
        je l'avais lu auparavant. 
        J'ai été 
        très soulagée de vous entendre dire que vous avez tout oublié 
        de vos lectures d'Houellebecq, même si vous les avez trouvées 
        intéressantes sur le moment. C'est mon cas également, même 
        si je reste une fan d'Houellebecq. J'ai voulu lire Sérotonine 
        dès sa parution, où j'ai retrouvé le même univers. 
        J'aime cette langue, très contemporaine et sans fard. J'aime l'atmosphère, 
        aussi, qui me fait penser à Vernon 
        S ubutex Subutex, dans la lente déchéance que l'on 
        retrouve dans Sérotonine. En entamant un livre de lui, on 
        se retrouve dans un univers familier, avec des mises en scène quasi 
        obsessionnelles, par exemple la mise en scène de sa mort dans La 
        carte et le territoire, et, dans Sérotonine sa disparition 
        sociale qu'il organise. À vrai dire, je ne sais pas à quoi 
        cela correspond. Mais je constate qu'il a besoin de s'évader de 
        sa propre personnalité.
        J'aime aussi sa façon d'égratigner tous azimuts, en fait 
        une manière assassine de critiquer d'un coup de plume, que l'on 
        retrouve dans tous ses romans. Par exemple : "femme, au sens 
        pré-féministe du terme" ou "la lecture 
        de Christine Angot (enfin, des cinq premières pages)".
        J'ai été étonnée de trouver dans Sérotonine 
        des descriptions très poétiques et très émouvantes 
        du bonheur, et même, l'apologie romantique d'un bonheur bourgeois, 
        avec Camille. J'ai plutôt aimé. 
        Dans une interview donnée aux Inrocks, il dit "finalement 
        je pense très peu". Cette remarque a rétro-éclairé 
        ma lecture de façon lumineuse. En effet, il constate. Il a des 
        intuitions, sans porter de jugement. Il vit en symbiose avec son temps, 
        mais en même temps, il l'observe, en considérant les phénomènes 
        de société. En effet, il ne pense pas, il est un niveau 
        au-dessus. 
        J'ouvre Sérotonine aux trois quarts, à cause du début, 
        où ses obsessions sexuelles, et l'image outrancière qu'il 
        donne du narrateur, tombeur de filles toutes plus intelligentes et belles 
        les une que les autres, laisse croire trop facilement que c'est l'image 
        inverse de l'auteur. En fait, le doute plane. Mais ce n'est pas le côté 
        le plus intéressant du livre à mon avis.
        Fanny
        Si c'est tous ses livres sont comme ça, je ne rempile pas. Et je 
        n'ai pas eu le temps d'oublier. Je n'ai pas grand-chose à faire 
        du chauffe-eau de Jed. Et quand arrive Houellebecq
 j'ai l'impression 
        qu'il devient le personnage principal et je trouve qu'il joue de la confusion 
        entre l'auteur et le personnage. Il y a sûrement une analyse sociologique. 
        Et de l'autodérision. Je peux comprendre, un peu, l'approche intellectuelle. 
        Mais c'est très, trop, autocentré, il se fait plaisir. Et 
        les trois pages sur les testicules du chien Michou !... 
        Pour ce qui est du style, ce n'est pas transcendant. C'est facile à 
        lire. Je reconnais une forme d'originalité. Le passage policier 
        m'a apporté un peu de piquant mais j'ai eu l'impression qu'il joue 
        sur les registres littéraires sans aller au bout. La toute fin, 
        pourquoi pas, mais l'explication non, il donne l'explication de ce qu'il 
        suggère au lecteur ! Sans cela j'aurais ouvert un quart, mais 
        du coup je ferme.
        Jacqueline 
 
        
        Je ne l'aurais pas lu sans le groupe. Je n'ai eu aucun plaisir. Qu'est-ce 
        que les gens y trouvent, me suis-je dit ? J'ai commencé par 
        prendre les personnages du tableau comme des personnages qui allaient 
        apparaître. Eh non ce sont des personnages du tableau, je me suis 
        fait avoir. Je ne suis pas sensible à cet humour léger, 
        sans plus. Je l'ai lu jusqu'au bout. C'est bien écrit. Il y a une 
        distance, pas d'émotion. C'est un monde qui ne m'intéresse 
        pas. Le monde est un peu celui de Virginie Despentes, mais qui elle a 
        un langage adapté, là non. Il y a des piques sur Christine 
        Angot. Il y a sûrement des choses intéressantes. L'intrigue 
        policière ? J'ai tout de suite pensé que c'était 
        le tableau le mobile du meurtre.
(Admiration de l'assistance)
Jacqueline
        J'ouvre un quart. (Souffrance réitérée de Claire)
        Geneviève
        J'ai acheté par hasard 
        l'édition Garnier Flammarion avec la préface et les notes. 
        Je me suis auparavant laissé convaincre trois fois de lire Houellebecq. 
        Avec Les 
        particules élémentaires et Extension 
        du domaine de la lutte, je me suis ennuyée. Plateforme 
        m'a mise en colère. Cette fois j'ai donc traîné pour 
        m'y mettre : chez Gibert, je cherche aux H en littérature 
        française, pas de Houellebecq ; je demande au vendeur, qui 
        m'indique que pour Houellebecq il y a une table entière, dédiée 
        à son uvre complète... J'ai personnellement trouvé 
        la préface très bien, elle m'a facilité la lecture 
        en la contextualisant et en donnant des éléments d'interprétation 
        que je n'avais pas. Cela a rendu la lecture plus intéressante. 
        J'ai notamment beaucoup aimé l'idée de la superposition 
        entre la carte, la carte Michelin, et le territoire, le paysage réel 
        et recréé par la photo et le dessin. Cependant, je suis 
        toujours gênée par les stéréotypes grossiers 
        comme la description d'Olga, caricature de la blonde ambitieuse. Malgré 
        l'intérêt des notes, j'ai parfois l'impression qu'elles attribuent 
        au texte une profondeur qu'il n'a pas. Je reste donc perplexe sur l'importance 
        de Houellebecq comme auteur, même si je trouve l'interprétation 
        de Danièle très intéressante. Je n'ai lu qu'à 
        peu près la moitié du livre mais je vais essayer d'aller 
        jusqu'au bout. Par conséquent, j'ouvre le livre à moitié.
        Françoise 
        D  
 
        J'ai lu tous les livres. J'ai aimé à divers titres. Je suis 
        très contente qu'on l'ait choisi. Je l'ai relu. J'avais retenu 
        de La carte et le territoire la France qui se transforme en territoire 
        touristique. J'ai retrouvé beaucoup de choses. On peut dire c'est 
        génial. Il pointe les lieux communs. Il met le doigt sur la façon 
        dont fonctionne la société, il est très lucide. Soumission, 
        je n'ai pas aimé mais il y a une fulgurance il va jusqu'au bout. 
        
        Michel Houellebecq se met en scène, sans complaisance, avec un 
        recul sur lui-même ; c'est courageux comme disait Christelle. 
        Je ne connais pas d'autres exemples d'un.e écrivain.e qui 
        se mette en scène dans son roman (je ne parle pas d'autofiction 
        évidemment). Houellebecq le fait avec brio, et avec le recul nécessaire. 
        
        On dit souvent que les auteur.e.s français.e.s contrairement aux 
        Américains ne parlent pas de la société et du monde 
        actuels. Mais si, on a Houellebecq ! Ainsi dans La Carte, 
        l'artiste s'adresse ainsi à son père : "il 
        se mit à parler et ses tableaux, de ce travail qu'il avait entrepris 
        il y a une dizaine d'années déjà, de sa volonté 
        de décrire, par la peinture, les différents rouages qui 
        concourent au fonctionnement d'une société" 
        : je pense que c'est le projet de Houellebecq par l'écriture. Et 
        on s'aperçoit qu'il est très au fait de tout ce qui se passe, 
        dans les détails, et qu'il nous en rend compte avec une interprétation 
        très critique. C'est salutaire ! 
        Il y a aussi beaucoup d'humour. Je n'ai pas été 
        gênée par Wikipédia. On ne le lâche pas. J'ouvre 
        en grand.  
Fanny
        Je reviens à ce qui m'a gênée, il est vraiment très 
        centré sur lui-même, je pense à la scène du 
        cercueil, c'est comme si même sa mort ne pouvait pas être 
        ordinaire.
Claire
        C'est un personnage, pas l'auteur.
Henri
        On confond la carte et le territoire.
Denis
        Vous vous souvenez de Châtelus-le-Marcheix 
        dans la carte Michelin ?
        J'ai une petite maison là, et c'est aussi grâce à 
        la carte Michelin que nous avons choisi ce coin, mais avant d'avoir lu 
        La carte et le territoire... C'est également non loin de là 
        que se situe une partie du roman d'Echenoz que nous avions lu (Envoyée 
        spéciale, les éoliennes)... Je reste stupéfait 
        de cette coïncidence. Mais... est-ce bien une coïncidence ? 
      
Claire 
        Par ailleurs, je trouve extraordinaire ce qu'il fait sur la démarche 
        de création d'art contemporain de Jed, il invente une véritable 
        uvre.
Annick A
        Ça je suis d'accord !
Claire
        Je voudrais lire deux petits textes :
        - un commentaire d'Agathe Novak-Lechevalier qui montre bien les glissements 
        temporels que je trouve formidables (éd. GF, p. 
        24) :
La Carte et le Territoire ne cesse d'enchevêtrer des dynamiques temporelles hétérogènes : sauts vers le passé, irruptions brusques du futur, le roman procède par bifurcations, par saccades qui rompent la linéarité chronologique. À peine fait-on la connaissance de Jed qu'on se trouve ramené "un an auparavant, à peu près à la même date" (p. 44) ; à peine le récit a-t-il résorbé cet écart que nous sommes à nouveau projetés en arrière, plus loin encore, pendant l'enfance de Jed  mais à cet ample retour en arrière se superposent soudain des commentaires issus des travaux des historiens de l'art qui, bien après sa mort, étudient l'uvre de l'artiste. D'où parlent ces exégètes ? À quelle date situer l'"aujourd'hui" qui apparaît à plusieurs reprises dans le roman (p. 203 et 406) ? Difficile à dire, dès lors que la narration s'opère après la mort fictive de l'auteur du récit. Que la narration soit toujours ultérieure à l'histoire racontée, c'est le présupposé implicite de la plupart des romans (ce qui inverse le cours du temps : l'origine est toujours après). Mais le roman houellebecquien matérialise presque toujours cet après-coup de la narration, et en même temps qu'il la met en évidence, la rend problématique, impossible non seulement à situer mais concevoir.
- et un poème :
NON RÉCONCILIÉ
Mon père était un con solitaire et barbare ;
Ivre de déception, seul devant sa télé,
Il ruminait des plans fragiles et très bizarres,
Sa grande joie étant de les voir capoter.Il m'a toujours traité comme un rat qu'on pourchasse;
La simple idée d'un fils, je crois, le révulsait.
Il ne supportait pas qu'un jour je le dépasse,
Juste en restant vivant alors qu'il crèverait.Il mourut en avril, gémissant et perplexe ;
Son regard trahissait une infinie colère.
Toutes les trois minutes il insultait ma mère,
Critiquait le printemps, ricanait sur le sexe.
A la fin, juste avant l'agonie terminale,
Un bref apaisement parcourut sa poitrine.
Il sourit en disant : "Je baigne dans mon urine",
Et puis il s'éteignit avec un léger râle.
(extrait de La poursuite du bonheur)
Claire (devant les mines accablées)
        J'adore... 
        Je me demande si ce qui explique le rejet par certains du roman, ce n'est 
        pas ce genre de distance... qui tient... à distance.
        LES AVIS DU NOUVEAU GROUPE PARISIEN
        
        Inès (avis transmis)
 
        (avis transmis)
        J'ai lu environ 230 pages (je me suis arrêtée lorsque Jed 
        retrouve Olga).
        Je le ferme complètement, je n'ai pas aimé ce livre, car 
        j'ai trouvé l'écriture et le style plat et sans intérêt. 
        Je trouve les personnages caricaturaux, ils n'ont rien à transmettre 
        et rien à dire. Je ne comprends pas où va l'auteur ; 
        peut-être que je le découvrirai en finissant le livre mais 
        j'ai des doutes. Au bout de 150 pages, j'ai commencé à sauter 
        des mots dans ma lecture et c'est vraiment le signe que je m'ennuie. La 
        scène par exemple où il y a 4 pages de description du tableau 
        de Jobs et Bill Gates (lors de l'expo) est d'une longueur... C'est à 
        l'image du livre entier je trouve.
        Ce n'est ni une fiction complète ni un "essai" complet, 
        vraiment je ne comprends pas ce qu'a cherché à faire l'auteur 
        et ce qu'il a cherché à transmettre et à dire.
        Et Houellebecq qui parle de Houellebecq... quelle horreur... mais ça, 
        c'est sans doute parce que je n'aime pas le personnage (le vrai).
        Voilà, j'aurai aimé être là ce soir, pour entendre 
        tous vos avis et peut être changer le mien. J'ai hâte de les 
        lire en tout cas !
        Françoise H  
 
        
        J'ai lu ce livre pendant le week-end, avec deux autres de Houellebecq. 
        C'était une lecture facile, un page turner, même, presque 
        trop facile. Après, j'ai fait une dépression !
        L'auteur appuie sur les ravages du capitalisme libéral, la société 
        atomisée, la parfaite indifférence, l'égoïsme, 
        chacun se tourne vers ses instincts. Il nous parle de ses névroses. 
        Par son côté scrupuleux et amoureux de la technique, il nous 
        parle de la France d'avant, il a le fantasme de cette France des paysages, 
        de cette société reconnaissable. Son imaginaire est réactionnaire. 
        Il parle beaucoup à notre inconscient collectif. J'ouvre ce livre 
        complètement.
        Ana-Cristina
        Houellebecq est un auteur qui est tellement doué qu'il semble s'amuser 
        avec les mots comme un enfant joue avec les éléments d'un 
        jeu de construction. Un enfant très éveillé qui jouerait 
        non pas pour créer un monde à la mesure de ses rêves, 
        mais à la mesure de ses cauchemars. Les mots sont pesés 
        et bien placés. Les phrases sont posées et bien agencées. 
        La composition est réfléchie et adéquate.
        L'ensemble forme un style étonnamment aérien et terrien 
        à la fois. Il y a dans ce roman à la fois de la sensibilité 
        et de la pensée. Je dirais volontiers que son écriture est 
        équilibrée. Cette uvre illustre à merveille 
        cette formule à laquelle je suis attachée : "Le 
        propre de l'émotion vraiment littéraire, c'est de laisser 
        de la place et de l'emploi à la pensée."
        "Vérité", page 381, est un mot écrit en 
        italique. Pourquoi ? Les mots écrits en caractères 
        penchés dans ce roman sont nombreux. Je pense que c'est un procédé 
        que Houellebecq a choisi pour attirer l'attention du lecteur sur leur 
        "dévaluation". 
        L'auteur mêle avec beaucoup de talent et de façon inextricable 
        l'humour, le désespoir et une vision poétique du monde. 
        D'ailleurs, le désespoir n'est-il pas souvent à la source 
        de l'humour ? Houellebecq jongle avec son désespoir avec beaucoup 
        d'adresse. C'est du grand art. Et page 128 : "La 
        dalle du centre commerciale Olympiades était déserte en 
        ce matin de décembre, et les immeubles, quadrangulaires et élevés, 
        ressemblaient à des glaciers morts.". De 
        la poésie tout simplement.
        Et pages 170 et 171, très drôle : Houellebecq (le personnage) 
        pleure sur ses "trois 
        produits parfaits : les chaussures Paraboot Marche, le combiné 
        ordinateur portable-imprimante Canon Libris, la parka Camel Legend" 
        qui ne se vendent plus et qu'il aimait tellement. Il raconte son immense 
        déception de façon magistrale. Il conclut son envolée 
        lyrico-humoristique par "C'est 
        brutal, vous savez, c'est terriblement brutal." Disproportion, 
        entre les causes et la qualité de l'émotion éprouvée, 
        provoquée par l'ivresse : "Il 
        se mit à pleurer, lentement, à grosses gouttes, se resservit 
        un verre de vin." Houellebecq a aussi indéniablement 
        un don de conteur, cet exemple le prouve, mais aussi page 215, l'épisode 
        qui relate le second repas de Noël entre Jed Martin et son père 
        qui va bientôt mourir. Houellebecq a vraiment su trouver le ton 
        juste, la bonne distance. De la pudeur : pourquoi la mère 
        de J. Martin s'est-elle suicidée ? Réponse : "probablement 
        est-ce qu'elle n'aimait pas la vie, et voilà tout." ; 
        un détail qui rend si réelle la scène, lui donne 
        du relief : le fils fatigué qui somnole ; et de l'humour, 
        pour éviter de sombrer dans le pathétique, le dilemme autour 
        des profiteroles : doit-il les servir ou non ? J'ouvre le livre 
        en grand.
        François
        Je trouve Michel Houellebecq génial dans l'évocation du 
        quotidien, il est romantique, mais sans illusion sur le réel. On 
        peut le lire comme un mode d'emploi. C'est un très grand poète, 
        j'ai beaucoup aimé ses poèmes 
        lus par Hugues Kester, et notamment "Hypermarché Novembre". 
        
        MH a un côté midinette géniale, et en même temps 
        il est très cultivé. Il exprime extraordinairement le malaise 
        de notre société, avec un humour féroce, et l'art 
        du portrait (Beigbeder, Julien Lepers). C'est presque proustien, ironique. 
        Il a une grande lucidité, un vertige, on le sent très complexe, 
        mais déchiré entre le romantisme et l'inhumanité 
        du monde. Il a pris un sismographe de la société actuelle. 
        Un peu mystique, peut-être, son écriture nous parle, il a 
        un style. J'ouvre en grand.
         Monique M
        Je n'avais jamais lu Michel Houellebecq. Sa réputation sulfureuse 
        m'en avait écartée. J'ai donc découvert l'écrivain 
        et aimé ce livre moderne, sarcastique, lucide, intelligent, sans 
        complaisance y compris vis-à-vis de l'auteur lui-même qui 
        se met en scène avec autodérision. M. H. y développe 
        de façon brillante une vision ultra pessimiste de notre société, 
        porte un regard acéré, sans compromission sur le monde du 
        business, de l'argent, des médias, des galeries d'art, dont les 
        uvres atteignent sans justification des prix faramineux, sur l'hypocrisie 
        du monde, son aveuglement, la façon dont il court à sa perte 
        dans sa course folle et son envie effrénée de consommation, 
        par avidité, négligence ou simple insouciance. La fin est 
        terrifiante pour l'avenir qui nous est promis.
        Le regard de M.H. sur la société actuelle est distant, il 
        observe le monde de loin, avec détachement, de façon lucide, 
        comme un extra-terrestre. Il est partie prenante de ce qu'il dénonce 
        tout en restant à l'écart : c'est très intéressant. 
        Jed Martin, alias MH, lui sert d'alibi pour observer le monde et faire 
        ses commentaires, tendres ou violents, car il y a aussi de la tendresse 
        dans le livre, les passages avec le père notamment, lorsque celui-ci 
        lui raconte sa vie, ses rêves d'architecte dans le sillage de Fourier 
        et ses renoncements parce qu'il lui a fallu gagner sa vie, sont superbes.
        Il flotte une odeur de mort, tout au moins de pourrissement tout au long 
        du livre. A l'image du chauffe-eau qui émet des craquements sinistres, 
        le monde peu à peu se délite. Les fleurs, (vagins bariolés 
        livrés à la lubricité des insectes, SIC), 
        ont une beauté triste car elles sont fragiles et comme toute chose, 
        destinées à la mort
 Le monde, le théâtre 
        d'une parodie où les nantis et les peoples jouent leur partition 
        entre eux, de façon convenue, se reconnaissent, fréquentent 
        les mêmes lieux, ont leurs référents, leur vocabulaire
 
        Tout ça est très noir !
        Je salue l'audace du propos, aime, souris ou suis émue en découvrant :
        - le style moderne, fluide, au vocabulaire cynique, drôle, prenant, 
        de MH qui décrit avec justesse et humour ce qui se passe entre 
        les participants au vernissage de l'exposition (p. 75, 
        76) ; peint de façon factuelle, ultra réaliste, 
        sans ornement, les rues, les immeubles, les cours, les hypermarchés, 
        les restos, les locataires, les SDF
 Pas d'émotion, que des 
        constats.
        - Son regard ironique sur les dirigeants aux formules rabâchées 
        et ridicules : "We are a team ! Nous sommes dans le 
        win-win" sur l'attachée de presse, petite chose souffreteuse 
        au vagin inexploré ! Celui, impitoyable et bien vu sur les 
        people : le visage souriant et prévisible de Michel Drucker ; 
        Julien Lepers en smoking soirées spéciales grandes écoles ; 
        les présidents démocrates américains botoxés 
        lubriques ; les membres du PAF, Jean-Pierre Pernaut dont la tache 
        messianique guide le spectateur, terrorisé par l'actualité 
        violente, rapide, frénétique, vers les régions idylliques 
        d'une campagne préservée ; la soirée chez JP 
        Pernaut ou MH caricature et ridiculise les participants.
        - La construction du roman aux idées originales (une expo sur des 
        cartes Michelin, le fait de se mettre lui-même en scène dans 
        le roman, l'assassinat avec les morceaux des corps, découpés 
        au laser, répartis sur le sol comme une uvre de Pollock). 
        
        - Les moments décalés, mélancoliques : le rendez-vous 
        dans le café ou un vieillard très maigre en pardessus gris, 
        un petit ratier blanc et roux a ses pieds, s'assoupissait devant son Picon 
        bière, pendant que Franz évaluait en millions d'euros le 
        prix moyen des tableaux de Jed.
        - Le dîner de Noël avec le père, homme entreprenant 
        et dynamique qui avait dirigé parfois avec dureté des d'entreprises 
        et que l'approche de la mort rendait humble, vulnérable
 Ce 
        passage est l'objet d'une évocation très intéressante 
        de Fourier, des architectes des années 50, Van Der Hove et Le Corbusier, 
        de Williams Morris, les préraphaélites, Gabriel Rossetti 
        et Burne-Jones (qui dénonçaient l'art coupé de toute 
        spiritualité dès le début de la Renaissance pour 
        devenir purement commercial, que ce soit Botticelli, Rembrandt ou Léonard 
        de Vinci), exactement comme Jeff Koons ou Damien Hirst aujourd'hui (p. 226, 
        227). Tout ce passage passionnant sur ces artistes est entrecoupé 
        de visions du père suspendu dans ses souvenirs, puis se tassant 
        sur lui-même, rapetissé amenuisé, repris par son âge 
        avancé. Beaucoup de tendresse et d'émotion dans cet échange.
        - C'est tellement foisonnant qu'on ne peut pas tout aborder. La fin est 
        terrifiante. Après la violente critique des marchands de mort que 
        sont les cliniques à euthanasie, usines à business aux dépens 
        de la détresse humaine, on plonge dans un univers d'apocalypse : 
        les crises financières se succèdent, le capitalisme est 
        condamné à brève échéance, l'art n'est 
        plus une valeur refuge, tout se délite
 Jed tourne en rond 
        et se surprend à parler à son chauffe-eau, a un cancer des 
        voies digestives tandis que s'accomplit la fin de l'âge industriel 
        en Europe. Les usines désaffectées, rouillées, à 
        demi effondrées, se désagrègent, peu à peu 
        recouvertes d'une sorte de jungle végétale (p. 
        428).
        Ce récit est affreusement noir, mais on ne peut qu'admirer le talent 
        de l'écrivain qui y souligne avec autant de justesse la dérive 
        insensée de notre époque. J'ouvre en grand.
        Anlon
        "Son père tentait 
        de sourire, un peu comme un homme qui cherche à montrer qu'il supporte 
        vaillamment une amputation." Houellebecq tente de s'extraire 
        du courant populaire tel le père qui tente de sourire  certes 
        c'est un échec  son style s'abîme dans le ganachisme 
        de tous ses contemporains ; la platitude de la langue populaire et 
        infirme d'aujourd'hui infiltre les espaces entre les mots, entre les pages, 
        les vidant de substance, de verve. Comparé à celui de Balzac 
        qui est d'une grande préciosité, avec ses descriptions enluminantes 
        de choses aussi animées qu'inanimées, de vraies relations 
        humaines, de vraies étreintes émotionnelles, ou à 
        celui d'Elena Ferrante, qui arrive dans Les 
        jours de mon abandon à inséminer à foison 
        la léthargie et l'état mortifère dans le personnage 
        principal d'Olga, le style de Houellebecq paraît blême et 
        dépourvu de caractère, simplet et sans singularité. 
        Avec un lexique très élémentaire, ses tentatives 
        de descriptions des personnages se limitent à la vulgarité 
        et aux apparences physiques, ces dernières surtout quand il s'agit 
        des femmes : d'Olga nous retenons sa beauté et ses fesses 
        et d'Hélène ses seins en silicone ; la psychologie 
        ou statique ou bipolaire des personnages n'aide guère à 
        les faire sortir de l'unidimensionalisme et de l'irréalisme que 
        peint le discours houellebecquien, d'une réalité livresque, 
        illusoire, ni fait, ni à faire, qui est le sien. Il n'arrive par 
        cela qu'à peindre les linéaments de ses personnages, linéaments 
        grotesques et caricaturaux, sans leur y insuffler de la vie. Ces personnages 
        vidés d'esprit, comme des ballons dégonflés, une 
        réflexion de l'uvre, sont ainsi, car, un des éléments 
        indéniables de la lecture est l'après-coup : la stagnation 
        des personnages et de l'entre-aperçu de leurs vies dans la mémoire 
        du lecteur, même après que l'uvre eût été 
        lue des années auparavant, ces personnages qui prennent encore 
        vie dans notre imaginaire quand nous y pensons aujourd'hui : ce que 
        Houellebecq semble dans l'impossibilité de faire. 
        Même la juxtaposition entre les textes de fiction et de non-fiction 
        est un artifice, une tentative de se distinguer non-réussie que 
        Pauline Delabroy-Allard rend plus digest dans Ça 
        raconte Sarah. Au contraire, les passages encyclopédiques 
        et les dérisions de personnes qui souvenons-nous sont des êtres 
        vivants dans le vrai monde, des êtres avec des émotions, 
        avec des sentiments, sont comme des poids qui alourdissent l'uvre : 
        ils pèsent sur elle et sur sa moralité, la submergeant sous 
        les vagues de la conscience, de l'attention du lecteur ; les citations 
        d'articles de journaux, de traités d'art, qui sont d'une vilité 
        sulfureuse dans une uvre romanesque, n'ont elles aussi aucun apport 
        autre que d'illustrer leur similitude avec l'écriture de Houellebecq : 
        l'insipidité. Ce qui est gracieux par contre dans cette uvre 
        est que la dérision de personnes du monde culturel et économique 
        est en elle-même une limitation de soi : elle ne peut qu'être 
        comprise puis délestée par ceux qui côtoient ce monde 
         cette littérature ne peut donc pas être exportée 
        vers un autre public, pourrir et empester une autre culture, les Français 
        doivent la garder. 
        Encore y a-t-il l'ambiance littéraire qui doit être partagée 
        par les deux parties, scène de vie d'homo viator et scène 
        de crime, et qui par cela dénature le second, lui donnant un aspect 
        d'édulcoration inaccomplie : la scène de crime ressemble 
        à une ébauche, un gribouillis enfantin, comparé à 
        l'aura macabre d'une morbidité hyperréaliste, capable de 
        catharsis, que réussissent l'écrivain-couple suédois 
        Lars 
        Kepler dans le série Joona Linna et Jean-Christophe Grangé 
        dans La 
        terre des morts. Ainsi, la vacuité apparente des personnages 
        et du style qui, jusqu'à vider de sens et d'intérêt 
        la totalité de l'uvre, fait de cette dernière une 
        ouverture à un quart. Car, malgré autant de défauts, 
        l'uvre reste cependant digeste.
        Pourquoi cette tendance d'entrecouper la trame narrative de passages encyclopédiques ? 
        D'introduire à la fiction la non-fiction ? Est-ce une tentative 
        d'augmenter le niveau intellectuel de la société en général ? 
        Ou est-ce une tentative de saturer l'intellectualité, de représenter 
        la saturation d'informations disponible aujourd'hui ? 
Séverine (de l'ancien groupe, transfuge 
        ce soir-là...)
        Je suis contente qu'on ait programmé ce livre. La relation père-fils 
        m'avait frappée dès la première lecture. Il ne raconte 
        rien, mais dit plein de choses. Il pointe l'état de la société, 
        c'est très riche, sa culture est incroyable. Son côté 
        très cru par moments est atténué ici. Ce livre traite 
        de l'art contemporain, qui renvoie bien à l'absurdité du 
        monde actuel. Il a une vision de l'économie étonnante. Il 
        se met en scène. C'est un auteur qu'on aime aimer ou bien détester. 
        J'ai bien aimé sa vision de la France qui devient une attraction 
        touristique. J'ouvre en grand.
        Léonard
        J'ai tout lu de Michel Houellebecq, et je ne me suis jamais ennuyé 
        en le lisant. Il est presque pédagogue. Il y a ici mille sujets, 
        politiques, sociologiques, sur l'art contemporain, c'est très complet. 
        Il se lit aisément. Ce que j'aime c'est sa liberté, il peut 
        tout dire, il sera décrié, mais il se permet tout. C'est 
        une perle, et ça fonctionne. Ce livre a certes été 
        formaté pour le Goncourt, mais c'est bien qu'il l'ait fait. J'ouvre 
        en grand.
        Audrey
        Je n'avais lu que Les 
        particules élémentaires avant ce livre. C'est moi 
        qui ai proposé La carte et le territoire au groupe de lecture 
        car je pensais en effet qu'il susciterait beaucoup d'échanges et 
        de réflexions. Les particules était cru et posait 
        un regard, une analyse de la société qui me paraissait innovante 
        et riche, en noir certes, mais fine et souvent juste. Là, j'ai 
        été déçue, j'ai eu le sentiment à certains 
        moments de lire une caricature de ce que j'avais trouvé dans Les 
        particules élémentaires par des phrases crues, oui et 
        pourquoi pas, mais dans un souci davantage de provocation que de recherche 
        de fond et d'analyses. 
        Néanmoins je reconnais avoir trouvé un humour savoureux 
        et débordant qui est en grande partie responsable du fait que MH 
        sait nous emmener dans son uvre. J'ai aussi aimé la structure 
        de ce livre, la façon dont il mène son récit et le 
        construit, ses allers-retours temporels, notamment. 
        Et puis son humour se mélange étonnamment à une forme 
        de cynisme dans un sens commun de mépris des conventions sociales, 
        de refus d'une hypocrisie (et ce à la fois dans le style de Houellebecq 
        et dans le tempérament de ses deux personnages principaux). Il 
        me semblé évident que MH affiche un côté désabusé 
        avec une intention de provoquer. Tout ça est très caractéristique 
        chez lui je trouve. 
        Je lui reconnais une capacité à analyser des situations 
        de manière très bien vue et j'ai trouvé aussi dans 
        ce livre des fulgurances, notamment la scène de la femme de ménage 
        sur une aire d'autoroute qui tord sa serpillière en y faisant passer 
        sa haine du monde et la tristesse de sa vie ; ce sont parfois des 
        petits croquis très justes comme ça. De même, le premier 
        repas entre père et fils dans un silence et une solitude glaçantes 
         silence et solitude, deux grands thèmes importants 
        de ce livre. 
        Néanmoins, j'ai quand même le sentiment que lorsque l'on 
        décide de ne pas voir la vie sous cet angle là, c'est-à-dire 
        sous l'angle d'une certaine noirceur et d'un certain cynisme, cela retire 
        à Houellebecq une partie de son génie et de sa justesse, 
        cela fait prendre au lecteur une distance et une hauteur qui l'éloignent 
        de cette crudité que l'on trouve trop souvent juste d'office dans 
        l'analyse de Houellebecq. 
        Dans ce récit j'ai vu deux Houellebecq : Houellebecq et Jed 
        sont les deux parties d'une même personne ; ils se retrouvent 
        d'abord par leur solitude, leurs difficultés à créer 
        du lien social, à s'ouvrir un monde immédiat et de par leurs 
        activités créatrices (moi j'ai beaucoup visualisée 
        l'uvre peinte par Jed et c'est un challenge).
        Je ne dirais pas que MH est dans le désespoir, car il savoure des 
        choses (la littérature, en particulier). 
        L'épisode du radiateur, évoqué comme pouvant être 
        objet d'étude pour une uvre peinte ou écrite lors 
        de la rencontre de Jed et de Houellebecq en Irlande, annonce des passages 
        descriptifs type Wikipédia et cela m'a fait beaucoup sourire de 
        trouver dans les remerciements un clin d'il à ce site que 
        j'ai eu l'impression de lire dans plusieurs passages du livre ! 
        Je veux dire aussi qu'il y a un aspect de son uvre qui m'a beaucoup 
        déplu, c'est la façon de nommer des personnes et de les 
        dézinguer en trois coups de cuillère à pot : 
        par exemple, Julien Lepers "type un peu stupide" ou Alain Gillot 
        pétré "ce guignol". Je trouve que lorsque l'on 
        est un auteur à succès, dépeindre de la sorte et 
        nommément des personnes est absolument destructeur, j'y vois une 
        forme d'abus de pouvoir, absolument dégueulasse. J'ouvre seulement 
        à moitié.
        Anne
        J'ai lu ce livre d'un trait, j'avais envie de poursuivre. C'est comme 
        un thriller, c'est très violent. Michel Houellebecq doit être 
        drôlement dépressif pour se mettre en scène comme 
        tel, tout en rebondissant dans l'humour. Sur l'art contemporain, on n'arrive 
        pas à visualiser ce que fait l'artiste, sinon qu'il peint à 
        partir de ses obsessions. MH décrit bien comment l'art peut générer 
        des fortunes à partir du vide. C'est intéressant. L'évolution 
        de cet homme qui a été photographe connu, et qui tout d'un 
        coup se met à peindre des tableaux qui valent tout de suite des 
        millions : cela décrit assez bien la perversité du 
        monde moderne. J'ai bien aimé l'assassinat de MH, ce qui a fait 
        rebondir le livre, avec des personnages différents. Cela m'a fait 
        penser à Boris Vian. Il ne reste pas de vie dans ce qui lui reste 
        après la vente des tableaux. MH a constamment une merveilleuse 
        ambiguïté sur tout. Les objets sont parfois ennuyeux, il pousse 
        leur description jusqu'à l'ennui. J'ouvre aux trois quarts.
        Anne-Marie
        Je trouve ce livre fascinant. J'avais lu Sérotonine juste 
        avant, et ce sont un peu les mêmes ressorts. C'est un livre sur 
        la solitude, comme les précédents, et sur ce monde que l'on 
        ne contrôle plus. MH nous fait rire avec du désespoir. Ses 
        personnages ne sont pas capables d'aimer. Jed passe à côté 
        d'Olga, qui l'attend et qui l'aime, mais il ne la rejoindra jamais. On 
        sent qu'il ne sait même pas pourquoi. Jed est un zombie, happé 
        par l'art. C'est amusant qu'il rencontre Houellebecq, son double, avec 
        cette coquetterie sur lui-même. Il nous fait rire en se décrivant 
        comme un personnage dégoutant, consternant. Le reste du monde contemporain 
        ne trouve pas davantage grâce à ses yeux. Il déteste 
        Picasso (il ose détester Picasso, ce qui est rare, car personne 
        n'ose le dire !), se moque des présidents américains 
        "enthousiastes", 
        "botoxés", "lubriques", déteste 
        les journalistes, la presse stupide et conformiste. Même les enfants 
        ne trouvent pas grâce à ses yeux, se sont de "vicieuses 
        petites charognes". Il trouve que les enfants sont la 
        continuité dans "ce 
        monde de merde". Le PDG de Michelin est grotesque, il 
        finit déguisé en crétin de banlieue dans une soirée 
        en criant "yo"aux 
        invités d'une soirée ultra chic. 
        Seule la relation de Houellebecq avec son chien est vivante. Le chien, 
        seul ami fidèle qui ne demande rien en échange de son amour. 
        Pourtant il existe quand même des valeurs au dessus de l'argent, 
        ce qui apparaît dans la personnalité du père, qui 
        travaille malgré tout pour autre chose que la renommée et 
        le succès, qui regrette de n'avoir pas poursuivi ses rêves 
        jusqu'au bout, et dans le personnage du commissaire de police, qui veut 
        bien faire son travail et s'inquiète que son successeur ne trouve 
        pas le coupable du meurtre. Même Jed veut "être 
        utile" et aider le policier à éliminer un 
        tueur. Ce sont des jalons d'espoir très discrets, montrant que 
        l'homme n'est pas tout à fait perdu, dans un livre très 
        pessimiste.
        J'ouvre ce livre en grand.
        Nathalie B
        Je n'apprécie pas plus que ça Michel Houellebecq. Et contrairement 
        à ce qu'il prétend, je trouve qu'il a plutôt les médias 
        avec lui. Qu'il soit critiqué ou encensé, il fait parler 
        de lui, ce qui est souvent le meilleur moyen de se faire connaitre et 
        lire ! Il est agaçant de le voir se plaindre. Ce roman se 
        lit vite et facilement. Mais je me suis ennuyée. Je m'attendais 
        à ce que j'ai lu. C'était sans surprise. Il a une vision 
        d'un monde, son petit monde. Dans ce livre dont un des sujets est l'art 
        contemporain, il représente le petit monde de l'élite et 
        de l'argent. Heureusement l'art contemporain ne se résume pas à 
        Koons et Hirst qui ne sont que ceux qui se vendent le plus cher, plus 
        businessmen qu'artistes selon moi. Si j'ouvre au quart, c'est pour l'humour 
        et l'ironie. Le style est plat et gris et voulu tel. Le roman est plutôt 
        morbide. Les hommes, il n'aime pas, il préfère les animaux. 
        Vous parlez de sa lucidité mais sa lucidité s'exerce sur 
        un certain monde, un certain milieu dans lequel il vit. Mais je préfère 
        quand c'est Despentes qui en parle (comme dans Vernon 
        Subutex). J'ai envie de lui dire : rencontre d'autres milieux, 
        d'autres petits mondes, cela devrait aller mieux. À la fin, tout 
        disparaît, hormis les plantes. Il est complaisant. Il faut lire 
        à ce sujet Professeur 
        de désespoir de Nancy Huston, où elle parle de lui.
        J'ai bien compris qu'il n'avait pas reçu assez d'amour lorsqu'il 
        était enfant. Très certainement c'est la raison pour laquelle 
        il ne parvient pas à voir la vie en couleur mais uniquement en 
        gris ou noir. On peut comprendre son point de vue, mais en aucun cas, 
        je prétendrais qu'il est lucide. Il n'a qu'une vision étriquée 
        du monde tel qu'il est. Beaucoup de choses lui échappent complètement, 
        comme la solidarité, l'amitié. Je ne lui en veux pas. Je 
        ne le déteste pas. Mais ce qui m'ennuie c'est qu'il puisse susciter 
        un tel engouement. Il est vrai que notre société est un 
        peu déprimée ces temps-ci. J'ouvre un quart.
        David  (avis 
        transmis et lu en début de séance)
(avis 
        transmis et lu en début de séance)
        J'avais de ma première lecture il y a quelques années conservé 
        un souvenir mitigé. Je trouvais je crois assez incongrue l'irruption 
        du meurtre de Houellebecq, et d'une manière générale 
        flottait autour du livre le soupçon d'avoir été formatté 
        pour le Goncourt. Bref, pour un afficionado de la première heure, 
        je craignais que ce livre fût un peu celui qui marquerait définitivement 
        le passage d'un auteur fascinant à l'habitué des têtes 
        de gondole de librairie, un peu comme quand j'avais découvert que 
        tout le monde lisait désormais Murakami après que j'avais 
        passé des années à le lire confidentiellement, presque 
        pour moi. 
        A la relecture, il est certes vrai que Michel Houellebecq donne parfois 
        l'impression de se parodier, mais il le fait avec une autodérision 
        qui n'enlève rien à la portée profonde du livre. 
        Alors, oui, certes, l'incessant name dropping du début peut irriter 
        ou amuser, qu'il s'agisse d'artistes ou de produits de consommation à 
        la manière de Brett Easton Ellis dans American 
        psycho. Mais on retrouve vite le second degré, le style 
        inimitable d'une phrase comme "rien 
        décidemment ne semblait pouvoir stopper la progression des pâtes 
        fraîches italiennes" ou les "organisations 
        aériennes intrinsèquement fascistes".
        Longtemps, j'ai cru qu'Houellebecq se désolait de l'emprise de 
        la société de consommation sur nos vies, mais force est 
        de constater qu'il trouve une poésie dans la fluidité des 
        circuits, l'emprise des normes techniques et de la complexité des 
        objets (comme le Perec des Choses 
        mais dans un monde où la technologie a depuis longtemps dépassé 
        les capacités d'entendement).
        Houellebecq est tout sauf un écolo, voit "la 
        voiture comme une des dernières zones d'autonomie", 
        constate une déshumanisation implacable de notre monde ("le 
        monde était tout sauf un sujet d'émotion artistique, le 
        monde se présentait comme un dispositif rationnel"), 
        mais n'attend rien des forces politiques (l'ultra-gauche qui devrait profiter 
        de la désagrégation du monde capitaliste est assimilée 
        à un ramassis de vieux marxistes masochistes). Jamais un dessein 
        collectif ne semble trouver grâce à ses yeux, et c'est en 
        décalage qu'il dépeint des personnages individuels qui auront 
        à un moment de leur vie osé : le père de Jed 
        par exemple. Ces personnages sont vertueux finissent la plupart du temps 
        en échec.
        Alors, tout flotte dans cet univers, les hommes sont pathétiques 
        mais lucides, semblent danser dans une réalité désincarnée ; 
        les femmes sont absentes ou plus précisément, comme souvent 
        chez Houellebecq, elles interviennent comme forme rédemptrices, 
        forme évitant le désastre humain total et que Jed ou le 
        personnage de Houellebecq évoquent souvent sous la forme de souvenirs 
        souvent érotiques ("on 
        a vécu une vie pas si malheureuse que ça").
        Une tyrannie du monde moderne sur les individualités, de rares 
        personnalités qui surnagent comme Jed l'artiste mais qui ne tarde 
        pas lui-même à voir son existence rattrapée par l'argent, 
        et dont l'uvre se focalise justement sur une vision un peu balzacienne 
        des puissants (la conversation de Palo Alto
). Le livre est donc 
        plus sombre que ses précédents où l'on pressentait 
        une sortie par le haut des personnages (par l'amour notamment, même 
        s'il finit tragiquement pour Bruno des particules ou pour le héros 
        de Plateforme, 
        mais aussi par la vision d'un sur-homme comme dans La 
        possibilité d'une île). 
        Et malgré tout, quel style incroyable, quel humour (l'irruption 
        des codes du porno dans l'imaginaire érotique des humains moyens), 
        quel regard humain sur un monde qui l'est de moins en moins. L'ultra lucidité 
        de l'auteur dénote certes un tempérament sans doute totalement 
        dépressif, mais qui lui sert de matrice à l'analyse sans 
        concession de notre monde, avec cette ironie mordante à la Philippe 
        Murray qui rend cette lecture prodigieusement agréable, qui fait 
        qu'on ne peut lâcher les livres de Houellebecq une fois qu'on les 
        a entamés.
        
La synthèse des AVIS DU GROUPE BRETON réuni le 25 avril, rédigée par Jean (suivie de trois avis détaillés)
|  Christian 
            (personnage clownesque sans intérêt)  Jean 
            (pas besoin de M.H. pour désespérer du monde)  Christine 
            (personnage "glauque")  + Édith 
            (aurait aimé l'ouvrir 
            plus, mais la troisième partie la dérangée)  Suzanne 
            (un livre "qui passe à côté de la vie")  Yolaine  Chantal 
            (paisible et sans joie)  Marie-Thé  Cindy | 
1 - Le livre : récit, construction 
        
        2 - L'écrivain, l'artiste 
        3 - Objet : drame de la mémoire et de l'attente 
        4 - Objet : l'art
 
        5 - Atmosphère
        
        1 - Livre : récit, construction
        Le récit est la description d'un monde dépourvu 
        de sentiments, une description extrêmement précise et grinçante. 
        Le fil conducteur est la décrépitude et la destruction : 
        l'acide sur les claviers d'ordinateurs et les photos, laisser tourner 
        le moteur de sa voiture
 à laquelle rien n'échappe : 
        sa maison est, pour un temps, un îlot de paix au milieu des usines 
        de la Ruhr, lieu qui sera détruit, dans la dernière phase, 
        par le triomphe de la végétation.
La description peut utiliser la métaphorique, sous forme de "vidéogrammes", d'une nature qui vient recouvrir les produits décrépis de l'industrie font l'objet de descriptions, forme très appréciée : "il perçut la surface gigantesque et ridée de la mer comme une peau de vieux en phase terminale".
La mise en scène est remarquée, voire appréciée, pour son humour et la dérision, mais considérée comme une vision globalement négative du personnage central - qualifié de "clownesque" à plusieurs reprises - et double de Michel Houellebecq qu'il va "tuer"... On s'interroge sur le sens de cette mise en scène macabre . Pour effacer le semblant de bonheur qu'il avait trouvé à la campagne ?
On s'accorde pour trouver que les portraits sont justes, à défaut d'être intéressants.
Le livre est jugé très "people", 
        original, avec des trouvailles dans l'expression. Détesté 
        ou apprécié, les lecteurs/lectrices lui reconnaissent une 
        écriture pulsionnelle (voir compulsionnelle à propos du 
        sexe).
        Ceux qui n'ont pas aimé trouvent que le récit ne fait pas 
        rire, voire ennuie, et qu'il faut s'y reprendre à plusieurs fois 
        pour trouver un intérêt. Ils sont incapables de trouver de 
        l'intérêt aux descriptions des problèmes du chauffe-eau, 
        sinon qu'il fait fil conducteur à travers le récit.
Bémol pour la partie polar La troisième partie fait l'objet d'avis divergents : si tous y voient une énigme policière, elle a pu décevoir ou dérouter avec le sentiment mitigé que "ça arrive comme un cheveu sur la soupe".
2 - L'écrivain, l'artiste
        Le livre retrace la vie d'un artiste, 
        vie "rétrécie", d'un asocial. Un artiste qui n'est 
        pas habité par son art et mène une vie "neutre". 
        L'autodérision par laquelle il se met en en scène a plu. 
        Mais les descriptions "fatiguent" certains lecteurs(trices) 
        qui lui refusent la qualité de "littérature". 
        Si le début est considéré comme bien écrit, 
        avec humour, l'écriture semble (trop) facile dans la façon 
        de décortiquer la vie contemporaine. "Ce n'est pas ce que 
        j'attends de la littérature, je n'aime pas ce côté 
        dépressif" (Yolaine)
M.H. fait miroir social : il "tape" juste, il est dans l'air du temps".
Un visionnaire ? Artiste "fêlé" 
        qui projette sa façon de fonctionner ?
        Plusieurs lecteurs/lectrices y ont vu un auteur prémonitoire qui 
        a une longueur d'avance, notamment par son livre Les 
        particules élémentaires, considéré 
        par certains(es) comme prémonitoire des attentats de Charlie 
        Hebdo.
Est-il un artiste au sens de création soumise 
        à l'appréciation du public ? Dans le livre, c'est une 
        femme, sa compagne pour un temps, Olga, qui le met en la lumière : 
        l'expo de son uvre est portée par elle qui manage "pour 
        attirer le chaland". Sans Olga aurait-il été "artiste" 
        reconnu ?
        
        Pour l'une, c'est une sorte de visionnaire de la décadence actuelle, 
        qui surfe sur la névrose contemporaine. Cette haine de la modernité 
        de notre écrivain national n'a rien d'original, homme à 
        la recherche d'une mystique religieuse façon Pascal, diront certains, 
        à la recherche d'un monde héroïque, moral et chrétien. 
        Sexe contemporain ou culture chrétienne de la fornication !
Michel H. avance masqué et ne se laisse pas saisir (Christian) : est-ce la marque d'un véritable écrivain ? On pourrait y voir une sincérité cachée, marque d'un véritable écrivain nihiliste, façon Nietzsche. Baromètre de notre contemporanéité, Michel Houellebecq séduisant pour le public. Ce serait "le dernier homme", le nihiliste nietzschéen, parangon d'une civilisation sans Dieu.
Quel sens donné à la référence 
        au peintre Pollock pour décrire la scène de crime, se demande 
        Suzanne
 Un lien factice ?
        L'expression "Il a une tête à claque" fait quasiment 
        l'unanimité !
3 - Objet : drame de la mémoire 
        et de l'attente
        Que faire du passé ? On peut voir dans le récit, une 
        fable qui part de l'enfance
 vers l'ennui ! La transmission, 
        la filiation, s'avèrent impossible
 Le chauffe-eau fait "point 
        de mémoire". Le père se fera euthanasier sans l'avis 
        de son fils.
4 - Objet : l'art
        M.H. pointe le marché l'art
 qui, de nos jours, justifie n'importe 
        quoi et où les critiques du marché de l'art fixent des cotes 
        qui se font et se défont en quelques jours. Sur ce sujet d'autres 
        auteurs ont écrit, peut-être mieux que M.H.
Artiste, M.H. n'est pas surpris par son succès 
        et, d'ailleurs, ne cherche pas à le comprendre. 
        L'artiste, pour lui, est soumis à des intentions créatrices, 
        qui impliquent de détruire son uvre. Il est sans projet (contrairement 
        à son père) et met en scène sa propre destruction.
Il tourne ainsi l'art en ridicule, il détruit, l'uvre doit être éphémère, lui-même fait des trucs laids qu'il n'aime pas. L'uvre décrépie comme le corps décrépi dans le cancer...
5 - Atmosphère
        Si le processus de création artistique est considéré 
        bien fait (il y a de "l'épaisseur"), a-t-on besoin de 
        M.H. pour savoir que le monde atroce et déprimant qu'il décrit, 
        est le nôtre au quotidien ? Le titre lui-même pose question. 
        S'agit-il d'attirer la curiosité pour le vendre ?
Le sentiment général est que le point de 
        vue est très négatif. Certain trouve qu'il fait du bien 
        par son humour féroce, d'autres estiment que quoiqu'il en soit, 
        ce n'est pas un livre qui fait du bien. 
        Absence de sentiment humain à nuancer : un semblant d'humanité 
        apparaît dans la relation au père, relation qui se met en 
        place à travers l'art, l'architecture en l'occurrence. Construire 
        un nid d'hirondelle : le regret de sa vie (du père).
C'est aussi un livre jugé "jubilatoire" par son cynisme à la Charlie Hebdo. Les animaux sont l'occasion de description cynique et rosse, le chien "Michou" pourrait être un dessin de Charlie Hebdo !
C'est un personnage qui passe à coté de 
        sa vie. S'il n'est pas dans l'attente pour lui-même, il se moque 
        de ce qui se passe autour de lui. 
        Plusieurs lecteurs/trices n'ont aucune envie de s'identifier au personnage 
        de l'artiste.
Citation de Chantal : "Paisible et sans joie, définitivement neutre", pas gaie, pas gaie !
Yolaine
        J'ai ouvert ce livre à moitié, non pas parce qu'il ne me 
        plaisait qu'à moitié, mais parce qu'il m'a laissée 
        partagée entre des sentiments contradictoires. 
        D'un côté j'adhère à l'enthousiasme que suscite 
        cet écrivain contemporain et bien français : la qualité 
        de l'écriture et l'humour ravageur permanent rendent la lecture 
        jubilatoire. La complexité de la construction de l'ouvrage, qui 
        a parfois été l'objet de reproches et d'incompréhensions 
        lors de notre débat, me semble au contraire être une richesse. 
        Livre sur l'art, sur la littérature, sur la création artistique 
        en général, roman policier, chronique sociologique de notre 
        quotidien contemporain, on peut y trouver tout ce qui fait notre vie, 
        c'est une auberge espagnole, ou plutôt terriblement cadrée 
        dans "l'hexagone", dans la "France profonde" puisqu'on 
        finit par échouer du côté de Châtelus-le-Marcheix 
        dans la Creuse. Cet art d'ironiser et de dénigrer tout ce qui tombe 
        sous ses yeux de rapace est un sport national, même s'il atteint 
        des sommets chez Houellebecq. J'admire également l'intelligence 
        et la sensibilité exacerbée de l'auteur, sa présence 
        aiguë aux choses et aux gens, sa grande sensualité, masquées 
        sous des dehors de loup des steppes, son talent incroyable pour capter 
        l'air du temps.
        Mais je ne peux m'empêcher d'être un peu agacée par 
        ses ricanements systématiques, ses critiques négatives qui 
        me semblent être parfois des artifices un peu faciles et lassants, 
        ses références omniprésentes à l'actualité 
        parisienne et mondaine dans ce qu'elle a de plus factice. C'est sans doute 
        une des raisons qui font que j'ai tendance à oublier ou à 
        confondre ses livres dès que je les ai lus (et j'ai pu constater 
        avec soulagement en lisant les commentaires des autres groupes que je 
        ne suis pas seule dans ce cas). Vision apocalyptique du monde qui se termine 
        en décomposition inéluctable et sans guère de réconfort. 
        J'ai tendance à attendre de la littérature qu'elle me fasse 
        réfléchir, mais aussi qu'elle me donne de l'espoir et me 
        montre le chemin d'un monde meilleur  naïveté sans 
        doute. 
        Il y avait toutefois aussi dans ce roman des pages de grande tendresse 
        écrabouillée entre Jed et son père, de souffrance 
        contenue à l'évocation de la mère disparue dans des 
        circonstances inacceptables, de vraies larmes qui font aussi de cet ouvrage 
        un roman d'amour et qui me font presque regretter de ne pas l'avoir ouvert 
        aux trois quarts.
        Chantal
        D'abord, premières pages, le prologue m'a barbée, presque 
        empêchée de continuer
 Voix au chapitre oblige, j'ai 
        persisté et peu à peu j'ai suivi le personnage
 avec 
        plaisir !
        - J'ai été dérangée par Jed le personnage 
        principal, peintre, souvent désespérant dans sa façon 
        de regarder, de vivre les situations, de faire "une description 
        objective du monde", sans sentiments ni émotions, même 
        s'ils affleurent quelquefois
        - J'ai aimé l'écriture, l'extrême précision 
        dans les descriptions des choses, des gens, des lieux, détails 
        très prosaïques, humour féroce. En me demandant toutefois 
        si le fait de citer les "vrais noms" (Mitterrand, Pernault, 
        Nihous) voudrait encore dire quelque chose dans 10-20 ans.
        - J'ai aimé plein d'expressions savoureuses, j'en cite une : 
        "il aperçut la 
        surface gigantesque et ridée de la mer, comme une peau de vieux 
        en phase terminale" (sic !!!)
        - J'ai été touchée par la façon de décrire 
        la relation de Jed à son père, émue par la confession 
        de son père vieux et malade sur ses rêves de jeunesse  rêves 
        d'architecte, de maisons et de villes utopiques  que Jed retrouve, dessinées, 
        après la mort de son père.
        - J'ai été sensible à l'originalité de la 
        composition du texte, qui nous emmène des objets industriels photographiés, 
        aux cartes routières peintes, aux tableaux des métiers, 
        et enfin à Michel Houellebecq écrivain dont il va faire 
        le portrait, lui offrir
 et provoquer sa mort horrible !
        - J'ai vraiment adoré les passages de la toute fin du livre où 
        l'on "voit", dans ces "vidéogrammes", 
        les objets industriels disparaître dans les feuilles, les arbres, 
        et les êtres humains connus et aimés se décomposer 
        de même dans la nature, toute notre société recouverte 
        par la Nature triomphante.
        - Seul bémol : la partie polar, Houellebecq assassiné 
        avec son chien, les cadavres mis en scène à la façon 
        d'un tableau de Pollock. Je me suis quand même laissée embarquer 
        par le suspense : qui ? Le chirurgien fou
 ouais
        Je l'ouvre aux ¾. Citations : 
                          
        "Paisible et sans joie, 
        définitivement neutre" 
                          "Je 
        veux simplement rendre compte du monde"
        Pas gai, gai
        Marie-Thé
        J'ouvre ce livre aux ¾ après délibération 
        avec moi-même...
        J'ai beaucoup aimé ce livre drôle, à l'humour  
        souvent grinçant, et le talent 
        de Houellebecq. J'ai aimé l'écriture, la provocation, que 
        l'écrivain se mette en scène avec Jed Martin, son double ; 
        j'ai assisté à une grande représentation.
        La carte et le territoire vaut vraiment le détour. C'est 
        foisonnant, dense, ça part dans tous les sens, d'où ma difficile 
        synthèse... 
        J'ai vu dans ces pages une critique féroce de la société 
        d'aujourd'hui, d'un monde perturbé. L'art (décadent), et 
        surtout le marché de l'art, n'échappent pas aux griffes 
        de l'auteur. Dans le marché de l'art, il y a plus de marché 
        que d'art... A ce sujet, je note ceci : "des 
        cotes se faisaient et se défaisaient en un éclair..." 
        ou ceci : "il ne 
        faut pas chercher de sens à ce qui n'en a aucun." 
        Ou encore : "Sur 
        ce dont je ne peux parler, j'ai obligation de me taire." 
        (Wittgenstein)
        J'ai aimé un livre sur l'art, la création, le cheminement 
        tourmenté de l'artiste, les réflexions sur l'écriture : 
        "On ne décide 
        jamais soi-même de l'écriture d'un livre", 
        "attendre dans une inaction 
        angoissante, que le processus démarre de lui-même
", 
        "être artiste
être 
        quelqu'un de soumis à des intuitions" peuvent "impliquer 
        de détruire une uvre."
        Il est d'ailleurs ici question de construction, de destruction, de décomposition, 
        de lacération, de mort, des uvres et de l'auteur. Cela culmine 
        dans les dernières pages avec les usines de la Ruhr, qui elles 
        aussi se désagrègent : "Le 
        triomphe de la végétation est total."
        J'ai été sensible aux passages sur la filiation, 
        la transmission, depuis le grand père photographe : "il 
        avait été le premier d'une longue lignée à 
        sortir de la pure et simple reproduction sociale du même", 
        jusqu'au petit-fils artiste, en passant par le père constructeur. 
        Finalement, "son père 
        n'avait jamais cessé de vouloir bâtir des maisons pour les 
        hirondelles." "Pour 
        son père, avoir un enfant avait signifié la fin de toute 
        ambition artistique et plus généralement l'acceptation de 
        la mort." J'ai été amusée par ceci : 
        "des micro-regroupements, 
        qualifiés de familles, ayant pour but la reproduction de l'espèce". 
        L'homme occidental a d'abord "sa 
        place dans le processus de production et non son statut de reproducteur." 
        Il y a aussi le chien Michel, puis Michou, non reproducteurs, comme leur 
        maître, le commissaire.
        Tout ou plutôt tous y passent : les avocats (divorce de ses 
        parents), les policiers (drôles), commissaire en tête, voyant 
        par exemple les criminels comme "des 
        animaux dégénérés... à abattre dès 
        l'instant de leur capture." Il s'agit en fait de "pister 
        le gibier", si enquête policière "le 
        coupable déposé aux pieds du juge était à 
        peu près vivant". Ce qui vaut à la France 
        "de demeurer bien notée... 
        par Amnesty international." Je retiens encore Beigbeder 
        disant en s'esclaffant : "J'ai 
        toute confiance dans la police de mon pays." La liste 
        serait très longue : sont visées les maisons de retraite, 
        ces lieux en Suisse où se pratique l'euthanasie (l'envers du décor 
        est terrible, et puis ça pollue quand même le lac de Zurich). 
        Humour grinçant, j'ai beaucoup ri, me disant que quand même 
        je ne devrais pas, mais le talent de Houellebecq est plus fort que tout. 
        J'ai aussi eu besoin de partager ce que je lisais, très souvent, 
        impossible de garder tout ça pour soi. 
        D'autres descriptions de situations, de lieux, les portraits, m'ont aussi 
        impressionnée. C'est caustique, mais cela reste drôle pour 
        moi. Du "situationniste 
        belge" à l"l'intellectuel 
        prolétarien", de la serveuse à la serpillière 
        "leur jetant des regards 
        mauvais" à l'aide-ménagère, "une 
        sénégalaise acariâtre et même méchante", 
        en passant par l'obèse et ses frites, aux allures de technico-commercial. 
        Les journalistes ne sont pas oubliés, d'ailleurs M. Houellebecq 
        boit pour les supporter
 Les profs d'économie enseignent "des 
        absurdités contradictoires à des crétins arrivistes". 
        Et les réceptions mondaines, et Christine Angot
 Critique 
        du monde de l'immobilier, des "bâtiments 
        immondes", qui feront dire au père : "je 
        ne pouvais pas continuer." En Irlande, le chauffeur de 
        taxi est qualifié d'"imbécile 
        malfaisant", l'enfant pénible dans l'avion de "vicieuse 
        petite charogne." J'ai aimé les passages sur les 
        animaux, le cochon intelligent, la vache "très 
        surfaite", même si "Il 
        n'y a pas plus con qu'un mouton." En relisant tout ceci, 
        je suis quand même effarée
 Enfin, il y a les zones 
        rurales, qui n'aiment pas les "étrangers", qui 
        peuvent se payer ce qu'eux ne peuvent pas, ici "un parisien un 
        peu taré". J'arrête là mes errances sur le 
        territoire.
        Cindy

        Je n'étais pas présente à la réunion "Houellebecq" : 
        dommage car j'ai ouvert doublement le livre en grand. Lu à sa sortie 
        avec grand plaisir et relu aujourd'hui avec encore plus d'intérêt 
        et j'ai même savouré de longs passages. 
        Cela va donc faire remonter la moyenne bretonne et j'en suis ravie ! 
        
        J'ai lu les commentaires parisiens et bretons et ce que je pense se rapproche 
        de celui de Monique M (Paris) et de Marithé. A Paris c'est moins 
        critique ! Merci Paris ! 
        Mais je ne manquerai pas d'écrire quelques lignes sur le livre 
        et l'écrivain que je compare depuis longtemps à un Zola 
        et Balzac ! 
        Nous avons cette opportunité formidable de lire ses uvres 
        de son vivant ! Vous savez comme beaucoup, je pense que sa vision 
        du monde très lucide jaillit dans tous ses livres avec tous les 
        points essentiels de la cohérence de son uvre qui en résultent. 
        Et c'est magistralement bien écrit. Et tout cela annonce aussi 
        une forme moderne de "roman contemporain".
        Ce n'est pas un hasard que ses romans se lisent dans le monde entier. 
        Que des universitaires et autres têtes bien pensantes s'intéressent 
        à son uvre, qu'il soit invité et interviewé 
        partout ! 
        Bon, voilà je suis une fan ! 
 
        Quelques repères bio et biblio
        - Enfance, formation, métier
        - Vers le succès
        - Les 7 romans
        - Poésies 
        - Essais
        - Autres arts
        Des commentaires et des interviews
        - Sur La carte et le territoire, quelques 
        entretiens
        - Sur La carte et le territoire, quelques articles
        - Et plus largement sur l'uvre de Michel Houellebecq
        
        
QUELQUES REPÈRES BIO ET BIBLIO
 Enfance, 
        formation, métier
        - Né en 1956 à La Réunion. Père (guide de 
        haute montagne) et mère (médecin anesthésiste) le 
        délaissent : à six ans, il est confié à sa 
        grand-mère paternelle (communiste) dont il adoptera le nom de jeune 
        fille comme pseudonyme.
        - Études au lycée de Meaux et classes préparatoires 
        au lycée Chaptal. Ingénieur agronome diplômé 
        de l'Institut national agronomique. Puis diplôme de l'École 
        Louis Lumière. 
        - Début d'une carrière dingénieur 
        en informatique. Il intègrera ensuite l'Assemblée Nationale 
        en tant que secrétaire administratif.
        
 Vers le succès
        - 1985 : il rencontre Michel Bulteau, directeur de la Nouvelle Revue 
        de Paris, qui le premier va publier ses poèmes. 
        - 1991 : publie à La Différence le recueil La Poursuite 
        du bonheur (prix Tristan Tzara), Rester vivant : méthode 
        et un essai sur Lovecraft, H.P Lovecraft : contre le monde, contre 
        la vie.
        - 1994 : Maurice Nadaud édite son premier roman, Extension 
        du domaine de la lutte qui le fait connaître à un 
        plus large public. Il collabore à cette époque à 
        de nombreuses revues (LAtelier du roman, les Inrockuptibles, 
        Perpendiculaires dont il est ensuite exclu
)
        - 1996 : deuxième recueil de poèmes, Le 
        Sens du combat, Prix de Flore.
        - 1998 : Les 
        particules élémentaires connaît un large retentissement ; 
        le roman sera traduit en plus de 25 langues et fera de lui lun des 
        romanciers français les plus célèbres à létranger.
        
 Les 7 romans
        - 1994 : Extension 
        du domaine de la lutte, Maurice Nadeau ; poche J'ai lu 1999 ; 
        poche J'ai lu 2010
        - 1998 : Les 
        particules élémentaires, Flammarion (prix Novembre) ; 
        poche 
        J'ai lu 2010
        - 2001 : Plateforme, 
        Flammarion ; poche 
        J'ai lu 2010
        - 2005 : La 
        Possibilité d'une île, Fayard (prix Interallié) 
        ; poche 
        J'ai lu 2013
        - 2010 : La 
        Carte et le Territoire, Flammarion (prix Goncourt) ; poche 
        J'ai lu 2012 ; GF 
        Flammarion 2016 ; poche 
        J'ai lu 2019 
        - 2015 : Soumission, 
        Flammarion ; poche 
        GF 2016 ; poche 
        J'ai lu 2017
        - 2019 : Sérotonine, 
        Flammarion
 Poésies 
        (recueils) 
        - 1991 : La 
        poursuite du bonheur, La Différence ; Poche 
        Librio 2015 
        - 1995 et 1996 : livres d'artiste avec Sarah Wiame La Peau et La 
        Ville
        - 1996 : Le 
        Sens du combat, Flammarion
        - 1997 : Rester 
        vivant suivi de La Poursuite du bonheur, Flammarion ; Rester 
        vivant et autres textes, poche Librio 2015.
        - 1999 : Renaissance, 
        Flammarion.
        - 2000 : Poésies, 
        poche J'ai lu ; Poche 
        J'ai lu, 2010
        - 2013 : Configuration 
        du dernier rivage, Flammarion.
        - 2014 : Non 
        réconcilié : anthologie personnelle 1991-2013, 
        Poésie/Gallimard.
        - 2015 : Poésies, poche 
        J'ai lu 2015 (Rester vivant ; Le sens du combat ; La poursuite du 
        bonheur ; Renaissance ; Configuration du dernier rivage)
        
 Essais
        - 1991 : H.P. 
        Lovecraft : contre le monde, contre la vie, biographie, introduction 
        de Stephen King, éd. du Rocher ; poche 
        J'ai lu 2010
        - 1991 : Rester 
        vivant, méthode, 
        La Différence.
        - 1998 : Interventions, 
        recueil d'articles, Flammarion ; éd. 
        augmentée 2009
        - 2008 : Ennemis 
        publics, avec Bernard-Henri Lévy ; poche 
        J'ai lu 2011
        - 2017 : En 
        présence de Schopenhauer, L'Herne.
        
  Autres arts
        - 2000 : Lanzarote, récits et photos (coffret) 
        ; poche 
        Librio 2015.
        Michel Houellebecq est également lecteur de ses propres textes, 
        réalisateur et acteur. Aussi conviendrait-il de lister sa 
        filmographie 
        (en tant que réalisateur, scénariste, acteur), sa discographie, 
        ses spectacles sur scène, les adaptations 
        qu'il a faites de ses textes (livres audio, théâtre, cinéma 
        et télévision, poèmes mis en musique), ainsi que 
        la réalisation d'une exposition (Michel 
        Houellebecq - Rester vivant, Palais de Tokyo, Paris, 2016, donnant 
        lieu à une publication).
DES COMMENTAIRES ET DES INTERVIEWS : une sélection réduite
 Sur La 
        carte et le territoire, quelques entretiens
        - avec Sylvain Bourmeau, sur Mediapart, septembre 2010, vidéo 
        de 67 min en 7 
        épisodes ; et  en 12 min à 
        la Fnac Montparnasse, 3 décembre 2010 
        
        - avec Joseph Vebret, "Causeries 
        littéraires : Michel Houellebecq, BibliObs, novembre 
        2010, vidéo de 9 min
        - avec Martin De Haan, "La 
        mise à distance du monde", Speakers 
        Academy Magazine, mai 2011
        
Sur La 
        carte et le territoire, quelques articles
        - "Michel 
        Houellebecq, même pas mort !", Raphaëlle Rérolle, 
        Le Monde, 2 septembre 2010
        - "Lecture préraphaélite 
        de La carte et le territoire de Michel Houellebecq", Cynthia 
        Biron Cohen, Synergies 
        Royaume-Uni et Irlande,  n° 6, 2013
        - "La 
        carte et le territoire : du potin à l'autofiction", Anne 
        Chamayou, Université de Perpignan, NRSC 
        (Nouvelle Revue Synergies Canada), 2014
        
Et plus largement 
        sur son uvre
        - D'abord un excellent faux débat ("Houellebecq : pour 
        ou contre ?") par deux jeunes surdoués qui ont tout lu 
        de Houellebecq, Redek et Pierrot : Le 
        Mock (15 mars 2019, vidéo, 21 min)
        - Les "voix" 
        de Michel Houellebecq, Actes du Colloque de Lausanne, 3-4 mars 
        2016, dir. Raphaël Baroni et Samuel Estier.
        - Cahier 
        Houellebecq, L'Herne, dir. Agathe Novak-Lechevalier, janvier 2017
        - Lart 
        de la consolation, Agathe Novak-Lechevalier, Stock, 2018, 306 
        p.
        - "Le 
        mystère Houellebecq", Alain Finkielkraut avec Agathe Novak-Lechevalier 
        et Frédéric Beigbeder, France Culture, Répliques, 
        2 février 2019 
        - "Spécial 
        Houellebecq", Stupéfiant !,  France 2, émission 
        de Léa Salamé, 4 mars 2019, 83 min (trois parties : 
        Houellebecq politique, le style Houellebecq, Houellebecq érotique).
(Coïncidence... se tient en ce moment une exposition au Musée du Jeu de paume, intitulée "Luigi Ghirri. Cartes et territoires"...)
Nos 
        cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
         
 
         
 
 
 
        
        à la folie, beaucoup, 
        moyennement, un peu, pas du tout 
      
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