SHENG Keyi,
Un paradis, avec 10 aquarelles inédites de l'auteure, trad. Brigitte Duzan, Philippe Picquier, septembre 2018, 176 p.

C'est le premier livre de l'auteure traduit en français. Seules trois nouvelles avaient été traduites par Brigitte Duzan : "Paroles de pêcheur" (2013), "Sieur de l’encens" (2014), "À l’article de la mort" (anthologie Les rubans du cerf-volant, Gallimard, 2014)

Une longue interview éclairante de Sheng Keyi : "Comment survivre dans le "paradis de Sheng Keyi", magazine Le 9, juin 2019

Quatrième de couverture :

Ce paradis est une clinique illégale pour mères porteuses gérée selon un système quasi militaire, qui tient autant du centre de détenues, voire de la maison close.
Les femmes y sont désignées par des numéros, mais se donnent entre elles des surnoms de fruits, comme autrefois les courtisanes de Shanghai. Plus rebelles que victimes, elles n’ont pas leur langue dans leur poche et fomentent des révoltes avec audace et esprit de dérision.
Tout est vu par l’œil innocent d’une jeune fille un peu simple d’esprit : l’univers carcéral punitif, les histoires de ces femmes marquées par la violence masculine, et la solidarité des jeunes mères face aux surveillants et à un directeur obèse tout à son business de prison dorée.
Sans animosité ni colère, ce roman féministe dénonce le pouvoir patriarcal – viols et sélection génétique – dans la Chine contemporaine. Avec des moments de grande tendresse et d’émotion.


FANG Fang,
Funérailles molles, L'Asiathèque, trad. Brigitte Duzan, février 2019, 468 p.

Trois livres de Fang Fang avaient été traduits en français antérieurement, il y a longtemps déjà, en 1995, 1997 et 2001.

Quatrième de couverture :

"Je veux être enterrée dans un cercueil, dit la grand-mère.
- On n'a pas de cercueils prêts, que va-t-on faire ? demanda la troisième tante.
- Des funérailles molles, répliqua tout bas le beau-père de Daiyun, la mine soudain très sombre.
-Je ne veux pas de funérailles molles, s'écria la belle-mère de Daiyun en pleurant encore plus fort, si on est inhumé ainsi, on ne peut pas se réincarner."

Lors de la Réforme agraire chinoise, au début des années 1950, une famille de propriétaires terriens décide de se suicider pour échapper aux séances publiques d'accusation, dites "séances de lutte". Les corps sont enterrés sans linceuls ni cercueils dans des fosses creusées à la va-vite. La jeune Daiyun est désignée pour les combler, traumatisme, parmi d'autres, qui lui fera occulter le passé. Dépassant le cadre de la Réforme agraire et des drames qui l'ont accompagnée, Fang Fang se livre dans ce roman, savamment composé, à une réflexion sur la tentation de l'oubli et le devoir de mémoire dans un contexte où la vérité historique se révèle insaisissable.

Fang Fang, née en 1955, compte parmi les grands écrivains contemporains chinois. Paru en Chine en 2016, Riuin mai (titre chinois de Funérailles molles) a été primé en 2017, mais a vite été la cible de vives attaques de la part d'éléments ultraconservateurs s'élevant contre le sujet choisi, encore tabou en Chine.

Les trois autres livres de FANG Fang traduits :
Une vue splendide
, trad. Dany Filion, Philippe Picquier, 1995 (1987 en Chine), poche Picquier, 2003, 172 p.


Début fatal
, trad. Geneviève Imbot-Bichet, Stock, coll. "La cosmopolite", 2001 (1999 en
Chine), 130 p., épuisé


Soleil du crépuscule
, trad. Geneviève Imbot-Bichet avec Lü Hua, Stock, coll. "La cosmopolite", 1999 (1991 en Chine), 285 p.
, épuisé

 


Brigitte Duzan est sinologue et traductrice. Elle a créé et anime deux sites de référence sur la littérature et le cinéma chinois ainsi qu'un club de lecture au Centre culturel de Chine à Paris.


Claire, Brigitte, Sheng Keyi, septembre 2018

SHENG Keyi (née en 1973), Un paradis (2016 en Chine)
FANG Fang (née en 1955), Funérailles molles (2016)

Le groupe breton a lu ces deux livres en mars 2019.
Séance en présence de la traductrice, Brigitte Duzan, après une intervention à la Librairie de Vannes, Le silence de la mer.


A la librairie à Vannes

Le groupe à Noevranche, Ploeren
     
  Pendant l'été précédent, les trois groupes Voix au chapitre ont lu au choix parmi une sélection proposée par Brigitte Duzan, spécialiste de la littérature et du cinéma chinois :
- le premier groupe parisien a eu sa
séance de rentrée le 14 septembre 2018 en présence de Brigitte Duzan (compte rendu ICI)
- le deuxième groupe parisien a consacré deux séances (voir les comptes rendus du 7 septembre pour Le Pousse-pousse de LAO She et du 21 septembre pour Amour sur une colline dénudée de WANG Anyi).
- le troisième groupe Voix au chapitre-Morbihan s'est réuni le 11 octobre autour des livres lus (compte rendu breton ICI).
Une deuxième séance bretonne a eu lieu le 27 mars dont le compte rendu suit et dont Brigitte Duzan a fait une synthèse sur son site, avec des commentaires complémentaires et des réponses aux questions.
 
     
Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :

grand ouvert -
¾ ouvert - à moitié - ouvert  ¼ - fermé !

à la folie - beaucoup- moyennement - un peu - pas du tout
Pour Un paradis :

Pour Funérailles molles :

Cliquez pour lire les avis deChantal Christian Christine Claire Claude Édith Jean Marie-Odile Marithé SuzanneYolaine

Claude (avis transmis)Funérailles molles
Madame Fang Fang est une conteuse. Une conteuse pour longues veillées. Elle m'a entraînée, au travers de plusieurs générations dans des histoires de violences, de guerres, de révolutions. J'y ai vu leurs conséquences infinies : fracassements de vies, prolongements aussi sur les descendants.
La longueur de ce récit. Les allers et retours entre passé et présent, la multitude des personnages (qui ne s'appellent ni Jean ni Paulo), les mystères, les éclairages mouvants, les révolutions et grands changements successifs donnent à voir la confusion sidérante de vies ballotées dans un grand pays et de longues décennies. Un sentiment de trop plein, une incapacité à suivre m'ont d'ailleurs découragée au milieu du livre. J'ai bien fait de poursuivre tant nombreux sont les thèmes, les pensées, les sentiments qui m'ont intéressée et/ou touchée :
- changements historiques brutaux et précipités
- Chine d'aujourd'hui avec ses aménagements territoriaux grandioses, la sauvegarde du passé aussi et le regard d'architectes nouveaux – les forêts, fantômes, maisons hantées, bruits, voix perdues, portes fermées, en écho aux incompréhensions qui hantent les têtes
- comportements et relations entre individus, liens, obéissance, devoir, respect, rôle de chacun. Enfin, et le sentiment d'entendre un conte s'en est trouvé renforcé, j'ai trouvé saisissante et magnifique l'évocation du cheminement de la vieille dame vers l'au-delà.
Le début du livre nous fait pressentir un drame à découvrir. Une eau dormante et trouble. Peu à peu, de nombreux personnages dont les vies interfèrent nous aident à assembler les éléments du puzzle. C'est une épopée grandiose et sauvage qui se clôt finalement sur un apaisement. Je comprends la présence du vent tout au long du livre. J'en ai aimé la puissance, la poésie, l'implacabilité. Un très beau symbole sur le passage du temps et la fragilité des vies, l'oubli. "SI tout cela a un sens, c'est qu'il n'y en a pas"…Toutes ces choses "livrées au temps pour qu'il les érode peu à peu et leur fasse finalement des funérailles molles".
Claude Un paradis
"Terre de beauté et de félicité". Drôle de paradis dont les élues ne sont pas dupes. Réunies par les misères de leurs vies dans une contrainte économique, elles sont temporairement devenues unité de production, pourvoyeuses de bénéfices pour "une institution qui a la joie au cœur" et qui en reste aux choses simples : pondre un œuf et s'en aller !
Le regard de Wenshui – personnage doux, chaud, animal – en donne un rapport distancié et poétique. Souvenirs et réalité souvent en interférence. Saisis avec simplicité et sans jugement, les moments vécus sont autant de tableaux qui s'imposent et donnent à voir le quotidien d'un monde clos dont les membres vivent des rapports de dépendance et d'autorité. La perception imagée, drôle, très évocatrice et sensuelle (les seins, les yeux, les voix, les gestes, le toucher, l'herbe, l'eau, la lumière), rend ce livre, dont le thème est terrifiant, bouleversant et tendre. Selon leur personnalité et leurs forces, on voit ces femmes "faire avec". Petits et grands moyens : souvenirs - ironie - tendresse - gourmandise - musique - illusions - opportunisme - courage - solidarité.
Grand rire pour le portrait du président Niu. Son discours est un régal de lieux communs, de mots creux, clichés pour une autosatisfaction ampoulée et ridicule. Les applaudissements fabriqués n'ont qu'à suivre ! D'emblée, l'intelligence et la finesse de jugement et d'interprétation apparaissent du côté des femmes. Leurs décisions, leurs agissements, leurs paroles ironiques et argumentées sont effrayants pour l'autorité. Finalement, la victoire leur appartient.
J'en étais restée à la grande muraille et aux dynasties passées. Il a été étonnant puis épatant, pour moi de découvrir aujourd'hui une voix féminine de là-bas. Une voix moderne et universelle. J'ouvre ce livre en grand.
JeanUn paradis
Le sujet : une clinique illégale pour mère porteuse en Chine à Shanghai. L'univers y est concentrationnaire avec un "président" Niu Yugen et sa maîtresse Jiang Jinqui. Une jeune fille "simple d'esprit" Wenshui raconte la vie des femmes dans cet univers (Wenshui signifie en chinois "Question à l'Eau", autrement dit "question au féminin", le YIN). Le point de vue de l'auteure est féministe (critique du patriarcat, du matérialisme...) : c'est une satire de la société chinoise, plus politique que morale (par exemple, la question de la GPA est hors champ).
Mon point de vue : l'histoire oscille entre la réalité brutale de l'asservissement, un monde où les enfants s'achètent comme les iPhones, et un monde de femmes au quotidien où crêpages de chignon et douceurs s'entrelacent, douceurs que les aquarelles viennent ponctuer.
La performance du roman est sans doute dans l'élégance et la poésie qui nous font accepter, le temps d'une lecture, ce mariage entre mascarade teintée d'horreur, et beauté des femmes entre elles.
Christine Un paradis   Funérailles molles
J'ai été passionnée par l'un (Funérailles molles) et dérangée par l'autre (Un paradis).

Dans Un paradis, le thème est très lourd : les femmes porteuses, avec de plus une handicapée. C'est profondément triste, la fin est terrible, la lecture m'a été difficile et j'ouvre au quart.
Avec Funérailles, passionnant, j'ai été prise immédiatement dans cette remontée du temps. J'ai adhéré à ces personnages, contrairement à Paradis.

J'ai ressenti une trop grande difference de culture pour le livre Un paradis, alors que les sentiments ressentis dans Funérailles molles étaient directement accessibles.
Chantal Un paradis
Écriture "contemporaine" : j'ai toujours un peu de mal avec l'écriture "minimaliste"...
Littérature chinoise : j'ai du mal à entrer dans leurs façons de voir.
Donc j'ai eu du mal à entrer dans le livre, puis je l'ai repris par petits chapitres et là, je l'ai apprécié :
- sur la forme : la vie de ces mères porteuses dans cette clinique illégale, vue à travers la jeune Pêche "simplette" qui voit et entend tout sans comprendre, tout la ramenant à son enfance, sa mère
- sur le fond : cette clinique qui fabrique des bébés pour gens riches permettant à des femmes pauvres de gagner un peu d'argent et beaucoup au directeur ! Cela se passe pour de bon ailleurs, en Inde, Afrique, États-Unis, c'est notre économie d'aujourd'hui, cynique, déshumanisée !
J'ai aimé les aquarelles, la poésie toujours présente, et surtout l'aspect "sensuel", concernant tous les sens : les couleurs, les fruits, les sons, et le corps ! Les bouches, les seins, les ventres, les vagins. Et les contrastes forts : les femmes fruits, les femmes couleurs sont aussi des femmes numéros, niées dans leurs sentiments, leurs ressentis. Nourries, pouvant peindre, dessiner, mais punies pour le moindre faux-pas.
Et enfin j'ai aimé les descriptions savoureuses des cadres de la clinique, leur ridicule les discours pontifiants du directeur, des pontes du parti. Et surtout la formidable solidarité des femmes, leur combativité, avec des scènes théâtrales, comme celle des pilules abortives comme moyen de chantage. Avec, en creux, à travers la vie de Pêche, la misère rurale, la non prise en charge : elle devient SDF à la mort de ses parents.
Avec tout ce que j'ai aimé en deuxième lecture, je l'ouvre ¾.
Chantal Funérailles molles
Le genre de livres que j'adore : à la fois l'émotion et les nouvelles connaissances !
- L'émotion provoquée par l'histoire de ce personnage de Ding Zitao, broyée par l'Histoire.
- Et l'envie inévitable d'aller chercher plus en profondeur cette histoire de la Chine depuis la naissance de la République populaire de Chine pour mieux comprendre toute la complexité de ce roman.
J'ai adoré la composition du livre et tout de suite je suis entrée dedans, en retraçant, en remontant, dans l'autre sens, les 18 escaliers de l'enfer subi par Ding Zitao-Daiyun, en retraçant l'histoire de la famille du Dr Wu ; en suivant sans trop de mal tous ces personnages dont les destins se croisent sans cesse, à nos yeux, nous lecteurs, mais pas aux yeux des personnages ! C'est du grand art !
J'ai refait également les voyages du fils Qinglin, ignorant de l'histoire de ses parents et partagé, entre l'envie, la nécessité de savoir, et qui ne veut pas aller plus loin dans ses recherches, par peur de souffrir, peur de bouleverser sa vie de jeune cadre plein d'avenir dans cette Chine nouvelle communo-capitaliste.
Le thème du livre, la mémoire, est traité, brodé, tout au long et nous reste à la fin de la lecture au fin fond de nous lecteurs : la mémoire qui aide à mieux vivre ? Ou la mémoire empêche de vivre ?
La mère qui se réfugie dans cette amnésie : survivre à ce qu'elle a subi est impossible ! Le père qui ne veut pas que son fils connaisse son histoire mais qui laisse ses carnets. Fang Fang traite ce thème magistralement et Brigitte, je crois vraiment, la restitue totalement !
Alors, comme dit toujours Édith : MERCI Voix au chapitre. Merci Brigitte ! Je l'ouvre en TRÈS grand !

Marie-Odile Un paradis
C'est un texte que j'ai abordé avec une certaine appréhension, puis avec étonnement, puis avec un certain délice (suscité par la forme), mêlé d'un certain dégoût (concernant le contenu).
En effet, l'originalité de ce texte réside pour moi dans le décalage entre le thème dérangeant de la marchandisation des corps et le point de vue adopté : enfantin, naïf, drôle parfois, poétique souvent. On est aussi dans la caricature grotesque. Certaines scènes, théâtrales, sont empreintes d'un comique absurde : ainsi, les références à la loi ne manquent pas dans cet univers hors-la-loi.
J'ai aimé les glissements subtils vers les scènes de l'enfance évoquées avec délicatesse, innocence et candeur, et la fraîcheur, la légèreté des aquarelles qui illustrent le récit.

Marie-Odile Funérailles molles
J'ai aimé ce livre dense bien qu'il m'ait (ou parce qu'il m'a) au départ résisté. J'ai petit à petit reconstitué le puzzle, suivant le cheminement chaotique de la mémoire de Ding Zitao, éprouvant un intérêt grandissant pour ces familles plongées dans la tourmente de la Réforme agraire. J'ai aimé les récits chronologiques insérés dans le grand récit, par exemple le journal du père ou encore l'histoire de Wang Jindian, qui prendra toute son importance plus loin.
J'ai été impressionnée par le destin doublement tragique de Ding Zitao, condamnée à vivre malgré elle d'abord en reniant sa famille, puis en fuyant avec son fils après avoir enseveli sa belle-famille, avec pour mission de sauver les deux lignées. Elle passe par le fleuve de l'oubli et crée avec Wu, dont les origines se perdent aussi, un homme sans passé Qinglin. Ding Zitao et Wu ont en commun d'avoir perdu leur famille, leur nom...
Il m'est apparu que dans ce récit, les porteurs de mémoire meurent (Liu), deviennent fous (Futon) ou amnésiques (Ding Zitao "Elle pensa qu'il suffisait à sa vie de commencer là"). Qinglin quant à lui oscille entre le désir de savoir et le choix de l'oubli. Toujours est-il que l'auteure, elle, choisit la Mémoire en évoquant les atrocités liées à la Réforme agraire chinoise. J'ai découvert l'existence des terribles séances de lutte. Une image me reste : celle des paysans brûlant les livres des propriétaires terriens et en utilisant la cendre pour fertiliser la terre.
En refermant le livre, je me suis dit qu'il serait bon que je le relise, la fin du livre (début de l'histoire) éclairant le début du livre (fin de l'histoire), et que je m'attarde sur les considérations d'ordre architectural.
Merci à Brigitte Duzan pour cette traduction, les nombreuses notes qui accompagnent le récit et les commentaires passionnants.
Pour ce qui est du titre j'aurais préféré un énigmatique Ruan Mai plutôt que Funérailles molles, peu incitatif à mes yeux.

Suzanne
 Un paradis
Un paradis n'en a pas été un pour moi. J'ai été sensible à l'humour. Mais les personnages n'ont pas été pour moi assez fouillés. J'ai retenu les comparaisons. Je l'ai lu avec plaisir, mais sans plus et je vais l'oublier. Le sujet est costaud – la vie – et n'est qu'effleuré.
Suzanne
Funérailles molles
Les 150 premières pages qui ont été difficiles pour certains ne m'ont pas posé de problème. J'ai aimé le personnage, son nom composé, tout ce qu'elle traverse qui va être éclairé ensuite, les destins croisés : par exemple, le commissaire soigné par Wu. J'ai aimé entrer dans l'architecture de la maison, qui permettra de se sauver. A la fin, des éléments éclairent le lecteur qui sait des choses que les personnages ne savent pas. J'ai pensé à Antigone. Et également aux scènes de femmes tondues en France. A propos de la réforme agraire, je reste sur ma faim et ai des questions. J'ai trouvé très beau que le fils ait le courage de respecter le secret de sa mère.
Marie-ThéUn paradis
J'ouvre ce livre au ¼, pensant en même temps qu'il vaut mieux... Et puis il y a les aquarelles, délicates.
Je me suis très souvent ennuyée en lisant ces pages. Malgré un sujet grave (ces mères porteuses privées de liberté, souillées, rabaissées au rang de "têtes de bétail"), il manque pour moi dans ce texte une force, une intensité ; il n'y a pas d'émotion non plus, les personnages sont peu sympathiques. Je suis restée au dehors. Et que c'est répétitif ! Tout ceci concerne une grande partie du roman mais, au chapitre 34, c'est le basculement dans l'horreur, j'ai été effarée par cette histoire de piqûres, de fœtus tué. "Ils discutent de l'opération, je les entend parler de broyer, démembrer." Cruauté aussi avec la peau de Mascotte accrochée au mur de la salle à manger.
De ce livre peu aimé, je retiendrai les "oppositions" :
- entre les hommes tout puissants, ignobles, et les femmes victimes, soumises et rebelles à la fois (problèmes avec "celles qui ont fait un peu d'études : elles n'arrêtent pas de se plaindre"), avec des propos très misogynes du début à la fin par ailleurs
- d'un côté l'illégalité, de l'autre le règlement très autoritaire et des aberrations : "Il suffit de respecter les règles et on est libre à cent pour cent." D'un côté encore, une ouverture sur un monde où tant de projets pourraient se réaliser grâce au profit, à une production accrue, de l'autre l'enfermement
- évocation d'un monde brutal face à des femmes dont les noms de fruits évoquent la douceur. Opposition de l'ombre et de la lumière, de l'aérien et du souterrain, du pinceau et de la dague... etc. ; complémentarité aussi... Yin et Yang...
J'ai été stupéfaite par la comparaison de ces femmes avec l'arbre fruitier : "avez-vous déjà vu un arbre fruitier refuser de porter des fruits ? Jamais." La nature est très présente : insectes, oiseaux, fleurs, et même têtes de graines de lotus (belle métaphore ici), arbres, mais aussi l'eau, le vent, la terre, le ciel...   voici ce que j'ai aimé. L'orage et le grondement du tonnerre dans l'obscurité représentent hélas des violences conjugales.
A noter encore le mépris pour ceux que les médecins appellent ici "les débiles mentaux" ("ses problèmes de QI... une chance pour nous.", "Elle a l'air d'être encore plus cinglée qu'avant"). Je relèverai aussi ces mots : "accroître", concrétiser "le renouveau du grand rêve du peuple chinois." Moment "drôle" et tragique à la fois : "La musique nourrit la production, elle rend plus intelligent et élève le QI (...) mais l'optimum (...) ce sont les symphonies." Autre expressions remarquées : "Ce que Niu redoute le plus, c'est qu'on fasse corps." ou "j'ai dû marcher sur des œufs." Et au passage, je me suis interrogée sur ces expressions : "Je parle chinois, non ?", "dis voir un peu", "l'huile sur le feu".
Livre décevant, intéressant pourtant, déroutant aussi, je crois comprendre qu'un grand bouleversement a lieu à la fin.
Marie-Thé
Funérailles molles
J'ouvre ce livre aux ¾, il mériterait pourtant d'être ouvert en grand…
Si j'ai de petites réserves, c'est à cause de ce côté si sombre pour moi et de quelques longueurs, quand par exemple, chemin faisant, Liu Jinyuan raconte son passé d'ancien combattant contre les bandits. (Impression d'avancer en temps réel par moments !)
A part cela, j'ai vraiment beaucoup aimé cette tragédie relevant du chef-d'œuvre. J'en retiens l'originalité de la construction, avec en alternance la descente aux enfers de Daiyun et le parcours, la quête de Quinglin. J'ai été absorbée par cette histoire, sa force, son intensité. J'ai appris la réforme agraire et sa cruauté, les "séances de lutte", les "funérailles molles", etc.
Ce texte m'a fait penser à L'Enfer de Dante, avec ses cercles, destiné aux pécheurs. Comme la Vierge de Luther répondant "Je suis l'Immaculée", Daiyun, son mari et les leurs sont pourtant "exempts du péché originel". Cependant, pour les paysans pauvres, ils méritent l'enfer, coupables d'appartenir à des familles de propriétaires terriens. Situation de chaos, les riches ont été tués car les pauvres étaient trop pauvres, "personne n'a analysé la situation"; "Alors les pauvres ont agi à tort et à travers." (p. 185-186) Me vient tout de même en tête ces mots de Bernanos : "Le pas des mendiants fera trembler la terre."
Avec le parcours de Ding Zitao, "ce passage de la mort à la vie", dont la naissance "date maintenant du jour de son sauvetage", j'ai pensé à François Cheng : je l'entends évoquer ce malaise dont il a été victime et, revenant à lui, ne sachant s'il était avant sa naissance ou après sa mort ; ou ceci : "Les tourments jour et nuit entrent sans entrave." Et puis le parcours de l'eau, la Voie…
Je retiendrai l'attachement des domestiques à leurs maîtres, leur fidélité assurée dans la mort et dans l'au-delà. Ainsi le vieux Wei à l'aïeul : "N'ayez pas peur en chemin, je ne serai pas loin de vous, je saurai vous protéger." La description du dernier repas de la famille Lu est remarquable et me fait penser au dernier repas du Christ entouré de ses apôtres, la Cène.
Ici et là je remarque quelques formes de mépris : Daiyun face à Futong par exemple avant que sombre leur embarcation, il est un inférieur… Autre forme de mépris du grand-père Lu pour le père de Daiyun lorsque la situation s'aggrave : "Nous sommes de bons propriétaires." en opposition à ce lettré se complaisant "dans un raffinement stérile". Je suis sidérée par les rires des villageois à l'évocation des servantes ayant préféré la mort à un mariage avec des paysans rustres ou idiots, par la véhémence des propos de Lu Sanba envers la famille Lu : "Jindian n'a même pas eu besoin de passer à l'action, vous vous êtes liquidés vous-mêmes"... La mort de la mère de Jindian, dont est responsable la toute puissante famille Lu, est terrible. La révélation de ce drame par Daiyun est à l'origine de tout : "C'est exact, nous nous sommes perdus."
A retenir encore (pêle-mêle) de ce livre foisonnant, les portraits, la description de la nature, belle ou hostile sous le vent, le souffle, l'évocation de la culture vue comme un danger, l'importance des racines, de la transmission, du retour aux sources, de l'oubli ("oublier le passé, alléger le fardeau, de génération en génération") ou du souvenir. Je remarque aussi les messagers qui traversent ces histoires, des histoires dans la grande Histoire…
Je me suis tout de même heurtée à ceci : "Ce qui est au cœur de l'histoire, c'est la partie qui n'est pas faite pour être connue des hommes… On pense savoir, mais en fait ce que l'on sait n'est peut-être pas réellement la vérité." C'est au cœur du livre… Et cela me dérange, je termine dans le brouillard : "vérité historique… insaisissable", réalité, oublier, abandonner, ou au contraire rechercher, noter, et peut-être trouver. J'aime cette fin ouverte, depuis "le monastère dans les nuages", Xiaocha éclaircira une histoire très sombre, peut-être…
Quelques expressions m'interpellent (traduction ?) : "c'est moins bien qu'avoir la pêche, mais bien mieux qu'être dans la dèche." (p.179) Ou encore : "Il n'y a pas de quoi se mettre martel en tête." (p. 375). Dans un genre différent : "On peut faire d'une pierre deux coups."
Un avis trop long mais réducteur quand même, je me suis égarée en chemin…
Édith Un paradis
Beau livre et beau papier. Illustrations tout en délicatesse qui tranchent avec la "rudesse" de certains propos que – lectrice occidentale – je traduirai par propos triviaux sinon vulgaires et obscènes (mais j'ai déjà observé lors des lectures précédentes de cet été la référence scatologique et certaines parties du corps très exposées sans grâce, sans érotisme même, de mon point de vue).
J'ai eu très peu de plaisir à lire le livre. J'ai toutefois apprécié la note aux lecteurs de Brigitte Duzan.
Le livre est déroutant dans sa forme, mais intéressant dans son fond. Il est contemporain par le sujet : celui des mères porteuses – ce gynécée.
Je l'ai trouvé un peu ennuyeux et surtout déroutant, ce qui est lié au mode d'échange des protagonistes. Les surnoms sont parfois drôles, avec des personnages prénommés par un chiffre (une nomination déjà rencontrée l'été dernier dans les autres lectures).
Bien que "préparée" par la quatrième de couverture et intéressée par le contenu à découvrir : la rudesse et la trivialité des propos m'ont peu procuré de plaisir de lecture. J'ai été très extérieure aux enjeux des femmes. La poésie dont parle la quatrième de couverture n'est présente que par les aquarelles qui illustrent le livre.
Bref, lecture de découverte dont le souvenir ne m'en restera que par le déplaisir éprouvé à la lecture.
ÉdithFunérailles molles
Oui, j'ai aimé me plonger dans ce récit dense en personnages et en faits. Oui, il m'a fallu dresser une liste des personnages pour m'y retrouver. Oui, j'ai été intriguée par le titre. Ce terme apparaît rapidement dans le récit lors de la mort accidentelle de son mari le docteur WU : "Je ne veux pas que vous lui fassiez des funérailles molles" et pourtant sa mort lui fait éprouver de la sérénité, elle s'en étonne.
Le cadre est construit : quel lien antérieur l'unit à ce personnage ? Comment va se dérouler l'intrigue ? Il m'a été difficile de me repérer dans la géographie des lieux. Et la Révolution culturelle et ses avatars reste complexe malgré les repères reçus par Voix au chapitre l'été 2018. C'est à travers Qinglin, le fils de Ding Zitao et du Docteur WU, que l'histoire va se dérouler et que les liens vont apparaître. L'histoire a pour point de départ la Réforme agraire, au début des années 1950.
Très adroite est la construction des 18 niveaux de conscience lors du "coma" de Ding Zitao, qui forme le puzzle de l'histoire.
Nécessité toutefois de souvent revenir aux personnages dont l'orthographe et la prononciation – pour une Européenne – se ressemblent parfois à une ou deux lettres près. A faire préciser par Brigitte Duzan : comment sont donnés les prénoms à la naissance ? Voir aussi a la question de l'âme p. 197.
J'ai aimé les descriptions des maisons des notables du fait du voyage de Liu Xiaochuan, fils de Liu Jinyuan, avec Qinglin. Ainsi, le logis des troissavoirs, p. 189 à 192. Je me suis intéressée à construire mentalement cette imposante maison, les détails sont précis nombreux et évocateurs et puis "Le ciel sait, La Terre sait, je sais et on sait" (voir explication bas de page).
P. 186 aussi et 185 et 187, j'ai savouré le déroulé des explications données par le vieux MA de la violence incontrôlée et souvent sans raison que celle des rapports provenant des dirigeants de la réforme agraire : "Un tel était pourri, il devait être liquidé, alors ils décidaient de l'éliminer". Les dirigeants eux-mêmes n'y comprenaient rien, leur niveau politique était très faible, ils pensaient simplement qu'il fallait donner la parole aux pauvres, mais leur réflexion n'allait pas beaucoup plus loin. Alors les pauvres ont agi à tort et à travers : intéressante réflexion sur les gilets jaunes...
P. 161 : héros et lettré, ils n'ont pas le même objectif au service du peuple, pas de recherche de célébrité... et p. 186 et 187, j'ai apprécié le propos sur l'architecture précisant que le maître d'œuvre est indifférent aux "problèmes du pays" seulement concerné par le "point de contact entre son habitation et le monde extérieur".
Demander à Brigitte Duzan des explications sur la "cérémonie" à laquelle ils veulent échapper, et sur le sens de Funérailles molles… recouvrir le corps pour que la lumière du petit matin ne vienne pas éclairer leurs visage p. 199, mais encore ?
Les sentences parallèles : à développer.
Les carnets du père et son appropriation par son fils : 1948-1950, la lecture est facilitée par un retour à la chronologie
Je viens de relire les premières pages qui introduisent l'histoire : "oublier n'est pas forcément une trahison, c'est souvent ce qui permet de vivre", avait dit le docteur WU à sa femme.
Magistral roman sur l'héritage, la transmission et l'oubli consenti et ou infligé.

Christian Funérailles molles
"Funérailles molles" : j'aime le titre, pour moi très houellebecquien ! Mais j'ai décroché assez rapidement puisque je n'ai lu qu'un gros tiers du livre de Fang Fang. La structure narrative m'a dérouté, de même que les très nombreux personnages. J'y reviendrai peut-être plus tard, surtout après les commentaires du groupe de lecture, souvent très élogieux.
Aussi ai-je appliqué pour ma part et à la lettre la maxime taoïste : "Il vaut mieux ne pas remplir un vase que de vouloir le maintenir plein".
J'admire d'autant plus le travail de Brigitte Duzan, surtout après l'avoir entendue nous expliquer combien la traduction de ce livre lui avait donné du fil à retordre...
Christian Un paradis
J'ai aimé ce livre que je tiens comme un livre POLITIQUE, formidable métaphore du système autoritaire et concentrationnaire chinois.
C'est une grande nouvelle (160 pages très aérées), ce qui expliquerait pourquoi les personnages ne sont pas très approfondis.
La description de cette sorte de gynécée de mères porteuses, désignées par des numéros et cloîtrées dans cette maison dorée, considérées uniquement comme organes reproducteurs au profit de couples riches non fertiles, est souvent jubilatoire. Truculent et pathétique, notamment par le regard de la narratrice Wenshui, un peu demeurée, ce récit est très original.
Ce court livre rend compte de la situation de ces jeunes femmes, souvent solidaires entre elles et au langage parfois imagé. Elles sont aussi manipulatrices, ce qui leur permet de résister avec humour aux pulsions autoritaires du Président Nui, ventru et libidineux (surnommé Boulette de bœuf !), entouré de ses deux assistants tout aussi grotesques et naïfs (épisode fort drôle de la pilule abortive).
Le style de Sheng Keyi est fluide, truffé de délicieuses métaphores (p. 78), poétique (p. 53), évocateur de la nature, de la végétation, d'insectes (p. 72) et parfois d'un érotisme léger et gracieux (p. 57 et 73).
On peut supposer qu'en dépit du triste sort réservé à ces pauvres femmes, le pouvoir patriarcal y est montré plus ridicule que véritablement sadique et laisse imaginer son impuissance à terme (on peut l'espérer en tout cas !).
En effet, la solidarité et les provocations dévastatrices des otages semblent résister efficacement au règlement maintes fois évoqué par les "membres du Parti" (cf. le discours emphatique très représentatif de la langue de bois p. 69).
Les jolies aquarelles de l'auteure sont à l'image de ce récit qui est plus grave qu'il n'y paraît...
Cette clinique fait immanquablement penser à la Chine contemporaine dont le Pouvoir intelligent, cynique, est le champion du contrôle des citoyens. Celui-ci n'hésitant pas à enfermer tous ceux qui résistent aux effets du capitalisme sauvage qui caractérise ce pays, véritable rouleau compresseur et dont le puissant moteur demeure la recherche du profit avant tout et la pérennité de son pouvoir
J'ouvre aux ¾.

Yolaine : J'ouvre les deux en grand.
Un paradis
Pour le personnage d'Un paradis, se mélangent l'enfance et la situation présente d'adulte – car pour moi elle n'est pas idiote, mais c'est quelqu'un qui n'arrive pas à quitter l'enfance. Je suis sensible à ces femmes qui résistent. La langue est belle, mais ce n'est pas une écriture facile.
Funérailles molles
J'ai trouvé Funérailles molles passionnant : je n'ai pas essayé de me repérer, je me suis laissé emporter du début à la fin. C'est le côté historique, plus que l'aspect universel, qui m'a intéressée (je me suis aperçue que j'étais ignare). Funérailles, c'est le destin de la Chine, mais, transposé, c'est valable pour tous les pays.
C'est quelque chose de très touchant : il y a un côté très humain dans ce destin individuel. De plus, c'est plein de suspense. Des descriptions sont très émouvantes.
ClaireUn paradis
J'ai apprécié cette fable terrible avec ses 41 courts chapitres qui déclinent des facettes de la situation et des relations (alliances, traîtrises, compromissions et compromis, solidarité, revendications, grève même, avec une référence permanente au règlement, qui interdit de parler de sentiment sous peine d'amende). Mais une fois que la situation est bien campée, j'ai ressenti de la lassitude et aurais aimé comme Suzanne que les personnages aient plus de substance.
Cette allégorie du régime actuel (ou de tout régime de ce genre) renvoie également, de façon extrême, à la situation dans laquelle des femmes sont tenues par des hommes et fait penser à La servante écarlate de Margaret Atwood où les femmes sont divisées en cinq classes dont celle confinant les femmes à un rôle de reproductrices, les servantes écarlates. Le fait qu'une femme soit complice de l'horrible dictacteur de la clinique ajoute à l'horreur de la situation ; mais j'ai trouvé que le grotesque (son discours par exemple), c'était trop-trop-c'est trop...
Ce qui m'a le plus plu – et que j'ai trouvé vraiment remarquable –
c'est la faculté qu'a la narratrice un peu demeurée, Wenshui, de passer du présent au passé, à son enfance, sa mère, la nature, comme si elles étaient là, se superposant à la réalité : dans l'écriture même, d'une phrase à l'autre presque, on glisse ainsi de la situation de ce camp, cette prison, à un univers d'images poétiques, jamais banales. Cela rappelle, bien que l'enjeu littéraire, le contexte, etc. soient très différents, la virtuosité de Jaume Cabré dans le livre que nous avions lu, Confiteor.
Je ne peux m'empêcher de situer les deux livres l'un par rapport à l'autre et c'est pourquoi je n'ouvre Un paradis qu'à moitié.
Claire Funérailles molles
J'avais lu de Fang Fang et beaucoup aimé Une vue splendide qui évoque les rebondissements de la situation épouvantable d'une famille avec je ne sais pas combien d'enfants numérotés, les belles-sœurs sont également numérotées ; le narrateur est Petit huitième qui est mort et enterré devant la maison, d'où le titre : une vue splendide... J'avais apprécié une distance savoureuse et instructive.
Je n'aime pas les gros livres et ai commencé avec courage. Par précaution, j'ai, comme Marie-Odile, dressé la liste des personnages. J'ai été emportée et n'ai jamais flanché. Si la traduction y est pour quelque chose, l'ambition du livre, sa magistrale composition, le suspense comme disait Yolaine, en imposent. Je suis très admirative. J'aimerais savoir comment l'auteure a procédé, comment elle a tissé les 18 étapes avec le récit par exemple. On s'instruit bien sûr (et merci pour les notes, la traductrice !) Il y a des moments très émouvants (l'amour du couple par exemple), ou poignants, ou terrorisants, d'autres plus apaisés. Le journal du père, c'est un grand moment. Quant à la double identité des deux personnages, c'est fascinant.
Une toute petite réserve quand les personnages prennent pour de bon la parole, je trouve les voix pas assez distinctes. Mais quel livre ! Quelle œuvre !

Synthèse de la séance
sur le site de Brigitte Duzan : à lire ICI
avec des commentaires et des réponses aux questions
     
 
Pour résumer :
Un paradis
Funérailles molles
 
     
Le groupe breton avait déjà lu une série de livres chinois et, pour situer le contexte de certains romans, avait puconsulter quelques repères historiques utiles, fournis pour Voix au chapitre (voir ICI).
LECTURES ANTÉRIEURES DES PARTICIPANTS
Suzanne

- Songeant à mon père de YAN Lianke
- Le Show de la vie de CHI Li
- L'Opéra de la lune de BI Feiyu (
lu dans le groupe en 2016)

Annie
- Songeant à mon père de YAN Lianke
- Le Show de la vie de CHI Li
- Madame Liu de ZHANG Yihe
- Neige de Pema TSEDEN
Christian
- Toutes les nuits du monde de CHI Zijian
Claude
- Gens de Pékin de LAO She
- Quatre générations sous un même toit de
LAO She
- Notre histoire : Pingru et Meitang de RAU Pingru (illustré par l'auteur)
Marie-Thé
- Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou
- Le Veau suivi de Le Coureur de fond de MO Yan
- L'Opéra de la lune de BI Feiyu (lu dans le groupe en 2016)
- Neige de Pema TSEDEN
Chantal
- Toutes les nuits du monde de CHI Zijian
- Amour sur une colline dénudée de WANG Anyi
- Un amour classique de YU HUA
- La joueuse de go de SHAN Sa (écrit en français, l'auteure vit en France)
- L'Opéra de la lune de BI Feiyu (
lu dans le groupe en 2016)
Édith
- Mon petit coin de monastère de BEI Bei
- L'Opéra de la lune de BI Feiyu (
lu dans le groupe en 2016)
- Une rencontre à Pékin de Jean-François BILLETER (écrit en français)
- Chinoises de XINRAN (trad. de l'anglais, l'auteure journaliste vit à Londres)

- De soie et de sang de QIU Xiaolong (trad. de l’anglais, États-Unis)
Cindy
- La joueuse de go de SHAN Sa (écrit en français, l'auteure vit en France)
- Balzac et la petite tailleuse chinoise de DAI Sije (écrit en français, l'auteur vit en France)
Marie-Odile
- Neige de Pema TSEDEN
-
Yolaine
- Madame Zou de ZHANG Yihe
- Madame Liu de ZHANG Yihe
- Neige de Pema TSEDEN
Claire
- La véritable histoire de Ah Q de LU Xun
- Histoire de ma vie
et Le Pousse-pousse de LAO She
- Amour dans une vallée enchantée de Wang Anyi
- Épouses et concubines et À bicyclette de SU Tong
- Continue à creuser, au bout c'est l'Amérique de CAO Kou
- Une canne à pêche pour mon grand-père de GAO Xingjian
- Songeant à mon père et Un chant céleste
de YAN Lianke
- Notre histoire : Pingru et Meitang de RAU Pingru

- Une rencontre à Pékin de Jean-François Billeter

- Le Show de la vie de CHI Li
- Une vue splendide de Fang Fang
- Madame Zou de ZHANG Yihe
- Toutes les nuits du monde et Bonsoir, la rose de CHI Zijian
- La chaise dans le corridor de LIN Bai

- L'Opéra de la lune de BI Feiyu
- Vivre ! de YU Hua
- plusieurs livres de MO Yan

 

 

 

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