L'avis de Marion

sur Les vies de papier de Rabih ALAMEDDINE


Voilà un livre que j'ai vraiment beaucoup apprécié, et encore plus à sa relecture.

Dès la première moitié de la première partie, je me suis sentie proche d'Aalya, cette universitaire rescapée du mariage, devenue libraire et qui vit avec ses livres, à défaut de relations positives avec sa famille ou ses voisines d'immeuble.

Heureusement, il y a eu Hannah et leur amour, malgré la différence d'âge, Hannah trop tôt disparue.

Et il y a la compagnie omniprésente de la peur ; Beyrouth est en proie à la guerre civile, capitale d'un pays assiégé, où l'eau et l'électricité manquent régulièrement. Aalya dort avec près d'elle une arme lourde, au lieu d'un mari ou de la femme aimée.

La pièce de lecture de l'appartement est son refuge, entourée de ses livres, ceux qu'elle choisit de traduire en arabe et tant d'autres, dont elle partage avec nous certains courts extraits.

Une fois traduits, elle les range dans des cartons dans la seconde salle de bain, et se met à une autre traduction. C'est son secret.

J'ai aimé le récit délicat de Rabih Alameddine de la relation avec Hannah et la traduction tout aussi délicate de Nicolas Richard, traducteur réputé. Et bien sûr j'ai aimé l'omniprésence de ces vies de papier, qui rendent aussi, pour moi, ma propre vie supportable.

 

Lirelles a programmé Les vies de papier de Rabih Alameddine en novembre 2021