Quatrième de couverture :

Tout en exerçant son métier de maçon, Jude Fawley rêve d'une vie meilleure et s'acharne à acquérir le savoir et la culture. La passion qui naît en lui pour sa cousine Sue, mariée à un maître d'école, va lui faire entrevoir d'autres horizons de bonheur et les conduire tous deux à la perdition.
Comme toute l'œuvre de Thomas Hardy - le dernier grand romancier européen du XIXe siècle, disait le critique Edmond Jaloux -, ce roman est une méditation sur les désirs et les tendances qui déchirent l'être humain, l'opposant à lui-même autant qu'aux lois sociales qui l'entourent. Tout se passe comme si Jude Fawley, ayant voulu s'arracher à sa condition et à son existence, avait du même coup mis en branle les forces qui l'écraseront
La vérité des personnages et du drame, l'épaisseur vivante de l'univers social où ils évoluent, la hauteur et la lucidité du regard posé sur eux, égalent ce livre à l'autre chef-d'œuvre de Thomas Hardy, Tess d'Urberville.

Thomas Hardy (1840-1928)
Jude l’obscur (1895)

Nous avons lu ce livre en mars 1998.
Nous lirons ultérieurement Loin de la foule déchaînée en 2024.

Sabine (message par mel depuis Ouagadougou)
Le livre m'a beaucoup plu, en particulier la description des personnalités britanniques. J'ai été impressionnée par le suicide des enfants.

Christine
J'ai aimé le livre. Je m'attendais à quelque chose de lourd, de pesant. J'ai lu facilement.
J'ai trouvé ce livre très intéressant. Le thème est très moderne, en particulier ce qui est dit contre le mariage.
J'ai beaucoup aimé les personnages féminins. Jude n'est pas assez révolté, se résigne quand il n'obtient pas ce qu'il veut, bien qu'il soit obstiné. Suzanne est un personnage tout à fait insaisissable, toujours en lutte, entre liberté d'esprit et conformisme. La fin me rappelle Breaking the Waves, avec la "prostitution". La relation tante/neveu est très subtile. Seul Jude a une psychologie moins fouillée. Le suicide des enfants m'a peu impressionnée ; ils n'apparaissent que pour faire avancer le récit.
La critique de la société britannique est très forte. Il y a très peu de descriptions de paysage, mais on sait toujours très bien où l'on se trouve.
J'ai beaucoup aimé. Je suis très contente d'avoir lu le livre. Je ne pensais pas que ce serait aussi subtil.

Henri-Jean
Je l'avais lu il y a plusieurs années. J'adore ce type de roman, on se régale ! Jude n'a aucune porte de sortie : pourquoi suis-je né ? se dit-il. Il y a le poids du fils de Jude : c'est le fils de moi-père, il vit dans la solitude. Ce que Jude attendait, l'amour et le savoir, n'est pas venu ; du coup il est pris par les événements. C'est le type de livre que j'aime.
Ce qui est dit sur le corps est très intéressant, en particulier sur la frigidité de la femme.
Combien de personnes n'ont pas d'espoir et vont jusqu'au suicide. C'est poignant par moments, cette solitude.

Odile de Dijon
J'ai lu le livre il y a assez longtemps. J'ai beaucoup aimé.
J'aime beaucoup Jude, en particulier sa croyance en ce que le savoir va lui apporter. Je m'intéresse aussi à la persistance de ses croyances. J'aime beaucoup Suzanne, mais je ne la comprends pas bien, en particulier ces voltefaces successives. Les enfants n'apparaissent que pour mourir, pour occasionner le retournement de Suzanne.
J'avais aimé le film. J'ai lu le livre après.
C'est un peu long par moment, mais c'est nécessaire pour qu'on ait le poids de la vie, ça m'a plu. J'ai apprécié l'importance du fait que Jude soit tailleur de pierre, qu'il ne tue pas le cochon dans les règles.

Claire
C'est celui qui restaure les œuvres des autres, le tailleur de pierre.
J'ai lu le livre aux Antilles. J'ai adoré ce livre qui m'a passionnée.
Il y a tout un destin, des vies entières se déroulent et s'entrecroisent. J'ai beaucoup aimé ces deux êtres qui se rapprochent et s'éloignent et qu'avec le déroulement du temps leurs façons de voir la vie s'inversent. Suzanne est une tête à claques. Il y a une thèse dans ce livre, c'est que les femmes sont dangereuses. La contestation du mariage est très étonnante et non conformiste. Les deux hommes ont chacun un côté saint dans leur tolérance vis-à-vis de l'autre. La vie symbolique que représente le savoir est finalement déchue. Il y a peu de descriptions, mais il y a beaucoup d'images. Importants sont les personnages secondaires. Il y a beaucoup de scènes très réussies. Et une sorte de prégnance des personnages, du destin.

Brigitte
J'ai découvert ce livre, mais je trouve ça daté, triste, triste : un genre littéraire appliqué. Malgré ça, c'est bien.
Ce n'est pas une critique de la société. Car elle n'est pas amendable. Dans la marginalité, Jude y est d'emblée ; il est né dans un drame, il ne s'insèrera pas ; ce qui vaut pour aujourd'hui. Cela fait un personnage plus fort : c'est un génie qui n'a pas pu éclore. Et passe à côté de lui ce qu'il aurait dû avoir. La tante est rude. Les enfants ne l'intéressent pas. Personne ne s'intéresse à lui. Il s'acharne plus. Il a une volonté et une intelligence… il apprend le grec en livrant le pain. Il est plus fort que les mandarins. Jude l'obscur=le méconnu, l'anonyme. Il est le jouet des déséquilibres de Sue. Les femmes plus âgées ne sont pas dangereuses. Les génies, c'est une question qui m'intéresse ; ils sont en avance, ils pensent contre ; ils lisent le monde autrement ; ils ne sont pas toujours entendus.

 

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