Traduit de l'allemand par Philippe Jaccottet

Quatrième de couverture :
Partie intégrante de la trilogie Genres de mort, ce roman d’Ingeborg Bachmann, le seul qu’elle ait achevé, a servi de modèle à de nombreux écrivains contemporains. Enigmatique trio amoureux entre un amant trop lointain, un compagnon cynique et une narratrice fragile et passionnée, Malina illustre autant la quête d’une identité éclatée que la recherche d’un possible récit dans une Vienne exsangue, désertée par l’Histoire. C’est aussi un champ de mémoire évoquant la rencontre de l’auteur avec Paul Celan, l’immense poète qu’elle a “aimé plus que sa vie”, dans un discours sur la folie et les brûlures qu’elle entraîne : crémation des livres dans un tragique passé encore récent, prémonition aussi de la fin de l’auteur, morte dans l’incendie provoqué par une cigarette mal éteinte.

Née en 1926 à Klagenfurt en Autriche, morte accidentellement à Rome en 1973, Ingeborg Bachmann a consacré sa vie à la littérature, à la poésie essentiellement, avant de publier en 1961 son premier recueil de nouvelles, La Trentième Année, suivi en 1971 de son unique roman, Malina.

Ceux qui aiment rester proches de "l'écoute intérieure", de cette "voix du dedans" qui n'en finit pas de parler ne seront pas déçus. Les courants souterrains d'une sensibilité sont captés avec un soin très rare. (Jacques-Pierre Amette, Le Point)

Marina s'impose avec force, comme un roman féminin. Nul homme ne saurait avec cette véhémence, ce frémissement, chanter les élans de la passion ni, non plus, avec cette âpreté, en dénoncer les tourments. (Pierre Mertens, Le Soir)

Ingeborg Bachmann
Malina

Nous avons lu ce livre en septembre 1992.

Dominique
J'ai lu aux deux tiers. Je n'ai pas du tout aimé la deuxième partie. Les petits dialogues qui n'expliquent rien m'ont agacée. En revanche, la première partie m'a beaucoup plu. Cela m'a fait penser à Thomas l'obscur de Blanchot : même effort pour rendre compte de quelque chose sans code. Le monde est déstructuré. Cela crée une sorte d'étrangeté. La vision du monde de cette femme est faite par rapprochement d'images ou d'événements. J'adore les lettres inachevées, les versions produites. Il y a un mélange de contrastes, d'expressions triviales et d'autres de style plus élaboré.

Brigitte
Je ne sais pas trop quoi dire. J'en ai parlé avec Alfred… je trouvais que cela manquait de rythme. Cela m'a fait aussi penser à Blanchot. J'ai eu du mal à être motivée, à lire cette histoire. Je ne suis pas un bon public pour ce livre. J'ai l'impression qu'une page ou l'autre se ressemblent. La folie, c'est toujours la même chose. Je n'y suis pas arrivée.

Claire
Je n'ai pas lu le livre jusqu'au bout. Je me demande comment on a pu adapter ses livres au cinéma. Je n'ai rien compris à l'histoire. La nature du livre n'est pas claire. Je n'ai pas compris qu'on est dans l'étranger. N'ayant pas de fils à quoi me raccrocher, il n'y a pas de narration. Les relations sont obscures. J'ai sauté des pages. J'avais besoin que les personnages existent plus. Le lecteur lui n'existe plus... Pourtant, dès le début, la romancière m'a été sympathique. J'ai bien aimé les conversations téléphoniques.

Marie-Jo
J'ai lu la première page (les personnages). C'est énigmatique… Je me suis arrêté à la page 104, j'ai été incapable de reprendre la lecture. Moi qui côtoie la folie, la mienne, celle des autres, je n'ai pas pu m'y remettre. L'héroïne est tellement dans la fusion, la mélasse, que je n'ai pas été touchée. Qu'est-ce que c'est mal traduit !, me suis-je dit. Enfin je me suis plongée dans un autre bouquin. Je n'ai même pas eu envie d'aller voir la fin.

Elizabeth
Je ne sais pas si c'est elle ou moi qui suis embrumée, mais au début je n'ai rien compris. J'ai rien à en dire, si ce n'est que j'ai souffert, peiné. C'est vrai que je n'ai pas été sensible à la problématique. C'est une diarrhée verbale.

Jacques
J'ai tout lu et sans difficulté. C'est un jeu, ce livre. C'est un monologue intérieur. Elle se structure à l'aide des autres. Je trouve que c'est un livre violent, destructeur. Il m'a énervé. Je le foutrais par terre… Et je ne le reprenais. Je trouve que c'est bien écrit. Il y a une fluidité ruisselante. La robe intérieure, c'est joli. Elle n'aime qu'elle-même.

Henri-Jean
Je suis allé jusqu'au bout, mais pour une raison très morale : comment peut-on s'ennuyer à ce point ?! J'ai voulu comprendre, 280 pages… on peut éviter le sacrifice jusque-là. Je comprends qu'on puisse aimer. Je regrette de ne pas avoir aimé. Le sujet me plaisait au prime abord. J'avais vu le film. Mais ça n'a pas marché. Il y a une hyper subjectivité, tout est possible. J'ai aimé des choses : les rêves, les images et l'imagination délirante, mais comme des petits morceaux, et la dernière image de la femme qui se solidifie dans le livre. C'est un livre qui est difficile d'accès.

Sabine
Je ne l'ai pas fini, ai même passé plusieurs pages. J'ai sauté à pieds joints dans le passage avec le père : un nouveau passage morbide, mortifère, qui tranche avec le début-fleuve du roman. Un livre exsangue de plaisir. Les quelques pages intéressantes sont noyées dans un flot verbal. Et puis, c'est venu après Le Carnet d'or ! L'introspection… je fais une allergie au roman de langue allemande.

Monique
Je l'ai lu jusqu'au bout. Pas de plaisir. Un univers cauchemardesque. Les trois dernières pages valent le détour (Monique raconte la fin…). Elle rentre dans le mur et disparaît… Je me suis fait une histoire de tout ça. Malina est une part de la masculinité de l'héroïne, elle a décidé de tourner le dos à sa féminité. Une partie d'elle-même qu'elle veut enfouir. Ça me fait peur ! Malina, c'est elle, une partie d'elle qu'elle refusait.

Marie-Christine
Je l'ai lu deux fois. L'histoire m'intriguait. La fin me fascinait particulièrement. Je me suis posé la question sur la partie féminine et masculine. La première partie m'a fait penser à Annie Ernaux.





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