Quatrième de couverture
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"Cela fait une drôle d'impression de ne pas savoir qui on est, d'où on vient ni où on va.
Taavetti Rytkönen, soixante-huit ans, était exactement dans cette situation. Il ne savait pas où il allait, ni qu'il venait de sortir d'une agence de la Banque nationale, où il avait oublié son portefeuille et ses papiers d'identité, mais tout de même pensé à fourrer dans sa poche intérieure une liasse de billets épaisse d'un centimètre et demi..."

Un géomètre amnésique,
un chauffeur de taxi pas du tout pressé de rentrer chez lui,
un architecte albanais,
un interprète bosniaque,
douze naturistes françaises,
plus quelques paysans pas mal imbibés...
Agitez, secouez et vous avez un grand Paasilinna.

AUTRES LIVRES cités pendant la séance :

Quatrième de couverture
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Vatanen est journaliste à Helsinki. Alors qu'il revient de la campagne, un dimanche soir de juin, avec un ami, ce dernier heurte un lièvre sur la route. Vatanen descend de voiture et s'enfonce dans les fourrés. Il récupère le lièvre blessé, lui fabrique une grossière attelle et s'enfonce délibéréemnt dans la nature.
Ce roman culte dans les pays nordiques conte les multiples et extravagantes aventures de Vatanen remontant au fil des saisons vers le cercle polaire avec son lièvre fétiche en guise de sésame. Il invente un genre : le roman d'humour écologique.


Quatrième de couverture
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Une maisonnette rouge flanquée d'un petit sauna en bois gris, non loin d'Helsinki. Linnea, la douce veuve du colonel Ravaska, mène une existence paisible à soigner ses violettes et son chat. Pourtant chaque mois, le jour où elle touche sa pension, un trio maudit, conduit par son neveu, s'invite sous son toit pour la détrousser. Lorsque ses visiteurs ne se contentent plus de sa maigre retraite et exigent un testament à leur avantage, c'en est trop. Elle est résolue à en finir. Comprenez : à se suicider. Mais, surprise, concocter un poison mortel se révèle une activité beaucoup plus passionnante que tricoter. Et les noirs desseins de Linnea, par une suite précipitée d'événements cocasses, se retournent en sa faveur, tandis que ses ennemis...

Quatrième de couverture :

"Trois lingots d'or fin de douze kilos brillaient dans l'herbe. Rafael Juntunen les caressa. Sa main était moite, son cœur battait plus vite qu'à l'ordinaire. Jamais il n'accepterait de partager ce butin avec quiconque. Il cacherait plutôt ce trésor au fin fond des forêts, par exemple en Laponie, mais il n'en céderait pas une once...
Au matin, il monta dans sa voiture et pointa le capot vers le nord... Au bout d'un jour et demi, il constata qu'il était perdu. Mais tant mieux. S'il ne savait pas où il était, personne d'autre ne le saurait."
Le gangster ne va pourtant pas rester seul très longtemps. Il est bientôt rejoint par un ex-major de l'armée, viré pour alcoolisme, et une Lapone nonagénaire enfuie d'un asile de vieillards.
Les trois compères vont résister à tout, aussi bien aux complices de Rafael, décidés à récupérer leur part du magot, qu'aux représentants de la "civilisation".
Mais on ne transgresse pas impunément les lois qui règlent la vie en société...
Arto Paasilinna
La cavale du géomètre

Nous avons lu ce livre en décembre 2004.

Liliane
J'avais lu plusieurs romans de Paasilinna quand s'est posée la question du titre à choisir ; j'hésitais entre La forêt des renards pendus et La cavale du géomètre : ce dernier l'a emporté à cause de l'analyse sociale et politique plus aboutie. En relisant La cavale pour le groupe de lecture, j'ai réalisé que j'étais plus critique que lorsque je l'ai lu pour moi seule. J'ai même regretté mon choix au début du deuxième chapitre : on y trouve en effet un parallèle douteux entre les hommes ou femmes et divers véhicules. Je me suis dit qu'on ne me pardonnerait pas ce style "camionneur"... Attristée, j'ai quand même poursuivi et j'ai été rattrapée par le plaisir de la lecture. Certes, Paasilinna ne cisèle pas son style au mot près, mais c'est le rythme, l'étrangeté des personnages, la cocasserie des situations que j'apprécie encore. Contrairement aux personnages qui sombrent tragiquement dans la folie, particulièrement dans la littérature féminine, les personnages un peu fous de Paasilinna m'apportent une bouffée d'air frais (de Finlande). J'aime bien leur comportement provocateur, certains types de personnages ou de situations se retrouvent d'un roman à l'autre : vieillard récalcitrant à se ranger dans la normalité de la retraite, touristes déjantés, marginaux peu scrupuleux, militaire ivrogne... tous emportés dans une fuite en avant, riche en rebondissements joyeux comme dans les films de Kaurismäki. Des ratages renaît la vie plus libre, dans l'humour et la quête insensée d'un monde meilleur. Je ne pourrai pas m'empêcher de lire le prochain roman de Paasilinna.
Katell
Quand on a lu un Paasilinna, on les a tous lus. Il suffit de remplacer le héros par l'héroïne, les gentils par d'autres gentils, les méchants par d'autres méchants (j’ai lu aussi La douce empoisonneuse). C'est basique. Il se passe des choses, parfois un peu tirées par les cheveux pour que ça colle lorsqu'il veut se débarrasser d'un personnage ou qu'il doit faire une pirouette. Ca fait penser aux Pieds Nickelés. C'est légèrement amusant, mais ça ne "pisse pas loin". C'est un peu comme un policier, les personnages sont typés bien basiques, les événements un peu rocambolesques, mais ça n'apporte pas grand chose. Pour moi, ce n'est pas de la littérature, mais plutôt du divertissement.
Sandrine
Ce livre est un cachet effervescent pour la bonne humeur ! Lecteurs politiquement corrects et neurasthéniques s’abstenir ! C’est une bouffée d’oxygène, un hymne à la créativité et à l’originalité, un pied de nez aux idées reçues et aux normes qui n’ont aucun sens. Paasilinna, que je découvre ici, écrivain anarchiste au grand cœur et à l’humour désopilant. Car derrière cette cavale sans "queue ni tête", se cachent les questions sur le sens de la vie, le sens de l’action de l’homme, le sens des institutions et des fondements de la société, de leur utilité réelle et de leur nécessité. La Cavale du géomètre est une farce, les personnages se retrouvent dans des situations dans lesquelles on n'oserait même pas imaginer des fous échappés d’un asile psychiatrique (tank aux oignons et à la vodka, destruction du domaine agricole). C’est un hymne à la liberté et à toutes les capacités d’action et d’imagination de l’homme… Et… je ne peux pas davantage analyser ce livre si ce n’est de conseiller vivement de le lire… et plus particulièrement aux hommes : style d’écriture brut et direct !!!!!
Jacqueline
Je suis tout à fait partiale. J’ai eu un épisode amnésique avant de lire ce truc et je trouve cela très superficiel. C’est sympa, pas vraiment drôle. Je n’arrive pas à m’attacher aux personnages. Il n’y a pas le côté ironique et complètement fou comme chez Jorn Riel. Ce n’est pas assez fou pour me plaire. Les petites Françaises sont bien mignonnes, mais c’est facile. Un petit peu plus drôle : la destruction systématique du domaine agricole.
Geneviève
J’ai lu Le lièvre de Vatanen. Les bibliothécaires de Montreuil sont des fans absolues de Paasilinna. Je trouve ça sympa, drôle, mais c’est un univers dans lequel je ne rentre pas. Malgré tout, il y a des choses que j’ai bien aimées : l’amitié entre le chauffeur de taxi et le vieillard amnésique et la volonté de lui faire revivre son passé. Les femmes sont un brin caricaturales. Dans la destruction systématique de la ferme, il y a un côté lyrique. Malgré des choses originales, cela reste en surface.
Annick L
Je n’ai pas du tout accroché. Ca se lit bien, on tourne les pages, mais je ne suis jamais rentrée dedans. J’ai été agacée par l’humour, les personnages un peu grossiers. Cela ne me concerne pas et ce n’est pas très bien écrit. Un seul épisode que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt, c’est la destruction de la ferme, qui avait un côté épique. A part ce moment-là, les histoires de guerre et de chars russes et allemandes : ppffou ! Je voulais lire Le lièvre de Vatanen, mais je n’ai pas accroché.
Monique S
Je ne suis pas aussi sévère, ce n’est pas très bien écrit, certes, mais c’est un univers assez original. J’ai préféré Le lièvre de Vatanen, parce que l’on suit la même personne. J’ai bien aimé au début que l’on suive ce vieil homme, mais je n’ai pas aimé les différents décrochages, avec ces autres histoires qui s’intercalent comme celle des petites Françaises, les gens de l’hôtel ou à la ferme. On perd notre personnage principal. J’aurais préféré qu’il creuse plus ce sujet. Les stéréotypes sont tellement énormes, soit ça énerve, soit ça agace, mais moi ça me fait rire. En fin de compte, il va plus loin. Je trouve cela monstrueux ce groupe de femmes qui se retrouve au bord du lac : ce ne sont pas forcément des "salopes". Pasilinna pose les problèmes de l’époque : le vieillissement, les campagnes et l’intégration dans l’Union européenne. Ce qui me plaît beaucoup, c’est que les personnages sont extraordinairement libres. Ils ne sont pas pris dans leur propre histoire, dans la toile d’araignée de leur enfance. Tout le monde s’adapte, les rapports humains sont très libres, les gens n’ont pas une destinée toute tracée. Ca donne une immense bouffée d’air frais.
Brigitte
J’ai lu Le lièvre de Vatanen et j’avais trouvé ça bien. Paasilinna aborde le problème de l’Alzheimer d’une manière très heureuse, pas de façon mélo et c’est une grand qualité. Ce n’est pas facile de traiter ce sujet de façon légère. J’ai aimé la première scène dans les encombrements où le vieil homme n’arrive pas à attacher sa cravate. J’ai trouvé formidable de commencer un livre comme cela. J’ai beaucoup aimé la destruction du domaine et les souvenirs de guerre. Cet homme qui était si sérieux et qui se comporte en grand gosse. C’est magnifique cette fraîcheur, quand il passe sa nuit dans le char, comme il retrouve les anciens, ces hommes qui sont comme des gamins jouant aux chevaux de bois. C’est un bonheur et un plaisir pour eux de revivre cette époque de leur vie. Le passage à la gare où ils se croisent m’a fait rire. Toute cette fantaisie m’a bien plu. Mais d’accord, le style n’est pas extraordinaire.
Christine
J’ai toujours été très proche des personnages qui partent. Ce livre a été écrit en 1994. Pour moi, on dirait plutôt les années 60 ou 70. Ça m’a beaucoup fait penser aux films de Kaurismaki, avec ses couleurs artificielles, ce côté fable. Mais cette farce ne m’a pas fait rire. Il y a un côté très masculin. Les femmes sont gentilles, la fiancée qui boîte… Mais elles ont des rôles décoratifs. J’ai beaucoup aimé la grande scène de la préparation minutieuse de la destruction du domaine. J’ai aimé que ça se déroule dans des paysages pas beaux, plat, avec une nature ingrate.
Solveig
Moi j’aime. C’est un univers spécial très très loin de la vie parisienne intellectuelle. L’univers de Paasilinna est très fin, il y a beaucoup de fantaisie, une imagination incroyable. Paasilinna parle beaucoup de la guerre, il est né en 1942 et a dû en entendre parler. Il est très près de la nature comme tous les Finlandais, cela fait partie de notre vie. C’est un univers masculin, mais avec un regard très tendre : ce ne sont pas des gens importants, pas des intellectuels, ce sont des vieux, des paysans. Il a une très grande tendresse pour ces personnages. Les Françaises, je les ai trouvées très drôles. Il met souvent dans ses livres des étrangères : des infirmières suédoises par exemple… Tout le monde trouve sa place. C’est assez proche de Kaurismaki, c’est très finlandais. Au début, il n’était pas considéré comme un grand écrivain, mais au fil des livres (un par an !), il a trouvé sa place, il fait partie de la littérature finlandaise. Mais je n’ai pas aimé la scène de la destruction du domaine. Il y a des livres meilleurs que d’autres mais qui ne sont pas traduits. Il touche aux choses actuelles et même internationales.

Christine
Est-ce que c’est bien traduit ?

Solveig
Je le lis en finnois, mais je préfère dans ma langue maternelle, le suédois. Paasilinna, c’est quelqu’un du peuple. Il écrit sur des gens ordinaires.

Christine
Ils boivent aussi beaucoup…
Françoise D
Je ne l’ai pas encore terminé et je n’en suis pas encore aux petites Françaises. Je me suis dépêchée, je l’ai lu un peu en diagonale. Je n’avais pas un a priori favorable. J’ai lu La douce empoisonneuse et je trouve ces personnages bruts de décoffrage, sans beaucoup de relief ni de profondeur. Je me dis : "Bon oui, mais alors ?" Je suis en attente de quelque chose qui ne vient pas. Je n’ai pas trouvé ça drôle. Je n’ai pas aimé la destruction de la propriété, c’est long, ça m’a gonflée. Il semble attaquer les problèmes, mais c’est effleuré. Je vais le finir quand même. Je ne comprends pas les motivations du chauffeur de taxi, je trouve ça un peu gros. L’intrigue ne me tient pas en haleine, l’univers n’est pas assez construit. Je ne suis pas fana de Kaurismaki non plus. Je pensais que c’était un "road book", j’adore les histoires qui se passent sur les routes, mais non. Je n’ai pas rigolé, juste souri de temps en temps. Aucun des personnages n’est attachant.
Claire
J’avais lu Le lièvre de Vanaten et j’étais de celles qui ont poussé pour programmer ce livre. Le lièvre, je l’ai lu il y a plusieurs mois, mais je ne me souvenais plus de quoi ça parlait. Je l’ai ouvert une seconde fois et je ne l'ai plus lâché. Quant à La cavale, je suis d’accord avec tout le monde (quelle hypocrite cette Claire ! –  note de la transcripteuse). Certes, il y a des scènes plus faibles, mais ce qui me plaît beaucoup, c’est qu’il y a sans cesse des rebondissements et des aventures qui se produisent. C’est comme une BD. L’Alzheimer, l’Union européenne, je m’en fiche. J’aime la succession d’événements loufoques et de scènes. Il n’y a aucune psychologie. C’est le plaisir de la narration. Je ne boude pas mon plaisir. Le style est efficace, mais il n’y a effectivement pas le plaisir de l'écriture. Plutôt que de lire un autre livre, je serais intéressée par la vie de l’auteur, comment il est reçu à l’étranger, où il vit, a-t-il des lapins, etc.


Nos cotes d'amour, de l'enthousiasme au rejet :
à la folie
grand ouvert
beaucoup
¾ ouvert
moyennement
à moitié
un peu
ouvert ¼
pas du tout
fermé !

 

 

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Paasilina mourra en 2018 (voir article dans Le Monde)