Photo de Marcel Proust par Otto Wegener

Marcel Proust (au choix)

Nous avions, en 1991, lu Du côté de chez Swann avant de visiter la maison de tante Léonie à Illiers. 31 ans plus tard, nous programmerons à nouveau ce tome I de la Recherche pour les 100 ans de la mort de Proust, le 18 novembre 2022.

En juillet 2011
, nous avons visité la chambre de Proust au musée Carnavalet, vu au Louvre des tableaux avec les textes de Proust correspondant en main, et terminé la déambulation au salon de thé Angelina que fréquentait Proust.

Pendant l'été 2011, n
ous avons lu Proust ou autour de Proust et nous sommes retrouvés le 9 septembre 2011. Voici les échos de cet été...

Jacqueline
Je ne sais comment commencer, c'est tellement vaste. J'ai relu La Prisonnière, donc j'avais un souvenir de quelque chose de pas très sain. J'ai découvert des textes de Jean-François Revel Sur Proust : une vision très intéressante de Proust, qui demande réflexion, avec une remarque sur le temps qui ne joue pas tellement de rôle dans La Recherche. Il n'y a pas de lien entre divers instantanés. Le chapitre "Proust et la politique" m'a beaucoup plu ; il y a un parallèle avec les positions au moment de la Guerre d'Algérie. Un chapitre sur Montaigne également.
Je reviens à La Prisonnière : c'est extraordinaire, en particulier la mort de Bergotte. Et le passage où le narrateur s'aperçoit qu'Albertine fait un grand développement sur les glaces ou il retrouve sa manière de parler à lui. Cela évoque pour moi le passage des frères Goncourt (pastiche) dans Albertine disparue.
Dans La Prisonnière, il y a les cris de Paris, le langage des personnages. J'ai relu Le côté de Guermantes, c'était comme une découverte : la férocité sur les soirées, j'ai beaucoup aimé.
J'ai lu Le Bottin proustien : qui est qui dans la « Recherche » ?, où on retrouve tous les personnages de La Recherche, ainsi qu'une chronologie de La Recherche (des faits racontés).
J'ai envie de relire Contre Sainte-Beuve que je n'ai pas trouvé. J'ai lu Lettres à Madame C, des lettres de Proust à une vieille amie de sa mère, rassemblés par Léon Daudet. Je me suis délectée à cette lecture de lettres qui datent d'après la mort de sa mère.

Manuel
J'ai peu à dire... J'ai transporté avec moi la Correspondance de Proust que j'ai beaucoup appréciée : j'aime le sens de la formule, les fins de lettres. Cette édition n'est pas censurée, en particulier sa relation avec Reynaldo Hahn. La langue est toujours magnifique.

Claire
J'ai lu un livre qui commente la vie et l'œuvre de Proust et montre comment Proust donne un sens à votre vie...
J'ai tourné autour de Proust : j'ai lu sa biographie d'André Maurois, Le monde de Marcel Proust, qui est passionnante, qui raconte comment l'œuvre s'est construite.
J'avais vu un ballet Proust ou les Intermittences du cœur de Roland Petit à l'Opéra : j'ai retrouvé le programme.
J'ai découvert Recherche(s) de l'artiste Koala qui tisse des graphismes avec des passages célèbres de Proust.
De Proust, j'ai picoré Contre Sainte-Beuve, j'ai lu Le petit pan de mur jaune, ainsi que Chardin et Rembrandt et aussi une nouvelle : L'indifférent.
J'aime bien picorer.

Annick L
J'ai lu Proust quand j'étais jeune, La Recherche. J'ai adoré nos visites de juillet dernier (Carnavalet, Louvre). J'ai feuilleté les derniers volumes pour savoir comment son œuvre se terminait, j'ai apprécié le regard vieillissant, tellement acéré, qui décrit les marques des visages, marqués par la vieillesse, et le retour sur son projet d'écriture.

Renée
J'ai envie d'évoquer les films réalisés autour de La Recherche. J'ai vu à la télé le film de Nina Companez, qui est très joyeux, froufroutant..., celui aussi de Raoul Ruiz. J'avais fait une émission sur Proust et la nourriture et avais soumis quelques recettes de ce livre à un cuisinier (notamment le bœuf aux carottes), métaphores de l'écriture. J'ai lu le livre de Jean-Pierre Richard Proust et le monde sensible qui évoque à propos de La Prisonnière l'aliment dur, l'aliment mou, l'aliment pléthorique ou pénurique...
J'ai aussi repris Sur la lecture. J'ai relu les numéros du Magazine littéraire (1984, 2010) avec des textes d'Antoine Compagnon.

Monique S
J'ai lu La Recherche autrefois. C'est tout un monde. J'ai lu la Correspondance de Proust, comme Manu : certaines lettres toujours terriblement sentimentales. Les lettres à sa mère sont incroyables, la relation avec sa mère devient insupportable, sado-maso. Je préfère l'œuvre.

Françoise D
Je n'ai pas lu grand-chose. J'ai lu Voyager avec Marcel Proust, sur tous les voyages qu'il a faits : Venise, la Normandie, l'Engadine, Beg Meil, Amsterdam où il rencontre Ruskin.
J'ai lu La Fin de la jalousie, une nouvelle de Proust qui m'a déçue. Proust, c'est sur la longueur ; les textes courts : bof ! Il est obsédé par le sexe.

Annick A
Je n'ai pas relu spécialement. Mais je relis Proust en permanence, entre deux livres. Je suis dans Le Temps retrouvé et je viens de finir Albertine disparue. La manière dont il parle du deuil est remarquable. Il y a des pages passionnantes autour de la jalousie, la trahison, le mensonge. Ce n'est pas situé dans la morale. Sur la duplicité..., l'analyse de l'âme humaine est remarquable, tout comme la perception de l'inconscient. Sa capacité exceptionnelle à ressentir et percevoir se fonde sur une extériorité par rapport à la réalité.
J'ai lu Sur la lecture : il parle du contexte de sa lecture d'enfance, et part dans une série d'associations, sur Le Capitaine Fracasse, sur la frustration qui se manifeste quand on finit un livre. La seconde partie est plus difficile, où il aborde les limites de la lecture.

Brigitte
Je suis mauvaise élève. Heureusement, j'ai dans mon existence beaucoup lu Proust.
Je me suis souvenue qu'en 1991 nous sommes allés passer la journée à Combray. J'ai vu aussi une exposition à Chartres sur Proust et les peintres.
J'ai beaucoup entendu parler dans mon enfance de plusieurs personnes qu'avait fréquentées Proust par ma grand-mère maternelle, née en 1886, qui avait fréquenté ce même monde. Je crois même me souvenir qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer le grand Marcel. Elle était amie de Reynaldo Hahn et Henri de Régnier : Hahn, amant notoire de Proust, était un musicien très renommé ; ma grand-mère l'avait bien connu. Je crois me souvenir d'elle en train d'en parler avec Bernard Gavoty, célèbre chroniqueur musical au Figaro, qui rédigeait alors la biographie de Reynaldo Hahn. Elle connaissait aussi Henri de Régnier (poète, académicien, bien oublié aujourd'hui), mort avant ma naissance, mais sa famille était très liée avec la mienne : ma grand-mère (Marthe) était la muse de Régnier ; nous avons des poèmes écrits pour elle. Je me souviens de Marie, dite "Maricotte", sa femme : c'était une des filles de José Maria de Heredia, ses amants furent nombreux et célèbres, notamment Pierre Louÿs, dont elle eut un fils, Pierre de Régnier, surnommé "Tigre". Elle écrivait sous le nom de Gérard d'Houville : je l'ai rencontrée à la fin de sa vie ; je me rappelle qu'elle est morte à cause d'un chauffage d'appoint défectueux, qui avait pris feu...

- Dix ans auparavant, nous avions lu Un amour de Swann avant de visiter ensemble "La maison de la Tante Léonie" à Illiers-Combray.

- En juin 2017, nous avons 25 ans plus tard à nouveau visité La maison de Tante Léonie-Musée Marcel Proust à Illiers-Combray, vu le Pré Catalan, l'église..., guidés par "le fou de Proust", Patrice Louis. Quelques jours plus tard, nous avons visité l'hôtel littéraire Swann à Paris, avec Jacques Letertre, propriétaire de plusieurs hôtels littéraires : Flaubert où nous sommes allés en 2021, Jules Verne, Vialatte, Rimbaud, Marcel Aymé.

- Et pour le 18 novembre 2022, jour du 100e anniversaire de sa mort, nous lisons Du côté de chez Swann (tome 1 de la Recherche), en lien avec l'exposition “Marcel Proust : la fabrique de l’œuvre” à la BNF.


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