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      LES 
        FILMS ADAPTÉS DU HOBBIT 
        
       
        Le Hobbit s'intègre 
        à un ensemble de 6 films 
        américano-néo-zélandais à partir de Tolkien 
      Peter 
        Jackson, réalisateur, scénariste et producteur néo-zélandais, 
        a réalisé d'abord : 
         
        la trilogie du Seigneur des anneaux composée de :  
        - La Communauté de l'anneau (2001) 
        - Les Deux Tours (2002)  
        - Le Retour du roi (2003).  
         
       
        et ensuite la trilogie du Hobbit composée 
        de :  
        - Un voyage inattendu (2012) 
        - La Désolation de Smaug (2013)  
        - La Bataille des Cinq Armées (2014). 
      Interview 
        du réalisateur en 2013 
      Quand 
        avez-vous découvert Tolkien ? 
        J'avais 17 ans. Je devais faire un voyage en train et j'étais tombé 
        sur Le Seigneur des anneaux, un pavé de mille pages dont 
        je m'étais dit qu'il m'occuperait une bonne partie du trajet. Pendant 
        les douze heures entre Wellington et Auckland, je n'ai pas levé 
        les yeux du roman. 
      Qu'est-ce 
        qui vous a séduit, dans cette histoire ? 
        Un thème qui me tient à cur : l'alliance du fantastique 
        et du réel. Car Le Seigneur des anneaux se déroule 
        dans un monde à la fois chimérique et crédible. 
      Qu'est-ce 
        qui vous a décidé à l'adapter au cinéma ? 
        Pendant presque vingt ans, j'ai gardé en moi l'émotion fabuleuse 
        que j'avais éprouvée à la lecture du Seigneur 
        des anneaux. Et je me demandais pourquoi personne n'avait fait de 
        film à partir de ce livre. Alors un jour, pendant le tournage de 
        Fantômes contre fantômes,]' ai commencé à 
        envisager de le faire moi-même. 
      Quel 
        a été l'obstacle le plus difficile à surmonter ? 
        Sans aucun doute l'écriture du scénario. Comment adapter 
        Le Seigneur des anneaux ? Il fallait être aussi respectueux 
        que possible du livre et, en même temps, faire trois films indépendants, 
        avec un début, un milieu et une fin. Il fallait également 
        qu'initiés et non-initiés comprennent les films sans que 
        nous ayons à simplifier l'univers de Tolkien. Quand j'ai commencé 
        à travailler sur le projet, j'ai relu l'ouvrage une centaine de 
        fois, de la première à la dernière ligne...  
      Pourquoi 
        avez-vous supprimé certains personnages, comme Tom Bombadil ? 
        Le choix de ce qu'il fallait enlever a été bien évidemment 
        difficile mais, pour fonctionner, un film a besoin d'un certain rythme. 
        Mon premier devoir était de faire trois bons films, et non trois 
        films totalement fidèles au livre. De toute façon, aucun 
        film ne peut prétendre à atteindre le degré de complexité 
        de l'uvre de J.R.R. Tolkien ! 
      Adapter 
        Le Hobbit a-t-il été plus simple ? 
        Le Hobbit est un livre intéressant par son rythme haletant. 
        Tolkien l'a écrit comme un récit pour enfants, de ceux qu'on 
        lit le soir avant d'aller se coucher. Chaque chapitre voit un nouveau 
        rebondissement dans l'intrigue. L'inconvénient, c'est que rien 
        n'y est véritablement approfondi. On passe d'une scène à 
        l'autre et les personnages ne sont pas très développés. 
        De plus, le livre n'est pas du tout structuré comme un film. Du 
        coup, il a fallu repenser la construction dramatique de l'histoire. Heureusement, 
        nous possédions les droits des appendices du Seigneur des anneaux. 
        Dans les années 1960, Tolkien avait l'intention de réécrire 
        Le Hobbit et de l'étoffer pour le "raccrocher" au 
        Seigneur des anneaux. Il a rédigé beaucoup de notes 
        à ce sujet, que l'on trouve à la fin du Retour du roi, car 
        il n'a jamais pu republier Le Hobbit de son vivant. C'est dans 
        ces appendices, par exemple, que l'on apprend ce qui arrive à Gandalf 
        pendant les périodes où il disparaît du Hobbit. 
      Le 
        Hobbit : Un voyage inattendu étant davantage un film pour enfants, 
        vous n'avez pas craint de décevoir les fans du Seigneur des 
        anneaux ? 
        Je voulais absolument que l'on sente que c'était le même 
        réalisateur qui retournait en Terre du Milieu, donc je l'ai tourné 
        dans le même style. Mais Le Hobbit est évidemment 
        plus léger et plus drôle que Le Seigneur des anneaux. 
        La différence se joue sur le côté fantasque du Hobbit. 
        Bilbo est un personnage plus humoristique que Frodo. Les Nains aussi apportent 
        énormément d'humour. Mais, au final, on trouve une unité 
        à l'ensemble.  
         
      Propos 
        recueillis par Sophie Benamon 
         Lire, Hors-série 
        J.R.R. Tolkien 
        novembre-janvier 2020 
       
        
      
       Quand 
        Voix au chapitre lit Tolkien :  
        http://www.voixauchapitre.com/archives/2019/tolkien.htm 
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