L'avis de Laetitia

sur Les vies de papier de Rabih ALAMEDDINE


J'ai aimé retrouver Beyrouth où je suis allée.
Mais j'ai trouvé la forme trop longue, avec ces digressions.

J'ai aimé l'humour, par exemple sur le féminisme : "Le féminisme au Liban n’a pas encore atteint les espadrilles ou les chaussures de course à pied ; les talons plats, voilà où l’on en est. Le choix de ne pas se marier ne figure pas encore au tableau. Il est possible qu’il soit en train d’apparaître maintenant, mais je ne le saurais pas. Je ne fréquente guère les jeunes gens."

J'ai trouvé le livre subtil, concernant ce monde intérieur peuplé de livres qui permet à Aaliya de supporter sa situation.
Parmi les nombreux auteurs qu'elle cite, certains sont très connus, et d'autres beaucoup moins, notamment les auteurs arabes.

Le côté Immeuble Yacoubian me plaît beaucoup.
L'évocation de ces femmes, caricaturales, est réussie.

C'est le côté fourre-tout qui m'a gênée.

Je préfère le titre en anglais, pour ce portrait de femme non classique, avec ce rapport à la lecture qui fait le livre, et cet humour, par exemple :

"J'ai lu En attendant Godot trois fois et je ne peux toujours pas dire de quoi ça parle. Si, comme certains critiques le prétendent, cela traite de l’ennui ressenti en attendant le retour de Dieu, alors c’est encore plus insignifiant que je le pensais".

"Comparé au Moyen-Orient, le monde de William Burroughs ou le Macondo de Gabriel García Márquez sont plus prévisibles. Les Londoniens de Dickens sont plus fiables que les Libanais."

Ces mélanges sont intéressants, bien faits.

J'aime bien quand il y a des chapitres, ce qui n'est pas le cas ici ; mais les flashbacks qui composent le livre, c'est difficile à réaliser et c'est bien fait.

J'ai aimé découvrir ce livre et l'univers qu'il évoque, j'ai assez apprécié, mais je l'ai trouvé trop long, on s'y perd.

 

Lirelles a programmé Les vies de papier de Rabih Alameddine en novembre 2021