Sahar Kahlifa, L'impasse de Bab Essaha, trad. de l'arabe Youssef Seddik et Mohamed Maouhoub, éd. Elyzad poche, 248 p.

Quatrième de couverture :

En Cisjordanie occupée, soldats israéliens et jeunes Palestiniens s’affrontent à combat ouvert dans les rues. Les femmes, dans la pénombre des maisons embaumées de jasmin et de myrte, s’attardent devant le narguilé. Une nuit, le couvre-feu contraint une universitaire, Samar, à se réfugier chez Nouzha, jeune prostituée. Mais celle-ci n’est pas seule : elle a recueilli Houssam, résistant, grièvement blessé. Bientôt se joignent au trio Sitt Zakia, la sage-femme du quartier, et Oum Azzam, désireuse d’échapper à la violence de son mari. Tandis qu’au-dehors, dans la chaleur moite de la nuit, résonnent les cris des enfants et le tapage des soldats, les femmes, au fil des heures, s’ouvrent aux confidences.
C’est la difficile condition de Palestinienne que dénonce Sahar Khalifa dans ce portrait poignant d’un pays livré à la folie des hommes.


10/18, 2001


Flammarion, 1997

Sahar Kahlifa (née en 1942 à Naplouse)
L'impasse de Bab Essaha (publié à Beyrouth en 1990, traduction française en 1997)

Nous avons lu ce livre pour le 6 octobre 2023 et le groupe breton pour le 23 novembre.

Quelques infos en bas de page autour du livre, qui a été écrit en pleine intifada (période de conflit entre les Palestiniens des territoires occupés et Israël, de 1987 à 1993, date de la signature des Accords d'Oslo).


Nos 9 cotes d'amour
LisaRozenn
ClaireJacquelineMonique L
CatherineFrançoiseLaura
Fanny

Brigitte présente n'avait pu se procurer le livre

Catherine(avis transmis)
Cette proposition de lecture me plaisait bien, n'ayant jamais lu de roman palestinien. De plus, le livre avait l'avantage d'être très court et de se placer du point de vue des femmes.
Il nous plonge dans le quotidien de quatre femmes, d'âge et de situation différentes, à Naplouse en pleine intifada. C'est une vision très noire de la société palestinienne, les femmes étant prisonnières à la fois de la guerre et des soldats israéliens mais aussi et surtout de leur famille et du patriarcat omniprésent. On découvre leur histoire par petits morceaux, notamment à travers un questionnaire assez improbable sur ce que l'intifada a changé dans leur vie. La réponse de Sitt Zakia, la vieille accoucheuse, résume bien leur situation, l'intifada n'a rien changé à la vie des femmes, elle n'a fait qu'augmenter leurs malheurs en rajoutant à leurs misères anciennes, la peur pour leurs enfants qui combattent les soldats.
Malgré leur soumission, elles apparaissent pourtant plus fortes que les personnages masculins du roman ; on le voit par exemple lorsqu'un des frères de Samar, Sadeq, qui la croise tard le soir dans la rue et la maltraite, finit par lui demander de le protéger car il a oublié sa carte d'identité. L'atmosphère oppressante, quasi claustrophobique (le mur et le couvre-feu qui les enferme dans leur quartier, le huis clos dans la maison de Nhouza qui rassemble les protagonistes) est très bien rendue, mais je suis restée un peu sur ma faim ; j'ai trouvé la lecture assez pénible, souvent assez confuse, les combats auxquels on ne comprend pas grand-chose, les personnages que j'avais parfois du mal à identifier (tous ces Oums...), les invocations permanentes au Tout-Puissant. Ça finit très mal évidemment, mais on n'imaginait pas une fin heureuse.
Je ne sais pas très bien si j'ai aimé ou pas ; je l'ouvre à moitié, peut-être un peu plus ; ça a été en tout cas l'occasion pour moi d'écouter des podcasts sur la Palestine. Pas eu le temps d'aller voir l'exposition mais j'ai bien l'intention de le faire.

Françoise(avis transmis)
Un livre intéressant, mais qui m'a laissée sur ma faim.
Il retrace une partie de l'histoire du conflit israélo-palestinien - avec la première intifada en Cisjordanie - qui permet d'appréhender une situation dont nous entendons parler de loin, parfois difficile à comprendre et qui est plus que jamais actuelle (encore plus avec cette attaque du Hamas incroyable dans la bande de Gaza).
Et ceci à partir de portraits de femmes et de leur vécu, de leurs conditions diverses et pourtant si semblables. Comme dans bien des situations partout dans le monde, pour elles c'est Toujours la double peine. Il y a aussi des portraits d'hommes avec leur propres conditions et préjugés dont bien sûr les femmes ne sont pas non plus exemptes.
C'est le côté docu, informatif, mais du point de vue littéraire, j'ai trouvé l'ensemble pas assez approfondi, mais ce n'était peut-être pas le projet de l'auteure.
Et j'ai été gênée par l'omniprésence de la religion. Je n'y ai vu aucun recul, ni critique d'aucun des personnages, même la plus rebelle d'entre elles, ni de l'auteure : ça m'a agacée.
Ce récit m'a fait penser à un livre qu'on avait lu dans le groupe et que j'avais beaucoup aimé, Les vies de papier, qui parlait d'un immeuble de Beyrouth et surtout d'une femme dont l'auteur fait un portrait fascinant, émouvant, convaincant ; j'avais d'ailleurs été surprise que l'auteur ne fût pas une femme ; Rabih Alameddine - l'auteur donc - aurait pu dire "Aaliya Saleh, c'est moi". Je regrette de devoir dire que L'Impasse de Bab Essaha souffre de la comparaison.
Monique L
Moi qui lis principalement sur tablette, j'ai apprécié cette petite merveille de livre papier : sa couverture, son papier, son format, sa typo. Vraiment un grand plaisir que j'avais oublié.
Sahar Kalifa est une très bonne conteuse qui m'a fait ressentir la complexité de la situation. Je n'ai rien appris de nouveau, mais j'ai ressenti l'angoisse liée à l'incertitude de chaque instant. Ce n'est pas un livre manichéen, c'est saisissant de réalisme.
On ressent intensément ce que vivent ces femmes : l'oppression, la crainte, l'asservissement par les hommes, l'obscurité des pièces, le calme ou les bruits inquiétants. Enfin tout y est ! C'est dur et drôle à la fois, tout en subtilité. L'auteure nous immerge dans le quotidien de Cisjordanie où les hommes sont traqués et où les femmes et les enfants résistent à leur manière. C'est un livre plein de vie !
L'écriture traduit bien l'urgence de la situation.
J'ai apprécié ces femmes qui n'ont pas la langue dans leur poche. L'idée du questionnaire est intéressante comme moyen de faire parler les femmes sur leurs conditions de vie : tradition, machisme, thé et narguilé.
C'est un livre court mais intense !
Je ne suis pas sûre d'avoir suivi tous les détails entre les combattants qui paraissent eux-mêmes opprimés par leur organisation (entre autres avec le départ de Houssam).
J'ouvre aux ¾.
Claire
Je me retrouve t
out à fait dans l'avis de Monique et je n'ai presque plus rien à dire. Une différence à propos du questionnaire : j'ai trouvé le procédé un peu artificiel, utilisé trop visiblement par la romancière et pas vraisemblablement de la part du personnage.
J'ai aimé la façon elliptique de décrire le contexte pour faire vivre des personnages divers complètement définis par l'horrible situation palestinienne et l'avenir
bouché - alors que lorsque le livre a été écrit : "Elle se rendait compte que le changement ne viendrait pas avec l'établissement de l'État." L'intrigue est réduite et un peu frustrante. J'ai été étonnée de voir le départ de nombreux personnages en Amérique.
J'ai aimé le personnage de Zakia, "Mère-des-jeunes", qui ponctue son discours d'expressions religieuses musulmanes - j'ai beaucoup aimé. Je la rapprocherai du personnage juif de La boîte noire d'Amos Oz, qui tout au contraire, était un personnage comique et tartuffe, et en faisait autant.
J'ai trouvé rythmé le livre avec ses courts chapitres, dense l'écriture, avec des expressions tout à coup crues : "elle pleurait en silence et désirait profondément se transformer en une conduite d'égout" (p. 57), ou des litanies qui emportent : "Galope, fuis, cogne, avertis, appelle, siffle, grave des mots d'ordre, prévoie, expédie des messages, enterre, creuse, subis, supporte, ris, ris encore au plus haut de ton chagrin, tu es le bâtisseur" etc. (p. 66) On ne s'attendrit pas : "Ses frères ne participaient à rien, si ce n'est de tendre la main pour manger ou jouer aux cartes." J'ai aimé cette rudesse sous laquelle je sens une force, une résistance. J'ai bien aimé l'épisode du portail sapé par la femme (p. 142). Et la description de la révolution qui se déchaine et faiblit : "la révolution retourne à la réalité, le rocher dégringole au fond du fleuve, et Sisyphe reprend son fardeau" (p. 150). J'ai trouvé que l'écrivaine joue de son instrument d'écriture de manière varié.
La fin a l'air horrible, mais je décrochais un peu des événements. J'ouvre aux ¾ pour l'écriture, pour la découverte et pour la Palestine.
J'ai écouté l'autobiographie de l'auteure et j'ai compris la violence de la page 151 : "Sa mère retenait son frère en criant : 'Laisse-la tranquille, elle était en mission. - Quelle mission ? Neuf jours ?' Il commença à la gifler, à la frapper à la tête, au dos. Il soufflait et tremblait : 'Chienne, tu veux devenir comme Nouzha ? Je jure de boire ton sang.'" etc. Contrairement à Françoise, je trouve la critique contre la misogynie très présente, latente en permanence. Quant à comparer le roman comme elle le fait avec Les vies de papier, que j'ai au demeurant beaucoup aimé, je rappelle que son auteur, américano-libanais, est peinard en Californie, tandis que Sahar Kahlifa, elle, vit à Naplouse en Cisjordanie...
Lisa

C'est une découverte pour moi également. J'ai beaucoup aimé l'écriture et tout ce qui est sur les femmes : j'ai été bouleversée, mon cœur s'est serré, je me sens femmes, je ressens dans mon âme ce qui est dit, c'est poignant : "Le malheur des filles, c'est jusqu'à la mort" (p. 46). J'ai ri dans l'horreur : "- Mais il m'a lancé une théière au visage ! - D'accord, ma sœur, mais disons qu'elle était froide." (p. 185). Atroce. J'ai beaucoup aimé l'écriture. Je me suis senti en communion. Dans la peine. Je me suis réjouie d'être née en France.
C'est une très belle découverte. Merci.
L'histoire m'a semblé secondaire. Ce sont les situations qui m'ont vraiment intéressée. J'ouvre en grand et je vais l'offrir à plein d'amies.
Fanny

J'aimerais dire la même chose que toi, Lisa. Mais je suis passée complètement à côté du bouquin : je me suis ennuyée du début à la fin.
Le questionnaire dont vous parlez, je ne m'en souviens pas.
Jusqu'au bout, je n'ai pas été accrochée. Mais avec culpabilité.
Tout le passage en huis clos, je suis restée dehors.
C'est vrai que la forme du livre lui-même est magnifique, le thème vaut la peine et j'apprécie avec les diversités de nos lectures d'enchaîner des cultures différentes. Mais je ne suis pas entrée dans ce livre.
Je le fermerai, mais avec culpabilité.

Lisa
J'ajoute que j'étais un peu perdue de temps en temps, mais ce n'est pas grave, car après, ça redevient clair.
C'est bizarre d'appeler les mères par le nom de leur fils.

Fanny
Moi j'étais perdue : qui était qui...


Brigitte

Je n'ai pas trouvé le livre, il semblait indisponible en librairie.

Lisa
Est-ce qu'on te donne envie de le lire ?

Brigitte
Ça a l'air un peu horrible
...
Jacqueline

J'ai lu il y a un certain temps ce livre que je ne connaissais pas. Je suis partagée quant à l'idée d'en lire d'autres. C'est un livre magnifique, mais très très dur. Et donc, je ne suis pas sûre d'avoir envie de me retrouver dans cette situation, pas sûre d'en être capable.
Je suis sensible à la situation de guerre, plus qu'à la condition des femmes.
Zakia est l'objet d'un portrait magnifique, une sorte de Mère Courage. La scène de la théière évoquée par Lisa, c'est terrible. Mais la façon dont elle fait face, dont elle tient bon, ça m'a touchée.
Vous dites qu'il ne se passe pas grand-chose, mais il y a l'évolution des personnages : le garçon qui mûrit, la fille sujette à l'opprobre.
J'ouvre aux ¾. Pas en grand car c'est terrible, mais je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt.
Rozenn

Je ne sais pas comment je vais l'ouvrir. Je suis d'accord avec beaucoup de choses dites. Y compris que j'ai décroché, par rapport aux personnages et aux lieux.
J'aime énormément le personnage de la fille qui s'est fait tabasser, avec ses bracelets qui restent, comment elle est considérée, la façon dont elle est présentée, bannie.
J'ai aimé l'humour : la théière par exemple, le lustre, quand elle reprend le pouvoir et ne donne plus de café.
C'est un livre qui m'a complètement secouée, que j'hésiterais à offrir ou alors à quelqu'un qui doit aller très bien...
J'étais complètement perdue dans les bagarres et je n'avais pas le courage de revenir en arrière.
Ils sont sur un cadavre, ça pue, non il n'a pas eu le temps de puer... Il y a une audace et j'aurais voulu voir comment étaient faites ces manières d'écrire, mais je n'avais pas le courage de reprendre le livre.
J'ouvre en grand finalement ce livre qui est un choc.

Claire
Et il n'y a pas de complaisance.

Rozenn
Mais on ne fait pas de cadeau. C'est un livre terrible qui m'a rappelé L'ancêtre de Saer où ils se mangent.
J'ai aussi écouté son autobiographie.
Laura

Je suis contente des réactions sur ce livre que j'avais proposé et que je n'ai pas eu le temps de finir. Je n'étais pas concentrée et je suis passée un peu à côté des 95 pages lues. Il m'était impossible de me souvenir des prénoms et des liens entre les personnages.

Rozenn
On dirait un roman russe.

Laura
C'est sans doute parce que les personnages ne sont pas présentés et j'ai donc eu du mal à les situer, sauf l'accoucheuse qui, elle, m'a marquée par sa façon de parler de Dieu et d'être résignée : ça, ça m'a touchée.
L'aspect féministe m'a semblé un peu grossier ; le questionnaire gros sabots m'a un peu refroidie.
Quant à la violence, je suis restée à distance, sans que ça me touche.
Je n'ai pas d'avis net, ça ne m'a pas plu, ça ne m'a pas déplu. Du coup j'ouvre à moitié. Mais vous me donnez envie de le lire d'une traite.

Lisa
Oui, c'est comme ça qu'il faut le lire, pas en morceaux.

Fanny
En fait, comme il y a beaucoup de dialogues, je me disais que si c'était adapté au théâtre, j'aurais pu être emportée.

Claire
Mais cette violence au théâtre, gloups.


Les 9 cotes d'amour du groupe breton
réuni le 23 novembre
ChantalSoaz

EntreetBrigitte T •Cindy Édith
AnnieMarie-Odile •Suzanne
Entreet•Marie-Thé

Chantal
Livre traduit en français en 1997 après la première intifada, par une auteure cisjordanienne... : comment analyser ce "roman" après le 7 octobre 2023 ? La violence extrême dans le roman, c'est la violence extrême filmée chaque jour par les médias, la télé !
Pour moi lectrice, c'est une impasse, comme le titre, comme pour tous les personnages.
Ce que j'ai ressenti dans cette lecture : c'est un livre de femmes, pour les femmes.
L'auteure a écrit, décrit son vécu de cette première intifada à Naplouse, l'impossibilité pour toutes les femmes de trouver une place dans ces violences dont elles sont toujours les victimes. Ceci quel que soit leur âge : les plus âgées totalement soumises à Dieu, qui décide de chaque destin, et aux hommes, supérieurs en tout aux femmes.
Les plus jeunes sont plus distantes par rapport à la religion, mais beaucoup plus ambiguës vis-à-vis des hommes qu'elles soutiennent tout en en ayant très peur...
Quelle que soit leur condition sociale : très éduquées comme Samar, ou conscientes de tout de par leur quotidien fracassé comme Nouzah, prostituée. L'une veut croire au progrès, à un avenir possible de liberté, l'autre ne croit plus en rien, et aucune n'est dupe...
Entre les deux, Sitt Zakia : âgée mais autonome, elle travaille, c'est l'accoucheuse, soumise à la religion, mais à l'écoute des jeunes ; elle est pleine de questionnements, de doutes...
Elles ont en commun la force, la solidarité, la foi en l'humain, l'amour, en dépit de tout.
Les hommes eux, héros quand ils sont vivants, martyrs quand ils sont morts...
Les femmes subissent les violences physiques des soldats juifs mais aussi des combattants palestiniens, leurs frères, leurs proches ! Avec qui elles luttent !
Par rapport à ce livre, au décor fermé - le quartier, la maison "suspecte" - avec les dialogues à deux, à trois, les entrées, les sorties, la fin d'apocalypse, je me sentais plus spectatrice que lectrice, une pièce de théâtre. Vraiment, ces femmes je les ai vues, je les vois aujourd'hui.
C'est pour ça que je parle plus du contenu que de littérature, style, construction...
Je ressens la phrase de Sitt Zakia :
"Le malheur des filles, c'est jusqu'à la mort"
Je l'ouvre aux ¾… bizarre "d'ouvrir" ce livre.
Marie-Odile
Ce fut une lecture facile, même s'il m'a fallu un peu de temps avant de comprendre qui est qui et ce qui se passe vraiment dans ce monde fermé et l'atmosphère pesante de la ville fantôme.
J'ai vraiment eu l'impression d'une impasse où tous vivent une forme d'enfermement concrétisé par le portail, sur fond d'intifada, de lutte et de dangers.
J'ai compris que tous rêvent de partir ailleurs, surtout aux Etats-Unis. Cela est plus difficile pour les femmes doublement enfermées dans le pays et dans leur foyer.
Les relations homme/femme ne sont jamais satisfaisantes. Elles sont déçues, soumises, maltraitées et malgré tout souvent protectrices de ces hommes, car il faut veiller à la réputation (Oum Assam) ou les soigner tout en les ménageant (Houssam). Les hommes sont hypocrites (Ouaji) et profitent sans vergogne de ce qu'ils condamnent (Nouzha).
Avec les derniers chapitres, on atteint un paroxysme (mort, folie, tumulte, fracas) qui relève de la tragédie. Pas d'issue, pas d'espoir. Certes "en temps de guerre la mort triomphe des sentiments".
Certains chapitres me sont apparus comme des scènes de théâtre (rencontre Nouzha-Samar) avec un spectateur clandestin (Houssam) et l'arrivée de nouveaux personnages.
J'ai bien aimé les passages poétiques qui contrastent avec des propos parfois crus. Les expressions se rapportant à la religion, dans la bouche des personnages, m'ont agacée. Quelques détails m'ont amusée (la théière froide).
Après avoir regardé le document, j'ai pensé qu'il y avait des éléments autobiographiques dans ce récit.
J'ouvre à moitié.
Brigitte entreet

Incompréhension, inquiétude, peur, horreur, colère m'habitent. La lecture de ce livre ne peut pas être la même avant et après cette folie meurtrière du Hamas et la riposte israélienne. Depuis le 7 octobre dernier, comme de nombreuses personnes, je suis abasourdie par les attaques terroristes et ce violent conflit meurtrier israélo-palestinien.
25 ans que ce livre est écrit… "Mais est-ce que l'Intifada s'arrêtera un jour ?" La question est posée dès les premières pages. Aujourd'hui les habitants de Cisjordanie subissent toujours le couvre-feu, la peur, la violence, l'enfermement géographique, pour beaucoup le deuil les accable dans des circonstances innommables.
C'est donc le cœur lourd que j'ai ouvert ce court roman... L'envie me manquait. Puis à un moment je me suis dit que cette lecture pouvait être comme une cure de désensibilisation, moi qui aujourd'hui évite de regarder les reportages, les photos, d'écouter les témoignages sur ce conflit. Une allergie nouvelle ?… Je veux fuir l'horreur pour encore croire en l'avenir.
Je n'ai pas été déçue encore par ma lecture, même si à certains moments je me suis perdue dans la temporalité. Mais je ne peux pas dire que j'ai été passionnée (le contexte actuel sans aucun doute). Alors je choisis de l'ouvrir entre ½ et et ¾. Même si c'est une fiction, j'y vois un témoignage intéressant de l'auteure palestinienne sur la condition de la femme.
Il me semble important de dire d'emblée que la religion est toujours présente. Deux thèmes se dégagent rapidement : la condition de la femme palestinienne et l'intifada.
Je me suis laissé emporter par ces femmes à la langue bien pendue, aux histoires de vies si différentes ; mais cependant elles sont proches et à l'écoute les unes des autres. Toutes sont maltraitées, souffrent et s'adaptent. "En temps de guerre, la mort triomphe des sentiments". Elles sont à la fois drôles (par exemple : la comparaison de la femme à deux chaussettes dans un tiroir d'un homme qui choisit quand et comment les sortir) et dures, parfois révoltées mais souvent résignées. Elles se perdent dans un gouffre abyssal entre elles et les hommes, tous perdus dans une vie de représailles et de violences morales et physiques. Et comme dans le titre ils sont dans une impasse.
Ces hommes perdent trop tôt jeunesse et insouciance. Le résistant blessé dit : "Qu'est-il arrivé au monde ? Qu'est-il arrivé aux gens ? Si c'est ça l'intifada je n'en veux pas." Il faut se rappeler qu'au début dans les années 1990 c'était un conflit non armé ! Depuis la violence monte en puissance.
Pour finir, je soulignerai une lecture facile, des phrases courtes, des dialogues. Les personnages sont attachants, sensuels. On voudrait les aider à fuir ? Mais vers où ? Le rêve américain ?
Faut-il y voir un message de l'auteure face à une menace d'embrasement du conflit qui va au-delà des frontières de la Palestine et d'Israël ?
Edith entreet

Je viens de terminer le récit. Je me suis reprise à deux fois pour me plonger vraiment dans les MOTS du texte. Je l'ai rapidement relu.
Lecture difficile qui m'a demandé beaucoup, beaucoup d'attention. Traduction ? Imaginaire de l'auteure auquel je serais réfractaire ? Action tellement ténue que je m'en suis parfois désintéressée ? Bien que plongée dans l'actualité du texte par des images provenant hélas de la triste réalité de la guerre, j'ai eu néanmoins du mal à accrocher à la narration.
Pourtant, j'avais avec "gourmandise" acheté le livre, couverture et format engageant. Ouvrage précieux dans sa forme évoquant le raffinement du Moyen-Orient, du moins dans mon imaginaire.
Les personnages principaux :
- Sitt Zakia surnommée Mère-des-jeunes ou encore Hajjia (ce fut précieux d'aller consulter le bas de page expliquant que Sitt Zakia avait fait le pèlerinage à la Mecque et de ce fait pouvait s'appeler ainsi). J'ai pu ainsi ne pas perdre le fil du récit. Elle est divorcée et a élevé seule ses filles. Ces dernières sont diplômées et expatriées.
- Nouzha la femme de la maison "interdite", maison de la prostitution.
- Son frère Ahmad, "martyr" à la fin du livre car tué dans l'attaque qui clôt le récit.
- La mère de Nouhza, Sakina, veuve d'un vieux et riche Palestinien et qui est assassiné du fait de sa liberté de choix de vie...
- Samar, fille de la boulangère Oum Sadeq, fille appréciée par Sitt Zakia qui voudrait marier Houssam son neveu à Samar.
- Houssam résistant et Ahmad le frère de Nouzha lui aussi résistant, autant de personnages qui apparaissent presque en silhouettes pour moi à certains moments de relâchement du récit.
Voix off pour Houssam blessé et caché chez Nouhza, voix de chœurs des femmes de l'impasse, cris des colons, odeur des orangers et du jasmin, évocation de la sensation du vent lors des rares sorties des personnages, oppression de la nuit et de son silence, et la fin de Nouhza dont le tragique de sa mort.
J'aurais pu, du fait de cette présentation, me plonger dans L'impasse de Bab Essaha, subir avec eux l'enfermement, écouter leur plainte et leur espoir, m'intéresser au questionnaire de Samar demandant ce qui a changé ou non pour les femmes du fait de l'intifada. J'aurais pu compatir aux sorts de ces jeunes. J'aurais pu admirer la présence de Sitt Zakia, faite de sagesse et de bienveillance… Hélas, ça n'a pas marché malgré une seconde lecture. Émotion réelle toutefois et accélération du récit dans les dernières pages et la montée rageuse de Nouhza vers son suicide.
Mais ce livre m'a engagée à quelques recherches annexes telles que la définition de l'Intifada : jets de pierres en guise d'arme !
Ainsi aux pages 230 et 231 où Nouhza en "hallucinée" invective ses comparses femmes "Merde pour la Palestine. Je veux mon frère, pas la Palestine."
Et, faisant pour moi références aux jets de pierres des Palestiniens engagés dans l'intifada, Nouzha lance des poignées d'olives contenues dans les sacs proches d'elle. Désespoir hurlé de l'inutilité de cette résistance ? "Que me reste-t-il ô Palestine ? Ni parent ni proche. Ils sont tous partis ou malheureux, tous morts ou écartelés (...) La pauvre est devenue folle. Dieu la récompensera. Il n'y a de puissance que la Sienne…" Et Nouzha, en agitant des mains :"Assez de Dieu, de Mohamed, de Jésus, de Croix Rouge, de l'ONU. Personne ne veut voir ni entendre. Depuis quand le monde nous considère-t-il comme des humains (...) Pourquoi seigneur n'as-tu d'yeux que pour les salauds ? (...) Nous sommes de pauvres sans soutien."
Ce sont les femmes qui tiennent le récit. Récit féministe oui je le crois.
Histoire d'amour aussi, amour mais tellement subordonné à l'état de guerre incertain dès le premier regard.
De beaux passages de littérature, et dans les monologues intérieurs qui m'ont parfois fait penser au récit de Atiq Rahimi : pour mémoire le long monologue halluciné de la femme près du corps de l'homme immobile et sans parole - dans un tout autre registre certes - mais lui aussi sous le signe des oppressions.
Ce livre est sorti en 1997. Et la fondation d'Israël date de en 1948 - Israël Terre Sainte et non lieux saints, avec la présence des trois monothéismes ; la Palestine est le nom de la province romane en 135 après Jésus-Christ.
Une fois écrit ce texte, je l'ouvre un petit ¾. Pas d'exaltation comme espéré. J'avais à la fin de la lecture pensé moitie ouvert.
Annie
En Cisjordanie, les affrontements entre Palestiniens et Israéliens et la condition des femmes : difficile à étudier en raison de l'actualité brûlante. Et un peu difficile à déchiffrer, en raison de nombreux noms inconnus qui ne font pas partie de notre culture et des références incessantes à la religion dans beaucoup de phrases, dans les échanges…
J'ai choisi de ne parler, et peu, que de la condition des femmes.
On se retrouve ici dans la guerre, la chaleur, le bruit, la poussière, dehors, mais aussi les odeurs de thé, de jasmin et de myrte, le calme à défaut de la sécurité, dedans.
La guerre est là, la violence partout mais ce livre raconte une parenthèse dans le quotidien qui permet à quatre femmes de se retrouver, au départ par obligation, dans une maison (close de surcroît) et de se raconter.
Les débuts sont méfiants, on se jauge, on se juge et on parle bas à cause de la présence d'un soldat grièvement blessé dans la pièce d'à côté (certaines ignorent cette présence).
Puis peu à peu, les femmes vont raconter leur vie, leurs difficultés, leurs espoirs, sans vraiment jamais se plaindre car c'est le Tout-puissant qui en décide ainsi, quand ce ne sont pas les maris. Il y a de la fatalité dans les propos, pas vraiment de révolte, même si Oum Azzam est quand même partie de chez elle pour fuir un mari violent.
J'ai perçu de l'entraide, de la sororité mais également des sermons. Il ne faut pas que les femmes s'écroulent, elles ont cette grande conscience pour elles. Elles tiennent les maisons, les villages, sont le point d'ancrage. Si l'une se plaint, elle est un peu rabrouée. Que vont dire les gens ? Non il faut supporter, car tout le monde supporte et les réputations sont au-dessus de tout !
J'ouvre à moitié le livre.
Soaz
C'est un huis clos dans une "drôle de maison", malheureusement tellement lié à une actualité dramatique.
Sur fond de l'intifada, trois portraits de femmes, toutes différentes, dans leur mode de vie (mère de Oum, une accoucheuse âgée divorcée croyante, une jeune femme instruite, fille de boulanger entre tradition et modernité et une jeune femme prostituée qui renie tout), la foi, le quotidien, l'amour et la relation avec les hommes.
Deux générations s'opposent entre tradition et modernité. La religion a une place prépondérante, elle gouverne, gère la vie, fanatise.
Les hommes luttent pour la Palestine, L'Ogresse. Ils ont tout pouvoir, notamment sur les femmes, oppressées, soumises.
Tout est dit, oppression, soumission, méfiance, condition et place des femmes, relations homme-femme, perception de l'amour, révolte, lutte.
C'est l'histoire d'un quartier, dans une ambiance lourde, chargée, mais baignée par les parfums, les odeurs de cuisine, les fleurs, les paysages. Sûrement en temps de paix un pays magnifique à découvrir.
La guerre, n'épargne rien, surtout pas les hommes et les familles (le fils tue sa mère).
Les femmes, se révoltent en toute fin (plus d'une fois j'aurais crié ce n'est pas possible, vous ne pouvez pas accepter), une lueur d'espoir.
Compliqués au début : la succession des noms, savoir qui est qui, les retours en arrière, quel temps écoulé, ainsi que les très nombreuses interrogations.
Aux ¾ pour : une histoire très sombre et tellement présente dans notre quotidien, j'ai aimé les portraits de femme, peut-être certains autobiographiques, très prenants, révoltants, interpellant, et les descriptions, maisons, odeurs, paysages et coutumes.
Quelques phrases :
"Le malheur des filles jusqu'à la mort".
"Que me reste-t-il ô Palestine ?"
"Les femmes âgées sont dans un fleuve et nous dans un autre."


QUELQUES INFOS AUTOUR DU LIVRE


Une exposition
En ce moment, se tient une exposition à l'Institut du monde arabe : "Ce que la Palestine apporte au monde".
Ne pas manquer "Les valises de Jean Genet"
.

Comment se repérer dans l'histoire de la Palestine ?
En regardant un historique de 4 minutes =>sur le site des Nations unies
.

Les livres de Sahar Kahlifa traduits en français
- Chronique du figuier barbare, trad. Catherine Lévy, Jamel-Eddine Bencheikh, Amina Rashid, Gallimard, 1978.
- La foi des tournesols, trad. Alain Roussillon, Gallimard, 1989.
- L'impasse de Bab Essaha, trad. de l'arabe Youssef Seddik et Mohamed Maouhoub, Flammarion, 1997 ; rééd. 10/18, 2001 ; rééd. Elysad, 2015.
- Un printemps très chaud, trad. Ola Mehanna et Khaled Osman, Seuil, Cadre Vert, 2008.

Le livre sort en 1997, année d'une forte actualité culturelle palestinienne

- Le Printemps palestinien de mars à juillet 1997 : Philippe Douste-Blazy et son homologue palestinien Yasser Abed Rabbo le lancent officiellement - une saison culturelle présentée par le ministère de la Culture de l'Autorité palestinienne et les ministères français des Affaires étrangères et de la Culture.

- La 27e édition des "Belles Etrangères" est consacrée à la littérature palestinienne du 12 au 23 mai 1997, donnant lieu à une publication du Centre national du livre, avec 12 écrivains dont Sahar Khalifa et Gharib Askalani, Zaki Al-Ileh, Azzedine Al-Manacirah, Samih AL-Quassim, Liana Badr, Riyad Beïdas, Mahmoud Darwich, Edward Said, Elias Sanbar, Anton Shammas, Fadwa Touqan :

- Le détail des rencontres organisées du 12 au 23 mai 1997 lors des "Belles Etrangères palestiniennes", Le Monde, 16 mai 1997

- Un film documentaire : Les Belles Étrangères : Palestine, réalisé par Mustapha Hasnaoui.

La présentation de l'auteure

- Par Marion Van Renterghem, Le Monde, 16 mai 1997 :

Citoyenne d'Amman, en Jordanie, cette romancière militante, pleine d'une énergie volubile, n'en finit pas de dénoncer l'archaïsme de la société palestinienne autant que l'occupation israélienne. "Palestinienne de l'extérieur", elle refuse "l'idée romantique selon laquelle les exilés se sentiraient plus palestiniens que les autres" et se contente de travailler à son combat quotidien elle a fondé, à Naplouse, un centre de recherches sur la situation des femmes de son pays. La vigueur de son tempérament laisse supposer qu'elle n'est pas de celles à se laisser mater, mais elle a dû affronter, comme Fadwa Touqan, deux sortes d'"occupants" : les Israéliens et, à l'intérieur même de sa famille et de son peuple, les hommes. C'est ce qu'expriment les quatre héroïnes de son dernier roman, quatre femmes en prise avec l'Intifada, quatre Palestiniennes se montrant aussi fières face à l'armée d'occupation que diminuées par l'autorité des hommes de leur famille et prises au piège d'une société dont le traditionalisme figé détourne les vrais combats.
Quatre points de vue parce que, selon Sahar Khalifa, "la littérature du tiers-monde ne peut pas se payer le luxe, comme chez Virginia Woolf, de se focaliser sur un personnage unique : la situation d'insécurité qui est la nôtre nous oblige à regarder de tous côtés". Combat littéraire, militant. Son premier roman, Chroniques du figuier barbare (Gallimard, 1978), en apportait déjà tous les signes et le titre arabe désignant, non pas un figuier, mais le fruit du cactus était en soi un mot d'ordre : la chronique contée par Sahar Khalifa sera toujours celle d'une plante coriace, capable de survivre et de s'affirmer dans les contextes les plus hostiles.

- Long portrait dans L'Orient littéraire, supplément littéraire de L'Orient Le jour : "Sahar Khalifa, la Palestine au fémnin", par Katia Ghosn, janvier 2010.

Prise très tôt par la fièvre de l’écriture, Sahar Khalifa cachait ses premiers écrits sous le lit, car écrire pour une femme entraînait la réprobation sociale. Son divorce lui donne des ailes et lui ouvre à nouveau les portes de l’université. Aux États-Unis, à l’IOWA, elle étudie la littérature anglo-saxonne. Elle revient en 1988 dans sa ville natale.

Dans tous ses romans, les personnages féminins occupent une place de prédilection et reflètent les multiples visages des villes occupées.

- Sur la quatrième de couverture de L'impasse de Bab Essaha, éd. Elyzad poche, 2015 :

Sahar Khalifa est née en 1942 à Naplouse.
Après avoir enseigné à l’université de B
irzeit, en Palestine occupée, elle suit des études en littérature anglo-saxonne à l’université d’lowa aux États-Unis.
De retour en Palestine en 1988, elle fonde le Centre des études féminines.
Elle est considérée comme la première autrice palestinienne.
Son œuvre comporte plusieurs romans traduits dans différentes langues, y compris l’hébreu, ainsi que des essais.
Elle vit aujourd’hui entre Naplouse et Amman.

- Wikipedia indique les livres non traduits en français et ses prix.

- ET SURTOUT : une présentation d'elle-même en images commentées traduite par Amitié Lille Naplouse (les deux villes sont jumelées) et projetée le 21 novembre 2015 à l'occasion des "Écritures de Naplouse" à Lille, 9 min.

Des échos du livre L'impasse de Bab Essaha à sa sortie
- Libération, 15 mai 1997, par Maati Kabbal
- Le Monde, 6 juillet 2001, par Mohamed Maouhoub, stagiaire livre

Un article de Sahar Khalifa
Dans le Monde diplomatique, août 2015 : "Femmes arabes dans le piège des images"

Depuis l’enfance, je ne cesse d’entendre qualifier les filles — de la famille, du quartier et du monde entier — d’êtres impuissants, sans défense, condamnés par la nature à rester irrémédiablement faibles.
Il y a quelques mois, cependant, ma petite sœur a découvert que j’étais le seul membre de la grande famille Khalifa à figurer dans l’encyclopédie palestinienne. Avec un soupir d’aise, elle a souligné : "L’encyclopédie ne mentionne ni mon père, ni mon frère, ni mon oncle et ses dix fils miraculeux, ni aucun autre homme de la famille ; il n’y a que toi !"

Une interview de Sahar Khalifa
Sur le blog festivalpalestine : audio ou écrit, 12 novembre 2015.

Une table ronde en vidéo sur la littérature palestinienne en 2017
RDV de l'Histoire du monde arabe : "Littératures palestiniennes en frontières", vidéo sur le site de L'Institut du monde arabe, 1h 27.

Aujourd'hui, en 2023, on peut essayer de comprendre la situation des Palestiens, grâce à la radio
"Les Palestiniens et la question palestinienne", LSD, série documentaire d'Alain Lewkowic , réalisée p
ar Somany Na, France Culture, 4 émissions d'une heure, du 12 au 14 juin 2023 :

1/4 : De quoi la Palestine est-elle le nom ?
Nées avec les derniers soubresauts de l’Empire Ottoman au début du XXe siècle, les idées de nation, d’identité et de peuple palestinien vont peu à peu se cristalliser autour d’une question coloniale qui n'est toujours pas résolue.

2/4 : La fabrique du réfugié et le désir de reconquête
La naissance de l’État d’Israël, le 14 mai 1948, provoque ce que les Palestiniens appellent la "Nakba", c'est-à-dire la "catastrophe".

3/4 : Des murs, des barbelés, des colons et une occupation
Comment trouver ses repères et mener une existence normale dans une géographie et un quotidien aléatoires et arbitraires ? Comme si tout pouvait basculer d’un instant à l’autre sous l’action des colons ? Pour les Palestiniens, c’est la quadrature du cercle.

4/4 : Géographie, narratif et génération perdue
Tout, ici, semble colonisé, le ciel, la terre, les plantes, la mer, les sols, les arbres et les individus. Comment alors se projeter dans l’avenir ?


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
                                        
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
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ouvert ¼
pas du tout
fermé !

 

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