Joseph O'Connor
Desperados

Nous avons lu ce livre en mai 2002.

Dervila
Ce livre m'a beaucoup plu quand je l'ai lu il y a neuf mois. (Je reconstruis mes impressions maintenant de mémoire). J'ai beaucoup aimé les descriptions des lieux et de la chaleur, que j'ai trouvées très évocatrices. Et puis les émotions sont fortes, crues même, sans être mélodramatiques. La relation très tendue mais aussi tendre entre les parents est particulièrement bien dépeinte. Le personnage de la mère est très riche et développé avec finesse, et avec un satisfaisant élément de surprise, de manière à laisser un beau flou et une impression de complexité autour de sa personnalité. Le jeu entre apparence et réalité (surtout en ce qui concerne le fils et la mère) donne un effet de mirages provenant de la brume de chaleur dont le roman est enveloppé. Des relents de violence retenue mêlés à une tendresse, une capacité d'endurance, et un humour malgré tout, émanent de ses pages. (à propos - de rien, peut-être - saviez-vous que l'auteur du livre et la chanteuse Sinéad O'Connor sont frère et sœur et qu'ils viennent d'une famille dublinoise très nombreuse, où la mère était névrotique et le père un ancien prêtre (je ne suis pas tout à fait sûre du dernier point). Quant à Joseph O'Connor, je connais sa tête (la quarantaine jeune), le fait qu'il a écrit des chroniques très drôles pour l’Irish Times sur ses voyages en Amérique, un roman assez noir The Salesman, un ouvrage humoristique et sociologique qui s'appelle The Secret Life of the Irish Male, et que son dernier roman s'appelle Inishowen (c'est un policier, tout comme The Salesman). Je sais qu'il a défendu sa mère - et sa famille en général - contre les accusations de Sinead, sa sœur...
Christine
Un tout petit mot sur Desperados. Ce n'est pas mal, mais une dizaine de chapitres aurait suffi. C'est toujours un peu pareil avec cette alternance de récit irlandais et nicaraguayen. J'ai été plus intéressée par l'histoire du vieux couple que par leurs aventures en Amérique du sud : cet amour fou qui s'est détérioré sans que ce soit particulièrement de la faute de l'un ou de l'autre. J'avais déjà lu un livre de cet auteur A l'irlandaise que j'avais trouvé plus fort, donc à conseiller à ceux qui auront aimé celui-là.
Claire
Je suis entièrement d’accord, c’est bien trop long. Et le couple est plus intéressant que la Révolution. Heureusement que j’avais à faire un aller retour Paris-Hendaye, plus de 10 heures de train pour supporter le voyage Irlande-Nicaragua. Si le rythme est lent du fait de la longueur, la composition avec les flash-back est intéressante. Quant à l’écriture, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
Jacqueline
Je l’ai lu il y a 15 jours et ce que je vais dire est vague : pourtant plein de choses m’ont intéressée, l’humour vache, les négociations avec le gouvernement, le suspense, les rebondissements, une tension. J’ai aimé la description du pays, de la révolution invraisemblable, du couple : c’est bien construit, mais ce n’est pas plus intéressant que ça.
Liliane
Je suis d’accord sur les réserves, c’est dilué, il n’y a pas d’effets de style percutants, l’écriture est tenue, constante, mais il n’y a rien à souligner. J’ai bien aimé l’aspect réaliste, l’humour, l’aspect humain. En effet, pour s’intéresser à cette histoire, peut-être faut-il avoir vécu des choses semblables : par exemple être divorcée, retrouver son ex dans ces circonstances particulières, avoir un enfant qui ne fait pas du tout ce qu’ on veut. J’ai vécu des situations de ce type récemment et ce livre parle extrêmement bien de tout cela, de la remontée du passé. J’ai trouvé passionnant de voir ce qui se passe quand le couple se retrouve : les mêmes choses les rapprochent, les mêmes choses les séparent. Le deuil de l’enfant perdu m’a aussi intéressée. Et le fils ! Elle désire retrouver son enfant que l’on croyait mort, et à peine l’a-t-elle retrouvé, elle lui donne une claque. Ces contradictions sont absolument justes. Il n’y a pas de psychologie, de jugement. J’ai trouvé ça très humain. Oui c’est long, mais il y a une quête : le sens de son histoire. Le fils a voulu jouer les héros, et ce sont les parents qui deviennent des héros. La caricature de la Révolution est amusante…

Françoise
Je ne suis pas emballée, emballée… Les nombreuses digressions longueurs et lourdeurs empêchent d’être tenus en haleine comme dans un bon polar, même si on a envie de connaître la fin. D’ accord, ce n’est pas un polar, mais le récit se traîne et en même temps tout est effleuré, avec un petit air d’invraisemblance, le pays, la guerre, les personnages - qui m’ont tous énervée à un moment ou l’autre (sauf peut-être Cherry ?...) - j’ai du mal à comprendre Eleanor (la mère) : le jour où elle retrouve enfin son fils, elle le frappe ! Et par ailleurs, elle n’arrête pas de pleurer et d’aller à la messe… En bref, ça se laisse lire, mais je n’ai pas vraiment accroché…
Brigitte
J’ai découvert ce livre par hasard dans une libraire, sans rien en connaître et je vous l'ai proposé. Car il m’a plu. J’ai aimé la longueur du livre. On vit avec les personnages. Des choses qui passent vite mettent du temps à passer. Les étrangers qui arrivent sans rien connaître, c’est bien rendu. On est surpris quand on apprend que Smoke est d’une famille américaine riche, on est surpris par la fin. Pour moi ce n’est pas un policier. Le fils est en rupture, mais il est en même temps conventionnel. Il y a une dureté, mais que l’humour fait passer.

 

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Sont ici évoquées, avec autant de vacherie que de compassion, les illusions d'une jeunesse - celle des années 80 - qui tend à confondre frime et engagement : à travers les tribulations en Amérique Centrale de quelques paumés natifs de Dublin, à qui l'on a raconté que la révolution était une drogue douce. Bref, malentendus en cascade et sur toute la ligne.