Manuel Scorza
Roulements de tambours pour Rancas

Nous avons lu ce livre en novembre 2001.

Loana
Je déclare forfait, car j'atterris du Brésil et en plus je n'ai pas lu le livre. J'ai lu le Goncourt, Rouge Brésil, que je ne conseille pas vraiment…

Françoise
Je n'en suis qu'à la page 113 (il y en a 303) et je ne crois que j'irai plus loin sauf si quelqu'un me donne envie de le finir, ce dont je doute… Je serais seulement curieuse de savoir si l'horrible Monténégro se fait descendre, ce dont je doute aussi ; dommage… Je ne suis pas parvenue à entrer dans cette histoire. Je ne vois pas où l'auteur veut nous emmener et cette forme de courts chapitres ne nous y aide pas. Je mélange les personnages. J'ai bien aimé quelques expressions (p. 84 "un angelot déteint n'arrive pas à décocher sa flèche parce qu'un fils de pute lui a cassé un bras"). Et le passage p. 86 sur celui qui connaît le langage des animaux. Mais ce n'était pas suffisant pour m'inciter à continuer. J'ai préféré retourner à mon cher Jim Harrison (The road home).

Manuel
Le récit, qui est presque un documentaire, m'a captivé et tenu en haleine par sa narration et sa construction. Je l'avoue, je m'y suis pris à deux fois pour bien comprendre qui était qui et qui faisait quoi. Les cassures chronologiques (flash back, récits historiques), les changements de point de vue et de temps donnent un récit très hétérogène, vertigineux dans les références et complètement décousu. Ce n'est pas vraiment un compliment, mais je trouve que le projet se tient bien qu'il soit bancal. En terminant le livre, j'ai eu une réelle impression de fatras. J'aime les romans épiques, mais la profusion de personnages dans le récit m'a dérouté. La pampa, les grands espaces, la cordillère, les villages perchés dans la montagne, tout ce mélange m'a fait penser à un véritable western. De plus les salauds sont de vrais salauds et les gentils sont vraiment sympas. Un vrai roman d'aventure avec ses vengeances et ses anecdotes. A certains passages j'ai repensé à La prisonnière du désert (la quête) de Ford, aux Sept mercenaires. J'ai beaucoup aimé l'ironie et l'humour qui parcourent le récit et trouvé la fin drôlement dramatique et originale. J'ai repensé également à Cent ans de solitude de Garcia Marquez. Seule ombre à l'ensemble : l'écriture. J'ai un peu peiné pendant ma lecture, certains passages sont lourds avec des métaphores alambiquées pas très réussies : "le soleil qui n'a pas de mémoire" par exemple ou "la lame dans le vent". Je passe sur d'autres métaphores que je n'ai pas très bien comprises.

Monique
J'ai commencé, j'aime le style, l'humour, mais je me perds dans les noms de lieux et de personnes. Je ne sais pas si je pourrais aller jusqu'au bout.

Claire
J'ai beaucoup aimé le premier chapitre, qui forme une nouvelle à soi seul. ça démarre très fort. Le second n'a rien à voir : une apocalypse. Le troisième, c'est encore autre chose. J'ai rapidement décroché vu les efforts nécessaires. J'ai senti l'humour, l'écriture ne m'a pas épatée, c'est sûrement un bon livre, mais je ne m'en suis pas rendu compte…

Sandrine
J'ai souffert, j'ai eu du mal, mais j'ai terminé. Et puis j'ai senti comme un entonnoir, où tout ce désordre prend sens, se met en synergie. Mais ceci ne se produit qu'aux trois quarts du livre. Cette écriture n'est-elle pas représentative d'un mode de vie ou d'une culture ? J'ai beaucoup aimé le passage sur le voleur de chevaux, l'humour m'a touchée.

Christine
J'ai un sentiment ambigu : de sympathie pour l'histoire, de plus en partie vraie, et pour le style, mais j'ai eu du mal à le lire : il fallait que je l'emporte hors de chez moi pour n'avoir pas la tentation d'en lire un autre. J'ai eu du mal à me repérer dans les lieux et les personnages. J'ai également du mal quand le fantastique se mêle au réalisme. Il y a des images très fortes : la pièce d'or, la colline de brebis égorgées.

Jacqueline
Je l'ai lu d'un seul coup, un peu trop vite, sans avoir le temps de le relire. J'ai aimé à cause de l'histoire, de l'effet baroque. Il me reste surtout les paysages, la barrière qui avance… J'ai aimé les métaphores. Les méchants sont méchants, mais les bons sont parfois horribles, en particulier Fortuné, le nyctalope Chacon, le voleur de chevaux. Mon impression est très forte. Je le relirai, c'est un livre qui vaut la peine.

Catherine
J'ai adoré ce livre. J'ai eu l'impression de lire une fable, un conte pour les enfants, facile, drôle, léger, une épopée d'Indiens enfantins. J'ai beaucoup aimé le style, sympathique, chaleureux. J'ai fait abstraction des noms des personnes. J'ai aimé beaucoup, beaucoup. J'ai pensé à des tableaux de Frida Kahlo. Je n'aime pas que les morts se mettent à parler entre eux à la fin, cela me fait peur… J'ai très envie de lire d'autres livres de cet auteur.

Marie-Jo
nous montre et chacun touche la pièce de monnaie, héroïne du premier chapitre…
Je l'avais il y a très longtemps lu en espagnol et en avais gardé un bon souvenir. En le lisant à nouveau, j'ai adoré. C'est un livre politique, peut-être un peu trop manichéen, mais "là-bas" ce genre de situation existe encore ; et la question de la mondialisation reste d'actualité. Ce qui me touche, c'est la réalité du Pérou (où je suis allée il y a 25 ans), les paysages, la dureté du climat, les Indiens farouches avec les étrangers. L'auteur chosifie les gens et personnifie les choses, ce qui n'est pas éloigné du fonctionnement des Indiens qui prient Jésus-Christ et le dieu de la pluie. La fin me rappelle Pedro Paramo, de Juan Rulfo. Lorsque ce livre est paru en 70, il a eu beaucoup d'impact. L'auteur a écrit 5 livres, car il y a les 4 saisons, puis le massacre. Il était superstitieux et ne voulait jamais prendre l'avion le samedi. Il a dû un jour le prendre et son avion s'est écrasé…

Liliane
Je comprends et ceux qui ont peiné et ceux qui ont aimé. J'ai adoré le début qui est très cinématographique et très prenant. J'ai eu ensuite du mal à avancer. Je pense que c'est une question de culture, ça demande un effort. J'ai tout le temps pensé à Pedro Paramo. Ce livre aussi nécessite une deuxième lecture. Son ironie est un tour de force. Si j'avais lu ce livre dans les années 70, je pense que j'aurais été éblouie. Trente ans après, des choses paraissent un peu fanées, notamment les titres de chapitres. La fin, avec le dialogue entre les morts, donne une dimension spirituelle que j'aime beaucoup. Cependant j'ai eu du mal. Je ne sais pas si je vais relire ce livre, mais je pense que je devrais le faire…

Brigitte
Après avoir lu la quatrième de couverture, je ne savais pas où j'allais. Le début est magnifique, mais après j'étais perdue. J'ai mis du temps à comprendre qu'il s'agissait de plusieurs villages. J'ai eu du mal aussi avec le mélange réalité/fantastique. L'histoire des porcs m'a fait rire. Des métaphores ne sont pas courantes. L'histoire de la clôture dépasse le monde du Pérou, c'est très fort. J'ai aimé ce livre, mais avec des réserves sur son côté décousu, haché.

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Voici la chronique désespérément vraie d'un combat solitaire : celui que se livrèrent, dans les Andes centrales, entre 1950 et 1962, les hommes de quelques villages visibles seulement sur cartes d'état major des troupes qui les rasèrent. Les paysans de Rancas tentent de s'opposer aux menées de la Cerro de Pasco Corporation, une société minière américaine qui veut clôturer un million d'hectares pour élever le bétail de sa section agricole.