Milena Agus
Mal de Pierres

Nous avons lu ce livre en octobre 2010.

Manuel
Mal de pierre m´a donné mal a la tête. Ce livre précieux dans le mauvais sens du terme ne m'a pas embarqué. La farce n'a pas du tout pris (cf. la fin). J'avais surtout hâte qu'elle se termine. J’aurais préfère connaitre l'histoire du père. Pourquoi avoir gardé des passages en italien ? Pour l'exotisme, les noms des villages m’auraient suffi.
Françoise O
J’ai lu plusieurs livres de cette auteure. Je suis complètement dans son monde, et je n’arrive pas à m’en extraire. J’ai lu deux fois Mal de pierres et la deuxième lecture était nouvelle. C’est un reportage très intéressant sur la Sardaigne, pays rude, avec une côté déchiquetée, sauvage, une migration intérieure, les Sardes en opposition aux Milanais. C’est l’histoire réelle et inventée de la grand-mère de la narratrice. Si je compare avec Battement d’ailes, dans les deux cas la narratrice est une adolescente. Elle dit « Je suis tombée sur une lettre » pourquoi pas la lettre ? Ce sont toujours des femmes qui courent après le bonheur, qui rêvent ; les femmes malheureuses vivent dans un monde fantasmé qu’elles inventent. C’est très poétique. J’ai aimé les contrastes entre les rêves et la réalité, comment on passe nécessairement de l’un à l’autre.
Brigitte
Je ne connaissais pas. Je partage un peu l’avis de Manu ; je n’ai pas réussi à entrer dans ce récit. J’ai aimé la fin de cette histoire d’une femme autiste quand tout est remis en perspective. Elle est inadaptée, malade mentale. Cette maladie est caractérisée par une maladie somatique (le mal de pierre). Comme le dit Manu, c’est un livre très sophistiqué ; la narratrice représente l’immiscibilité (l’impossibilité du mélange...) entre les populations et elle est juste dans la frontière. C’est une mise en roman d’une situation intéressante, mais je n’arrivais pas à y croire, et la fin m’a montré que j’avais raison...
Jacqueline
Moi, j’ai été prise par l’histoire dès le début. Je lisais en même temps l’horrible livre d’Onfray contre Freud. Ici on est dans une histoire vraie parce qu’on y croit. C’est une très belle histoire d’une époque éloignée car le monde décrit est tellement loin du nôtre, même dans l’approche de la guerre. Le rapport entre la petite fille et la grand-mère : la petite fille s’empare de l’univers de sa grand-mère. C’est comme quand on a lu le livre de Carole Martinez, Le Cœur cousu, qui sort aussi du réel...

Monique
...et c’est l’histoire de sa grand-mère !...

Jacqueline
À la fin, un fait nouveau renverse brutalement ce qu’on pensait des personnages. On change de point de vue sur les deux grand-mères.
Françoise D
Je l’avais lu déjà depuis un bon moment et du coup je l’ai relu pour me le remettre en mémoire.
J’ai aimé les descriptions, la Sardaigne, la fluidité du récit, le surgissement des images, les personnages. Mais à la seconde lecture j’ai été plus critique : à la fin on se sent floué. J’ai trouvé que cette façon de nous dire « vous avez marché, hein ? eh ben c’était du faux ! », ça fait procédé. On se demande alors qui a inventé quoi ? À la limite, la petite fille a pu tout fabriquer aussi bien. Mais je reconnais que le talent de l’auteure nous embarque dans une histoire qu’on n’a pas envie de lâcher. Il y a de beaux portraits de femmes (y compris l’autre grand-mère).
Annick A
Je l’avais lu il y a un mois et j’avais eu une impression mitigée. Et puis quand je l’ai relu, j’ai trouvé ce récit absolument extraordinaire ! J’ai beaucoup aimé la dimension de l’imaginaire, aussi bien la mère que Rescapé, que les autres. Ces femmes quittent tout par amour, ce sont de grandes amoureuses. Les personnages sont hauts en couleur, très originaux : le couple de la grand-mère et de son mari, lui ne lui dira jamais qu’il l’aime, alors qu’il en est fou, pourquoi ? Elle l’entend tout de même et se sent d’autant plus coupable de ne pas l’aimer. Leur sexualité est fantastique. Son amour pour le Rescapé, son rapport à la folie, qu’est-ce que la folie ? Le récit ne pose pas les choses en termes de normalité, mais en termes de richesse. C’est cette folie qui la rend si riche. Elle est dans un rapport à elle-même terriblement destructeur. Sa famille la détruit, son mari la reconstruit. Son comportement à Milan est tout à fait fou. Quand a-t-elle reçu la fameuse lettre ? Elle ne respecte pas les codes de son milieu. C’est ça qui est intéressant par rapport à la folie. Le rapport à la musique est très beau. Ce Rescapé qu’elle aime l’entraîne à mettre son fils dans la musique.
Claire
Je l’avais lu l’an dernier et l’avais trouvé assez fade. J’ai donc choisi d’en lire un autre Battement d’ailes, qui m’a beaucoup plu, puis j’ai relu Mal de pierres et ensuite j’ai lu Le Requin : tout m’a plu. Il y a des points communs entre tous ses livres, la narratrice est toujours la petite fille d’un personnage principal de grand-mère ; il y a toujours des personnages extraordinaires avec beaucoup d’amour, et toujours des relations sado-maso ; on retrouve toujours le piano ; toujours la Sardaigne. Il y a un mélange de tradition et de modernité et énormément de fantaisie. A la fin de Mal de pierres il y a un magnifique petit texte sur l’écriture. Bref beaucoup de plaisir.
Monique
C’est moi qui ai proposé ce livre. La presse en parlait de manière flatteuse, alors je l’ai lu et je l’ai trouvé formidable. La deuxième lecture m’a beaucoup apporté. La narratrice dit depuis le début que sa grand-mère écrit tout le temps des choses exagérées. J’ai marché tout le temps. L’écriture est extraordinaire, dépouillée, elle nous mène en bateau tout le temps. L’arrivée du mari qui vient de vivre un évènement dramatique, l’histoire du lit des mariés, les deux sont dans un chemin solitaire qu’ils partagent. Tout m’a plu. On ne sait jamais exactement qui sont les gens. Les personnages de femmes sont très intéressants. J’aime aussi le portrait du mari, en creux, notamment à Milan. J’ai aimé ce regard posé sur les êtres humains.
Marie-Té
J'ai aimé l'attachement de l'auteur à ses personnages, à sa terre de Sardaigne. C'est beau et c'est bien écrit. Quelque chose pourtant me dérange dans ce livre : l'auteur attribue-t-elle à sa grand-mère ses propres fantasmes ? Est-ce un récit ou un roman ? (mentionné nulle part) Besoin de savoir...
Lona
Je n'ai pas trouvé Mal de pierres, aussi je me suis rabattue sur Battements d'ailes. Lecture facile. C'est magique et délicieusement écrit. C'est plein de poésie, de fantaisie ; c'est vivant ! Les personnages sont présents, ils rentrent dans votre vie, on vit avec eux ; leurs sentiments sont parfaitement rapportés. Les descriptions des paysages sardes sont d'une grande beauté. Les thèmes évoqués sont les mêmes dans ces deux livres : l'amitié, l'amour, la maladie et parfois la folie, les rituels, la superstition, les croyances, la place des grands-parents, la vie dans le village, l'importance de l'écriture et de la musique. Il y a aussi les relations sado-maso, les rapports hommes/femmes, le sexe, les non-dits, la relation à l'argent, la magie de la cuisine, les déplacements sur le Continent. J'ai aimé "Madame" et son grand cœur ! Elle m'a rappelé la Bouboulina dans le film de Zorba le Grec, une vieille prostituée à la retraite, naïve mais tellement généreuse et disponible ! Est-ce une (partie d'?) autobiographie ? En tous cas, il me semble que ce sont les interrogations ou/et les préoccupations de l'auteure ?

 



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Au centre, l'héroïne : une jeune Sarde étrange " aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses ". Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie...