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        L'Africain 
      Quatrième de couverture 
        : "J'ai longtemps rêvé que ma mère était 
        noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, 
        pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans 
        ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où 
        j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, 
        lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu 
        vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été 
        difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, 
        recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit 
        ce petit livre." 
        
        Le procès-verbal 
      Quatrième de couverture 
        : "On me reprochera certainement des quantités 
        de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours ; 
        d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir 
        joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans 
        le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles 
        contre l'appui de la fenêtre : il ne reste presque plus de peinture 
        jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu 
        devant un tribunal d'hommes ; je leur laisse ces ordures en guise de testament 
        ; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, 
        afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre..."  
        
        Chanson bretonne suivi 
        de L'enfant 
        et la guerre  
      Quatrième de couverture 
        : "Pour rien au monde nous n'aurions manqué 
        cette fête de l'été. Parfois les orages d'août 
        y mettaient fin vers le soir. Les champs alentour avaient été 
        fauchés et la chaleur de la paille nous enivrait, nous transportait. 
        Nous courions avec les gosses dans les chaumes piquants, pour faire lever 
        des nuages de moustiques. Les 2 CV des bonnes surs roulaient à 
        travers champs. Les groupes d'hommes se réunissaient pour regarder 
        les concours de lutte bretonne, ou les jeux de palets. Il y avait de la 
        musique de fanfare sans haut-parleurs, que perçaient les sons aigres 
        des binious et des bombardes." 
         
        À travers ces "chansons", J.M.G. Le Clézio propose 
        un voyage dans la Bretagne de son enfance, qui se prolonge jusque dans 
        l'arrière-pays niçois. Sans aucune nostalgie, il rend compte 
        de la magie ancienne dont il fut le témoin, en dépit des 
        fracas de la guerre toute proche, par les mots empruntés à 
        la langue bretonne et les motifs d'une nature magnifique. Le texte est 
        bercé par une douceur pastorale qui fait vibrer les images des 
        moissons en été, la chaleur des fêtes au petit village 
        de Sainte-Marine ou la beauté d 'un champ de blé face à 
        l'océan. 
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      Jean-Marie Le Clezio 
        L'Africain
      Nous avons lu ce livre en septembre 2004. 
        Nous avions lu Le Procès-verbal en novembre 1987. 
        Le groupe de Tenerife a lu Chanson bretonne suivi 
        de L'enfant et la guerre en avril 2024. 
       Sandrine 
        Le Clézio est pour moi l'auteur de Désert, cet homme à l'incroyable 
        écriture gonflée d'émotions, suintant de sensibilité à fleur de peau. 
        L'expression d'un apatride, étranger aux lois et aux conventions sociales, 
        aux préoccupations trop sérieuses ou trop futiles pour intéresser ses 
        contemporains. J'ai adoré les deux premiers chapitres de L'Africain : 
        "le corps" et "termites, fourmis, etc." car j'ai retrouvé avec une vive 
        émotion cette simplicité, cette sensibilité primitive qui m'avait tant 
        émue dans Désert, à un tel point que j'ai du m'arrêter toutes les 
        deux pages pour reprendre souffle : cette écriture m'émeut aux larmes, 
        tant elle est précise et juste dans la description d'une émotion. Par 
        contre, j'ai lu le reste du livre en diagonale : j'avais l'impression 
        de lire le compte rendu d'un travail analytique sur son père : Le 
        Clézio justifie la vie et les attitudes de son père et trouve par là même 
        sa filiation et une justification à ses propres attitudes et choix de 
        vie ! J'avais envie de lui crier : "J.M.G : on 
        s'en fout de ton père et de ta psychanalyse : on veut seulement ton 
        écriture !" Vous l'aurez deviné, j'ai avec l'écriture de Le Clézio 
        un rapport passionnel et passionné : j'adore ou je hais, elle m'attire 
        et me fait fuir. J'adore cette écriture sans message ni but précis qui 
        s'écoule dans une symbiose de sensibilité avec le lecteur : écrire 
        c'est créer une uvre d'art… et je hais ce style militant qui veut 
        délivrer un message, une réponse, une justification et qui ressemble à 
        un slogan de régime autoritaire, cette psychorigidité intellectuelle qui 
        emprisonne le lecteur et rend certains passages détestables et chi…. comme 
        la pluie. Aucune autre écriture ne m'a jamais autant touchée que celle-ci… 
        Si proche par les émotions et pourtant si éloignée pour tout le reste. 
        Monique  
        J'ai été touchée par le livre de Le Clézio, sa tentative d'écrire "son 
        père". C'est une écriture qui "frôle" sans approfondir. On sent chez l'auteur 
        une grande réserve, une grande douleur. Mais il n'y a ni évitement, ni 
        complaisance. Tout ce qui est dur, fermé du côté du père fait, par opposition, 
        éclater la liberté offerte par les grands espaces, la vivacité de la population 
        africaine. Ce livre est un peu le négatif des autres livres de Le Clézio. 
        Je comprends mieux sa nécessité de poétiser l'Afrique, de créer des personnages 
        semblant sortir tout droit du paradis terrestre. Trop beau pour être vrai, 
        comme dans Le 
        Chercheur d'or, Onitsha... 
        Les photos par contre ne m'ont pas convaincue. Je les trouve sans rapport 
        avec le texte. 
      Sabine 
        Quelques mots que je vous envoie sur L'Africain, que j'ai apprécié ; 
        alors que d'ordinaire, le ton nian-nian de Le Clézio me gonfle, je le 
        trouve ici approprié à la langueur de L'Afrique. Le personnage du père 
        a de l'ampleur, une stature qui fait peur d'ailleurs. On aimerait en savoir 
        davantage sur cette vie en deux parties (Nice et l'Afrique), mais le ton 
        reste pudique, comme à pas feutrés. Je cours commander demain les prochains 
        livres pour le groupe. J'ai un emploi du temps de ministre + les enfants 
        + la cuisine et le ménage!!! Pouf, pouf. 
        Françoise  
        Enfin un livre reposant ! Grâce à son écriture, fluide, claire, sereine. 
        Tout à fait ce qu'il me fallait après la touffeur de Vanity Fair, 
        et les contorsions de Féroces 
        Infirmes (Tom Robbins). L'auteur certes évoque son enfance et 
        ses parents, mais il ne règle pas ses comptes, il a atteint une sorte 
        de plénitude, on ressent bien les griefs qu'il a pu avoir, mais qui ont 
        disparu. Cette distance se retrouve dans l'écriture. Il reste une reconnaissance 
        envers le père. Il nous épargne tout ce qu'il a pu vivre avant, le chemin 
        qu'il a parcouru pour remettre le passé dans le passé, tout en nous le 
        faisant entrevoir : "Mais 
        si j'entre en moi-même, si je retourne mes yeux vers l'intérieur, c'est 
        cette force que je perçois, ce bouillonnement d'énergie… Non pas une mémoire 
        diffuse, idéale : l'image des hauts plateaux, … les visages des vieillards, 
        les yeux agrandis des enfants rongés par la dysenterie, … le murmure des 
        plaintes. Malgré tout cela, à cause de tout cela, ces images sont celles 
        du bonheur, de la plénitude qui m'a fait naître" (p. 77). 
        C'est un livre d'apaisement, apaisant. Je l'ouvre en grand parce que c'est 
        exactement ce dont j'avais besoin en ce moment, un livre qui m'emporte 
        loin de l'agitation et du bruit ; un dépaysement distancié. 
        Jacqueline  
        J'aime beaucoup. Il soulève tellement d'émotion, j'ai envie de partager 
        son regard sur l'Afrique. Je ne peux pas juger de la qualité littéraire. 
        Il m'apporte quelque chose, un repère, une manière de décrire les choses. 
        Il n'est pas du tout psy. Il évoque des souvenirs, mais avec beaucoup 
        de retenue. Ca me plaît, la renonciation du père, ce regard sur le passé, 
        cette manière de considérer la guerre comme une rupture dans la vie de 
        son père. Le regard sur l'Angleterre colonialiste - ou n'importe 
        autre pays européen - est tout à fait juste. Il raconte sans désespoir 
        cet engagement comme médecin, ce père qui voit l'Angleterre l'abandonner, 
        ce père qui vieillit. J'aimerais bien en parler pour ses qualités littéraires, 
        mais j'ai d'abord envie de partager les émotions. C'est un livre que j'ouvre 
        en grand, pour des raisons personnelles. 
        Rozenn  
        J'ouvre en grand mais je n'ai pas grand chose à en dire. C'est un peu 
        "light", mais ça tient bien la route et pas sur du "rien". C'est un vrai 
        plaisir de lecture et pourtant je n'avais pas envie de lire JMG Le Clézio. 
        Liliane  
        Je partage certaines choses. Je l'ai lu cet été. J'ai toujours eu du mal 
        avec Le Clézio, ce mystère qu'il cultive et qui m'agace : le déracinement, 
        le nomadisme, cela ne m'enchantait pas du tout. Je pensais, avec une œuvre 
        autobiographique, il y aura plus de consistance. Mais cela ne m'a pas 
        assez bousculée. J'ai été déçue : c'est un peu light… Qui peut aimer 
        ce roman ? Des gens qui adorent Le Clézio ? Ou des personnes 
        qui ont une expérience de l'Afrique ? Je l'ai repris une deuxième 
        fois, pensant que mon impression serait renforcée. Miracle, j'ai été enchantée. 
        Je n'avais plus cette attente et j'étais plus réceptive à tout ce qu'il 
        disait. A la rentrée, j'avais envie d'être en Afrique. Je connais le Nord 
        Cameroun, j'ai rejoint un ami médecin dans un dispensaire de brousse. 
        Cela ne me laisse pas indifférente, les corps, l'écriture sensorielle, 
        cette interrogation entre l'histoire individuelle et l'histoire du monde, 
        comment les deux interfèrent. Il écrit pour que la petite histoire de 
        son père ne se perde pas. Ce père qui a donné sa vie à l'Afrique et ce 
        désastre… L'histoire du père reprend le dessus. C'est intéressant la composition, 
        la confrontation entre le destin particulier et l'Histoire. Il renouvelle 
        d'une certaine façon le genre autobiographique. 
        Annick  
        Ce fut une lecture bénéfique, des ondes positives. Le Clézio est un de 
        mes écrivains préférés. J'ai lu et relu Désert. 
        Si je devais emmener un livre sur une île déserte, ce serait celui-là… 
        Même Onitsha. 
        J'aime beaucoup son écriture magnifique. Ce qui m'a frappée, c'est cette 
        luxuriance, ces sensations fortes, ces images, avec une écriture toute 
        en retenue. J'ai été très intéressée par cette autobiographie, j'ai trouvé 
        les personnages touchants, pudiques, réservés… mais pas du tout à faire 
        "genre mystère"… J'aime beaucoup le personnage de son père : il a 
        une espèce de quête, une recherche intéressante. Je l'ai lu pendant un 
        voyage en Afrique, en Guinée. C'était génial... C'est violent comme 
        choc, courir pieds nus, ces sensations sur le corps… J'ai retrouvé cet 
        hymne à l'Afrique, l'Afrique sensorielle. En lisant le soir, j'avais en 
        stéréo les bruits, ceux du dehors et ceux du livre. C'est un très beau 
        livre par rapport à son père. Il n'est pas psy, genre "je gratte mes plaies". 
        Il a trouvé une sérénité, la distance est restée face à cet homme qui 
        s'est muré. Il a un profond respect pour ce qu'a été et a fait son père. 
        C'est un bel hommage à l'Afrique et à son père. C'est un livre très abouti. 
        On a l'impression qu'il a trouvé une sérénité, on sent que l'Afrique pulse 
        en lui. Il montre des choses impudiques et intimes sans effets larmoyants 
        et pathétiques. C'est un bonheur de lecture. 
        Brigitte  
        Je l'ai lu avant les vacances. De Le Clézio, j'avais juste lu Le 
        Procès-verbal. J'avais trouvé cela intéressant mais un peu difficile. 
        Cela m'était assez étranger. Alors que L'Africain, j'ai trouvé 
        cela facile à lire. C'est comme la pièce de puzzle qui me manquait. Avec 
        ce livre, j'ai mieux compris pourquoi Le Procès-verbal est si difficile. 
        Il faut souligner qu'il n'est resté qu'un an avec son père en Afrique. 
        Cette année-là, c'était la pièce qui manquait, il a pu construire les 
        relations avec son père. Cela permet de tout remettre en place, dans le 
        triangle avec ses parents. Cette année avec son père a pris une dimension 
        formidable. Il a su transmettre cela. Il y a des tas de gens qui ont vécu 
        40 ans avec leur père et qui n'en retiennent rien. Dans ce livre, il ne 
        se passe pas grand chose. Tout est dans la manière d'écrire. C'est un 
        grand écrivain car il fait entrer dans l'intimité des choses. J'ai été 
        enrichie. La scène des termites, j'avais l'impression d'y être. Le Clézio 
        est à moitié breton, à moitié mauricien. Il a passé une partie de sa vie 
        à Nice (où se passe Le Procès-verbal), on ne peut pas avoir une 
        vie sérieuse à Nice… de même à l'Ile Maurice. À partir de 
        toute une série de mélanges, il construit une cohérence. Le couple parental… 
        ses parents qui s'aiment vraiment. Il a assemblé tous ces fils pour en 
        tisser une cohérence et nous faire entrer dedans. 
        Christine  
        J'ai beaucoup aimé. J'ai lu Désert, Le Procès-Verbal. J'avais 
        eu du mal à les lire. Je ne suis jamais allée en Afrique. J'ai beaucoup 
        apprécié. C'est fort, toutes ces impressions du narrateur, ce que ressent 
        un enfant de huit ans. J'ai été touchée par les odeurs, la violence, la 
        scène des corps sans visage. J'ai trouvé qu'il rendait bien les sensations 
        des enfants. Cette année l'a beaucoup marqué, avec ce respect par rapport 
        à l'Afrique, sans jugement. J'ai eu une impression de plaisir et de légèreté. 
        Je l'ai lu d'une seule traite. Quand je l'ai refermé, j'ai eu un sentiment 
        d'accomplissement. C'est ni trop court, ni léger, c'est plein de richesse, 
        avec les personnages, on apprend plein de choses sur la brousse, les médecins, 
        la société coloniale britannique. Comment cet homme rigide était si anti-conventionnel. 
        Il était content d'être seul, de fuir la médiocrité, il avait le goût 
        de l'aventure. Ce n'est pas un personnage sympathique mais il a été jusqu'au 
        bout. Comme l'histoire d'amour des parents : Le Clézio a pu l'imaginer. 
        Ce n'est pas un auteur facile, léger. Il nous offre une quête du bonheur, 
        des relations difficiles - il parle même de haine. Il a eu besoin 
        de se construire un père, un héros. D'où vient ce besoin ? Le besoin 
        de transformer son père en héros ? Ce n'est pas une analyse de l'Afrique, 
        mais il en parle si simplement, même du désastre. Quand à la phrase sur 
        le vétérinaire, je ne sais pas en quoi c'est bien de supporter sa souffrance… 
       Béatrice 
        Quand j'ai ouvert ce livre, j'étais pleine d'appréhension. Le Clézio est 
        un bel homme, son écriture est mystérieuse. C'est un livre de souvenirs. 
        Je l'ai savouré. J'ai été sensible aux contrastes : la chaleur / la 
        souffrance, la faim / la vie, la guerre / la solitude. 
        J'ai trouvé aussi quelques mots rares, comme exhilarante…  
        Katell  
        C'est un très beau livre dans lequel on se plonge sur la ligne de métro 
        et l'on oublie tout. Le seul livre que j'ai lu de Le Clézio, c'est Lullaby 
        (dans le recueil Mondo 
        et autres histoires) : mais à l'époque, il était publié avec 
        les illustrations de Georges Lemoine, au tracé très classique et pur. 
        Bref, Lullaby, je l'ai lu au moins dix fois. C'est un roman formateur. 
        Et du coup, je l'ai relu et vingt ans plus tard, j'ai retrouvé intacts 
        tous les éléments qui m'ont formée, comme "boire le soleil". Donc curieusement, 
        je n'avais rien lu d'autre de Le Clézio et avec L'Africain, j'ai 
        retrouvé cette écriture sensorielle qui évoque peu d'événements, mais 
        où il passe pleins de choses à travers la peau, les oreilles, les yeux, 
        le corps. Je pense que l'évocation de son père est assez romancée, imaginée. 
        Il invente son roman familial. N'oublions pas que son père le bat comme 
        plâtre ainsi que son frère. Il n'empêche, c'est le propre des écrivains 
        que d'imaginer le meilleur, dans le sens le plus intéressant - ou 
        le pire ! - des personnages. 
        Claire  
        De Le Clezio, j'avais lu Le Procès-verbal pour le groupe, un souvenir 
        de livre fort mais sans adhésion forte. J'ai visité la belle maison coloniale 
        de sa famille à l'Île Maurice. Il y a longtemps, j'ai écouté une série 
        d'émissions à la radio avec Le Clézio et me suis faite l'image 
        d'une sorte de scout, et en plus poète. Je trouve ce zest d'affectation 
        qui correspond à mon souvenir dans cette phrase p. 97 : "Il 
        devait ressentir le passage du temps comme un flot qui se retire, abandonnant 
        les laisses du souvenir". Pas emballée donc par le choix de 
        ce livre. Mais je suis tombée sous le charme. Je trouve ce livre subtil 
        pour diverses : 
        - le statut de ce texte : si on ne connaît pas cette collection 
        "Traits et portraits" (bof), on peut penser que le texte est un texte 
        de fiction : or les photos sont " vraies ", discrètement, 
        avec leur légende à la fin, cela donne un vacillement quand on ne sait 
        rien sur le texte  
        - l'écriture : "le 
        bouton du nombril pareil à un galet cousu sous la peau", j'adore… 
        - l'histoire : elle est passionnante, avec des personnages incroyables 
        ("romanesques" : la mère, le père, le fils), un couple étonnant, 
        des pays exotiques, l'Histoire (avec la remontée dramatique du père de 
        l'Afrique pendant la guerre)  
        - la fantaisie de certaines scènes : la mère qui de la foudre 
        fait un jeu, le père découpant le poulet au scalpel 
        - des moments très touchants : les lettres annuelles qui n'arrivent 
        plus (p. 79), dernier lien avec l'Afrique ou forts : à propos 
        de sa grand-mère : "Est-ce 
        qu'elle est malade" ? "Non, 
        elle n'est pas malade, elle est vieille, c'est tout" : 
        cet échange est suivi de commentaires, mais qui n'amoindrissent pas ces 
        paroles, qui les approfondissent, les font résonner  
        - la composition du livre : au début du récit on est en Afrique, 
        l'enfant a 8 ans, on reviendra avant en France, on va à la fin de la vie 
        du père (p. 56), on repart à ses débuts en Guyane, etc., mais ces 
        aller et retour se font très en douceur ; il y a aussi une part d'imagination 
        toujours légère (quand ses parents font l'amour par exemple)  
        - le jeu du présent mêle différents temps, c'est formidable : 
        "l'entrée dans Obudu, je 
        m'en souviens bien (présent de l'écriture) : la route sort de l'ombre 
        de la forêt et entre tout droit dans le village, en plein soleil. Mon 
        père a arrêté son auto, avec ma mère il doit parler aux officiels (présent 
        du passé)" (p. 11) "D'où 
        vient - p. 32 - que j'en garde la marque (présent de l'écriture) 
        (…), comme si tout cela s'était passé hier ? (…) Avant ma naissance, 
        raconte ma mère (présent du passé), elle voyage à cheval dans l'ouest 
        du Cameroun, où mon père est médecin itinérant." (présent 
        passé antérieur) et à ces décalages s'ajoute l'enlacement texte-photo, 
        j'adore… 
        - le récit donne une autre vision des colonies  
        - la non nostalgie p. 103 : "Je 
        ne parle pas de nostalgie. Cette peine dérélictueuse ne m'a jamais causé 
        aucun plaisir. Je parle de substance, de sensations, de la part la plus 
        logique de ma vie."  
        J'aime beaucoup, beaucoup ce livre. 
        Dawn  
        Je lai lu en ayant limpression que le groupe était 
        derrière mon épaule. Jai aimé la nostalgie 
        fantasmée, les descriptions des jeux denfance.  
       
      Le groupe 
        de Tenerife 
        s'est réuni le 17 avril 2024  
        autour de Chanson 
        bretonne suivi 
        de 
        L'enfant et la guerre 
       
      Le groupe avait déjà lu L'Africain en 2016 et 
        Avers 
        en 2023. 
      Nieves, outre 
        son avis, donne la note d'ambiance.  
      On s'est surtout arrêtés sur le premier récit car 
        on avait tous été en Bretagne et ça nous évoquait 
        de beaux souvenirs.  
      Pourtant le livre nous a un peu déçus, quelqu'un a dit 
        en rigolant qu'on aurait espéré autre chose d'un prix Nobel... 
       
      En tout cas, on a trouvé des passages très beaux et pleins 
        de poésie, surtout ceux où il parle du breton qu'on a tout 
        de suite relié à la situation des langues régionales 
        dans de différents pays comme l'Italie ou l'Espagne.  
      Bref, bon débat et bonne ambiance.  
      Pour ma part, j'ai apprécié en particulier les descriptions 
        des sentiments des enfants et la beauté de l'écriture quand 
        il parle de la nature. 
      José Luis 
        J'ai très peu de chose à dire sur ce double petit livre 
        dont la portée littéraire me semble vraiment très 
        limitée, si j'ose le dire. L'écriture est simple, diaphane, 
        neutre, mais elle manque - c'est, naturellement mon impression personnelle - 
        d'émotion, de passion, de créativité, enfin. Pour 
        le dire d'une manière encore plus tranchée, et sans doute 
        injuste (comment avoir l'effronterie de parler de la sorte d'un texte 
        écrit par un Prix Nobel !), elle m'a paru banale. Les seules 
        pages qui m'ont intéressé, et où le langage de Le 
        Clézio prend, à mon sens, du relief, et même laisse 
        émerger une certaine émotion, ce sont celles où il 
        décrit, avec un serrement du cur, le processus de disparition 
        progressive, dans l'usage quotidien, de la langue bretonne, description, 
        et c'est pour cela qu'elle m'a particulièrement intéressé, 
        qui a une valeur générale, applicable au cas de toutes les 
        langues minorées et, souvent, au bout du processus, disparues. 
        C'est, très précisément, le cas, par exemple, de 
        la langue asturienne, langue de la région espagnole, les Asturies, 
        où j'ai vécu la plus longue partie de ma vie, dont la survie 
        difficile a passé, et passe encore aujourd'hui, par les mêmes 
        étapes que Le Clézio souligne concernant le breton. 
        À part cela, j'insiste, ce livre ne m'a en rien intéressé. 
         
       
      
         
          |  
             Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme 
              au rejet : 
           | 
         
         
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             à 
              la folie 
              grand ouvert 
           | 
           
             beaucoup 
              ¾ ouvert  
           | 
           
             moyennement 
               
              à moitié 
           | 
           
             un 
              peu 
              ouvert ¼ 
           | 
           
             pas 
              du tout 
              fermé ! 
           | 
         
       
      
        
       
 
     
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