  | 
     | 
     
      William Makepeace Thackeray 
        La foire aux Vanités
      Nous avons lu cet énorme livre pendant 
        l'été 2004.
       Geneviève   
        Je l'ai lu en entier et en anglais. Et si je suis la seule, je ne serai 
        pas contente. Il m'a fallu de l'obstination, ça m'a bloqué tous le mois 
        d'août. Je l'ai trouvé intéressant pour ce qui est de la forme du roman 
        et d'un point de vue historique : les guerres napoléoniennes, par 
        exemple. Il y a eu des moments sympas, des personnages convaincants. Mais 
        j'ai trouvé cela extrêmement long : tous ces détails, il n'y a pas 
        d'ellipse… Le personnage de Rebecca est intéressant. L'auteur nous la 
        présente comme odieuse et en parallèle le personnage d'Emmy comme idiot, 
        puis il opère une renversement : la bonne devient méchante et vice 
        versa. Il y a beaucoup d'humour, de distance et on apprend plein de choses 
        sur l'époque : sur l'alimentation, l'ameublement, l'habillement, 
        les rapports de classe, l'armée, les relations entre les Anglais et les 
        Français. 
        Liliane   
         La Foire aux vanités offre un kaléidoscope de représentations 
        sociales passées au crible de l'ironie : les aristocrates, les hommes 
        d'affaires, la province, les femmes du monde, l'armée (et la femme du 
        Colonel), les joueurs, l'intrigante, l'épouse morale, Waterloo ... vus 
        par l'autre bout de la lorgnette. Les descriptions satiriques mettent 
        en joie. A cela s'ajoute un autre niveau de plaisir, celui de l'écriture. 
        Au cours du même siècle, en France, Balzac avait un projet de même envergure 
        avec La Comédie Humaine, le rapprochement des deux met en relief 
        toutes les qualités de Thackeray : légèreté, humour, distance sur 
        sa posture d'écrivain. Balzac ne doute pas des pleins pouvoirs du narrateur 
        omniscient alors que Thackeray rend le lecteur complice de sa fabrication 
        romanesque. En outre, ses personnages sont complexes, en cela ils ne sont 
        pas des héros, ayant souvent les défauts de leurs qualités. Je n'ai pas 
        vu les dessins de Thackeray, mais je les imagine semblables à ceux de 
        Daumier, lui aussi journaliste critique. Les commentaires du narrateur 
        m'ont donné le double plaisir du spectacle : celui de découvrir une 
        histoire et celui de suivre l'accompagnement du marionnettiste. Si parfois 
        j'ai fait un peu de lecture rapide et éprouvé un peu de lassitude, je 
        n'en suis pas moins admirative de cette composition improvisée selon les 
        lois du feuilleton, l'élégance du style, la perspicacité de l'écrivain, 
        non seulement dans l'analyse psychologique des personnages, mais aussi 
        dans les liens ludiques qu'il établit avec son lecteur. 
        Jacqueline  
        Je l'ai lu en entier, assez facilement, peut-être un peu trop vite. J'y 
        ai également trouvé un intérêt historique. Ce fut une bonne surprise. 
        C'est un livre cité dans les romans américains, je crois dans Les Quatre 
        filles du Docteur March. Je m'étais fait l'idée que c'était un classique 
        moralisateur. Bonne surprise car pas du tout. Cela dit, je trouve l'histoire 
        un petit peu creuse, il n'y a pas du tout de sentiments. Ce n'est pas 
        un grand classique. 
        Brigitte  
        Je l'ai lu en entier. J'entends parler de ce livre comme classique de 
        la littérature anglaise depuis que j'ai 5 ans. Quand Claire l'a proposé, 
        je me suis dis que cela comblerait une lacune. J'aime bien les feuilletons 
        américains à la télévision ; et à l'époque de Dickens, pour les gens, 
        c'était l'équivalent de nos séries américaines. En juillet, je gardais 
        mes petites-filles et c'est le livre rêvé de l'été, pas trop prise de 
        tête. J'ai passé un moment très agréable. Par exemple, à certains moments, 
        je ne me souvenais plus où en était M. Machin ou M. Truc, mais 
        ce n'est pas grave, l'auteur non plus. J'aime bien aussi lorsqu'on est 
        immergé dans le mode de vie. Je me sentais de plain-pied avec le livre. 
        Et comme c'est long, on plonge dedans. La bataille de Waterloo (le 18 
        juin 1815) m'a très intéressée. C'est une date qui a un sens. Le 17 juin, 
        les personnages parlent de leurs projets pour le 19, et on sait que certains 
        seront morts ! Et les Belges qui se préparent à la prise du pouvoir 
        par Napoléon… J'avais ces événements bien en tête puisque j'ai eu l'occasion 
        de travailler sur le bicentenaire de Napoléon. J'aurai bien aimé avoir 
        la suite : qu'est devenu le fils de Rebecca ? J'ai passé un 
        bon moment. Mais il est vrai que par rapport à Dickens, le livre n'a pas 
        la même résonance. 
        Rozenn  
        J'en ai lu un tiers et je regrette beaucoup de ne pas en avoir lu plus. 
        Mais c'est une question de temps. J'aime beaucoup, notamment la posture 
        de l'auteur par rapport au lecteur et aux personnages. Quand les personnages 
        un peu mièvres deviennent plus subtils… Il y a des passages inégaux. Je 
        suis sûre que je le finirai. Ce n'est pas un livre très transportable. 
        Annabelle  
        Je l'ai lu en entier et très, très facilement. J'ai aussi passé beaucoup 
        de temps dans le train. J'ai bien aimé les petits clins d'œil de l'auteur. 
        La jubilation de suivre Rebecca dans son ascension. Je trouvais Emmy insupportable 
        jusqu'à ce qu'elle devienne peste. Aucun des personnages n'est ni vraiment 
        antipathique ni vraiment sympathique. J'ai eu une petite baisse d'intérêt 
        au moment où le style - et je suis convaincue que c'est parce qu'il 
        arrivait à la fin de son feuilleton - s'essouffle. C'est le moment 
        qui m'a fait douter de la qualité du livre, mais j'en garde un bon souvenir. 
      Claire 
        J'en ai lu une centaine de pages. Cela me plaisait beaucoup mais c'était 
        ENORME ! J'étais partagée entre le "ça me plaît beaucoup" et "je 
        n'ai pas envie d'un livre long comme ça". Mais je suis quand même capable 
        d'aimer un gros livre. Alors j'ai demandé à Muriel : "Lis ce livre" 
        et voici l'avis de Muriel : "J'ai trouvé qu'il y avait de l'esprit, 
        les intrusions de l'auteur sont amusantes mais les caractères des personnages 
        sont fluctuants, on n'arrive pas à les saisir et je n'accrochais pas. 
        Au bout de 500 pages, j'en ai eu marre : mais je lui avais donné 
        sa chance. Il y a des choses drôles mais ça ne fait pas un bon livre. 
        Il y a une espèce d'incohérence dans les caractères : un qui en a 
        marre d'une fille et puis il l'épouse !" Après avoir écouté 
        cet avis, je me suis dis que ça ne valait pas du tout le coup de continuer. 
        Je trouve l'explication dans le propos de Jacqueline (creux) ou de Brigitte 
        (manque de résonance). Les plaisirs que vous avez indiqués ne suffisent 
        pas. Je regrette d'avoir raté le côté "documentaire". 
      Marie-Jo 
        J'ai beaucoup apprécié ce roman, avec con côté politiquement incorrect. 
        Les personnages sont bien campés dont la petite fille (avec un passage 
        touchant). Merci à qui l'a proposé. 
      Françoise  
        En le commençant, je me suis dis : " je ne vais pas y arriver ". 
        Je l'ai lu entre des bouquins de moindre importance plutôt que de le laisser 
        tomber. Je l'ai lu jusqu'au bout. J'ai eu le déclic pour l'intérêt historique, 
        sociologique et sur les personnages mais quand même, il n'y avait que 
        ça ! Car je n'ai pas trouvé l'histoire très " saignante ". 
        Les motivations ne sont pas très claires. Ce qui est intéressant, c'est 
        que les personnages semblent assez tranchés. On pense : " ça 
        va dégommer… ", mais en fait, pas tellement. La chute n'est pas si 
        terrible que ça. Il y a l'humour… Tout cela fait que j'ai marché tout 
        en me disant que le livre aurait pu être mieux. J'y ai passé toutes mes 
        vacances… 
      Monique 
        Je vous admire ! En ce moment, je ne peux pas lire un gros bouquin 
        comme cela. A vous entendre, ça ne donne pas envie de se précipiter. J'ai 
        l'impression qu'il manque un truc pour que ce soit un grand livre. Pour 
        ce qui est de l'auteur qui donne son point de vue sur les personnages, 
        je m'étais tellement amusée avec Jacques le Fataliste… 
        Dawn  
        Je pensais que je l'avais peut-être lu étant enfant ou ado. A Noël, j'avais 
        regardé à la TV l'avant-dernier épisode de l'adaptation faite par la BBC, 
        où l'on voit Becky terrassée… J'ai découvert que je ne l'avais jamais 
        lu, même si c'est un pilier de la culture anglaise. Et en le lisant, je 
        me suis aperçue que c'était ce que je suis : c'est l'humour de chez 
        moi, cette distance et ces effets de manche, la subtilité, c'est nous 
        les Anglais à 100% ! C'est la culture que j'ai quittée il y a 25 
        ans. J'ai ramé un peu au début, mais j'adore ce côté : "petit 
        lecteur, tu es dans ma main et je fais de toi ce que je veux…" Comme 
        chez Shakespeare. J'ai adoré le côté feuilleton : on sait qu'Emmy 
        va se marier avec Dobbin. Les personnages ne sont pas extrêmement profonds. 
        L'auteur n'est pas du tout moralisateur et cela n'a pas d'importance de 
        savoir si Becky accouche ou pas. En fait, nous ne sommes que des petits 
        bouts de chair… Elle n'avait pas le choix Becky ! Un personnage dont 
        on n'a pas parlé, c'est Joyce et sa timidité. Je n'imaginais pas non plus 
        qu'on puisse voir Napoléon autrement que comme nous. Je me suis retrouvée 
        chez moi, qui suis expatriée, et j'ai eu la nostalgie.  
       
       
       
         
       
 
     
    Nous écrire 
    Accueil | Membres 
    | Calendrier | Nos 
    avis | Rencontres | Sorties 
    | Liens  
 |