Changement de décor
trad. de l'anglais, Yvonne et Maurice Couturier, Rivages Poche, 376 p.

Quatrième de couverture :

Deux universitaires - l'un est américain, l'autre anglais - décident d'échanger leur poste pendant quelques mois. Chassé-croisé amusant et comédie de moeurs cinglante, Changement de décor est le premier volume de la célèbre Trilogie de Rummidge, vendu à plus de 220 000 exemplaires.

Éditions précédentes :



Les 3 titres de la triologie réunis :


En coffret :

L'édition originale :

Secker & Warburg,
1975. Le livre en ligne ›ici en anglais

David Lodge en 1974 : (le livre est sorti
en 1975)

David Lodge (1935 -2025)
Changement de décor (1975, traduction française 1990)
Nous avons lu ce livre pour le 11 avril 2025, ancien et nouveau groupe parisiens. Le groupe breton le lit pour mai.

Les jolies couvertures des livres de David Lodge réédités chez Rivages Poche

Les 14 cotes d'amour de l'ancien groupe
FannyJérémy
Annick L BrigitteCatherine
Christelle
Françoise F
Richard
Thomas

Jacqueline Monique L
Claire Renée Sabine

Fanny(avis transmis)
J'ouvre aux ¾, car j'ai beaucoup aimé le style et le côté un peu fantaisiste du bouquin. Il y a beaucoup d'humour. C'est bien écrit tout en se lisant facilement. J'ai appris des nouveaux mots (avunculaire par exemple).
J'aurais par contre aimé que les portraits soient parfois un peu moins manichéens. Il manque un petit quelque chose que j'ai du mal à qualifier pour ouvrir en grand. Mais vous lire m'aidera peut-être.
En attendant, je l'ai prêté directement à mon compagnon. Je le conseille car la lecture est fluide, détendante. Ce n'est pas "intello", mais tout même intelligent.
Ah ! Et j'ai aussi beaucoup apprécié qu'il joue et jongle avec les genres littéraires.
La fin est un peu déroutante, mais elle m'a donné envie de lire la suite.
Richard(avis transmis de notre seul Britannique)
J'ai lu ce livre en anglais dans l'édition de Penguin.
Le début est très bien et prometteur d'une histoire amusante : le ton est léger et les références sont toujours spirituelles (par exemple le diplôme de de la fac anglaise cautionnant des études en "technologie d'équipements domestique").
Même les noms sont comiques et moqueurs : Zapp décrit bien l'idée qu'on se fait de l'homme américain et Swallow d'un petit Anglais dans le sens d'hirondelle (et non avaler).
Rummidge est un jeu de mots sur rummage qui veut dire farfouiller - ce qui n'est pas très flatteur pour l'université britannique...
Il y a des idées farfelues, comme le cas de Mélanie qui se trouve dans un vol charter pour jeunes filles américaines enceintes, en route pour avorter en Angleterre.
Les personnages ne sont pas réels, mais on ne peut les juger ainsi : par exemple l'histoire entre Zapp et Mélanie n'est pas du tout crédible, mais elle est drôle.
Bref, de l'humour à chaque page. Et il m'est arrivé de rigoler en lisant, ce qui ne m'arrive pas souvent (comme dans le livre comique de Douglas Adams, Le Guide du voyageur galactique).
Mais au fur et à mesure, on se lasse : soit il y a trop de gags spirituels, soit l'auteur en met moins et devient ''sérieux'', par exemple en parlant des émeutes des étudiants à Essef (= les initiales de la ville de San Francisco, ''SF'').
Le livre ne tient pas toute la route dans l'humour (ce qui serait difficile…) ; il m'a pourtant plu, mais ce n'est pas une grande œuvre de littérature ; dans le genre, il est bien amusant. Je l'ouvre à moitié.
Sabine(avis transmis)
Je n'ai pas été accrochée par le style, je me suis accrochée jusqu'à un tiers du livre : j'ai lâché lorsque l'affreux universitaire s'est frotté à une minette ; bref, je n'ai pas du tout aimé. J'ai trouvé ce bouquin "fabriqué", daté, prétentieux. Je ferme définitivement.
Claire
Quand un auteur meurt, il n'est pas rare que ce soit l'occasion de voir si on le (re)programme. C'est Jérémy qui a soulevé ce lièvre à sa mort il y a quelques mois.
Je me souvenais vaguement que dans un passé lointain son nom avait été évoqué dans le groupe, mais écarté car pas-pour-le-groupe... Ce souvenir n'était pas une raison suffisante pour renoncer encore et Jérémy rencontra un intérêt suffisant pour programmer ce jamais programmé.
Je m'apprêtais à faire une agréable balade universitaire, romanesque et pleine d'esprit britannique.
Les bras m'en sont tombés. Je n'ai ressenti aucun intérêt. L'humour tomba totalement à plat pour moi.
Moi qui ai toujours rêvé que nous programmions un Harlequin, j'aurais dû être contente. Or au contraire de ce que j'imagine d'Harlequin, je n'ai senti aucune tension narrative. J'ai sauté des pages pour voir ce qui se passait : rien ne me retenait et, tout au contraire, j'étais irritée. Le livre m'a paru futile, sans profondeur, juste pour faire des effets superficiels.
J'ai alors, pour prendre des forces, écouté quelques émissions sur France cucul, que j'ai trouvées très ennuyeuses. Contrairement à ce que je fais depuis maintenant de nombreuses années, je n'ai mis aucune documentation sur cet auteur, car ni lui-même, ni sa carrière littéraire ne m'ont intéressée.
Le clou pour moi a été la préface, lue après mes efforts, où il indique son projet littéraire ! J'ai eu l'impression qu'il s'adressait à des collégiens.
Le mot qui résume mon impression est :
puéril.
Je n'oublie pas que lorsqu'on n'aime pas un livre, on est en général plus bête que quand on l'aime, le rejet appelant rarement les nuances... c'est mon cas et je l'admets...
Bien sûr... je ferme le livre.

Thomas

Ayant passé un an à Londres et quatre mois dans une université américaine, j'étais assez curieux de voir ce que donnerait ce livre. Le début m'a plutôt enthousiasmé, avec ce récit croisé des deux avions que j'ai trouvé assez original, drôle, et bien écrit. De manière générale, j'ai apprécié les changements de genre de chapitre en chapitre, quelque chose que j'aime bien chez Pennac aussi, par exemple.
Mais, assez rapidement, l'intrigue est devenue très attendue, et si la lecture restait fluide et amusante, il m'a semblé y retrouver beaucoup d'éléments déjà vus - ou déjà lus - avec cette histoire d'universitaires anglo-saxons quarantenaires et leurs libidos débordantes. Pas bien original de ce point de vue donc, et très caricatural, notamment dans le traitement des différences Angleterre/USA, qui manquait de finesse.
Mais, ne m'étant jamais trop ennuyé, j'ouvre quand même à (une petite) moitié.
N'ayant rien d'autre à dire, je vous propose de profiter du temps qu'il me reste pour jouer à ce qui est peut-être la meilleure trouvaille du roman :
Humiliation !
Catherine
Je l'ai lu il y a longtemps, vers les années 90. J'ai beaucoup ri à l'époque. J'avais lu La Trilogie (c'est Un tout petit monde que j'ai préféré) et La Chute du British Museum. J'avais trouvé ça bien écrit, une peinture pleine d'humour du monde universitaire anglais et américain. Et j'y retrouvais certains points communs avec le milieu universitaire médical, les congrès internationaux où se rencontrent toujours les mêmes personnes, la course à la publication, les communications que personne n'écoute, l'éternelle question "et quel est votre thème de recherche ?", les ragots et les histoires de fesses. La Chute du British Museum était drôle aussi, avec les pastiches littéraires et les obsessions des jeunes étudiants catholiques irlandais, tiraillés entre leurs désirs sexuels et l'interdiction de la contraception par le pape.
J'ai relu les trois en vitesse et j'ai été déçue. Et déçue d'être déçue. Ça a très mal vieilli. Le langage…, les blagues lourdingues, sexistes. Les personnages un peu caricaturaux et l'intrigue un peu téléphonée. C'est très daté. Ça m'a d'ailleurs fait moins rire. J'ai quand même retrouvé un certain plaisir de lecture par moment, le début dans l'avion, le jeu
Humiliation, le personnage de Désirée. Mais ça reste assez superficiel.
En raison du plaisir passé, j'ouvre à moitié. Mais en effet, ce n'est pas un livre pour le groupe lecture.
Jérémy

Avant la lecture : J'étais plutôt content de lire ce livre d'un auteur dont je n'avais jamais entendu parler. La couverture m'a bien inspiré. Elle m'a rappelé l'esthétique des films de Buñuel et d'Almodovar sans que je puisse bien expliquer pourquoi. En faisant des recherches a posteriori je me suis rendu compte que les bouches que l'on trouve sur la couverture rappellent celle de l'affiche du film Tout sur ma mère. Et les talons rappellent bien évidemment Femmes au bord de la crise de nerfs ou Talons aiguilles.
Après la lecture : J'ai adoré le début, je l'ai trouvé littéralement jouissif, cela démarre très fort. À la cafète, je me gondolais tout seul en le lisant. La scène de la rencontre dans l'avion est avec Mary Makepeace est vraiment hilarante :
"- Il est déjà marié, c'est ça ? Morris Zapp hoche la tête et se dit que son sexe est décidément bien dépravé.
Non, c'est un prêtre. (…)
- Qu'est-ce qu'il peut bien lui rester comme vœux ?
- La pauvreté, la chasteté et l'obéissance récite la fille d'un air songeur. Enfin, j'imagine qu'il est toujours pauvre.
"
De manière générale j'ai apprécié l'humour un peu subversif, ce ton un peu cynique et décalé, à la manière de Philip Roth. C'est vrai que c'est parfois un peu limite. Je ne sais pas si l'on pourrait encore écrire ça aujourd'hui, ce n'est pas très #MeToo-compatible. Comme la suite de l'échange avec Mary Makepeace dans l'avion :
"- Si j'ai le temps, je vais aller sur la tombe de mon arrière-grand-mère qui se trouve dans un cimetière de village du Comté de Durham.
- Et vous allez enterrer le fœtus là-bas ?
"
Si le livre démarre sur les chapeaux de roue, il a peut-être un peu de mal à tenir la distance. La suite n'est pas aussi "jouissive". Pour autant, j'ai passé un bon moment. Ce n'est certes pas un "grand" livre, je l'oublierai certainement aussi vite que je l'ai lu, mais il ne faut pas bouder son plaisir. Claire me fait remarquer à juste titre que moi qui ne veux que lire des livres "marquants" et qui répète à l'envi que "La vie est trop courte pour lire les ouvrages qui n'ont pas subi l'épreuve du temps", je suis tombé en amour avec cette "pochade". C'est vrai ! Mais que celui qui ne s'est jamais contredit me jette la première pierre !
Même si le livre est assez léger, je vous trouve assez dures lorsque vous dites que ce n'est pas un livre "pour le groupe". Il y a plus à y trouver que les pérégrinations de deux quadras libidineux en pleine crise de la quarantaine : la satire du monde universitaire, de sa mesquinerie et de ses jeux de pouvoir, les développements sur les différences entre les systèmes éducatifs américain et anglais, l'essor des "radios libres" qui feront aussi florès en France, avec du bon et du moins bon, comme le programme du fameux Charles Boon... qui incarne selon moi le triomphe de la médiocrité, de la démagogie et de l'arrivisme, les prémices de la discrimination positive ("Bien sûr, si tu étais noir, ce serait différent. Ou encore mieux, indien. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour trouver un authentique Indien titulaire d'un doctorat", p. 281), bien évidemment, l'émancipation des femmes au travers du MLF, la libération sexuelle, la consumérisation de l'éducation - on ne peut plus actuelle - ("Apparemment, c'était une sorte de guide sur les professeurs et les cours à l'usage des consommateurs", p. 111). J'ai trouvé intéressant aussi le passage p. 131 sur la place accordée à l'éducation dans nos sociétés. Bref, c'est un peu l'autopsie d'une époque et ce n'est pas si léger et insignifiant qu'il peut y paraître.
Sur la forme, je n'ai pas été emballé du tout par le chapitre "Lectures" que j'ai trouvé particulièrement indigeste, ni par le dernier chapitre à la manière d'un scénario. Il fait écho au rendez-vous manqué de l'adaptation à l'écran du livre qu'évoque Lodge dans la préface : "C'est une de ces occasions manquées que connaissent la plupart des écrivains dans leur vie, et il arrive parfois que la déception demeure cuisante longtemps après." Je regrette peut-être aussi un peu un léger déséquilibre en faveur de Philip Swallow dans la narration.
Enfin, je suis content d'avoir appris plusieurs mots grâce au livre : avunculaire, sibilant, etc.
J'ouvre le livre aux ¾ en rappelant ce passage, p. 81 : "Cette incapacité à maintenir la vie et la littérature dans deux catégories distinctes conduisait à toutes sortes d'hérésies et d'absurdités : à dire que l'on puisse "aimer" ou "ne pas aimer" certains livres".
Renée
C'est un exercice de style parti d'une bonne idée, mais qui m'a paru complètement vain : à mon avis, David Lodge n'a pas eu les moyens de son ambition.
Ce texte est resté très factuel et ne m'a pas touchée du tout ; il m'a même agacée, au point que j'ai lu le dernier tiers en diagonale.
J'ai bien compris que les rencontres (ridicules) entre les différents personnages sont des coïncidences voulues, nous sommes dans un roman, ce n'est pas la vraie vie... Cependant, ces péripéties sont trop attendues, ça ne m'a pas amusée du tout. Au premier paragraphe, on devine ce qui va se passer et à part le ménage à quatre, c'est ce qui arrive. J'ai détesté la vulgarité : "il détacha un poil pubien très raide de sa lèvre inférieure", dégoûtant ! Certaines choses qui sont belles dans le feu de l'action deviennent grotesques lorsqu'on les évoque.
Bon, il y a une critique acerbe des universités tant anglaises qu'américaines. Une critique également du mariage et des couples "bourgeois" des années 60, OK.
J'avoue que j'ai souri quand Hilary écrit à Philip qu'il veut qu'elle fasse 10 000 km en avion "pour avoir des rapports sexuels licites", ce à quoi elle répond : "je ne vois pas ce que je pourrais faire au lit qui vaille une telle dépense"...
Livre fermé et verrouillé.
Françoise D
J'ai commencé en anglais, mais contrairement à certains j'ai trouvé le début un peu poussif, alors j'ai continué en français car je lis plus vite.
Franchement, je me suis dit que les états d'âme de deux universitaires, je m'en tamponnais. Finalement, au cours du récit, ça s'anime un peu, il y a parfois des passages amusants, par exemple les échanges de lettres, certains chassés-croisés.
Mais on se lasse de ce ping-pong et il y a aussi des longueurs, le processus (bonne idée de départ ?) devient pesant.
Quand ce livre a été choisi, franchement je me suis demandé pourquoi ??? (je n'étais pas là ce jour-là...). Ce n'est pas vraiment un livre pour le groupe lecture, pour moi c'est plus un roman de gare de qualité, pour passer un moment léger dans le train. Je l'ouvre à moitié parce que je l'ai lu jusqu'au bout (la fin est carrément bâclée).
Jacqueline

Je l'ai lu il y a 15 jours et j'ai tout oublié.
C'est une pochade.
J'ai souri quelques fois.
J'ai fait l'erreur de lire d'emblée la préface. Elle m'a démoli le livre et donné l'impression que c'était fabriqué.
Ensuite, je n'ai pas réussi à le prendre au sérieux.
Le passage sur les luttes étudiantes est mesquin.
J'ai quand même été amusée de voir le prof anglais embarqué sans l'avoir voulu avec ce "Jardin du Peuple"... Seulement, je venais de lire Paul Auster ! Il y a justement dans 4 3 2 1 (mais peut-être aussi dans les souvenirs) une histoire de "Jardin pour tous" à Columbia. Elle est un peu semblable, bien que racontée du point de vue étudiant. Par contre, elle est très ancrée dans la réalité des luttes de l'époque, notamment des émeutes contre la ségrégation. Après cette lecture récente, le point de vue de Lodge me paraît bien étriqué !
J'ouvre ¼ car il m'est arrivé de sourire, mais c'est bien payé.
Annick L
J'ai vécu la même expérience que Catherine. J'ai lu La Trilogie de Rummige dans les années 90 avec grand plaisir, en particulier Un tout petit monde, cette satire du monde universitaire anglais dépeint avec un humour so british. Cela me semblait très original. Mais j'avais totalement oublié cet opus-là, Changement de décor.
Et j'ai été déçue... Le principe narratif qui vise à mettre en parallèle deux univers, celui d'un campus britannique désuet avec un campus américain californien en pleine "révolution", Euphoria, grâce à un échange entre le professeur Philippe Swallow et son collègue Morris Zapp, est appliqué de façon trop systématique. On s'amuse au début des portraits contrastés des deux universitaires, avec leurs centres d'intérêt et leurs obsessions propres, on sourit à l'évocation du campus américain en pleine effervescence, dans les années 60, et on est prêt à continuer mais pas pendant 400 pages ! Et quand l'échange professionnel tourne au marivaudage avec leurs épouses respectives on se lasse vraiment. Ajoutons que le choix de mélanger les genres - "Correspondance" au chapitre 3, "Lectures" de presse au chapitre 4 et scénario pour finir - donne vraiment l'impression d'un exercice de style artificiel. Il semble que cette trilogie ait mal vieilli. Dommage !
J'ouvrirai à moitié en souvenir des bons moments passés.
Brigitte
Je ne suis pas fan de ce genre de littérature, ironique. Mais ici on a affaire à un travail bien fait.
Les milieux universitaires anglais et américains sont traités de la même façon. La satire est violente.
J'ai particulièrement aimé le cas du postulant à un poste de professeur titulaire en littérature anglaise, qui reconnaît bien volontiers n'avoir pas lu Hamlet. Ses collègues sont quand-même un peu surpris, et de son attitude, et de son ignorance, il ne sera pas titularisé !
Ce livre date des années 70 : pas de téléphone portable, pas d'internet, on utilise encore la machine à écrire à ruban. Même si les modes de vie n'ont pas tellement évolué, cela semble très lointain. J'ai moi-même travaillé à un moment dans un bâtiment équipé d'un "paternoster". L'auteur en a fait un ascenseur (voir ›la description) ; en fait cela servait à transporter des documents, aussi bien horizontalement que verticalement, d'où l'allusion au signe de croix et le nom "paternoster".
J'ouvre à moitié.
Monique L

Je n'ai pas fini la lecture de ce livre principalement parce que j'ai été très prise ces temps-ci, mais également car je n'ai pas été passionnée par cette lecture.
Je m'y suis ennuyée. Le style sarcastique de l'auteur m'a plu, mais je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Le parallélisme de la situation des deux enseignants est flagrant, je dirai même trop.
Cette histoire de destins croisés pouvait être attrayante, mais j'ai trouvé cela lourd.
Il y a parfois des réflexions pertinentes, mais j'attendais plus de l'analyse de la divergence entre la nouvelle vie des deux enseignants face à leurs habitudes et coutumes anciennes.
C'est facile à lire, cela fait souvent sourire, mais ce n'est pas suffisant. Ce roman est intéressant par sa forme et son sujet, mais j'ai trouvé cela très superficiel.
En gros, j'ai été déçue.
J'ouvre au ¼.
Christelle

Je rejoins vraiment les impressions de Catherine et d'Annick. J'ai lu il y a 25-30 ans plusieurs David Lodge, dont Changement de décor. Je ne me souviens plus lequel j'avais lu en premier et qui m'avait incitée à poursuivre, mais j'avais trouvé ça drôle et distrayant et bien vu (en revanche, je ne m'attendais pas à ce que ça soit au programme du groupe lecture).
La relecture n'a pas eu le même effet, c'est un peu daté, il n'y a pas de fond et parfois bien "relou", comme diraient mes filles : j'ai trouvé plusieurs passages (ou plutôt gags) bien balourds ainsi que la construction en miroir trop prévisible. Bref, déçue, même si certaines situations potaches, caricaturales et bien trouvées m'ont encore plu.
J'ouvre à moitié pour le plaisir de lecture que j'avais eu il y a quelques années !


Pour finir, nous jouons au jeu Humiliation...



Les 8 cotes d'amour du nouveau groupe
réuni le 11 avril 2025
Christine
Katherine
Entre etNathalie
Anne-MarieMonique M
Julien
Jean-PaulMargot

Christine
Je l'ai lu il y a très longtemps (plus de 25 ans), j'avais adoré. Le premier de lui s'appelait Jeux de maux, préfacé par Umberto Eco. David Lodge dépeint un monde particulier, le monde universitaire, de l'intérieur. Il a toujours écrit là-dessus, en se moquant des uns et des autres. Je ne me souvenais pas de celui-ci, mais je l'ai lu jusqu'à la page 108. Je ris beaucoup, c'est extraordinaire, je riais toute seule dans l'avion. Ça nous replonge dans la société des années 70, un monde qui n'existe plus (notamment l'avion plein de femmes qui se rendent en Angleterre pour avorter !), le prof américain qui doit louer une TV couleur en arrivant à Rummidge, l'Angleterre archaïque de l'époque. Je lis avec le même plaisir qu'il y a 25 ans. Dans une émission de radio, on disait que David Lodge ne marquerait pas son époque, mais en fait, si, il est resté. J'ouvre en grand.
Monique M
J'ai bien aimé le début. Ce qui est excellent, c'est la façon dont on voit l'université américiane et l'Anglaise, très compassée. Les manifs des campus américains avec les bombes, alors qu'à Rummidge tout est calme et confidentiel. Les dimensions aussi, sont différentes : tout est petit en Angleterre... Les relations aussi : Philippe et Hillary qui s'occupe de ses enfants, les échanges de lettres très différents entre ce couple, comparés aux lettres Désirée/Morris. L'humour est dévastateur, excellent, je reconnais dans cette écriture une description juste de l'univers universitaire et le décalage Grandre Bretagne/USA.
Il y a de très bons moments : le charter d'avortement, les revendications, le comportement de Philippe transplanté dans le monde américain, où il trouve une sorte de libération par rapport à son attitude coincée en Angleterre, alors que Morris Zapp reste partout le goujat absolu. Désirée est une femme d'une grande liberté.
Après ce début très bon, j'ai trouvé que cela devenait limite vulgaire (les relations sexuelles et la façon de les décrire en particulier). La fin avec les deux couples, je n'ai pas aimé. C'est plutôt la description des deux univers qui est intéressante, les revendications sur le campus, les histoires de promotions et de postes, le cynisme de la société dans les deux cas, c'est bien vu. Sinon, je n'accroche pas plus que ça. J'ouvre à moitié.
Jean-Paul
C'est du vaudeville. Pas très bien écrit, grotesque. L'un s'appelle Philippe, l'autre Morris, c'est un peu gros. Le voyage en avion avec les femmes enceintes, et Morris qui persuade sa voisine d'avion de ne pas avorter, la rencontre avec Charles Boon, qui se faufile partout, la description des universités, c'est énorme, grossi. On ne va pas me dire que l'Angleterre était arriérée comme ça dans les années 70. Les échanges de femmes entre les deux héros c'est incroyable. L'humour n'est pas fin, c'est gros. J'ai été jusqu'au bout, mais je vais l'oublier une fois fermé. D'ailleurs je le ferme totalement.
Nathalie entre     et    
J'ai lu et bien apprécié David Lodge dans les années 90. Le premier livre que j'ai lu de lui, c'est le second de la trilogie du campus Un tout petit monde. Lodge décrivait avec humour et ironie un petit monde, dont les membres, dispatchés à travers la planète, se connaissaient tous plus ou moins, par le biais notamment de leurs colloques. La description de ce monde clos, de ces colloques, me faisait penser au monde des avocats dont je faisais alors partie et cela sonnait juste. On retrouve certains des personnages dans Changement de décor. Ce premier volume de la trilogie décrit également des hommes, universitaires, avec leurs travers, petitesses, mesquineries, une sexualité omniprésente dans cette période à l'aube des années 70.
J'ai eu des fous rires dans la première partie, moins dans la deuxième. J'ai été ravie de retrouver des aspects de la Grande-Bretagne qui ressemblaient à celle que j'ai connue quelques années plus tard (comme laver sa voiture et tondre le gazon le dimanche, "tâches du sabbat séculier britannique" de ces messieurs), en retrouvant une époque, celle des années 70. Ce livre est un point de vue très masculin qui nous confronte à une époque passée et je me suis amusée en la comparant à la nôtre.
La vision masculine de ces deux universitaires, qui intervertissent leur univers, épouses comprises, m'a fait sourire. Le professeur britannique va s'épanouir sexuellement parlant en traversant l'Atlantique alors que l'Américain va perdre un peu de son arrogance. C'est une écriture simple, directe, le style n'est certes pas extraordinaire, mais la volonté de l'auteur n'est pas celle-ci. La composition mêle écriture classique, moderne, épistolaire, scénaristique. Après en avoir lu plus des trois quarts, je suis plus sévère qu'après les 100 pages que j'avais lues pour la séance. Mais le plaisir de lecture est bien présent. J'ouvre entre ½ et ¾.
Katherine  
Je l'ai lu en anglais en 5 jours. C'est très drôle, j'ai juste ri ! Le contraste entre Philippe, très effacé et Morris, snob et dominateur, qui arrivent dans ces deux universités est excellent. Tout est assez doux chez les Anglais, même les disputes. Désirée est très névrosée. Tous les personnages sont caricaturaux, mais le fonctionnement des universités l'est particulièrement. Il y a beaucoup d'auto-dérision surtout dans le monde anglais, celui de Lodge. Le copinage et le fonctionnement des universités et leurs secrets, c'est bien.
Pourquoi avoir abandonné plusieurs personnages intéressants en cours de route ? O'Shea et Mélanie par exemple, et Charles Boon et son émission de radio qui disparaît. Dommage, il y avait des choses intéressantes, mais pas exploitées ensuite. J'ai quand même ri beaucoup, mais je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi cela m'a laissée sur ma faim. Il aurait été meilleur en développant ses personnages, car l'histoire en elle-même est assez grotesque, ce sont les interactions entre les gens qui sont intéressantes (la femme de Philippe qui appelle l'émission de Boon par exemple). C'est quand même bien fait et divertissant. J'ouvre aux ¾.
Margot 
Je ne peux pas dire que j'ai détesté réellement, mais je me suis ennuyée à mourir, même si j'ai persévéré. Les bras m'en sont tombés. C'est un roman sociologique, ultra daté, tissé de lieux communs. On prend deux mondes jumeaux préoccupés par la même chose, et les héros avec leur ego surdimensionné, et leurs histoires de sexes. Je ferme définitivement.
Julien        
J'ai lu un tiers du livre, mais ça m'est passé à côté, les trucs sont nuls et pas drôles du tout. Il faut dire que je lisais des nouvelles de Kafka en parallèle, et le fossé est immense. Il n'y a aucun style, je ne peux fermer totalement, mais de ce que j'ai lu j'ouvre ¼.

Nathalie
L'intérêt du livre c'est de voir des campus par le petit bout de la lorgnette, et ça, c'est toujours d'actualité. Il ironise bien sur un monde qui est vraiment le sien, c'est les années 70, une époque et un milieu.

Julien
Je reconnais que l'auteur dépeint très bien les différences de milieu et de perception des deux mondes USA/Grande-Bretagne, la spécialisation extrême des profs aux USA, par rapport au monde anglais, qui est plus de culture générale.
Anne-Marie                 
J'ai aussi lu le livre en anglais. J'ai beaucoup ri au début -  effet de surprise peut-être -, mais l'humour anglais de Lodge qui dissèque les réactions des gens, les invités des cocktails qui avalent les petits fours, affamés comme s'ils sortaient de prison, la surprise des deux quand ils arrivent dans l'autre univers, tout cela est très drôle et bien vu, c'est du rire bon enfant.
C'est l'étude sociologique qui a un intérêt, car l'intrigue principale, si on peut appeler ça une intrigue, est poussive et sans intérêt. Les manifs des campus sont traitées de manière loufoque et improbable, ce n'est pas rendu de façon intéressant, c'est trop grossier. Effectivement, des personnages disparaissent en cours de route et c'est peut-être dommage. Mais à la fin on est dans la farce totale, avec les échanges de partenaires entre Philippe et Morris, et le croisement d'avions dans le ciel. J'ouvre à moitié pour le ton humoristique et l'ironie, les petites intrigues de personnel dans les deux campus sont bien vues aussi. J'en avais lu un autre il y a une trentaine d'années et il me semble que c'était plus subtil. Mais peut-être a-t-il mal vieilli.

Les cotes d'amour à venir du groupe breton

Annie Brigitte TChantalCindy ÉdithJean Marie-Claude Marie-Odile Marie-Thé PhilippeSoaz Sylvie Suzanne

Les Lodge de Cindy


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !


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