Lou Lubie, Et à la fin, ils meurent : la sale vérité sur les contes de fées, Delcourt, 400 p.

Quatrième de couverture :
Quels terribles secrets cachent les contes de fées ?

Derrière leur réputation d'histoires un peu naïves, les contes ont des racines sombres et anciennes !

Aujourd'hui édulcorées, les versions originelles osaient le meilleur comme le pire : des princes pas si charmants, Raiponce vendue contre une botte de persil et Cendrillon qui décapite sec sa belle-mère !

En décapant avec humour ces récits d'autrefois, Lou Lubie pose une question d'éthique : violence, sexisme, racisme...
Les contes sont-ils encore adaptés notre époque ?

Lou LUBIE (née en 1990)
Et à la fin, ils meurent (2021)

Nous avons lu ce livre pour le 22 décembre 2023, soirée de Noël....

DES INFOS AUTOUR DU LIVRE
Repères biographiques
Livres et réalisations
Presse
Grenouille numérique

Les 12 cotes d'amour
Maëva Rozenn
Claire
Françoise Muriel
Entre et Catherine
Annick LFanny Jacqueline Monique L
DanièleRichard

Danièle
Je ne l'ai pas lu jusqu'au bout, d'une part parce que je l'ai obtenu très tard et aussi parce que je ne me suis pas sentie très motivée. C'est une BD et j'ai un conflit avec ma fille qui ne lit que des BD et ne donne à lire que des BD ou des mangas à sa fille (8 ans), qui en raffole d'ailleurs… Alors ! Où est le problème ?... Personnellement, ce n'est pas ma tasse de thé, en tout cas pas comme seul objet de lecture.
J'ai lu ce livre comme un mémento, clair, pédagogique, documenté, super bien expliqué ; mais pour moi, un mémento est fait pour avoir les idées claires sur ce qu'on a lu auparavant, et donc quand on a déjà un arrière-plan assez fourni. (Le mieux, d'ailleurs, c'est de se faire son mémento soi-même !). Là ce qui me manque, c'est une pensée qui se déroule en prêtant à réfléchir, et qui déclenche l'imagination du lecteur. J'ai eu l'impression d'une masse d'assertions, certes bien motivées, mais presque péremptoires, servies par un dessin agressif, certes en accord avec le sujet, mais réducteur. Et je suis frustrée du point de vue de la langue : du coup, quand un conte est cité, je ressens comme une bouffée d'air, je respire.
J'ai cru retrouver au début l'humour du livre de Giulia Enders, le charme discret de l'intestin, que j'ai trouvé, amusant, instructif et léger. En un mot, génial. Mais là c'est amusant au début mais d'un humour potache, facile, dont je me suis vite lassée.
J'ouvre ¼ pour ce que j'ai lu, me réservant la possibilité de changer d'avis à la lumière de vos avis si je le lis jusqu'au bout.
Fanny
Pour moi, ce n'est pas une BD, mais un roman graphique, avec des chapitres, construits ; et j'aime les romans graphiques. Et les contes aussi. Avec cette distance, cette ironie, j'ai été d'emblée conquise.
Ce qui fait que je n'ai pas pleinement adhéré, c'est le dessin. Pour ce qui est des contes de fées, le dessin ne m'a pas enchantée.
Mais l'essai est très intelligent, bien construit.
Et il y a de l'humour, certes un peu potache. J'ai apprécié cet humour au début, mais dans la répétition j'ai trouvé le procédé parfois lourd.
Les contes parlent à l'imaginaire, c'est ça mon approche. Ici, elle décortique, ce qui tue un peu cette dimension. Même si c'est atroce, l'aspect symbolique fonctionne et j'y adhère. C'est d'ailleurs la conclusion de son livre, p. 227 et 228.
La pub pour l'auteure à la fin, c'est un peu too much.
J'ouvre à moitié. C'est intelligent, brillant, mais me manque la part féerique. Je suis contente de l'avoir lu.
Annick L
Je peux répéter mot pour mot ce qui vient d'être dit.
Ce livre est intéressant, avec sa lecture contemporaine des contes, solide, avec une analyse très intéressante, notamment sur l'affadissement de Disney, et j'y adhère.
Ce qui m'a gênée, c'est son dessin, niais, cucul. Il y a un décalage entre dessin et propos.
Et son humour, c'est vrai qu'à la fin, c'est un peu lourd.
Je vais l'offrir à une amie conteuse.
C'est un choix magnifique pour Noël - une très bonne idée.
J'ouvre à moitié. J'ai quand même eu du plaisir et je suis contente de l'avoir lu.
Claire
Je suis d'accord avec ce que j'ai entendu, mais ma conclusion diffère.
Le livre est beau, relié, avec sa tranche dorée, et en plus son signet doré : on pourrait penser à la Bible ou la Pléiade..., non, c'est Lou Lubie.
Ce qui domine pour moi est l'originalité du livre. Ce n'est pas un roman graphique, c'est un essai graphique. Au fait connaissez-vous Le monde sans fin ? Il paraît que c'est formidable.

Catherine
Oui !

Fanny
Je l'ai offert à mon père !

Claire
J'y trouve beaucoup de talent au résultat d'une recherche fouillée présentée avec humour. Si le dessin déçoit, il y a une inventivité dans la mise en page, variée, soignée - j'ai beaucoup aimé.
L'humour est peut-être un peu lassant, oui.
Mais la construction est solide et je me suis reportée plus d'une fois à la table des matières pour la revoir.
J'ai téléchargé l'application : c'est un peu fastidieux à utiliser car il faut scanner la page avec son téléphone, ça demande de la manip, mais l'application est très bien faite et les suppléments ainsi accessibles sont de qualité et montrent que ses ressources sont importantes.
J'ai eu à certains moments de petites incompréhensions, pas vous (seule Françoise acquiesce - encore mon QI de géranium...), je me disais tiens y a un truc que je n'ai pas compris et je passais...
J'hésite entre ¾ et plus. Je verrai à la fin du tour...
Catherine entre et
C'est un livre effectivement très beau. J'ai aimé le titre. La couverture, première et quatrième, est sympa. C'est une belle réalisation.
J'ai pour ma part plutôt aimé le graphisme.
On découvre des contes inconnus, par exemple celui de la saucisse, des contes gore, avec l'écorchée : on est loin de Walt Disney ! Elle revient aux sources et c'est intéressant de comparer les versions, Grimm et Perrault, avec l'influence des religions, le catholicisme pour Perrault, le protestantisme pour Grimm.
C'est très documenté, on apprend beaucoup de choses, je n'avais jamais entendu parler de Basile par exemple, ni des autrices de contes de fées dont elle parle.
J'ai été sensible à l'humour. Un peu répétitif certes, ou un peu trop...
Peut-être faut-il le lire en petits morceaux et non d'une traite comme j'ai fait, j'ai un peu saturé sur la fin.
Les informations supplémentaires via l'application sont sympas et cela évite d'alourdir le livre, mais j'ai trouvé ça rapidement lassant de scanner les pages.
Au final, c'est un livre vraiment sympa et je vais offrir mon exemplaire... je vais l'offrir à ma sœur, je suis sûre qu'elle va l'apprécier.
J'ouvre entre ½ et ¾, plus près de ¾.
Muriel
Au début, je n'étais pas tellement emballée. Après l'avoir laissé reposer, en le reprenant, l'humour m'a séduite, même si un peu gore...
Et voilà un auteur, Basile, dont je n'avais jamais entendu parler.
Le dessin m'a plu. Pourquoi cette couleur orange dominante ?...

Monique, donnant une clé
Orange pour les gentils, violet pour les méchants.

Muriel
Les expressions modernes, familières... bon ! J'aime bien quand elles accompagnent les scènes atroces.
J'ouvre à moitié, car j'ai assez bien apprécié ce livre original, mais sans enthousiasme.
Françoise D
J'ouvre aux ¾. C'est une super découverte.
J'ai aimé l'humour et appris des choses avec des contes et des auteurs que je ne connaissais pas, notamment Basile.
Le dessin, un peu paresseux, ne m'a pas dérangée.
J'ai aimé l'humour avec lequel elle déconstruit les contes et les mythes.
Oui, il y a un peu de répétitions.
Elle prend volontairement un ton très familier, usant un peu trop de ce procédé.
J'ai bien aimé aussi sa distance par rapport à Bruno Bettelheim l'incontournable, moi qui en fus une fashion victim.
C'est un très bon choix pour Noël que cette alternative novatrice aux contes sérieux que l'on connaît bien - déjà programmés dans le groupe...
Monique L
En tout premier lieu, c'est la jolie couverture qui a attiré mon attention. En y regardant de plus près, la princesse est manchote et son prince borgne. Cela met tout de suite dans l'ambiance.
Une somme impressionnante d'informations sur l'origine ancestrale des contes de notre enfance. Toutes plus horribles que l'on ne pourrait l'imaginer.
Les thématiques comme le racisme, le sexisme, la religion dans les contes sont habilement abordées, et les arguments avancés sur ces sujets sont étayés...à travers 1 conte (La petite Sirène pour la religion, ou encore Les Trois Cédrats pour le racisme).
Le tout est rédigé avec beaucoup d'humour et de second degré.
Les dessins humoristiques sont d'un graphisme simple.
La présentation est soignée : au cours de la lecture : des cartes, des illustrations et des mises en scène percutantes, etc.
Mais je n'ai pas du tout adhéré à l'humour de l'auteur.
Malgré tout, c'est un ouvrage intéressant et original.
La conclusion du livre est un peu faible par rapport au reste de l'ouvrage.
Petit plus pour les pages en réalité augmentée (via l'application Delcourt) : Cela permet d'approfondir ou non certains sujets sans alourdir la page. J'ai apprécié ce procédé.
J'ouvre à moitié.
Richard
Je n'ai pas de culture dans ce genre. Et la dernière fois que j'ai lu une BD remonte à plusieurs dizaines d'années alors que j'étais étudiant à Aix-en-Provence et qu'un camarade m'a fait découvrir Lucky Luke - très bien d'ailleurs...
J'ai donc essayé d'ouvrir mon esprit à ce genre de littérature.
Je n'ai pas aimé l'humour. Les remarques cassent la lecture qui pourrait être celle d'une thèse de doctorat.
Voici un exemple d'humour que j'apprécie peu p. 78 :

"Paye ton budget épilation" ne me fait pas rire (Monique approuve).

Catherine
Moi si.

Claire
Moi aussi. Pas rire, mais sourire. Et "Au moins, il n'y aura pas deux fois le même prénom dans sa classe", là non plus, ça ne vous fait pas rire ?

Monique et Richard
Non...

Richard
Il faut dire que j'ai baigné dans l'humour anglophone. Quand j'ai vu les Monty Python, j'étais le seul à rigoler. De même j'ai adoré Le guide du voyageur galactique que je t'ai prêté, Claire, et que tu as oublié de me rendre...

Claire
Damned !...

Richard
Cela n'a rien à voir avec le livre, mais je m'éclate avec ce genre d'humour.
J'ai pensé à mon petit-fils qui vient d'avoir 12 ans, à qui, sur les conseils d'un libraire, j'ai offert Jérusalem et dans lequel il s'est complètement plongé. J'ai renoncé pour l'instant à lui faire lire notre livre.

(Une discussion s'ensuit : Richard peut-il ou non faire lire ce livre à son petit-fils ? Les points de vue s'affrontent...)

J'ai lu de la même auteure L'homme de la situation, que j'ai préféré : c'est un récit, qui évoque l'homosexualité - cette fois sans hésiter un livre pour les adultes.
J'ouvre ¼ en raison de la méconnaissance de ce genre littéraire.
Rozenn(qui a proposé le livre et qui avait très peur en venant ce soir)
Je n'aime pas les BD et j'ai peu lu de romans graphiques. Ma petite-fille est fière que je lise une BD (mais que je lui cache). Je ne sais pas les lire, je ne lis que le texte. Et donc je n'ai pas fait attention au graphisme.
Ma porte d'entrée a été le consentement : comment lire La Belle au bois dormant à une enfant...
Ce livre m'a ouverte à Basile : monstrueux, effarant, avec des formules époustouflantes. Et ce qui en est restitué n'est rien à partir de ses horreurs...
Je me suis appuyée sur ce livre qui démonte les mécanismes des contes pour en inventer, mais n'oserai pas en écrire d'épouvantables, comme Grimm ou Basile...
J'adore qu'à la fin ils meurent et que ces histoires se terminent bien quand ils n'ont pas d'enfants ! Ainsi ce livre transmet l'idée qu'on peut vivre heureux sans avoir d'enfants - ce qui peut sembler surprenant pour l'époque d'alors.
Lou Lubie balance tout. Elle démolit Disney qui a dénaturé les contes originaux.
À la relecture cependant, cela passe moins bien. Mais c'est super en panachant avec Basile.
J'ouvre en grand bien sûr.
Jacqueline(impression transmise)
Je partage l'avis de beaucoup. Et j'ai découvert Basile !
Maëva(impression transmise)
En attendant de vous retrouver, je découvre avec beaucoup de joie le roman graphique de Lou Lubie.


DES INFOS AUTOUR DU LIVRE
Repères biographiques
Livres et réalisations
Presse
Grenouille numérique

REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Lou Lubie (c’est un pseudonyme) a vécu jusqu’à l’âge de 17 ans à La Réunion. Toute sa famille s’y trouve.

Elle publie son premier roman à l'âge de 18 ans, avant de s'orienter vers la BD. Quand elle arrive en métropole pour faire ses études, elle a déjà publié deux romans et trois BD publiés chez des éditeurs réunionnais.

Elle obtient un diplôme en game design et management, qui prépare à la conception de jeux vidéo.

"En fait, quand j’ai commencé mes études, j’ai commencé à publier des livres. Je faisais les deux en parallèle, et à la fin la bande dessinée me semblait plus intéressante parce que je pouvais gérer mes projets en entier, ce qui n’est pas possible dans le jeu vidéo. Parce que ça demande des équipes, de - au minimum - quelques personnes et au maximum des milliers. C’est pas du tout les mêmes formats, et moi j’étais plus sur un format où je pouvais être indépendante et créative, d’où la bande dessinée." (bdtheque.com, 1er février 2019).

LIVRES ET RÉALISATIONS

Un forum participatif
- 2008 : Lou Lubie fonde le Forum Dessiné, un site communautaire de BD collective, toujours actif, présenté ici en une vidéo de 1 min 42.

Deux romans
- 2009 : Hallucinogène, Océan éditions
- 2010 : Hallucinogène 2, Océan éditions

Romans graphiques
- 2010 : L'Île au temps suspendu (scénario), dessin Romain-M, Epsilon Éditions
- 2011 : Jours sombres chez les yaourts, Epsilon éditions
- 2011 : Un créole en métropole, Océan éditions
- 2016 : Goupil ou face, Delcourt
- 2019 : La Fille dans l'écran, avec Manon Desveaux, Marabulles
- 2021 : L'Homme de la situation, Dupuis
- 2021 : Et à la fin ils meurent, Delcourt
- 2023 : Comme un oiseau dans un bocal, Delcourt.

Son site
https://www.loulubie.fr/

PRESSE

- Lou Lubie présente la bd sur ›ici sur youtube, 21 octobre 2021

- Et à la fin ils meurent, Antoine Perroud, BDGest, 4 novembre 2021

- Et à la fin ils meurent, Lysiane Ganousse, L'Est Républicain, 17 novembre 2021

- Entretien avec Lou Lubie sur le livre que nous lisons, Mathias Énard, La Salle des machines, France Culture, 26 décembre 2021, 27 min avec Lou Lubie.

GRENOUILLE NUMÉRIQUE

Si on télécharge l’application gratuite Delcourt Soleil+, on peut accéder à de nombreux suppléments quand, en haut de la page, figure une grenouille :

Si on a la patience d'ouvrir l'application, de scanner la page, on peut par exemple voir ceci :

page 8 :

ou bien pages 52 et 53 :

      
ou encore pages 40 et 41 :


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !


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